Monaco, ivre Rocher
Matchbox – Le couperet est passé tout près, mais le club monégasque a survécu à une fin de match étouffante pour se qualifier pour les quarts de finale de la Ligue des champions. La nalyse • Les observations • Vu du forum
Il y a une semaine, l'emploi du terme “exploit” pour caractériser la qualification du PSG à Chelsea avait soulevé quelques protestations en ces pages. On n'osera pas remettre le couvert pour celle de l'ASM contre Arsenal, malgré la jolie performance que représente l'élimination d'une équipe plus expérimentée et intrinsèquement plus talentueuse comme Arsenal. Au risque de relancer un autre débat futile, on se risquerait presque à parler de miracle, tant les Monégasques ont géré leur avance de la pire des manières, mardi soir. Et puis, un club à la fiscalité avantageuse géré par un mécène russe qui a amassé ses milliards en produisant de l'engrais de potasse mérite-t-il que l'on s'enflamme pour lui?
Bon, maintenant que l'on a évacué les questions qui fâchent, passons au jeu.
La nalyse : le Rocher a eu de la moule
Julien Momont - Leonardo Jardim avait vu juste lorsqu'il avait prédit “le match le plus compliqué [pour l'ASM] cette saison”. Car Monaco a été autant hors du coup au retour qu'il avait été brillant à l'aller. On peut y voir la conséquence de l'inexpérience monégasque, de la crispation psychologique ou d'un adversaire bien meilleur, et la vérité se situe certainement dans l'amalgame de tous ces facteurs. Le fait est que le club du Rocher a été bousculé et transpercé comme jamais depuis son passage à une approche plus conservatrice, à la fin de l'été dernier. Il a d'ailleurs encaissé autant de buts (0-2) dans ce match que lors de ses sept précédents en Ligue des champions.
Pourtant, le premier quart d'heure avait fait naître les espoirs de voir un Monaco pro-actif et désireux de ne pas se laisser dicter son destin, avec notamment un pressing haut et agressif sur les trois créateurs londoniens, Mesut Özil, Santi Cazorla et Alexis Sanchez. On avait même flairé la faiblesse défensive d'Arsenal sur son flanc droit, Héctor Bellerin ayant beaucoup de mal à contenir le duo Anthony Martial-Layvin Kurzawa. Mais ces bonnes intentions ont vite laissé place à une autre priorité: défendre en bloc dans son camp.
À ce petit jeu, la mobilité des Gunners, couplée à leur intelligence de déplacement et leur qualité technique, leur a permis petit à petit d'ouvrir des brèches. Le plus souvent, la déstabilisation venait d'un décrochage d'Özil, tandis que Geoffrey Kondogbia et Jérémy Toulalan ne savaient plus où donner de la tête. Le premier but, signé Olivier Giroud, est d'ailleurs issu d'une montée hésitante de Kondogbia vers Cazorla, d'un Toulalan pas concerné et d'une sortie en retard d'Abdennour sur Welbeck pour compenser.
À trop vouloir gérer, ou par crainte d'une remontée, Monaco a fini par en oublier de jouer. Il y a pourtant eu du mieux à l'entame de la seconde période, dans le sillage de la montée en puissance de Toulalan à la récupération, qui a offert de meilleurs ballons à exploiter en attaques rapides. La pression désordonnée d'Arsenal se heurtait en outre à la baraka de Danijel Subasic. Monaco serrait les dents – pour ne pas dire autre chose – et nous aussi.
Mais si la jeunesse et l'inexpérience sont parfois des échappatoires faciles pour entraîneur en quête d'excuses toutes faites, difficile de ne pas y voir la cause de la naïveté monégasque, illustrée par la boulette de Kurzawa dont a profité Aaron Ramsey et les pertes de balle toujours plus précoces à mesure que le temps passait. On a même vu l'ombre de David Ginola dans le coup franc rapidement joué par Bernardo Silva dans le temps aditionnel, vers un Yannick Ferreira-Carrasco hors-jeu.
Mais Arsenal ne serait pas Arsenal si les Gunners savaient concrétiser leurs remontées fantastiques en Ligue des champions. À défaut d'être en contrôle, au moins les Monégasques, toujours plus acculés, n'ont-ils rien lâché dans une fin de match irrespirable. C'est ce que l'on retiendra, le temps de savourer la qualification d'un deuxième club français pour les quarts de finale. Leonardo Jardim aura tout le temps d'insister sur le reste en préparant le prochain tour.
Les observations en vrac
En fait, Olivier Giroud avait juste besoin d'un bon ballon en pleine poire pour trouver le cadre contre Monaco.
On ne sait pas qui est ce Jean Moutinio dont Christophe Josse a répété le nom tout au long de la soirée, mais il a l'air fort.
Avec sa boulette en mode "sabordage", Layvin Kurzawa est fin prêt pour un transfert à Arsenal.
Se qualifier contre Arsenal en perdant 2-0 à domicile. En fait, le "Bayern du sud", c'est pas l'OM, c'est Monaco.
Exclu: c’est en essayant de débrancher Christophe Josse que beIN a fait sauter son player multi-écrans.
Vu du forum
=>> animasana – 20h58
Faites gaffe quand même, il y a toute une bande qui a pénétré dans le stade pour y faire du bruit.
=>> Freddy – 21h58
Il tient pas debout, Sanchez. Tsoin Tsoin.
=>> animasana – 22h21
Kurzawa, toujours présent dans les grands moments du foot français.
=>> Didier Feco – 22h28
Qu'attend Deschamps pour faire rentrer Doudou Cissé?
=>> dugamaniac – 22h36
Pire coup franc depuis 1993.
=>> Ba Zenga – 22h39
Y a pas que Monaco qui m'a fait flipper ce soir. La tête de Bono aussi.
Les titres auxquels vous avez échappé
Wenger Games
Un silence monacal
Monaco sans panache
Marcher sur des Özil
Quand Kurzawa tout va pas
Tant qu'il y a Layvin, il y a de l'espoir