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Foot et politique

Le fil politique est un fil du rasoir, alors évitons de nous y couper. Par ailleurs, n'oublions pas que son but est d'accélérer l'avènement du grand soir, un de ces quatre matins!

  • Tricky le 13/10/2021 à 23h38
    Coucou, les autres ici.
    Dites, je me pose une question -une vraie, hein : est ce que tout ça ne surestimerait pas un tantinet la capacité des gens à choisir le lieu où ils vivent (et, peut être plus encore, où ils travaillent) ?

  • L'amour Durix le 13/10/2021 à 23h49
    Si tout à fait !
    Et on (Joey ?) surestime surtout l'importance des établissements de secteur dans la décision, le choix de contourner la sectorisation étant autre chose.

  • Dom le 13/10/2021 à 23h56
    Nous avons pris une décision avec ma compagne une décision similaire à celle que va probablement prendre OLpeth. C'était il y a 3ans maintenant.
    Ca se passe très bien pour ma fille mais je me demande encore presque tous les jours si on a fait le bon choix. C'est pour le moment la décision la plus dure que j'ai prise et celle que j'ai encore le plus de mal à assumer.
    Bon courage à toi Olpeth.

  • Hyoga le 14/10/2021 à 01h41
    Juste sur le point de la contradiction entre ce qu'on prêche et ce qu'on fait. Personnellement je n'y ai jamais vraiment vu de contradiction en fait.
    On peut tout à fait être convaincu qu'un certain mécanisme collectif serait bon, et par conséquent militer pour (ou simplement exprimer sa conviction), mais en vertu de quoi on serait obligé de se l'appliquer à soi avant que cela soit collectivement entériné?

  • OLpeth le 14/10/2021 à 08h15
    La décision n'est pas encore prise, il est en CE1, j'espère encore fléchir sa mère (qui en effet aura le dernier mot, à moins que je ne désire subir une longue guérilla domestique : elle est sicilienne, le courage a ses limites). Il y a aussi le caractère de l'enfant qui rentre en compte, le mien est malheureusement très influençable, on l'a constaté, ses instits nous l'ont dit, donc en l'état actuel, si son caractère ne se raffermit pas (on essaie bien sûr de le pousser en ce sens), il fera toutes les conneries qu'on lui dira de faire. Je vais sans doute carrément contacter des membres de l'équipe éducative du collège pour tenter de rassurer madame.

    Sinon plus intéressant que mon cas, il y avait hier sur LCP la rediffusion d'un doc sur l'enseignement dans les quartiers difficiles ("Profs en territoires perdus de la République"), suivi d'un échange avec Philippe Meirieu (que je ne connaissais pas, et dont j'apprends par la fiche Wiki qu'il énerve très fort Finkelkraut, Polony et Michéa, ça doit donc être quelqu'un de bien).
    Ca montre s'il en était besoin qu'on ne fait vraiment pas le minimum de ce qu'il faut pour éviter la reproduction sociale à l'école. On ne concentre pas les moyens où il faut, on ne crée pas de mixité sociale (bon ça c'est pas le boulot de l'école), ça explique bien notre statut de système scolaire parmi les plus inégalitaires de l'OCDE.

    Dans une optique plus large, les profs interviewés dans le docu (beaucoup du 93) parlaient de leurs difficultés à parler sereinement de certains sujets en classe (religion, shoah, laïcité). En bons professionnels, ils avaient bien analysé tout ce à quoi tenait l'échec ou la réussite pour aborder ces sujets (ambiance générale de classe, maîtrise du sujet par le prof, psychologie par nature rebelle des ados, etc.).

    Par contre je trouve qu'il y avait un angle mort (peut-être qu'ils en étaient parfaitement conscients mais que ça n'a pas été abordé dans le docu), c'est la nécessité d'un donnant-donnant préalable pour que les ados puissent intégrer l'enseignement des valeurs de la république. Les jeunes des quartiers difficiles, ils pataugent dans la pauvreté et l'insécurité depuis qu'ils sont tout petits, ils ont jamais vu des petits blancs autrement qu'à la télé (j'exagère à peine), les seuls services publics avec lesquels ils ont contact c'est la BAC et l'école délabrée qu'ils fréquentent, les gangs de dealers et les frérots ont pris la place vacante partout où c'état possible : comment on peut penser qu'ils vont répondre positivement quand on essaie de leur enseigner les valeurs de la République ? On leur demande de respecter un contrat républicain dont on a pas tenu les engagements vis-à-vis d'eux, c'est compliqué quand même.

    Je suis d'accord que l'enfermement dans une posture de victimisation est une impasse (les pauvres petits, ils sont victimes de la société, ils ont donc tous les droits et toutes les excuses) mais l'état français (nous) devrait à mon sens d'abord donner des gages substantiels à ces ghettos avant d'exiger un brevet de républicanisme à ses habitants, qu'on ne demande pas à ceux qui fraudent massivement le fisc par exemple.

  • Sens de la dérision le 14/10/2021 à 09h01
    Plein de choses à répondre à ces multiples messages.

    Premièrement à Manx qui dit "les fonctionnaires ne choisissent pas, dans leur grande majorité, leur lieu d'affectation", j'ai une vision un peu contraire. Il n'y a bien que les profs (et dans une moindre mesure les instits) qui ne choisissent pas leur lieu d'affectation. Ou, pour être plus précis, il n'y a bien que les profs que c'est aussi problématique.

    Pour L'amour Durix, je parlais justement avec un pote hier des profs qui ne vivent pas où ils enseignent (c'est le cas de ma compagne qui n'habite pas dans les tours de son école REP+). On a souvent l'image du petit village avec un instituteur, un médecin (et un curé, personne n'est parfait). Qu'est-ce qui a changé au point qu'il n'est pas admissible (tu n'es pas le seul L'amour, et pas que dans les quartiers difficiles) de vivre dans le même lieu que ses élèves ? Quand les médecins, les profs vivent ailleurs que là où ils soignent, ils enseignent, ça pose question sur les liens développés entre les uns et les autres (en tout cas, ça me pose question). (oui, je sais, il faut aussi prendre en compte le lieu de travail qui peut être différent dans un couple, qui est même sans doute majoritairement différent). Ma réflexion déborderait même sur le manque global d'implication dans la vie locale d'une majorité des gens, dans les associations, dans les manifestations... mais c'est un autre sujet.

    Enfin, Easy sider hier parlait de volonté politique et semblait (mais je peux avoir mal compris) de volonté des nouveaux venus de s'intégrer dans un quartier (avec l'obligation des nouveaux venus de mettre leurs enfants dans l'école du quartier). Et son message fait écho en moi avec celui d'OLPeth plus haut. Il ne manque qu'une volonté : la volonté des habitants du quartier. S'il n'y a plus de service public, s'il n'y a plus de médecin, s'il n'y a pas de volonté d'une majorité des profs expérimentés de venir dans ces quartiers, c'est peut-être parce que ils ne peuvent pas faire leur métier dans de bonnes conditions. Il y a des actions faites en faveur des quartiers défavorisés, il y a, je le crois sincèrement, des possibilités de s'en sortir ou, au moins d'en sortir ses gamins (ce que tentent de faire des familles modestes qui se saignent pour mettre leur enfant dans le privé et espèrent que le gamin s'en sortira). C'est sans doute facile à dire de ma position de classe moyenne, c'est peut-être naïf ou honteusement culpabilisant mais où est la volonté des habitants ?

  • Tonton Danijel le 14/10/2021 à 09h09
    Attention quand même, dans la lignée de l'avertissement de Roger Cénisse, à ne pas "surestimer" les vertus du privé. Si ton fils est influençable, il risque d'être entraîné à faire des bêtises, quel que soit l'établissement.

    Mon expérience est un peu biaisé en la matière: j'ai été scolarisé dans le privé (que je ne recommenderais pas forcément du coup), et il n'y avait que deux établissements possibles. Donc déjà les virés d'un établissement pouvait se retrouver dans l'autre, et le fait que le privé dispose d'un internat fait qu'il récupérait pas mal d'élèves en difficulté scolaires que les parents "exilaient" afin qu'ils aient leur bac à tout prix (le type de comportement qui agacerait Mev)...

    Bref, tu le scolarises où tu veux (et je comprends l'argument de la protection), mais il faudra de toutes façons poursuivre l'accompagnement et ne pas croire qu'il sera nécessairement à l'abri de tout...

  • Roger Cénisse le 14/10/2021 à 09h13
    De ma vision de classe moyenne aussi, la volonté des habitants dans la très grande majorité est d'avoir des services publics de proximité de qualité, des médecins qui viennent, des pompiers qui peuvent intervenir, des écoles qui ne sont pas dégradées, et que la plupart des gens de ces quartiers sont "solubles" dans le pacte républicain.

    Par contre je pense également - au doigt mouillé, je ne suis pas sociologue - qu'il y a une frange minoritaire, dure, d'habitants qui ne souhaitent pas que la situation se normalise ou s'apaise. Et je ne parle pas d'islamistes, mais plutôt de criminalité organisée qui souhaite le contrôle des quartiers - et qui arrose aussi les quartiers d'argent sale - et qui s'attaque soigneusement à tout ce qui est symbole de l'extérieur qui pourrait revenir et reprendre le contrôle.

    J'irai plus loin et je dirai également qu'une des conditions à la mixité sociale, c'est justement la sécurité. J'ai la faiblesse de croire que ça ne poserait pas de souci à la classe moyenne de s'installer dans ces quartiers s'ils avaient l'assurance de pas se faire caillasser la voiture, que le gamin tombe pas dans des points de deal en sortant de l'école ou en rentrant chez lui, que le médecin peut venir le soir sans se faire tirer sa mallette ...

    Je rejoins OlPeth sur le fait qu'à un moment donné, on demande aux gamins d'ingérer des trucs venant d'une République qu'ils ne perçoivent que par le côté punitif et que c'est évidemment bien trop leur demander. Il y a au moins une des deux parties qui ne respecte pas son pacte.

  • Luis Caroll le 14/10/2021 à 09h59
    Hyoga aujourd'hui à 01h41
    On peut tout à fait être convaincu qu'un certain mécanisme collectif serait bon, et par conséquent militer pour (ou simplement exprimer sa conviction), mais en vertu de quoi on serait obligé de se l'appliquer à soi avant que cela soit collectivement entériné?
    ---

    En vertu de ce qu'on appelle des convictions ?
    Je trouve très étrange que l'on appelle "contradictions" les différences entre ses choix et ses convictions.
    Ce soit les choix qui définissent qui on est. Ce que tu penses, c'est ce que tu fais. Surtout quand les convictions impliquent des sacrifices. Une conviction sans sacrifice ça consiste juste à se donner bonne conscience.
    Je trouve ça très visible chez les gens qui se disent écolos ou sensibles à l'écologie. Il y en a qui votent EELV tout en ne changeant de leurs habitudes que ce qui ne les dérange pas, et ceux qui modifient leur mode de vie en sacrifiant beaucoup de temps et de plaisir. Il y a une forme de puérilité à attendre des autres des choix qu'on n'est pas capable de s'appliquer individuellement.

  • Aulas tique le 14/10/2021 à 10h02
    Pour ma part, si le débat de savoir ou mettre mes gosses aurait pu me tourmenter, je vais être franc : pas moyen que je mette mes gosses dans les mêmes établissements que j'ai fréquenté "grâce" aux convictions de mes vieux ou leurs choix de vie.
    Paradoxalement, ça m'a beaucoup apporté d'être dans le collègue et le lycée public, je suis devenu un "caméléon culturel", je connais des mots d'arabe en plus de ceux que m'avait transmis un aïeul, je sais que les "femmes pirates" comme on les appelait peuvent te mettre une branlée, je sais que tu peux te faire des ronds en revendant à la découpe une sav', je sais que malgré mon QI il est toujours plus prudent de passer pour un ignorant, je sais d'où vient l'antisémitisme bien avant le 11/09, je sais qu'être blanc ça ne te permettra pas de sortir avec Loubna et ses beaux yeux ou alors à la sauvette et loin du quartier en priant pour ne rencontrer personne qu'on connait.
    Paradoxalement, j'ai connu une expérience de mixité qui n'existe plus. Ben oui, il n'y avait pas de collège ni de lycée à Vaulx-en-Velin en ces années là alors les gosses venaient jusqu'à Villeurbanne, ville de la diaspora juive à l'époque. Du coup, je crois que je l'ai déjà raconté, on était tous ensemble, on jouait au foot, c'était cool, toutes les confessions, tous les milieux, on aurait dit une pub Benetton. Mais c'était aussi au prix d'un équilibre fragile alors que nous n'avions pas le quart des problèmes religieux, raciaux et sociétaux d'aujourd'hui (maintenant, il y a même un complexe scolaire privé juif avec des hauts murs et des barbelés, un corridor pour dépose-minute des gosses et beaucoup de mes potes juifs se sont exilés).
    Alors, mes gosses qui n'ont pas pris mes origines pour partie berbères mais plutôt celles des Ardennes et bien ils n'iront pas se frotter à ce monde.
    J'ai aussi un autre argument concret pour expliquer mon choix de ne pas mélanger mes gosses et ça va vous parler : désormais il y a Parcoursup et ton gosse doit avoir un dossier préparé sur de longues années pour avoir le choix de son orientation post-bac. Je me suis intéressé au sujet via mes neveux et nièces ces 3 dernières années. Des gamins et gamines sérieux avec des dossiers en béton et qui n'ont pourtant pas pu obtenir leurs premiers choix.
    Comme je le dis avec humilité (oui, je suis humble comme pas permis), je ne suis pas trop con. J'ai pourtant suivi un cursus scolaire collège/lycée en me confondant dans la masse, la moyenne mais pas plus, donnant l'impression de ne pas en faire trop, jamais de félicitation ou de place de 1er de la classe. On ne te met pas un flingue sur la tempe en te disant de ne pas bosser, non, mais tu sens d'instinct que ta vie sociale, tes interactions avec ta classe ne seront pas les mêmes si t'es catalogué tête d'ampoule, situation que je n'avais pas connu dans le primaire que j'ai suivi en banlieue limite campagne. Du coup, au bac, ça passe mais sans plus aussi. Ensuite, je m'inscris en fac de droit (autant dire que je suis le seul à être allé à la fac parmi mes potes de l'époque, les autres font BEP, sport étude loose ou intérim direct) et là, comme on dit, je nique tout parce que je n'ai plus à faire gaffe à ne pas dépasser du nombre. L'inscription à la fac de droit était libre à l'époque, on ne se faisait pas jeter par Parcoursup parce qu'on avait juste la moyenne pendant ses années de lycée. Bon, on était 6 amphis la première année de DEUG, puis 2 en seconde année et on finissait pas nombreux en 3ème cycle. Il y avait de la perte, faut le reconnaître mais tu échouais de ton propre fait, pas du choix d'un algorithme qui te fermait la porte au nez.
    Ce qui est marrant, au passage, je digresse, c'est que j'en suis toujours là : à mentir au quartier dans laquelle j'habite à nouveau. Pas plus tard que la semaine dernière, je rencontre un gars avec qui j'étais en seconde. Dans ces cas là, je ne dis jamais ce que je suis réellement devenu, je donne un boulot un peu au hasard. Pas de bol, je dis "dans le domaine de la protection de l'enfance" et le mec avait un gosse placé, une ex bi-polaire et conservé le goût du shit des années Sauvé par le Gong... j'ai ramé.
    Je reviens à mon argument définitif qui est le suivant : tu vas dans un collège et un lycée pourri, tu es tiré vers le bas, tu ne construis pas ton dossier et Parcoursup sabre tes espoirs de pouvoir évoluer. Du coup, les Aulasticots, ils vont aller ailleurs et je leur raconterai ce qu'ils auront raté de la vie ou bien je leur montrerai "La haine", ça ressemble bien à ce que j'ai connu : la rouille en bas de chez toi, la rouille en ville, les mauvais plans, les embrouilles pour des regards, les crispations sur ce qui reste à défendre de son identité, de sa culture, l'effet de groupe.
    Et pour le reste, si je ne suis pas assez de gauche et bien il faudra faire avec. Ce que je note toujours, c'est que les choix de mes parents que je fasse le mix "gauche années 80" à savoir établissements publics, Touche pas à mon Pote et centre Léo Lagrange, et bien ça aurait pu me mener droit dans le mur des horizons perdus et mes frères et soeurs tardifs, ils ont évité ça et ça leur a plutôt réussi. De fait, je suis certain d'être l'anomalie statistique que je n'ai pas envie de tester avec mes propres enfants.
    En me relisant, je me dis que ça ressemble à un truc à la Edouard Louis mes histoires. Comme quoi, c'est assez commun de virer caméléon quand ton instinct de survie se marrie avec tes capacités intellectuelles.