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Foot et politique

Le fil politique est un fil du rasoir, alors évitons de nous y couper. Par ailleurs, n'oublions pas que son but est d'accélérer l'avènement du grand soir, un de ces quatre matins!

  • Balthazar le 15/10/2021 à 09h16
    D'accord sur le fait qu'il y a un impact psychologique. Mais ça marche dans les deux sens. Par exemple, le plaisir noble d'avoir agi selon ses convictions et le plaisir moins noble de le montrer peuvent aussi jouer un rôle.
    C'est infini, et politiquement assez vain, ce genre de questionnement.

  • blafafoire le 15/10/2021 à 10h27
    "Ma sœur vit en Autriche et il y a un cas un peu similaire : Karl Marx Hof à Vienne. Un truc hors norme et, là aussi, des habitants trouvaient que c'étaient mieux "avant" qu'on ne recherche à introduire de la mixité dans cette immense barre de logements populaires."

    Un livre passionnant est sorti il y a quelques années qui aborde ce sujet à Lille : lien

    C'est plutôt un pamphlet, pour ne pas dire un brûlot, mais qui éclaire bien le fait que la volonté politique de rénovation urbaine s'est en partie fondée sur l'utopie d'une dissolution des poches de pauvreté et sur une architecture de conquête qui nie totalement la valeur sociale de l'existant. Et on voit très vite que cette volonté était en partie hypocrite et que le traitement de la pauvreté par la mixité reste, comme tu le dis une démarche "libérale". Dans le cas de Mauroy (ou d'à peu près tous les maires de grandes villes ces dernières années), grand chef d'orchestre du projet Euralille, l'idée est aussi celle d'une forme de pureté de la métropole, rutilante, homogène et prospère. Et là on touche à quelque chose d'un peu refoulé mais toujours bien présent, une grande tradition qui passe par Haussmann ou Albert Speer : l'homme nouveau, produit d'un environnement nouveau, car la rénovation est aussi culturelle. Ce qui bizarrement ne correspond plus tout à faire à l'idée qu'on se fait du libéralisme (sauf peut-être si on lit Barbara Stiegler).
    Bien sûr, quand on en constate le résultat, on comprend bien qu'on a affaire à la pensée magique des politiques et que les poches se recréent ailleurs avec des difficultés souvent accrues.
    À noter qu'Aubry a vaillamment repris le flambeau en rajoutant une couche avec sa politique culturelle.

  • Easy Sider le 15/10/2021 à 10h46
    Au final, ce qui est assez marquant dans toute cette discussion, c'est qu'elle marque bien le très difficile équilibre à trouver politiquement pour "la gauche" tant qu'elle continuera à valoriser des endroits dans lesquelles des micro-actions collectives de type : "une petite association y fait quelque chose de bien, ne touchons pas ce fragile frémissement". Dans des endroits ou il n'y a strictement rien à sauver d'autre, et où les dynamiques collectives communautaires ont fini (et je dis bien "ont fini") pour des raisons internes ou externes par devenir des processus d'enfermement.

    Donc, pour le dire plus clairement, non c'est pas cool qu'un quartier entier soit asservi par le trafic, et oui il faut y intervenir massivement et sans avoir trop peur d'y affronter les mecs qui se défendront. Même si l'asso de quartier du coin dit que non en fait faut pas trop y toucher et que du coup la gauche locale (ou nationale selon les endroits) qui s'est rabattu sur des micro-espoirs plutôt que de s'occuper des problèmes pour le bien commun s'y oppose aussi. Et que tu te tapes direct tous les stigmates autoritaire-rougebrun-raciste-islamophobe qui ne manqueront pas de tomber, c'est maintenant un réflexe pavlovien pour cette frange politique là.

    Alors, évidemment, c'est plus simple de dire "mais si l'asso là bas regardez", mais d'une part plus personne n'y croit et d'autre part l'asso toute seule ou la communauté seule ne résoudra rien.

    Mais intervenir, ce serait reconnaitre qu'il y a un problème. Et ça il y a beaucoup de monde qui n'est pas prêt à le faire. C'est con, ce beaucoup de monde est à gauche. Mais fermer les yeux et crier très fort pour ne pas entendre finit toujours par créer de la désillusion. Ou du rejet de la part des autres. C'est dommage, les autres votent. Et du coup pas pour toi.

    Sinon, merci Sehwag pour ton premier message sur le sujet.

  • Easy Sider le 15/10/2021 à 10h54
    Blafafoire, Red Star,

    Sur les études sur la mixité sociale et le "c'était mieux avant la mixité":

    il ne s'agit pas de dire qu'il n'y a rien de bien à tirer des rapports sociaux dans les quartiers enfermés. Heureusement que tu peux trouver tes voisins sympas ou que tu peux faire aussi un barbecue dans la cour commune et que ça constitue un moment de joie.

    Tout comme les caissières et caissiers de chez la grande distrib' tous pétés physiquement à 50 ans sont fiers de leur job et se défendent quand on veut supprimer des postes, ou comme les ouvriers du BTP disent qu'ils aiment leur taf, qui les emmène vers l'incapacité physique à 55 ans.

    Il s'agit de dire que sur un niveau collectif plus large et notamment sur l'avenir des gamins, c'est intenable de maintenir les quartiers enfermés à plus long terme sans rien faire et en s'appuyant "juste" sur les témoignages de moments de bonheur/bien-être liés à des situations interpersonnelles. Tout comme c'est intenable collectivement et en matière de politiques de santé publique de maintenir des gens qui ne le peuvent pas dans l'emploi parce qu'ils ne voient pas pourquoi ni comment ils se passeraient de ça (et c'est normal, ça le ferait à tout le monde).

    Ce qui ne veut pas dire que toutes les politiques mixitaires ont été bien menées. Et c'est aussi pour ça que je parle de l'Ecole, qui est le vecteur du plus d'interactions entre toutes les populations concernées: enfant-enfant, parents-enfants, parents-parents.

    Et, effectivement, les parents qui en ont le plus la capacité (puisqu'il est acquis qu'aucun parent ne veut une éducation de merde dans des conditions dégradées pour son gamin et que donc c'est une question de possibilité d'intervention et d'action) ne laisseraient JAMAIS les situations qu'on peut vivre dans le 93 dégénérer à ce point. Jamais. Pas une seule fois. Et c'est heureux. C'est aussi ça, une action individuelle politique de gauche.

    Et comme le disait Classico avant-hier, tout cela passera évidemment par une action parallèle de nettoyage de ces quartiers de la grande criminalité organisée, ou ne pourra pas se faire.

  • blafafoire le 15/10/2021 à 11h01
    Si il y a un discours politique du genre que tu décris dans les zones ghettoïsées, c'est du cache-misère et rien d'autre censé masquer l'absence de moyens et de solutions concrète. C'est pas du tout une volonté politique forte, il faut quand même redescendre sur terre.
    Tu penses vraiment sincèrement que c'est par peur d'être accusé de racisme ou d'autoritarisme que les maires choisissent la médiation plutôt que le bulldozer ?
    À part Classico, qui peut croire sérieusement qu'en supprimant les violences et les poussées "communautaristes" (quelle que soit la définition qu'on donne à ce terme), on fasse de ces quartiers des havres de bonheur et surtout d'un bonheur correspondant à l'image qu'on s'en fait au centre de l'échiquier politique ?

  • blafafoire le 15/10/2021 à 11h07
    Ok, nos messages se sont croisés.
    Je ne suis pas totalement d'accord mais c'est plus clair pour moi.
    Comme je le disais, le "nettoyage" est pour moi une utopie, et pas des plus reluisante, qui nourrit pas mal d'idéologues de tous poils.

  • Easy Sider le 15/10/2021 à 11h12
    C'est un manque de moyens (et de compétence puisque les villes et agglo sont assez dépendantes des dotations et de la politique de rénovation urbaine), en grande partie, bien sûr.

    Et c'est aussi bien pour ça que je parlais de "profiter" de la gentrification pour détourner la question du manque de moyens. Parce que mettre son gamin dans l'école du coin, ça ne demande aucun moyen supplémentaire. Ce serait plus une solution de contournement.

    Mais au delà du symbolique et de ce qui tient la solidité des convictions personnelles, tu ne seras pas en désaccord si je te dis qu'on constate une permanence des moyens là où les gens ont les moyens de gueuler et de pouvoir faire un peu de mal au niveau politique. Donc, si les nouveaux habitants des secteurs géographiques concernés s'investissent massivement dans les lieux d'éducation de leurs enfants, alors là tu créer des possibilités de mobilisation que n'ont pas les habitants historiques. Et là, tu crées du vrai lien social aussi autour de questions qui concernent absolument tout le monde dans le quartier. Et tu construis le reste à travers ça, parce que tu as créé une communauté de destin qui offre autre chose que de la morosité absolue.

    L'abondance de moyens ne changera rien à la situation si les enfants de ces quartiers grandissent en vase clos chacun dans leurs normes sociales d'origine et d'appartenance. En fait, plus j'écris ces messages et plus je me rends compte qu'en fait, y a pas trop le choix si on veut que ça marche. Donc, la question de laisser le choix se pose vraiment.

    Et je ne crois pas, ni Classico non plus il me semble, que tout soit résolu par la fin des trafics. Mais plutôt que tant qu'il y aura des trafics, tout le reste sera en parti inefficace. C'est un préalable, pas une fin en soi.

  • Easy Sider le 15/10/2021 à 11h16
    Eh oui, ça fait prospérer des idéologues de tous poils qui profitent de la vacuité intellectuelle à gauche sur ces sujets depuis bien longtemps.

    D'ailleurs, maintenant que plus personne de gauche ne débat frontalement de ces questions avec lui, Zemmour baisse dans les sondages.

    Hein, non?

  • Aulas tique le 15/10/2021 à 11h22
    En parlant de vacuité, j'ai vu qu'Anne Hidalgo est consacrée par la PS pour être la candidate à la présidentielle.
    Bon, pas de chance, ça tombe en même temps qu'un sondage qui lui donne 4 ou 5% d'intentions de vote. Dans un cas comme ça, ça doit donner envie d'aller se recoucher, non?

  • Tricky le 15/10/2021 à 11h24
    La petite limite que je vois à cet échange passionnant, c'est que je me demande tout de même si on ne trace pas un peu vite une équivalence un peu surévaluée à communauté et structuration sociale fondée sur l'économie des trafics.