Bixente Lizarazu
Bixente lumineux
Depuis son arrivée au Bayern, Bixente enchaîne les saisons au plus haut niveau, soulevant des coupes et empochant des titres avec une fréquence déconcertante. Il est donc en train de se forger un palmarès particulièrement éloquent outre-Rhin, malgré la discrétion sportive dans laquelle il évolue, la Bundesliga étant le moins médiatisé des quatre grands championnats qui nous entourent — la Ligue des champions a cependant compensé ce léger handicap.
Fidèle au Bayern malgré les sollicitations, comme il fut fidèle aux Girondins dans sa jeunesse (acceptant même d’évoluer une saison en D2 après une rétrogradation administrative), Bixente est aussi un grand habitué des Bleus, qu’il fréquente depuis plus de dix ans. On a un peu oublié qu’à l’aube de la Coupe du Monde 98, le petit Basque revenait de blessure, et ne disposait même pas d’une place de titulaire dans son club bavarois. Il a su revenir au plus haut niveau (le sien) et récupérer un poste dont il reste aujourd'hui le titulaire, malgré la concurrence pressante de Candela. A l’image de Petit, le revenant a dépassé les attentes des sélectionneurs successifs, et ceux-ci le lui rendent bien.
Dans le système de jeu actuel des Bleus, son apport offensif (sa principale qualité) est cependant moins important qu’hier: avec la mise en place par Roger Lemerre de faux ailiers, ses montées aux avant-postes sont moins fréquentes et il se cantonne désormais principalement aux tâches défensives, avec sa hargne habituelle. Mais on le verra bien à un moment ou un autre placer un déboulé fatal sur l'aile gauche…
Son point fort
Son éternel physique d’espoir.
Son point faible
Incapable d’apprendre la langue de son pays d’accueil en quatre ans sur le sol allemand, il ne faut pas s’attendre à une adaptation maximale de sa part en quelques jours sur le sol coréen.
Son geste technique
La reprise de volée en extension sur une plage de sable fin au Pays-Basque et au profit d'une marque de shampooing.
Son objectif personnel
Devenir aussi populaire au Japon que Philippe Candeloro.
Le point de vue de Jean-Patrick Sacdefiel (1)
Lizarazu est aussi consensuel qu'un petit Lu, et aussi mièvre que les chansons de sa compagne. Cela signifie qu'il sait gérer les contradictions. Notre top-model de jardin est toujours là pour louer la beauté de Dame Nature, mais ne se formalise pas de porter sur le maillot de son club la marque d’un des plus grands pollueurs de la planète. Il est aussi présent pour chanter contre la misère du monde devant les caméras, mais ça ne le perturbe pas pour autant de toucher quelques milliers d’euros à vanter les mérites d’un fabricant de biscuits qui licencie à froid. Consensuel et hypocrite, raisonnable et creux: un symbole de l'ennui dégagé par cette sélection de hauts fonctionnaires.
Esthétiquement, le Basque fera le bonheur des amateurs de culturistes de petite taille, et les gogos prendront ses sprints le long de la ligne pour la preuve de son talent. Tant qu'il ne tire pas les penalties…
(1) La rédaction des Cahiers du football décline toute responsabilité envers les propos de notre atrabilaire consultant, qui souffre d'un aigrissement général l'ayant conduit à une haine maladive envers les Bleus (voir sa légendaire première contribution).
Dans nos archives
Les Bleus sur le web: Bixente Lizarazu, février 2001.