Italie-France : les gars
Galvanisés par les odieux sifflets contre la Marseillaise, nos vaillants pioupious ont vengé l'honneur national en dispersant l'Italien. Remettons-leur les médailles.
Lloris a rattrapé une partie de son retard d'activité, même s'il n'a rien pu faire sur le but d'El-Sharaawy ni sur la transversale de Balotelli. À la parade sur la frappe de Giovinco (83e), il a aussi fait un atelier interception de centres.
Sakho a connu un début de match proche de la catastrophe: un ballon perdu, une faute sur Balotelli et une porte laissée ouverte pour ce dernier (tir sur la transversale). Et puis Mamade a fait fermer les fesses de tout le monde en se rassurant avec deux ou trois contacts virils. Du solide ensuite, même si les fesses ont parfois eu chaud.
Il y a toujours un peu de tout dans les matches de Koscielny: des sauvetages, des naufrages et puis sa spéciale: je récupère un ballon mais comme j'avance comme une charrue, je le perds avant de le passer. Mais bon, on est contents, c'est juste qu'on avait déjà Rami comme défenseur central rocambolesque.
Ah ah, Patrice, notre Patrice qu'on a à nous. Son côté est celui qui a le plus offert d'autostrades aux attaques italiennes, mais c'est peut-être aussi la faute des Italiens en face de lui. Tel qu'en lui-même sur un classique combo perte de balle-coup franc concédé, Évra a fait du meilleur Évra avec des montées rageuses et courageuses, l'une d'elles amenant le second but français et sa passe décisive.
Debuchy, on n'a pas grand-chose à vous en dire, voyez-vous. Un centre, à un moment. Réveillère a pris sa suite après la pause avec sérieux, parce que c'est quelqu'un de sérieux, Anthony. Il se fixe des challenges raisonnables, comme de montrer qu'il vaut bien Jallet ou Van der Wiel.
Soucieux de rester toujours placé et au pressing dans une zone très agitée, Capoue ne s'est pas illustré par son jeu vers l'avant, même s'il a joué proprement et essayé de donner de la verticalité au jeu, comme on dit chez les amateurs de Puissance 4.
Matuidi a bien résisté aux éloges jusqu'à présent, c'est peut-être la preuve qu'il est vraiment fort. Encore un gros match, même s'il a nettement faibli sur la fin. Ce serait le moment de prendre des RTT.
Sissoko avance, c'est l'avantage: il y va. Parfois ça passe on ne sait pas trop comment, tant il donne l'impression d'être sur le point de tomber à chaque contrôle, et si ça ne passe pas, il se replace comme une flèche. On tiendrait pas le nouveau Karembeu, là?
Valbuena n'a pas envie qu'on le considère comme une solution de rechange, et quand il est énervé, il aime montrer qu'il peut marquer des buts tout seul, comme un grand. Deux joueurs éliminés, un enroulé aux framboises, merci Mathieu.
Ribéry a eu du mal, il est rarement passé, mais ce n'est pas grave. Il a fait travailler la défense adverse, il a bataillé. C'est après une de ses percussions contrariées que Valbuena a trouvé l'ouverrture pour marquer. Un quart d'heure plus tôt, il avait parfaitement relayé pour le Marseillais, auteur d'un bon tir.
Si vous avez trouvé Giroud invisible, c'est que vous avez mal regardé. Il a fait remonter toute l'équipe en appuyant sur la défense centrale, et s'il n'a pas eu l'ombre d'un ballon de but à sa disposition, ça ne l'empêchera pas d'en planter deux la prochaine fois. Soyez objectifs.
Ménez ne sait pas s'arrêter, mais ses adversaires ne savent pas l'arrêter non plus. Un double contact sans effort, un débordement, un centre en retrait parfait: il peut faire gagner des matches (on l'a aussi vu mener un contre de bout en bout, conclu par une parade de Sirigu), et même étonner par son engagement défensif.
On vante souvent le bon esprit de Gomis, comme on souligne la gentillesse d'une fille pas très jolie, mais il a pris la vedette en se jetant sans élégance mais avec bonheur sur le centre-tir de Patrice Évra. Bon esprit, et efficace.
Gourcuff a réussi une bonne rentrée, au moment de lutter contre la furia italienne de fin de rencontre, en alternant conservation et distribution. Gonalons a fait office de supplément fraîcheur pour les dix dernières minutes, Tremoulinas a eu le temps de toucher un ballon.