Diaby Anatomie
La carrière d'Abou Diaby ressemble à un running-gag tragique, celui de ses rechutes en série. Ses 37 blessures en infographie.
Le 23 février contre Aston Villa, Abou Diaby quittait le terrain à la 60e minute, victime d'une douleur au mollet. Hier, il n'a pas figuré sur la feuille de match de Tottenham-Arsenal, rendu indisponible par sa 37e blessure répertoriée depuis son arrivée en Angleterre. Le cas est d'autant plus désespérant que lorsqu'il joue, le joueur a besoin de peu temps pour rappeler qu'il peut être exceptionnel sur le terrain – notamment en équipe de France dont il a semblé être le chaînon manquant, dans une position de relayeur voire de meneur de jeu. On se souvient de son superbe match en Bosnie, en septembre 2010, qui semblait tracer son avenir avec les Bleus. Depuis, il n'a connu que six sélections, et la dernière en date n'a fait que répéter l'histoire: un but superbe et décisif, un forfait le surlendemain.
On peut se perdre en conjectures, entre l'hypothèse d'une exceptionnelle fragilité physiologique, et celle de causes psychosomatiques que la répétition des pépins n'aurait fait qu'accentuer. II est d'ailleurs difficile de désigner un talon d'Achille particulier puisque le mal a frappé à peu près toutes les parties de son corps, avec une régularité confondante. Entorses, élongations, déchirures: il n'aura échappé qu'aux fractures... depuis celle dont il a été victime contre Sunderland en 2006, qui lui avait valu trois opérations et a probablement contribué à sa vulnérabilité depuis.
Les seuls moments de répit, sur la chronologie ci-dessous, correspondent pour la plupart... à des blessures plus longues à soigner que les autres. Seule l'exercice 2009/10 fait office de saison pleine, avec presque trente rencontres en Premier League (6 buts) et une dizaine en Coupe d'Europe – sa seule saison à plus de quarante matches toutes compétitions confondues, la précédente ayant été l'unique autre au-delà de trente apparitions.
Ses absences chroniques ont évidemment nui à Arsenal, qui peut en outre difficilement vendre un joueur avec un tel dossier médical. Mais le principal gâchis est celui d'une carrière encore en pointillés. DIaby aura vingt-sept ans en mai prochain, l'âge auquel on dit d'un footballeur normal qu'il entre dans sa phase de plénitude. Il faudra un miracle ou un désenvoûtement pour qu'enfin l'ancien joueur de l'AJA en devienne un.
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[Source : injuryleague.com]