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Feuilles de match et feuilles de maîtres

Qui a dit que football et littérature étaient incompatibles ? Voici le forum où vous pourrez parler de vos lectures récentes et anciennes, liées ou non avec le ballon rond.

Un conseil de lecture ? Une bonne librairie ? =>> "You'll never read alone", le Gogol Doc: http://bit.ly/11R7xEJ.

  • John Six-Voeux-Berk le 25/09/2022 à 13h09
    Juste sur le « ô » lyrique.
    Ce « ô » d'adresse qui vise à enchanter le monde et à le hisser à la divinité peut paraître artificiel, il l'est ; et encore plus à une époque désenchantée qui s'est convaincue qu'elle ne croyait plus en rien.
    J'ai presque envie de dire que c'est exactement la raison qui devrait nous pousser à nous y réhabituer (et les poètes à en user).
    Le « ô » crée l'adresse, simule l'interlocution avec le non-humain, et nous rend collectivement capables de dépasser notre enfermement dans une humanité limitée. C'est un ô conquérant et fragile, et non une simple scie usée.

    J'aime la littérature qui parvient à faire vivre son lyrisme, à l'imposer contre tous nos réflexes d'époque. Je ne suis pas sûr d'être convaincu par celui-ci, mais je le trouve ambitieux et intéressant.

  • John Six-Voeux-Berk le 25/09/2022 à 13h18
    Et un exemple contemporain de lyrisme insensé et loin d'être risible : sur fond d' épopée homérique (en anglais) : Alice Oswald, Memorial.
    https://m.youtube.com/watch?v=pvJBxie9Dlw

  • Kireg le 25/09/2022 à 14h30
    Pigeon, oiseau à la grise robe,
    Dans l'enfer des villes,
    À mon regard tu te dérobes.
    Tu es vraiment le plus agile.

    Mais là, c'est de la méchanceté gratuite.

  • Mitch le 25/09/2022 à 14h47
    J'attends que certains l'aient lu pour en reparler, si jamais ça suscite des questions ou des réactions.
    Quant aux succès, il y a effectivement un petit frémissement porté par les libraires et un peu de presse aussi, ça ne fera pas de moi la coqueluche des salons germanopratins mais c'est rigolo à regarder de loin.

  • Balthazar le 25/09/2022 à 16h39
    Merci à tous pour vos réactions (sauf à toi, Kireg, qui vas d'abord aller me soigner cette vilaine peau).

    Bon, s'il y a un truc que je déteste depuis mes années d'enseignement, c'est d'expliquer des choses qui me semblent évidentes, mais je vais faire un effort. Après tout vous n'étiez pas obligés de répondre à ma sollicitation. Et puis, qui sait ? on peut peut-être encore vous sauver.

    Beaucoup de vos commentaires relèvent d'une simple question de goût et je n'ai rien à y opposer. (J'ai bien envie de remplacer « d'une simple question » par « d'un simple manque », mais, sous vos applaudissements, je résiste.) D'autres sont selon moi des contresens, notamment la remarque d'Utaka selon laquelle il s'agirait de textes où il y aurait de l'« enthousiasme », mais pas de « recul », ou celle de PlazaAthenee sur le côté anachronique de ces textes.

    C'est tout le contraire. J'aurais presque mieux compris une condamnation de ces poèmes pour usage excessif de la distance et de l'ironie. Ainsi, à cette question que tu poses, PlazaAthenee : « Comment peut-on encore aujourd'hui écrire le graphème "Ô" dans une poésie (sinon pour en rire)? » je réponds à peu près comme toi. C'est pourquoi la réponse que t'a faite John me séduit, mais ne me convainc pas tout à fait. Ni la question ni la réponse ne me semblent avoir de rapport avec les textes que je vous ai fait lire. Ne discernez-vous pas le sourire, dans la plupart de ces phrases ? Il y a là un jeu avec la posture romantique, oui, mais pas une simple reprise de cette posture. Le « ô » n'est pas là pour faire l'éloge d'un paysage ou d'une jolie femme, n'est-ce pas. Vous allez peut-être, après m'avoir accordé cela, me dire que l'éloge des blattes ou des vers ne saurait être tout à fait original après Lautréamont, et je ne vous donnerai pas entièrement tort, mais vous voyez bien qu'on est déjà là à mille lieues du « sans rire ».

    Même chose, évidemment, pour « estourbir d'un coup prompt de savate » : c'est votre droit le plus strict de ne pas trouver ça heureux, mais ce n'est pas à prendre au premier degré.

    Ces textes jouent, me semble-t-il, sur deux registres, poursuivent deux buts à la fois : d'une part donner l'idée la plus précise de la bestiole en traquant cette idée notamment dans son nom (c'est là que je pense à Ponge) ; d'autre part, au travers du jeu sur le lyrisme, suggérer une façon d'être poète où se conjuguent l'obsession langagière et l'autodérision. Pour donner une idée de ce que, quant à la posture poétique, j'aime particulièrement dans ces textes, je pourrais m'attarder sur le « anormalement » de cette phrase : « blattes je ne vous aime pas, vos antennes frétillent anormalement », que je trouve très drôle. Il y a dans cet adverbe comme une théâtralisation d'un désespoir de poète. « Anormalement » ! C'est grotesque, c'est pauvre, ça n'a presque aucun sens (que serait donc un frétillement normal?), mais, d'abord, c'est exactement ce que j'aurais moi-même envie de crier aux blattes si je devais leur faire la chasse (cf. le premier des deux buts dont je parle ci-dessus : personnellement, je vois très bien à quoi il pense, et la bestiole est là), et surtout cette faiblesse de vocabulaire exprime fort bien – et rend comique – la rage du pauvre poète.

    En résumé, je trouve ces poèmes originaux, mais s'il fallait les rattacher à une tradition, c'est à Ponge ou à Michaux que je penserai pour ma part, sûrement pas à des auteurs du XVIIIe.

    J'ajoute, PlazaAthenee, que Julien Boutreux est a priori parfaitement au fait de ce qui s'écrit aujourd'hui en poésie. Je ne suis certes pas le mieux placé pour évaluer cela chez les autres, mais, par exemple, il connaissait tous les poètes de mon coin que je connais moi-même (alors que ce coin n'est pas le sien), il connaît les éditions Unes et m'en a dit le plus grand bien, et il aime d'ailleurs des poètes que tu aimes toi aussi, si je me souviens bien, comme Tarkos ou Pennequin. Ça ne préjuge en rien de son talent, bien sûr, mais je pense pouvoir affirmer qu'il est tout sauf naïf.

  • Pascal Amateur le 25/09/2022 à 17h00
    C'est évidemment une affaire de sensibilité. Tu poses néanmoins la question : que serait donc un frétillement normal ? À ceci près qu'à moi cela semble évident, dès lors que l'on s'inscrit dans le règne animal, où tout est fixé d'avance, comportement, parade amoureuse, besoin, instinct. C'est en ce sens que, pour moi toujours, le terme "anormalement" n'apporte aucune poésie : il est flou, il ne dit en rien en quoi ce frétillement sort de la norme, il nous invite à compléter sans qu'on n'ait rien sinon la rhétorique lugubre du texte. Il nous laisse désemparé, alors même que la poésie me semble être ce qui vient au-dessus, autour peut-être, du vide que les mots, la parole laissent par nature. C'est le pont précaire au-dessus de la béance. Mais lorsqu'on marche ainsi sur un fil au-dessus du vide engloutissant, il faut des mots drôlement ciselés, précis, assez forts pour qu'on ose s'y agripper quand la chute nous attend. Là, dans ce texte de Boutreux, je n'ai pas eu peur, là j'ai vu des onomatopées et des assonances et des allitérations qui venaient faire de l'écho – mais un écho sans le trou qui va avec. Où est l'effroi que la poésie voile ?
    C'est en ce sens aussi que les ô, les ah, les archaïsmes, les langues tirées à faire du bruit de clown ne me gênent pas. Tout ça, c'est des mots, des syllabes, de la pâte. Qu'on en joue et qu'on en jouisse, nulle entrave à cela. Mais c'est des blattes, bon dieu, ça doit blablater davantage, cliqueter au tac au tac ; s'il faut les faire sonner, qu'on y concasse leurs silhouettes et que ça sorte des sentiers battus ! Là – et je reviens à ce que je disais au-dessus –, je ne suis pas (assez) dépaysé, j'ai des insectes qui me glissent des vérités très éternelles au fond.

  • Pascal Amateur le 25/09/2022 à 17h09
    Puisque l'on parlait de Ponge, voici son texte sur l'escargot.

    ESCARGOTS

    Au contraire des escarbilles qui sont les hôtes des cendres chaudes, les escargots aiment la terre humide. Go on, ils avancent collés à elle de tout leur corps, ils en emportent, ils en mangent, ils en excrémentent. Elle les traverse. Ils la traversent. C'est une interpénétration du meilleur goût parce que pour ainsi dire ton sur ton – avec un élément passif, un élément actif, le passif baignant à la fois et nourrissant l'actif – qui se déplace en même temps qu'il mange.

    (Il y a autre chose à dire des escargots. D'abord leur propre humidité. Leur sang froid. Leur extensibilité.)

    À remarquer d'ailleurs que l'on ne conçoit pas un escargot sorti de sa coquille et ne se mouvant pas. Dès qu'il repose, il rentre aussitôt au fond de lui-même. Au contraire sa pudeur l'oblige à se mouvoir dès qu'il montre sa nudité, qu'il livre sa forme vulnérable. Dès qu'il s'expose, il marche.

    Pendant les époques sèches ils se retirent dans les fossés où il semble d'ailleurs que la présence de leur corps contribue à maintenir de l'humidité. Sans doute y voisinent-ils avec d'autres sortes de bêtes à sang froid, crapauds, grenouilles. Mais lorsqu'ils en sortent ce n'est pas du même pas. Ils ont plus de mérite à s'y rendre car beaucoup plus de peine à en sortir.

    À noter d'ailleurs que s'ils aiment la terre humide, ils n'affectionnent pas les endroits où la proportion dévient en faveur de l'eau, comme les marais, ou les étangs. Et certainement ils préfèrent la terre ferme, mais à condition qu'elle soit grasse et humide.

    Ils sont friands aussi des légumes et des plantes aux feuilles vertes et chargées d'eau. Ils savent s'en nourrir en laissant seulement les nervures, et découpant le plus tendre. Ils sont par exemple les fléaux des salades.

    Que sont-ils au fond des fosses ? Des êtres qui les affectionnent pour certaines de leurs qualités, mais qui ont l'intention d'en sortir. Ils en sont un élément constitutif mais vagabond. Et d'ailleurs là aussi bien qu'au plein jour des allées fermes leur coquille préserve leur quant-à-soi.

    Certainement c'est parfois une gêne d'emporter partout avec soi cette coquille mais ils ne s'en plaignent pas et finalement ils en sont bien contents. Il est précieux, où que l'on se trouve, de pouvoir rentrer chez soi et défier les importuns. Cela valait bien la peine.

    Ils bavent d'orgueil de cette faculté, de cette commodité. Comment se peut-il que je sois un être si sensible et si vulnérable, et à la fois si à l'abri des assauts des importuns, si possédant son bonheur et sa tranquillité. D'où ce merveilleux port de tête.

    À la fois si collé au sol, si touchant et si lent, si progressif et si capable de me décoller du sol pour rentrer en moi-même et alors après moi le déluge, un coup de pied peut me faire rouler n'importe où. Je suis bien sûr de me rétablir sur pied et de recoller au sol où le sort m'aura relégué et d'y trouver ma pâture : la terre, le plus commun des aliments.

    Quel bonheur, quelle joie donc d'être un escargot. Mais cette bave d'orgueil ils en imposent la marque à tout ce qu'ils touchent. Un sillage argenté les suit. Et peut-être les signale au bec des volatiles qui en sont friands. Voilà le hic, la question, être ou ne pas être (des vaniteux), le danger.

    Seul, évidemment l'escargot est bien seul. Il n'a pas beaucoup d'amis. Mais il n'en a pas besoin pour son bonheur. Il colle si bien à la nature, il en jouit si parfaitement de si près, il est l'ami du sol qu'il baise de tout son corps, et des feuilles, et du ciel vers quoi il lève si fièrement la tête, avec ses globes d'yeux si sensibles ; noblesse, lenteur, sagesse, orgueil, vanité, fierté.

    Et ne disons pas qu'il ressemble en ceci au pourceau. Non il n'a pas ces petits pieds mesquins, ce trottinement inquiet. Cette nécessité, cette honte de fuir tout d'une pièce. Plus de résistance, et plus de stoïcisme. Plus de méthode, plus de fierté et sans doute moins de goinfrerie, – moins de caprice ; laissant cette nourriture pour se jeter sur une autre, moins d'affolement et de précipitation dans la goinfrerie, moins de peur de laisser perdre quelque chose.

    Rien n'est beau comme cette façon d'avancer si lente et si sûre et si discrète, au prix de quels efforts ce glissement parfait dont ils honorent la terre ! Tout comme un long navire, au sillage argenté. Cette façon de procéder est majestueuse, surtout si l'on tient compte encore une fois de cette vulnérabilité, de ces globes d'yeux si sensibles.

    La colère des escargots est-elle perceptible ? Y en a-t-il des exemples ? Comme elle est sans aucun geste, sans doute se manifeste-t-elle seulement par une sécrétion de bave plus floculente et plus rapide. Cette bave d'orgueil. L'on voit ici que l'expression de leur colère est la même que celle de leur orgueil. Ainsi se rassurent-ils et en imposent-ils au monde d'une façon plus riche, argentée.

    L'expression de leur colère, comme de leur orgueil, devient brillante en séchant. Mais aussi elle constitue leur trace et les désigne au ravisseur (au prédateur). De plus elle est éphémère et ne dure que jusqu'à la prochaine pluie.

    Ainsi en est-il de tous ceux qui s'expriment d'une façon entièrement subjective sans repentir, et par traces seulement, sans souci de construire et de former leur expression comme une demeure solide, à plusieurs dimensions. Plus durable qu'eux-mêmes.

    Mais sans doute eux, n'éprouvent-ils pas ce besoin. Ce sont plutôt des héros, c'est-à-dire des êtres dont l'existence même est œuvre d'art, – que des artistes, c'est-à-dire des fabricants d'œuvres d'art.

    Mais c'est ici que je touche à l'un des points principaux de leur leçon, qui d'ailleurs ne leur est pas particulière mais qu'ils possèdent en commun avec tous les êtres à coquilles : cette coquille, partie de leur être, est en même temps œuvre d'art, monument. Elle, demeure plus longtemps qu'eux.

    Et voilà l'exemple qu'ils nous donnent. Saints, ils font œuvre d'art de leur vie, – œuvre d'art de leur perfectionnement, Leur sécrétion même se produit de telle manière qu'elle se met en forme. Rien d'extérieur à eux, à leur nécessité, à leur besoin n'est leur œuvre. Rien de disproportionné – d'autre part – à leur être physique. Rien qui ne lui soit nécessaire, obligatoire.

    Ainsi tracent-ils aux hommes leur devoir. Les grandes pensées viennent du cœur. Perfectionne-toi moralement et tu feras de beaux vers. La morale et la rhétorique se rejoignent dans l'ambition et le désir du sage.

    Mais saints en quoi : en obéissant précisément à leur nature. Connais-toi donc d'abord toi-même. Et accepte-toi tel que tu es. En accord avec tes vices. En proportion avec ta mesure.

    Mais quelle est la notion propre de l'homme : la parole et la morale. L'humanisme.

    Paris, 21 mars 1936.

  • John Six-Voeux-Berk le 25/09/2022 à 17h21
    Humour, sourire dans le "ô"...

    Bien sûr, il y en a dans les textes que tu cites. Mais j'ose espérer qu'il y a bien plus ici qu'un effet burlesco-cratylien. Si tu penses à Ponge, qui ne manquait pas toujours d'humour, j'ai envie de rappeler que sa "poétique" (un peu trop ronronnante à force) est terriblement sérieuse dans le fond : il s'agirait justement d'utiliser les "choses" du monde et leur essence singulière pour enrichir notre répertoire moral et sensible. Le galet (par sa manière d'être toujours le "même" malgré l'érosion), la bougie (par sa manière de faire la lumière au prix d'une noyade piteuse), etc, etc, sont autant de manières d'être qui méritent un respect que la plupart des êtres humains ne sont pas capables de susciter (selon Ponge).

    En ce sens, le "ô", dont est avare Ponge lui-même, qui se méfie pour des raisons partiellement mauvaises du lyrisme (cf. son texte : "La Pompe Lyrique"), me paraît aussi un vrai "ô" lyrique, qui ne se contente pas d'un clin d'oeil burlesque. La seule "ode" qui s'annonce comme telle, chez Ponge, est une "ode à la boue" ; mais Ponge use parfois de l'adresse lyrique avec ou sans "ô".

    L'adverbe "anormalement" me paraît excellemment trouvé : il semble combiner une espèce d'indignation morale et un trait descriptif objectif. Oui, le mouvement des antennes des blattes n'est pas régulier, et à ce titre surprend toujours l'observateur qui ne peut pas le prévoir (ni dans l'orientation ni dans le rythme); et cette absence de règle rend ce mouvement dégoûtant, notamment parce qu'on ne peut pas le rendre à l'écrit.

  • Balthazar le 25/09/2022 à 17h56
    Oui, le texte cité par Pascal me rappelle dès les premières lignes à quel point les arts poétiques des deux poètes que je rapproche diffèrent. Peut-être n'y a-t-il de parenté ici, en réalité, que dans l'élection des sujets.
    D'ailleurs, j'y ai pensé après, mais il y a aussi dans ces poèmes une grande différence d'accent avec le second romantisme : Julien Boutreux prête attention aux petites bêtes, mais pas spécialement pour les réhabiliter d'une façon ou d'une autre ; au contraire il tire des effets comiques de son dégoût.
    PS : "L'adverbe "anormalement" me paraît excellemment trouvé : il semble combiner une espèce d'indignation morale et un trait descriptif objectif. Oui, le mouvement des antennes des blattes n'est pas régulier, et à ce titre surprend toujours l'observateur qui ne peut pas le prévoir (ni dans l'orientation ni dans le rythme); et cette absence de règle rend ce mouvement dégoûtant, notamment parce qu'on ne peut pas le rendre à l'écrit." --> c'est exactement ce que j'avais en vue (en particulier "il semble combiner une espèce d'indignation morale et un trait descriptif objectif") et tu le dis bien mieux que moi.

  • Kireg le 26/09/2022 à 14h00
    (Intermède radio)

    J'ai fait des phrases sur "Le désert des Tartares" chez France Bleu (à partir de 6'50") : lien

    Je me chauffe à parler de DFW pour la prochaine... Mais il faudrait réussir à agencer tout ça et le bonhomme s'y prête mal.

    Bisous