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Des stades plus propres

Va-t-on vers la sanctuarisation des stades, sous couvert de lois sécuritaires et de règlements iniques? Le football professionnel a un problème avec ses supporters, mais il s'y prend bien étrangement pour le régler.

Auteur : Jamel Attal et Etienne Melvec le 31 Jan 2003

 

 

La Ligue, sans même attendre le débarquement de Nicolas Sarkozy, avait décidé en fin d'année dernière de s'attaquer au problème de la sécurité dans les stades en modifiant notamment l'article 357 concernant les spectateurs des enceintes sportives (pour son texte et son commentaire détaillé, voir 357 Magnum).

 

Ses mesures apparaissent très velléitaires, pénalisant par principe les supporters sans donner les moyens de lutter efficacement contre les vrais problèmes: ce n'est pas en s'acharnant sur les fumigènes que l'on va empêcher les incidents les plus graves.

 

 

Dans le numéro 4 de son magazine paru en novembre (téléchargeable en PDF sur son site, attention le site de la Ligue est aussi lent que certains défenseurs lyonnais), la Ligue nous en donne la "nouvelle rédaction" au sein d'une double page barrée du titre "La sécurité au cœur des préoccupations de la LFP", histoire de bien montrer que le football professionnel ne se trompe pas d'époque.

 

Les deux articles — dont un signé par Gérard Rousselot, président de la commission mixte FFF-LFP de sécurité et d’animation dans les stades et auteur d'un rapport sur le sujet — ne parlent en fait que de l'interdiction des fumigènes et autres fusées dans les stades.

 

Pas un mot sur les restrictions à la liberté d'expression qui y figurent, et qui avaient amené plusieurs groupes de supporters à lancer collectivement l'opération "Union contre la répression" pour protester contre l'application abusive de la loi Alliot-Marie (voir Ultras, moderne solitude et Nettoyage à sec). Au prétexte d'empêcher les incitations à la haine ou à la violence, on peut en fait prohiber arbitrairement toute forme d'expression des spectateurs, en particulier à l'encontre de la Ligue ou des dirigeants de club…

 

 

Stades de haute sécurité

La formulation de certains points de l'article laisse un peu pantois, et il y a fort à parier qu'ils ne feraient pas long feu en cas de recours devant les juridictions compétentes, tant ils constituent une atteinte explicite à la liberté d'expression. On appréciera particulièrement, dans le fameux article 357, le flou de l'alinéa sur les "banderoles, insignes, badges, tracts ou tout autre support", dont le champ d'application est à peu près illimité et qui laisse toute liberté… à l'arbitraire.

 

L'objectif est sans conteste de priver les supporters de tout moyen d'expression non consensuelle. Doit-on en conclure que les stades sont des zones de non-droit, dans lesquelles, sous prétexte de sécurité, on établit des lois d'exception? (toute ressemblance avec des faits se déroulant à l'extérieur serait purement fortuite). Est-ce cela l'exception sportive?

 

Bien que notre ministre de l'intérieur ait comme à son habitude décrit une situation dantesque, rappelons qu'aussi intolérables soient-ils, les incidents sont exceptionnels ou très localisés, et que des millions de spectateurs se rendent chaque année dans les stades sans mettre leur vie en danger. Les problèmes réels de violence, qu'il est parfaitement légitime de combattre, ne doivent pas justifier l'instauration d'un ordre répressif sans rapport avec ces finalités.

 

Cette dérive fait écho au vote par le Parlement d'un amendement aux lois de sécurité intérieure menaçant d'amendes (7.500€) et de peines de prison (six mois) quiconque aurait l'idée saugrenue d'outrager le drapeau ou l'hymne national, et qui vise explicitement les "criminels" de France-Algérie et de Lorient-Bastia.

 

Tiens, à propos de l'heureuse coïncidence d'événements qui ont servi à merveille l'offensive médiatique de Sarkozy sur le football, et sans même parler des extraordinaires découvertes faites dans un bus marseillais en route pour Paris, nous vous recommandons ce témoignage d'un spectateur de Nice-PSG sur l'attitude de forces de l'ordre étrangement impuissantes… Spasme, le site alternatif niçois.

 

 

Une répression sélective

Les supporters sont finalement les seules victimes, tandis que les clubs n'endossent qu'un simulacre de responsabilité en se faisant auxiliaires de justice et en leur appliquant des mesures coercitives sans discernement. Pendant ce temps, les Commissions de discipline et d'appel de la Ligue continuent de donner des amendes ridiculement faibles aux clubs, pour des sièges brûlés, des jets de fumigènes ou des bombes agricoles (tarif: 1.500€).

 

Les seules fois où les amendes s'élèvent, c'est pour sanctionner des banderoles... Le PSG a ainsi été condamné le 21 janvier par la Commission d'appel à payer 7.600€ pour des banderoles déployées lors de PSG-Nantes et PSG-Lyon (nous n'avons pas réussi à savoir quel était leur contenu exact).

 

Par contre, quand des incidents graves se produisent dans un stade, les instances refusent d'en arriver à suspendre les stades ou à annuler les rencontres (cf. l'affaire Strasbourg-Metz et voir La faillite disciplinaire du football français), et les lanceurs de projectiles bénéficient d'une large impunité malgré les dispositifs de vidéosurveillance. Dans le registre de l'hypocrisie, la palpation aux guichets des stades est également une plaisanterie. Bref, un peu de cohérence et de suite dans les idées ne feraient pas de mal si Frédéric Thiriez veut convaincre du bien-fondé de sa politique disciplinaire.

 

Le 21 janvier dernier s'est déroulé une réunion à la Ligue, sous la direction de Gérard Rousselot, avec des représentants du mouvement "Union contre la répression", mais aussi Patrick Mignon (sociologue) et José Touré (animateur de télévision stagiaire). La ligue a exprimé des positions fermes quant aux fumigènes, et évoqué une tolérance possible pour les banderoles revendicatives à condition qu'elles ne soient pas injurieuses. Des garanties bien floues…

 

es associations de supporters resteront-elles mobilisées, alors que les récents incidents à Nice ou Lyon n'ont pas servi leur cause dans l'opinion, sauront-elles faire des compromis sur leurs revendications les plus contestables (comme l'usage immodéré de la pyrotechnie) et s'auto-discipliner pour exclure de leurs rangs la minorité de fauteurs de troubles? Il serait intéressant qu'elles y parviennent afin d'imposer leur voix au chapitre et de tirer les bénéfices politiques de leur action.

 

L'attitude de la Ligue et des clubs est au fond assez significative de leur désir de voir leur public évoluer à l'anglaise vers une assemblée de consommateurs bien sages, avec de gentils kops chargés de l'animation. Mais en attendant de pouvoir les neutraliser, ils doivent composer avec les Ultras et les considérer comme partie prenante du football actuel. Ce sont leurs meilleurs clients après tout.

Réactions

  • JPDarky le 03/02/2003 à 23h17
    Oui effectivemnt, comme toi je ne pense pas que les CDF faisaient la distinction.

    Mais comme disaient le poete, qui avait oublie d'etre con sinon il aurait pas lu du Viallate : "c'est pas parceque je suis parano qu'ils sont pas tous contre moi". Ou un truc du genre.

    Quant a la comparaison panthere rose / sieges et bombes, on est d'accord.

    JPD

  • Ricou le 07/02/2003 à 19h45
    Ben finalement, c'est toujours le même principe d'inéquité primaire qui prévaut dans les 84 commissions de la ligue, genre 3 matchs pour Fabrizio Fiofio et 0 pour Ousama Everson..

    Je lance ça aussi tard pour voir si mon ami l'éléphant messin rode sur les vieux posts ;-)

    Hé hé...

La revue des Cahiers du football