Le Portugal ou comment attaquer sans avant-centre
Euro : les Cahiers sur lemonde.fr – Dépourvue de grand numéro 9, la sélection portugaise, qui affronte le pays de Galles ce soir en demi-finale, peine à marquer sans véritable avant-centre.
Le meilleur avant-centre portugais est peut-être un quadragénaire qui n’a plus chaussé les crampons depuis le 24 mai 2008. Ce jour-là, Pedro Miguel Pauleta dispute sa dernière rencontre sous les couleurs du Paris-Saint-Germain, deux ans après avoir pris sa retraite internationale, longue de 88 sélections et de 47 buts, soit plus d’un tous les deux matchs. Dans l’histoire de la sélection portugaise, parmi ceux qui ont marqué au moins à vingt reprises, seul Eusébio a fait mieux (0,64 but par match), entre octobre 1961 et octobre 1973. Si l’Aigle des Açores décidait soudainement de faire un retour à la Michael Jordan – celui de 2001 –, serait-il vraiment incapable de se faire une place dans le groupe de Fernando Santos, qui affronte le pays de Galles, mercredi 6 juillet, en demi-finales de l’Euro?
Au-delà de la boutade, et en dehors de Pauleta, difficile de trouver une référence un tant soit peu moderne au poste de numéro 9 pour les Lusitaniens. Il y a bien eu Nuno Gomes (29 buts en 79 sélections entre 1996 et 2011) ou Helder Postiga (27 buts en 71 sélections entre 2003 et 2014) comme lueurs d’espoir. Mais aucun n’a su porter son équipe comme d’autres buteurs l’ont fait. Lors de la saison 2015-2016, le deuxième meilleur buteur portugais, derrière Cristiano Ronaldo, a 28 ans et s’appelle Bruno Moreira. Il a inscrit 18 buts toutes compétitions confondues avec Paços Ferreira avant de signer pour le Buriram United FC, champion de Thaïlande, il y a quelques semaines. Par contrainte plus que par choix, la Selecçao a peu à peu élargi les tâches de son capitaine. Accompagné par Luis Figo et Pedro Miguel Pauleta en 2006, le recordman de sélections (131) et de buts (60) en équipe du Portugal s’est retrouvé très seul après la retraite de ses deux aînés, plus isolé sur le terrain et chargé de faire la différence un peu trop souvent. (...)