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Le supporter et l'écrivain

Une balle dans le pied - Dans une chronique sur les supporters, François Bégaudeau passe à côté du sujet en invoquant \"la bêtise du soutien inconditionnel à une équipe\"...

Auteur : Jérôme Latta le 10 Jan 2012

 

L'écrivain et réalisateur François Bégaudeau a signé, dans le cahier Sport & Forme du Monde daté de samedi, une chronique intitulée Bêtise du supporteur (accès abonnés). Dès l'entame, on se dit que l'auteur a choisi l'ironie pour dénoncer les clichés – en les énonçant – sur son sujet du jour: "Salut nazi, cris de singe à l'adresse d'un joueur noir, élégance Kronenbourg, bastons en meute: il est entendu que le supporteur de foot dispose d'une belle panoplie de conneries." Pourtant, en démentant l'idée selon laquelle ces comportements sont marginaux et "les supporteurs (...) en grande majorité des gens inoffensifs voire admirables", Bégaudeau s'arrime à une définition unique, et peu flatteuse, de ceux-ci.

 

Mauvais exemple
Les stéréotypes sur le hooligan, l'ultra, le passionné ou le consommateur de foot sont donc rassemblés en une seule figure pour les besoins de la thèse: "le soutien inconditionnel à une équipe" serait le ferment d'une "bêtise" commune. Si Bégaudeau précise que cette bêtise lui est "intimement familière", il ne se compte manifestement pas parmi ceux qu'il désigne ensuite comme "les intéressés".
En dépit de ce très haut degré de généralisation, la chronique invoque surtout l'exemple du Paris Saint-Germain et l'absence de réaction de ses supporters à la reprise du club par "des milliardaires du Qatar".

(...)
Lire la suite de l'article :

Réactions

  • Jamel Attal le 11/01/2012 à 10h33
    "Caractérisation en creux" ? Là, tu projettes ta propre conception (de l'ultra caricaturé en "tout ce qui construit un tifo en hurlant torse nu dos au match"). Il me semble avoir suffisamment écrit d'articles sur le sujet indiquant les différentes catégories de supporters pour ne pas prêter le flanc à ce reproche: je ne pouvais pas greffer à cet article-là un appendice sur les divers degrés d'adhésion au supportérisme (et d'autres encore sur tous les points soulevés incidemment, comme les torts des Ultras, avec lesquels je ne pense pas avoir été particulièrement complaisant, notamment envers leur incapacité à se fédérer et à produire un discours intelligible, ni à se dissocier des exactions les plus lamentables d'une partie d'entre eux).

    L'objet de ma réaction était justement l'artefact de "supporter" créé par Bégaudeau en mélangeant des traits attribués non seulement, implicitement, aux Ultras, mais aussi au hooligan, au passionné lambda voire au "Footix" (pour faire court) afin de discréditer un supporter un peu mythologique (mais crétin, ça c'est sûr).

    Or, ce sont justement ces amalgames qui sous-tendent ce qu'on peut qualifier d'expropriation progressive et insidieuse du public populaire (expropriation des stades, mais aussi symbolique au travers de ces stigmates): les exemples de ce phénomène - au travers de mesures législatives, de politiques commerciales et de discours tels ceux des présidents de clubs cités - sont à mon sens suffisamment nombreux et tangibles pour attester qu'il ne s'agit pas d'une vue de l'esprit.

    Et le résultat en est bien l'éviction non seulement des fauteurs de troubles et des capos torse nu, mais aussi d'une large partie de ceux qui, dans les virages, pratiquent un supportérisme actif sans être forcément affiliés à une association ou aux franges les plus mobilisées des Ultras. Ce nettoyage sociologique et "politique" (car oui, tout imbéciles qu'ils soient souvent, les Ultras expriment aussi des messages et des revendications qui ont un sens à l'égard des évolutions du football) ne doit pas être passé par pertes et profits, de mon point de vue.

    Bien sûr, il faut avoir le même sens des nuances s'agissant du public idéal-typique souhaité par l'industrie du football, mais j'ai évoqué un public "plus docile et plus consommateur" (ce qui relève de l'évidence, me semble-t-il: "les supporters sont là pour mettre l'ambiance", nous dit Seydoux), pas une masse uniforme qu'il faudrait mépriser: là encore, l'objet et le format de l'article ne permettaient pas un exposé plus détaillé. Mais tu connais suffisamment le football anglais pour savoir de quoi je parle au travers de la notion de gentrification, elle-même attestée par une somme d'étude économiques ou sociologiques.

    C'est la réalité de ces évolutions et les enjeux qu'elles recèlent pour l'avenir du football qui m'empêchent de m'en tenir à une posture un peu dandyste consistant à exprimer un mépris diffus à la fois pour les ultras et ceux qui les remplacent en se tenant confortablement quelque part au-dessus de ces deux engeances.

    Bref, compte tenu du caractère extraordinairement grossier et erroné des raccourcis de Bégaudeau, je ne pense pas avoir vraiment mérité que mon propos soit mis sur le même plan que lui. D'ailleurs, je me permets de penser que comme le sien, ton propos a plus à voir avec ta propre conception de l'Ultra ou du supporter (conception malheureusement laissée hors-champ) qu'avec ma façon de présenter la question.

  • Pascal Amateur le 11/01/2012 à 12h26
    J'allais dire la même chose, mot pour mot.

  • Tricky le 11/01/2012 à 23h48
    1. D'abord mes excuses. Mauvaise expression. Caractérisation en creux, ça voulait dire autre chose que ce que ça a dit. Oui, tu ne prêtes pas le flanc au reproche. En revanche, ça laisse une voie royale pour que d'autres s'y engouffrent, c'est juste ce que je voulais signifier (il suffit de lire la vague de commentaires du blog).

    2. Je ne projette pas ma conception, j'essayais, maladroitement peut être, de trouver l'équivalent légitime au footix discrédité.

    3. En revanche, je réfute complètement l'équivalence entre les supporters dont on parle ici et qui se font virer pour des raisons politiques très clair et ce que tu appelles le public populaire. Je réfute que le seul avatar ou la seule manifestation du peuple s'incarne nécessairement dans ceux ci.

    4. Qu'est ce que toi ou moi on a de non populaire ?

    5. La gentrification. Ben, non, justement, j'ai un peu du mal à trouver des études qui ne la réifient pas en préalable. Et je me demande dans quelle mesure on n'est pas en train de confondre docilité (indéniable) et montée dans l'échelle des CSP. Je rappelle l'anecdote frappante : au moment où la Northern Rock explose il y a quelques années, le prix des places à Newcastle devient faramineux et plus personne n'a les moyens. Sur ce , la Barclays édite une carte de crédit qui permet de se payer le season ticket pour rien, ce que quoi tout le monde se précipite, advienne que pourra. Alors oui, les stades font moins de bruit, mais enfin on peut penser que c'est aussi dû à d'autres facteurs que le fait que les bouches soient toutes emplies de sandwich aux crevettes.

    6. Ma conception ? Ben je n'en ai pas justement, et ce n'est pas la peine de me soupçonner de dandysme. Et si je n'en ai pas, c'est parce qu'il n'y a pas de modèle unique, certainement pas de déclinaison préférentielle. Le seul truc qui me gonfle vraiment, c'est la prétention à incarner ou à faire incarner la posture légitimatrice absolue et exclusive. Le stade appartient à l'ultra, au supporter, au season ticket holder, au gamin de neuf ans qui va voir Philippe Mahut pour la première fois exploser l'OM, au touriste occasionnel qui passe presque par hasard devant l'entrée du stade d'Istres, aux parents, au footix, aux mecs qui agitent des drapeaux algériens, au type qui est venu pour faire la holà, et même aux invités de Carrefour au SdF pour les matches de l'EdF. Mais je n'ai pas de conception de l'Ultra, moi, je n'en connais pas.

La revue des Cahiers du football