Un atterrissage mouvementé

12 octobre 2007 – 18:08

Tout le monde a arrêté de rigoler quand le pilote a annoncé qu’il allait essayer d’atterrir à Thorshavn et que les hôtesses ont sorti leurs chapelets. Après deux tentatives, on a enfin vu la terre sous le brouillard, mais elle penchait tellement qu’on a cru notre dernière heure venue. J’ai pensé à tous les envoyés spéciaux en train de filer la scène du bord de la piste avec leurs téléphones portables, eux qui ont tellement attendu que je me plante.

Gallas a fait une crise d’hystérie. Il a détaché sa ceinture et gueulé: « On va devenir mythiques, comme les Busby Boys et l’équipe du Torino! » C’est là que l’avion a fait une embardée et qu’il s’est assommé sur un casier à bagage qui s’est ouvert sous le choc et lui a fait tomber dessus le manteau en fourrure de Méxès. C’est devenu franchement surréaliste quand on a vu que Ribéry essayait d’ouvrir la porte de l’appareil. On s’est mis à plusieurs pour le ceinturer. Il a ensuite crié que c’était moi qui lui avais dit d’aller jouer sur l’aile. Je l’ai pris à part en lui disant qu’il n’était quand même pas aussi con. Il m’a dit que non et j’ai vu un sourire machiavélique s’élargir lentement sur son visage.

On a quand même fini par atterrir, dans un grand bouillonnement. Partis comme on était, on a cru que c’était le liquide de frein qui se déversait sur la piste, avant de comprendre que c’était Abidal qui venait de se vider. Quand j’ai regardé les visages des joueurs sur leurs sièges, j’ai regretté que Finkielkraut n’ait pas été avec nous, il aurait vu une équipe de France entièrement blanche.

Pas de commentaire à faire sur ce sujet, merci de contacter M. Martinon.