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L'Eintracht Frankfurt attend son second "match du siècle" de la saison

À Francfort-sur-le-Main, les habitants de la capitale économique allemande communient, tournés vers la finale de Ligue Europa contre les Rangers. Reportage. 

Auteur : Guy Pichard le 12 Mai 2022

 

Cette année, la plus grande finale de Coupe d'Europe aura lieu à Séville, avec un alléchant Glasgow Rangers contre l'Eintracht Frankfurt. Les deux villes ont vibré comme rarement la semaine dernière, à l'occasion des demi-finales.

 

 

"J'ai déjà vécu trois descentes en Bundesliga 2, trois remontées et une victoire en Coupe d'Allemagne, mais je suis persuadé qu'une finale de Coupe d'Europe n'arrivera qu'une fois dans ma vie. Jamais je n'ai vu un tel engouement et une telle ferveur autour de l'équipe, cela me rappelle la finale de la Coupe du monde 2014", explique Sascha, supporter depuis son enfance.

 

 

Si la comparaison de ce fan des Aigles avec le sacre de l'équipe d'Allemagne au Brésil paraît audacieuse, les derniers jours dans la ville - plutôt réputée pour son centre d'affaires - lui donnent raison. Jeudi 28 avril vers 23 heures, le coup de sifflet final scellant la victoire du club contre West Ham en demi-finale d'Europa League a transformé le centre-ville en fan zone géante, où une bataille de bière a même été aperçue du côté de la Berliner Strasse.

 

 

Assurément, la double confrontation avec le FC Barcelone en quart de finale de la compétition restera dans les annales du club, quoi qu'il arrive lors de la finale du 18 mai. "Le tournant de cette fin de saison, c'est le match retour contre le FC Barcelone, confirme Sascha. Depuis, on parle plus de Francfort dans la presse que de tous les autres clubs en Allemagne !"

Shots de schnaps

L'exploit a été de taille. Après un courageux nul à domicile au match aller contre le géant catalan, les 35.000 (!) supporters allemands présents au Nou Camp ont vaillamment soutenu leur équipe le 14 avril, lors de la victoire historique 3-2 des Aigles.

Cette victoire retentissante a fini d'emballer les supporters pour une compétition qui, loin de proposer les mêmes affiches que la Ligue des champions, leur aura fait rencontrer le Betis Séville, l'Olympiakos d'Athènes ou encore les Turcs du Fenerbahçe. Une véritable coupe d'Europe, en somme, plus qu'un tournoi entre les cadors des championnats les plus riches du continent.

 

 

Après la victoire arrachée à Londres contre West Ham, le 28 avril en demi-finale aller, Francfort abordait avec confiance le second acte à domicile, qualifié sobrement par la presse locale de "match du siècle". Bien évidemment à guichets fermés, le Deutsche Bank Park et ses 51.500 spectateurs ont vibré.

Peu soucieux de la faible probabilité d'atteindre la finale, les supporters du club anglais ont massivement débarqué en Allemagne et envahi le centre-ville. Les Hammers ne goûtent que trop peu aux joutes européennes (malgré une C2 et une Coupe Intertoto au palmarès) et leurs fans n'ont pas hésité à venir célébrer bruyamment l'apogée de leur saison outre-Rhin.

 

 

Le parcours des hommes de David Moyes a aussi eu de quoi ravir les fans de géographie, avec des déplacements à Lyon, Séville ou Zagreb. "J'ai été de chaque déplacement, c'était magique, se réjouit Matt, un impressionnant blason du club tatoué sur son dos. En football, il n'est pas question de Brexit, les déplacements européens ont un charme particulier, c'est l'occasion de découvrir de nouvelles cultures", continue-t-il, un plateau de shots de schnaps dans les mains.

Certes, quelques bagarres ont éclaté dans le centre-ville, mais l'ivresse semblait être le principal adversaire de tout le monde, jeudi... Même le gardien Kevin Trapp, ancien Parisien et star de l'équipe, a déclaré avoir vécu "la plus grande soirée de sa carrière" à l'issue du match.

Saucisse, chou et purée

Ce dernier match en Coupe d'Europe à la maison à peine digéré, Frankfurt revint à son quotidien, la Bundelisga. Dimanche 6 mai, le Borussia Mönchengladbach vient défier le club pour le dernier match à domicile de la saison. Une rencontre sans enjeu, les deux clubs n'ayant rien à espérer ni à craindre au terme d'une campagne nationale en demi-teinte pour tous deux.

 

 

Une aubaine pour Thomas et Hellen, qui sont venus de Rhénanie-du-Nord-Westphalie la fleur au fusil. "La rencontre est sans enjeu, cela nous permet de profiter de la journée sans le stress habituel d'un jour de match. C'est vraiment un moment festif pour nous et pour les deux clubs", confirme Hellen, devenue fan du Borussia en rencontrant son mari, il y a dix-neuf ans.

 

 

Tout semble réuni pour un dimanche réussi, d'autant que malgré le manque d'enjeu, le stade affiche à nouveau complet. Avant le coup d'envoi, David Ángel Abraham, ancien capitaine argentin de l'équipe qui avait dû quitter le club par la petite porte pendant la pandémie, est célébré par le stade : discours en allemand, ovation et bouquet de fleurs.

Un match de coiffeurs, une pelouse ayant longuement souffert quatre jours avant, une chaleur écrasante... les conditions s'annoncent peu propices pour voir un bon match de football. D'autant qu'Alassane Pléa, bien connu des supporters de Nice, se charge de refroidir le stade en concrétisant la domination du Borussia, face à un Eintracht timoré.

 

 

L'ambiance monte néanmoins d'un cran, les spectateurs se chargeant de soutenir encore plus bruyamment leur équipe. Au terme d'une mi-temps propice à ingurgiter une saucisse avec du chou et de la purée en tribune presse, le jeu de l'Eintracht gagne en intensité à mesure que quelques titulaires habituels font leur entrée.

Après une spectaculaire égalisation, très Bundesliga à l'ancienne (une lourde frappe à une trentaine de mètres sous la barre), le résultat final ne départage logiquement personne. Thomas et Hellen peuvent repartir l'esprit tranquille.

Deux fois 100.000 supporters à Séville

Le temps d'une dernière communion des spectateurs avec leurs joueurs restés sur la pelouse à l'issue du match (durant près de deux heures !), le match à Séville le 18 mai est dans toutes les têtes. La rencontre a elle aussi un parfum de football vintage, face à des Glasgow Rangers revenus au sommet de l'Europe après leur traversée du désert.

 

 

Les Écossais, qui ont triomphé contre toute attente du RB Leipzig, ont déjà annoncé qu'environ 100.000 de leurs supporters iraient à Séville. Un chiffre délirant, quand on sait que l'Estadio Ramón Sanchez Pizjuán compte 43.000 places. Dès le lendemain, la presse allemande avança le même chiffre côté Eintracht, en guise de réplique.

Débordé par les demandes, le club allemand a décidé de diffuser la rencontre dans son propre stade en y accueillant ceux qui n'ont pas la chance ni les moyens d'aller en Andalousie. Les sésames, vendus dix euros, sont partis en quelques heures.

 

 

En cas de victoire finale, l'Eintracht décrocherait un lucratif billet pour la Ligue des champions. Terminées, les rencontres du jeudi, place aux cadors européens le mardi ou le mercredi... "J'ai bon espoir pour la finale contre Glasgow", s'enthousiasme Chris, un béret du club sur la tête.

"Une victoire en Coupe d'Europe ferait beaucoup de bien à toute la ville après ces temps difficiles, notamment d'un point de vue sanitaire. L'argent des habitués de la Ligue des champions ne nous fait pas peur car nous sommes une équipe très soudée, et j'espère que nous le resterons", estime-t-il.

Clin d'œil final à ce beau dimanche, un Écossais non dénué de panache accompagne la sortie des supporters, amusés, à la cornemuse. Le second "match du siècle" a déjà commencé.

 

 

Réactions

  • Tonton Danijel le 13/05/2022 à 10h47
    Merci pour l'article! Effectivement, la finale semble prometteuse côté tribune, on parle beaucoup des supporteurs britanniques, mais les allemands savent aussi y faire.

  • theviking le 13/05/2022 à 12h05
    Deutsche Bank Stadium pour Francfort, ça fait tellement cliché ! La finale devrait être sympa en tout cas.

  • José-Mickaël le 13/05/2022 à 13h08
    Je viens de regarder le classement : Francfort est dans le ventre mou, c'est donc un sacré exploit d'avoir atteint une finale de coupe d'Europe ! Lyon avait un peu le même profil mais a connu un match sans, dommage.

    PS : c'est 3-2, la victoire à Barcelone.

  • Mik Mortsllak le 15/05/2022 à 15h01
    Alors qu'en fait il s'agit du Waldstadion, comme une énorme banderole le rappelle à chaque match.

  • Mangeur Vasqué le 17/05/2022 à 22h40
    Merci pour ce chouette article-reportage. Il fera 35 demain à Séville (39 vendredi), je crains que les bars de la ville ne tiennent pas le choc niveau désaltération. Y’avait 80 000 Hoops à Séville en 2003 pour Celtic-Porto, acheminés par 350 charters. Les supps Rangers auront à coeur de faire mieux et pourraient être 100 000 d’ici demain selon les autorités, cô indiqué dans l’article.

    110 “urinarios” ont été installés dans le centre-ville lien, dont certains devant la “Iglesia Colegial del Divino Salvador”, la plus importante église de Séville après la cathédrale (accolée à l'Alcázar), et donc considérée comme la seconde cathédrale de la ville, ce qui n'est pas du goût de tout le monde lien...

La revue des Cahiers du football