Le foot étranger n'a pas d'avenir : la Grèce
GRECE [hellas!] n.f. Pays gorgé d’histoire, de philosophie et d’ouzo, la Grèce est considérée comme le berceau de la civilisation européenne. Il était donc inévitable que la sélection grecque balbutie son football, les tireurs de coup franc s’élançant trop près du mur.
GRECE [hellas!] n.f. Pays gorgé d’histoire, de philosophie et d’ouzo, la Grèce est considérée comme le berceau de la civilisation européenne. Il était donc inévitable que la sélection grecque balbutie son football, les tireurs de coup franc s’élançant trop près du mur. Il restera que la période dite "proto-géométrique" (11e siècle av. J.-C.) a permis de mieux appréhender les règles syntaxiques de Luis Fernandez.
Fondée en 1926, l’équipe grecque doit attendre plus de cinquante ans pour disputer sa première compétition internationale. Sa participation à l’Euro 1980 est toutefois timide: les joueurs rougissent en gloussant "hin, hin, hin". Pour sa première qualification en Coupe du monde, en 1994, l’échec est encore plus cuisant: la Grèce perd ses trois matchs préliminaires sans marquer le moindre but ni le moindre esprit.
Logiquement, le sacre hellène lors de l’Euro 2004 devait constituer l’une des plus grandes surprises de l’histoire du football. Souvenons-nous de cette conversation entre le sélectionneur grec et l’hôtesse d’accueil du Formulão 1 de Lisbonne:
"Bonjour, je suis Otto Rehhagel, avec deux ‘h’, presque comme dans Horst Hrubesch. J’ai réservé une chambre pour vingt-cinq personnes. Avec des murs épais.
– Vous plaisantez, j’espère.
– Oui. Avec des murs en carton.
– Non, je parle de la réservation. Car nous n’avons aucune chambre à ce nom."
Un dialogue qui confirme les premières impressions: la Grèce était bien une équipe que personne n’attendait. Pour cause: outre ses performances jusque-là pathétiques, l’équipe est inexpérimentée, âgée en moyenne de seulement quarante-deux ans et des poussières – ce dernier terme n’étant en rien une métaphore. Et si certains refuseront de se révolter après la défaite contre la Russie au tour préliminaire, c’est parce qu’ils l’avaient déjà fait à Sparte.
Comme une prémonition de sa victoire, la sélection avait pris soin d’inscrire sur le bus des joueurs la devise suivante: "La Grèce antique avait douze dieux, la Grèce moderne en a onze." Sacré Henrikos Guainos!
La Grèce pâtit de stéréotypes affligeants dont certains usent encore pour faire rire. Ainsi, Nikos Aliagas (1) a-t-il intitulé l’un de ses ouvrages Allez voir chez les Grecs, faisant écho à une célèbre formule en vogue chez certains agitateurs. C’est une insulte faite à des siècles d’intelligence. Il est possible de songer que si Platon avait su ce qu’on en ferait, il n’aurait jamais développé sa théorie du corps caverneux.
À la lumière de la plupart de ces réflexions, on peut donc raisonnablement penser que le foot grec n’a aucun avenir.
(1) Célèbre animateur de télé-réalité, capable de s’enflammer lors de la venue des Gipsy Kings ou de Sylvie Vartan. En 2013, le 0-0 en Géorgie lui a collé deux semaines de tachycardie.