Foot et politique
Le fil politique est un fil du rasoir, alors évitons de nous y couper. Par ailleurs, n'oublions pas que son but est d'accélérer l'avènement du grand soir, un de ces quatre matins!
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Mevatlav Ekraspeck le 12/10/2021 à 23h51Tu rigoles, mais les internats d'excellence… c'est quoi?
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Tricky le 13/10/2021 à 09h33(Je ne crois pas du tout que l'ami Durix rigolait)
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Tonton Danijel le 13/10/2021 à 09h58Avec le contournement de la carte scolaire, c'est malheureusement déjà le cas...
D'où la réflexion de Mev que je comprends tout à fait: cela fait-il sens de maintenir des collèges/lycées dans des quartiers où seuls restent les enfants les plus défavorisés, dans une condition de concentration qui ne favorisent pas l'éducation? Ne vaudrait-il pas mieux fermer certaines établissements pour dispatcher les élèves dans des établissements?
L'autre alternative serait de tirer lesdits établissements vers le haut, malheureusement pour l'instant les différentes tentatives n'ont pas toujours été couronnées de succès... C'est évidemment bien plus difficile d'attirer de bons élèves dans des quartiers sensibles, que l'inverse.
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Sens de la dérision le 13/10/2021 à 10h03Sans compter que ce n'est certainement pas en mettant quelques bons élèves dans les collèges et lycées des quartiers que ça va transformer l'établissement.
Ça me semble être un truisme mais "Tirer lesdits établissements vers le haut" ne peut pas se faire sans tirer la population de ces quartiers vers le haut. Les collèges et lycées ne sont pas des mondes clos.
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Easy Sider le 13/10/2021 à 10h16Eh bien justement, comme je l'abordais hier rapidement dans mon message, il se pourrait que l'éducation nationale (pas l'institution en soit mais le concept d'éducation pour nos gamins), pour peu qu'on y mette la volonté nécessaire, puisse être la grande gagnante du phénomène de gentrification à l'œuvre à cause de la pression sur le parc de logements privés.
Je ne vais parler que pour ce que je connais, mais en petite couronne de Paris, nombreux sont les quartiers où désormais ce sont d'anciens habitants parisiens ou d'ailleurs qui s'installent, et ces derniers ont mine de rien beaucoup plus de moyens financiers et sont issus de CSP au capital culturel et symbolique moyen bien plus élevé que celui des habitants « historiques ».
Effectivement, en l'état actuel des choses, on pourrait penser que les enfants que ce flux d'installation draine viendraient rehausser le niveau des établissements déjà installés sur place. Pour le moment, que nenni. Les gosses continuent à aller dans leurs établissements parisiens d'origine, ou alors on trouve des options particulières pour continuer à trouver des excuses et ne pas mettre ses gamins là où on habite. Puisqu'effectivement on s'installe dans des coins assez défavorisés, même si les nouveaux quartiers « concertés » issus de friches commencent à bien transformer le paysage. Plus pervers, comme ce sont de nouveaux quartiers, on construit une nouvelle école dans le plan d'aménagement, à l'échelle du quartier. Et hop, on a mélangé personne.
La gentrification a plein de mauvais côté : hausse des prix de l'immobilier à la vente et par conséquent des loyers, arrivée de population habituées au confort (et tant mieux) avec des revendications déconnectées de la réalité des populations déjà installées, mainmise sur certains quartiers de promoteurs immobiliers.
La mixité scolaire pourrait être un des bons côtés. Obligeons les familles installées à scolariser les enfants dans les établissements de secteur. Après tout, ils sont bien contents d'y avoir trouvé un appartement pas trop cher, et pour la majorité d'entre eux ce sont des gens qui votent à gauche, la mixité sociale ça doit leur parler. Sachant de toute façon que les us et coutumes qui permettent d'être "bien mis" en société et inséré professionnellement et socialement, c'est pas à l'école qu'on les apprend, ou que la sélection se fait quand on voit le niveau requis pour avoir le bac. La différence se fait après, dans les choix de carrière dans le supérieur. Des parents attentifs et qui éduquent sur les bases suffisent amplement. Dans ce cas, autant mettre les gamins bien nés dans des établissements de secteur, histoire de créer de la mixité (après tout, au foot, ils se sotoient déjà, y a pas de quoi avoir peur au lycée).
Ne manque plus que la volonté politique, des élus comme des habitants. Parce que globalement on parle de flux massifs de population, pas de trois gamins qui débarquent d'on ne sait où.
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blafafoire le 13/10/2021 à 10h55Je trouve ça intéressant que dans ton raisonnement tu préfères la contrainte à l'éducation (obligation de scolariser dans le secteur) à la contrainte économique (imposer des limites drastiques à la spéculation immobilière).
Quand tu vois la bataille économique qui se joue autour de l'éducation des enfants, tu te dis que la fable de la dévalorisation de l'école est surtout là pour ne pas avoir à se poser la question de la condition première de la mixité sociale : le prix du logement et sa place dans un marché peu régulé.
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suppdebastille le 13/10/2021 à 11h19Il n'en restait qu'un : Hubert Germain dernier compagnon de la Libération s'est éteint.
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Aulas tique le 13/10/2021 à 12h13Hubert Germain, deux prénoms, comme par hasard, comme Christophe Lambert.
Du coup, qui a récupéré le Quickening?
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Joey Tribbiani le 13/10/2021 à 12h45Si j'étais provocateur (ce que je ne suis évidemment pas) j'aurais envie de te demander : tu as été scolarisé dans ces quartiers ? Tu y a mis tes enfants ?
Parce que ça peut être intéressant pour se faire une idée de ce a quoi ils aspirent et ce dont ils ont besoin.
Quand la gauche pure et bien pensante se gargarise de « vivre ensemble », qu'elle laisse se ghettoïser des villes entières comme l'a décrit Mev. Parce qu'elle s'en fout un peu au fond, parler ça n'engage à rien.
Tu peux continuer à leur dire de rester dans leur REP+ dont tu ne connais l'existence que par les médias et toi même rester dans ton quartier boboland avec des Hug bars et des restos bios à 50 boules le menu. Et tes enfants tu les mets à l'école alsacienne ou tu les envoies étudier aux US.
Ah si j'avais le courage, la cohérence et l'honnêteté de cette gauche pure là et de ses si nobles représentants ...
La scolarité en REP+ je l'ai vécue de l'intérieur jusqu'en 3eme. J'ai vu mes potes, bien plus brillants que moi, tomber dans les pièges les uns après les autres (surconsommation de shit, décrochage scolaire etc ...).
Pour moi c'était simple j'avais tous les cheat codes possibles grace a mon environnement familial (codes, capital social, financier et intellectuel), c'est « simple » dans ce cas.
Mais quand tu n'as pas tout ça, je peux t'assurer que la seule chose dont tu as envie quand tu es dans ces établîssements (et ce malgre les profs souvent géniaux et admirables) c'est de te casser dans un bahut « normal ».
Et encore je te parle de la situation il y a quelques dizaines d'années. Ça doit être encore pire maintenant.
Il n'y a que de l'extérieur que c'est sexy et exotique. Et dans les articles de Libé et Mediapart ou Ali Rabeh est présenté comme un « progressiste ».
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suppdebastille le 13/10/2021 à 12h55A propos de "vraie" gauche contre "fausse" gauche, je viens de trouver dans ma boite aux lettres le bulletin de l'opposition municipale dionysienne de "vraie" gauche tirant à boulets rouges sur la majorité municipale de "fausse" gauche. Au bout de quelques lignes j'ai abandonné la lecture.