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Foot et politique

Le fil politique est un fil du rasoir, alors évitons de nous y couper. Par ailleurs, n'oublions pas que son but est d'accélérer l'avènement du grand soir, un de ces quatre matins!

  • Easy Sider le 14/01/2022 à 17h04
    Merci pour ta longue réponse! Je pense qu'au final on est plutôt d'accord sur les constats, qu'ils soient de l'état actuel du paysage médiatique et de ses mécanismes, comme sur l'occasion d'irréconciabilité même si je pense que le contexte de campagne fait surjouer beaucoup de différences.

    Par contre, ça nous permet d'élargir le débat au delà des personnalités citées jusqu'à présent (enfin!), ce qui est plus intéressant.

    J'ai bien dit que ce n'est pas la faute de Rousseau ou des autres s'ils sont invités, ils ont bien raison d'y aller puisqu'on les invite. Eux vivent politiquement de ces invitations et sont dans un combat politique. Ce qui me pose problème, c'est que pour détruire l'image de la gauche, des appareils médiatiques type Bolloré les ont surinvités par rapport à leur poids réel dans le débat afin de ne pouvoir donner à la gauche que leur image à eux (Rousseaux etc.). Sachant pertinemment que les thématiques disons woke pour englober (même si ce concept resterait largement à préciser mais plus simple pour le débat) sont un formidable moyen de réaliser leur projet de fond finalement, qui est d'assurer à la fois l'unité culturelle de la droite sur les questions de société et assurer la désunion de la gauche, en faisant un truc tout simple : donner trop d'importance à ce courant de pensée par rapport à ce qu'il pèse réellement, que ce soit en France mais même à gauche.

    Donc, effectivement, un type comme Roussel, qui propose somme toute des choses très classiques à gauche qui ont y a pas si longtemps pesé environ 20% de l'électorat au premier tour en 2017, n'est pas aidé par ce contexte sachant que de toute façon il va devoir se battre à la fois contre les gens qui ne sont pas d'accord avec lui de façon logique et proportionnée (la droite est plus forte donc plus représentée), mais aussi face à ce que le paysage médiatique influent aujourd'hui présente comme la gauche (les personnalités dont tu parles, qui ne pèsent rien et ne sont jamais élues sur leur nom mais qui sont omniprésentes sur les médias en vogue et qui font du retweet facile). Et qu'au final en s'assumant de gauche il est immédiatement renvoyé aux doutes et aux questions sur le fait qu'il soit "raciste", islamophobe" ou "anti-couscous franchouillard". D'ailleurs, Mélenchon l'a bien compris, qui inventait des trésors de circonvolutions y a 3 semaines sur BFM pour faire passer le message que son programme pour lui n'est pas de gauche, et qu'il laisse les gens le situer par rapport à leurs gouts personnels.

    Et le problème, à mon sens, c'est que comme beaucoup de gens n'ont pas le temps ou la possibilité, ou l'envie de s'informer plus loin que ce qu'ils voient passer dans des formats d'infos et d'émissions de plus en plus courts et hâchés, eh bien l'image publique de la gauche s'en trouve fortement modifiée sans correspondre pour autant à la moindre réalité. Sauf que beaucoup beaucoup de gens votent (ou pas, ou plus) en fonction de la perception publique qu'ils ont, et on ne peut pas balayer ça d'un revers de main.

    Donc, pour moi, dans cette histoire de gastronomie française mais comme dans d'autres, Rousseaux et consorts jouent à la perfection le rôle d'idiot utile. Parce que quand même, entre son tweet et son intervention suivante sur BFM pour dire que globalement les combats se rejoignent mais que la pizza et la paella c'est pas français et qu'elle en mange, bon. Le tout avec le titre de Présidente du Conseil Politique de Jadot. Mais à la place de Jadot, sérieusement, je la vire sur le champ, surtout quand derrière j'entends Brossat faire le tour des chaines de radios/TV pour parler de politique alimentaire et pas de cuisine.

    Ce qui me permet d'ailleurs, d'embrayer sur un autre sujet de désaccord que je vois poindre dans les échanges réguliers sur ce fil et qui apparait aussi dans ton post, à propos de l'évocation récurrente de Philippe Poutou (personnage que j'apprécie plutôt par ailleurs) ou de la manif d'organisations syndicales policières : la volonté et la capacité à assumer des responsabilités politiques majeures et nationales.

    Le NPA ne revendique pas cette volonté et se sert de la Présidentielle comme d'un moyen d'avoir accès à l'espace public, c'est annoncé et légitime, mais du coup c'est compliqué aussi de vouloir faire plus de quelques % et d'annoncer vouloir construire des alliances avec les autres. Ce qui le met un peu en marge de mon raisonnement, pas parce que ça ne m'irait pas (en soit, personne ne serait de trop) mais parce que sa stratégie politique ne repose pas par la prise de pouvoir électorale.

    A priori, les participants au space Twitter non plus, et d'ailleurs on ne les entend jamais sur d'autres sujets que leurs sujets de prédilection : produire des analyses confidentielles et apparaitre publiquement en jetant des anathèmes sur untel ou untel.

    Rousseau, Coffin etc non plus puisqu'elles ont perdu même si on les a recasées dans les équipes de campagne.

    Par contre, je vais reprendre l'exemple de la manif policière parce que justement il me semble qu'on touche là très précisément à la différence entre ce que je perçois de Roussel (et que j'aurais pu percevoir chez Jadot et Hidalgo) par apport à bien d'autres à gauche, notamment Mélenchon et la LFI, sur la capacité à prendre une posture de responsable politique capable d'assumer des positions et des responsabilités claires et audibles.

    Parce qu'à l'aune d'une présidentielle, il est pas inintéressant de voir la posture des uns et des autres face à l'adversité et leur conception du soutien à leurs alliés politiques. Roussel, comme Jadot et Hidalgo donc, se sont rendus à la manif en question, qui se tenait à l'appel de plusieurs orgas syndicales de policiers, dont des orgas de gauche. A la fin de la manifestation, chaque orga syndicale prend la parole. Certaines comme Alliance pour tenir les propos scandaleux et passibles de suites judiciaires, d'autres au contraire pour dire qu'il faut que police et justice travaillent de concert et mieux pour avoir des réponses de terrain efficace.

    Eh bien, et là c'est peut être une différence majeure entre nous et avec d'autres, mais personnellement, dans le cadre du mandat qu'ils briguent qui n'est pas un truc anodin, je préfère largement un mec comme Roussel qui va soutenir les orgas qui sont d'accord avec lui, l'affirme publiquement à la fin de la manif tout en dénonçant les propos des mecs d'Alliance, en disant que si lui est Président il ne tolèrera pas ce genre de propos dans la fonction syndicale policière, plutôt que les reculades ridicules et instantanées de Jadot et Hidalgo, qui n'ont même pas été foutu de maintenir leur soutien aux orgas syndicales qui revendiquaient une meilleure collaboration entre justice et police.

    On parle de briguer un mandat exécutif national là, pas de devenir député ou sénateur, et je pense que ça demande un certain sens de la prise de responsabilité que Jadot, Hidalgo ou Mélenchon ont au final été incapables. Et j'ajoute que si le format de la Présidentielle l'exige, un mandat de Premier Ministre dans un régime parlementaire (que j'appelle de mes vœux) était mis en place.

    Le problème, c'est qu'à ce moment là tout ce qui compte de médias influents et entrés dans une logique de conquête culturelle ont fait en sorte de ne passer dans cette séquence que le message des gens qui hurlaient à la manif de fachos qui voulaient faire tomber la République. Et que le message qui est passé dans l'opinion c'est que la position de "la gauche" c'est qu'elle pensait que les flics qui réclamaient plus de moyens (ce qu'on pourrait discuter par ailleurs) étaient des fachos. Tout en ne comprenant pas bien pourquoi l'UNSA, la CFDT et d'autres se faisaient traiter de fachos.

    Roussel l'avait d'ailleurs bine expliqué chez Mediapart:

    lien

    Cet exemple est pour moi extrêmement frappant entre les gens à gauche qui hurlent parce que pour eux il n'y a pas un enjeu à conquérir une part fantasmée grande de l'électorat de gauche, et ceux qui, comme Jadot et Hidalgo s'ils avaient assumé ce qui était au final une position de bon sens, et Roussel qui est le seule à l'avoir fait tout en tenant un discours de gauche : oui ce sont avant tout les plus faibles qui ont besoin d'une police républicaine, et si certains discours sont inadmissibles, on soutient les discours sensés et raisonnables pour faire basculer des rapports de force en leur faveur.

    A un moment, tu ne peux pas être Président ou Premier Ministre et dire "moi je ne parle pas ou ne me confronte pas aux syndicats majoritaires", c'est impossible. Tu ne peux pas vouloir être président et laisser ta directrice politique parler de cuisine à la télé pour répondre à un truc sur l'accessibilité à une nourriture saine. Tu ne peux pas faire ce genre de truc en fait. Ca renvoie une image désastreuse et tu te coupes en termes d'images de ce dont tous les Français sont conscients je pense : oui c'est pas facile la politique et tu peux pas te planquer. Et c'est pour ça qu'ils ne voteront de toute façon pas pour des gens qui se planquent tout en revendiquant le poste politique le plus élevé.

    Que Poutou ait pris la posture de Mélenchon sur cette manif, ça ne me gêne même pas, de toute façon il ne concourt à rien et ne veut pas le faire. Que Mélenchon la prenne également, ça me parait un peu plus problématique quand tu réclames vraiment les suffrages des gens.

    Et c'est pareil sur plein d'autres sujets, dont ceux qui nous ont occupés depuis deux jours: les banlieues et les accusations débiles de racisme/islamophobie, l'accessibilité alimentaire/couscous, etc.

  • John Six-Voeux-Berk le 14/01/2022 à 17h09
    Oui, Edji et Josip, vous avez raison : ce scrutin présidentiel est une vraie plaie pour la vie démocratique du pays. Il est censé concentrer toute notre vie politique et en même temps, sa durée est terriblement réduite dès qu'un des participants occupe un poste (de président ou de premier ministre).

    Disons que ça m'agace encore plus à une époque où les autres vecteurs de démocratie ont disparu ("la" rue, les corps intermédiaires non patronaux, syndicats, les partis, le parlement dont l'élection ne dépendait pas totalement du résultat de la présidentielle (je sais la dissolution... mais il restait 2 ans) : ça c'est relativement nouveau.

    Donc, Edji, oui, avant ce n'était peut-être pas mieux avant, mais c'était quand même un peu plus équilibre et moins dépolitisé : la même pratique n'a donc pas le même sens et les mêmes effets.

  • Edji le 14/01/2022 à 17h16
    Peut-être aussi qu'on a atteint un certain point d'équilibre relativement satisfaisant pour une majorité substantielle de la population, qui rend moins déterminante l'action desdits corps intermédiaires...et qu'on retrouve peu ou prou à l'identique dans toutes les démocraties libérales voisines, alors même qu'elles ne sont pas affreusement outragées par l'élection au suffrage universel direct d'un Président de la République ?

  • Tonton Danijel le 14/01/2022 à 17h19
    Note bien que cela n'a cependant pas empêché Giscard et Sarko d'être battu, et si Mitterrand et Chirac ont été réélus, ils ne contrôlaient pas le gouvernement (d'ailleurs, Josip, tu te souviens quand Chirac en 1988 et Jospin en 2002 s'étaient déclarés candidats?).

    Bien sûr, la double casquette de sortant et probable candidat à sa succession donne quelques avantages (pour les faux déplacements de campagne, notamment, même si Sarko s'était bien fait reprendre pour en avoir abusé), mais c'est quand même à minorer par rapport à la détestation que reçoit régulièrement le sortant. Et un mois pour l'inclure dans la campagne, cela reste une durée assez significative face à des opposants qui ont eu le temps de se roder.

  • Tonton Danijel le 14/01/2022 à 17h21
    Difficile d'être plus en accord avec ton analyse.

  • Red Tsar le 14/01/2022 à 17h22
    @Edji
    Mais ce serait une majorité d'épuisement ou de renoncement (ou autre terme plus précis à trouver), non ? Sinon, comment expliquer la hausse continue de l'abstention dans les démocraties libérales ?

    Et comment être sûr qu'on est bien dans une forme de consensus (tu parles d' "équilibre") ? Si Emmanuel Macron est réélu en 2022 comme en 2017 (24% des 77% de votants = 18% du corps électoral), est-ce qu'il serait légitime, par exemple à faire une réforme des retraites ? Ou juste à se dire qu'il ne peut que gérer les affaires courantes et prendre des décisions basiques et consensuelles ?

  • Josip R.O.G. le 14/01/2022 à 17h25
    C'est surtout le quinquennat qui est à la base de tout ça et qui à transformé notre régime, qui se voulait présidentiel pour résister aux abus du parlementarisme, en régime vraiment présidentialiste.
    On pourrait certes inverser législatives et présidentielle, mais ça serait déjà antinomique avec l'esprit du discours de Bayeux et donc celui de la Ve République.
    Est-ce que ça serait une bonne idée?
    Pourquoi pas.

  • Roger Cénisse le 14/01/2022 à 17h26
    (puisqu'il a déjà refusé de m'épouser, le jour où Easy se présente à une élection, je vote pour lui)

  • John Six-Voeux-Berk le 14/01/2022 à 17h26
    Oui, la fin de l'histoire dans la mollesse bourgeoise, Hegel selon Kojève, tout ça : nous serions "satisfaits". Pourquoi pas, même si cette idée me paraît profondément mauvaise et abandonnerait tous les "exclus" au nom d'un contentement majoritaire. Mais en effet, dans ce cas, au lieu de me lamenter de la dépolitisation, je devrais me réjouir, avec la "majorité substantielle" de mes concitoyens, de l'avènement de la gouvernance (note que dans ce cas-là, il faut aller jusqu'au bout, et arrêter avec la mystique du politique au-dessus des lois... cf Buzyn et son procès bancal et la légitimité à réformer en profondeur des élus).

    Et puis, les "démocraties libérales voisines" ont-elles un système similaire au nôtre ? (toutes celles auxquelles je pense me présente l'image de pouvoirs de coalition, de négociations obligatoires en l'absence de prime à la majorité ou de prime au "parti/mouvement" d'un homme ou d'une femme élu sur son nom propre ; mais je dois en oublier quelques-unes évidemment)

  • Edji le 14/01/2022 à 17h34
    Si elles parviennent peu ou prou au même résultat que le nôtre en termes de rapports sociaux et répartition des richesses, n'est-ce pas le signe que notre système politique écrasé par la présidentielle n'est guère déterminant dans l'histoire ?