Sauver le football
Une Balle dans le pied – Il y a un moment où il faut dire non, gueuler ou se mettre en travers de la route, pour faire taire les marchands de fatalité.
Les marchands de fatalité prospèrent dans l'industrie du football. Il se passe peu de semaines sans qu'ils n'emportent de nouvelles victoires, diversement spectaculaires et généralement prévisibles, mais toujours totales. Prévisible comme l'a été, par exemple, l'annonce que le FC Barcelone allait arborer une marque commerciale sur son maillot la saison prochaine, qui succédera à l'Unicef et à la Qatar Foundation. Le choix de ces deux organisations s'est confirmé comme celui d'un sirop pour faire passer la pilule à venir, et ce stratagème grossier a très bien marché. La portée de ce choix n'en est pas moindre (lire "Le Barça ne fait plus exception").
(...) Les Blaugranas vendent leur âme (assez cher) quand d'autres vendent leurs fesses à vil prix, à l'image des clubs français désormais autorisés à plaquer des sponsors aux endroits les plus saugrenus. L'absence de limite est la règle, comme on le constate aussi avec ces publicités lumineuses qui viennent littéralement parasiter le spectacle, et avec tous les symptômes de la prolifération publicitaire (lire "Envahissement de terrain"). Du haut en bas de l'échelle, c'est le même diktat qui s'impose aveuglément. Personne ne se demande pourquoi le football a besoin d'encore plus d'argent, et encore moins s'il a vraiment besoin de plus d'argent...
"ÇA SE FERA, C'EST FORCÉ"
Il en va de même pour l'imposition du naming comme une obligation pour les nouveaux stades, afin d'alléger leur financement, sans considération pour la colonisation de l'espace public qu'il impose. Il y a quelques jours, un des apôtres de cette pratique déroulait son bréviaire de l'orthodoxie actuelle: le "problème des Français avec l'argent", l'inévitable "retard français". "Ici, disait-il, il faut chercher à montrer que l’argent fait mauvais ménage avec le foot" (lire ici). Comme si cela était très difficile à démontrer, vu le prix à payer (dans tous les sens du terme) pour les amateurs de football.
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