Ballon de Plomb, les candidats : Chalmé et Morientes
Ballon de Plomb, la campagne – La chute menace à tout instant les footballeurs, qu'ils soient montés très haut ou non.
Auteur : Rémi Belot et Thibault Lécuyer
le 10 Dec 2010
Matthieu Chalmé (Bordeaux)
Le Mans, décembre 2008: un centre-tir involontaire de Matthieu Chalmé, à quarante mètres du but, finit dans la lucarne adverse. Nice, septembre 2010: un crochet téléphoné de Mouloungui brise les reins du défenseur girondin qui finit sur le derrière et voit le ballon partir dans sa propre lucarne. Entre ces deux séquences, à peine plus de dix-huit mois se sont écoulés: le temps qu’il a fallu à Mathieu Chalmé pour passer du statut de latéral droit titulaire d’une équipe championne de France à doublure de Ludovic Sané.
Clown triste du petit cirque girondin, il symbolise à lui seul la rapide déchéance de l’équipe bordelaise, enchaînant les bouffonneries techniques et physiques: cette course interminable du Nancéen Dia à qui il n’a même pas l’idée d’attraper le slip pour l’arrêter; cette main ridicule dans sa surface contre Montpellier, ou ce tacle kamikaze en quart de finale de Ligue des champions contre l’OL, qui élimine son club…
Oubliée la machine à centrer pour Chamakh, disparu l’infatigable écumeur de couloir droit: il ne reste aujourd’hui du footballeur d’hier que ses énervants gestes d’antijeu (tirages de maillot en douce, simulations…), ou ses brutalités récurrentes. De quoi nourrir sa légende plombesque, et revenir aux sources du trophée, qui avait couronné pour sa première édition un latéral droit besogneux à la carrière surdimensionnée.
Point fort
Il peut compter sur la haine irrationnelle suscitée depuis des temps immémoriaux par les rouquins.
Point faible
Vu qu'il a prolongé à Bordeaux jusqu'en 2014, les électeurs vont peut-être attendre de voir jusqu'où il peut descendre.
Le slogan de campagne
"Votez chanmé, votez Chalmé"
Fernando Morientes (Marseille)
Que peut bien faire un des joueurs les plus classe de l'histoire du football dans la sélection du Ballon de Plomb? Si la carrière du Moro est admirable en tous points, son année 2010 a semblé toute entière consacrée à l'obtention d'un dernier trophée, histoire de permettre aux Espagnols de vraiment tout rafler cette année.
En matière de choix de carrière, Morientes s'est vu un peu trop beau en s'imaginant avoir quelque chose à apporter à une des grosses équipes de L1. Après s'être enterré une année à Valence, l'ancien Madrilène a eu beaucoup de mal à accepter d'être hors du coup.
Son niveau footballistique a désespéré les supporters, pourtant habitués à voir sous leurs couleurs d'anciennes stars traîner leurs articulations vieillies, de Ba à Lizarazu en passant par Alfonso. Quelques titularisations, un but, et une apparition déchirante à Bernabeu, où Deschamps l'espérait voir renaître de ses cendres.
Côté personnalité, on regrettera qu'il ait répété toute l'année qu'il avait l'intention d'aller au bout de ses deux ans de contrat "pour respecter la parole donnée" en s'accrochant à sa dernière année de salaire comme Mexès à un maillot adverse. Sa nomination exprime surtout une déception qu'un joueur de sa trempe ait si largement raté sa sortie...
Point fort
Ils sont soûlants, ces Espagnols.
Point faible
Il aurait tout aussi bien pu être champion du monde à la place de Fernando Torres.
Le slogan de campagne
"Jugez-moi pour ce que je suis, pas pour ce que j'ai été."