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Etoiles et toiles

Non, ce n’est pas un forum sur le PSG, même si le titre aurait sans doute convenu, mais bien sur le cinéma, pour parler de tout ce qui touche de près ou de loin au septième art.

  • Red Tsar le 15/09/2022 à 11h56
    Je profite du passage des experts en ces lieux pour une question.

    Un des trucs qui m'a marqué chez Godard, c'est son travail sur le noir et blanc, puis sur la couleur, avec des choix très différents selon les films. Il n'est évidemment pas le seul et on pourrait faire une liste impressionnante de réalisateurs qui ont œuvré avec réussite sur l'un et l'autre.

    Est-ce que certains d'entre eux se sont exprimés sur ce sujet ? Ont expliqué en quoi le passage du noir et blanc à la couleur a pu changer leur métier, les a obligés à se poser certaines questions, etc. ?


    ps : sur l'influence de la Nouvelle Vague aux États-Unis, on peut ajouter George Lucas, qui a dit que Godard et Truffaut l'avaient beaucoup marqué. Par contre, je n'ai pas l'impression qu'on en retrouve des traces dans ses activités cinématographiques, au contraire de Kurosawa, par exemple.

  • Jah fête et aime dorer Anne le 15/09/2022 à 15h26
    Y'a Eisenstein qui a eu le mauvais goût de mourir alors qu'il travaillait à un article sur la couleur (superbe couleur dans Ivan 2, et le réal, fervent partisan de la couleur, a dit « il est aberrant de prétendre que la seule bonne couleur est celle qui ne se fait pas remarquer ! »). Je ne sais pas si le brouillon d'article est jamais sorti hors de Russie.

    La transition à la couleur a été accueillie avec un grand scepticisme d'une grande partie des réalisateurs qui tournaient en noir&blanc : elle était laide, irréaliste, pas aussi vive que la couleur picturale, cachait le travail de la lumière qui était mis en évidence par le n&b, etc., une bonne partie de ces réalisateurs ayant été "forcés" de passer à la couleur.

    Il ne faut pas oublier que, dès le début et avant que le noi&blanc écrase tout, certains cinéastes ont travaillé sur la couleur quand bien même les pellicules couleurs n'existaient pas : Murnau et Melies par exemple.


    Mais sur l'expression des réalisateurs, au-delà des palabres, celle-ci ne se trouve-t-elle pas directement dans leurs films, entre ceux qui se "contentent" de filmer en couleurs, ceux qui utilise la couleur comme un élément permettant d'exprimer une sensation ou renforcer une scène ? (désolé, c'est un peu bateau ce que je dis et ça ne répond pas vraiment à ta question).

  • Red Tsar le 15/09/2022 à 17h49
    C'est justement ça qui m'intéresse : la distinction « entre ceux qui se "contentent" de filmer en couleurs » et « ceux qui utilisent la couleur comme un élément permettant d'exprimer une sensation ou renforcer une scène ».

    Et je ne suis pas si sûr que la distinction saute toujours aux yeux (moi, en tout cas, je suis lent à comprendre). Bien sûr, il y a l'émotion directe, mais le regard, ça s'éduque. Pour reprendre le cas Godard, il me semble qu'il est clair qu'il a pensé la couleur (Le Mépris : la villa, le bord de mer, la lumière de la Méditerranée, comme dans Pierrot le Fou, d'ailleurs ; La Chinoise : les murs blancs de l'appartement comme des toiles, les cartons ; Made In Usa : ses teintes type Magicien d'Oz...), de même qu'il pensait son noir et blanc (rien à voir entre À bout de souffle et Alphaville, par exemple).

    Je me disais, chemin faisant, que toute une génération de réalisateurs avait dû se poser cette question face à la nouveauté technique, avec parfois des phases de transition : Lang, Buñuel, Tarkovski, Menzel, Hitchcock, Kubrick, Kurosawa*, Eisenstein, donc (j'avais loupé ça. C'est bon, je peux mourir tranquille. Enfin, le plus tard possible, mais on peut. Ah c'est super. Quel pied, ah quel pied ! Oh putain ! Olalala !)...

    Et donc, merci pour tes éléments !



    * Au passage, encore un immense merci à celui d'entre vous qui avait signalé la chaîne YT (oui, bon...) de la Mosfilm : en voilà un bienfaiteur de l'humanité.

  • John Six-Voeux-Berk le 15/09/2022 à 18h38
    C'est aussi beaucoup une question de chef opérateur (voir le mythique Raoul Coutard à qui l'on attribue souvent, plus qu'à Godard d'ailleurs, le noir et blanc d'"A bout de souffle" ; voir ici par exemple : lien) ; surtout quand avec la Nouvelle Vague, il faut tourner en extérieur, loin des conditions plus contrôlées des studio.

  • Jah fête et aime dorer Anne le 15/09/2022 à 18h43
    Ah, toi aussi tu es tombé sur, en plus de Dersou Ouzala, la version 4K (mais compression Youtube) de l'intégrale de Guerre et Paix par Bondartchouk, version introuvable jusqu'ici hors Russie ?
    Sur la chaîne russe de Mosfilm, tu as aussi de sacrés trucs (mais non-traduits).

    Je rebondirai (peut-être) plus tard sur le reste.

  • Delio Onnisoitquimalypense le 15/09/2022 à 19h23
    Merci d'avoir cité Made in USA ; aucun souvenir du scénario, mais des images indélébiles, un sens incroyable du cadrage et des couleurs (souvent saturées dans ce film, non?). On ne pense pas forcément à Godard en évoquant les plus photographies les plus marquantes du cinéma, mais en fait certains plans sont inoubliables. Alors que j'ai tout oublié du scénario, des dialogues et de la musique de Made in USA.

  • Red Tsar le 16/09/2022 à 12h09
    Made In USA, c'est l'histoire d'une femme (Anna...) qui cherche à retrouver son ancien fiancé disparu. Il s'avère qu'il s'agit d'un crime politique. C'est un des films de Godard que j'aime le moins (parmi ceux que j'ai vus), car on n'y retrouve pas l'habituelle humanité/vie qui dégorge de ses films. Mais c'est évidemment assez logique, vu le propos et tout à fait d'accord sur le fait qu'il reste des images/plans qu'on n'oublie pas.

    La grand question en arrière-fond du film, pour ce que j'en ai compris, c'est la limite entre fiction et réel. Mais Matrix est à Made In USA ce que Tchoupi Visite l'Aquarium est à Moby Dick. Atlantic-Cité : ville fictive ou ville française ? Quand les personnages comptent, les comptes sont faux. Pas mal de raccords entre scènes ne collent pas. Beaucoup de paroles sont brouillées par les bruits de la ville. Des phylactères/cases de BD apparaissent à l'écran (et l'héroïne dit qu'elle a l'impression d'être dans un dessin animé de Disney, « mais avec du sang »). Lors du passage par un atelier d'affiches et décors de films, il y a doute sur le moment sur certains personnages et la voiture : sont-ils « vrais » ou film dans le film ? Il y a aussi une scène au bar où un ouvrier discute avec un serveur et interroge la possibilité de dire le réel avec le langage (Qu'est-ce qu'un bar ? Est-ce qu'une femme peut aussi être un crocodile ? Les tables sont sur les verres ? Bon, je fais tout ça de mémoire, donc c'est peut-être pas exactement ça).

    Côté scènes marquantes, il y a celles dans la clinique/salle de sport pour femmes, dans la villa à la fin et puis, bien évidemment, Marianne Faithfull qui chante As Tears Go By.

    It is the evening of the day.
    I sit and watch the children play.
    Smiling faces I can see,
    But not for me...


    ps : Merci, John, je ne connaissais pas. Je n'imaginais pas Godard laissant beaucoup de libertés à ses collaborateurs, comme quoi...

  • Monsieur Jo le 16/09/2022 à 12h17
    Pour guerre et paix, tu trouves ça sur Amazon ou la Fnac.
    Et je me souviens l'avoir vu à la télé il y a bien longtemps.

  • Milan de solitude le 16/09/2022 à 13h16
    Le Japon est sans doute le grand pays de cinéma à avoir adopté la couleur le plus tard, comme il a "admis" le cinéma parlant quelques années après les autres (mais avant Chaplin).
    Le premier film en couleur du cinéma japonais est "Carmen revient au pays", une charmante comédie musicale de Kinoshita qui veut redonner le sourire au peuple après le désastre de la guerre. La technique de la couleur existait dans une version chérote mais convenable depuis au moins dix ans, peut-être quinze.
    Mizoguchi, Ozu, Naruse et compagnie n'ont fait que leurs derniers films en couleur, dans les années 1960. Il est notable qu'ils sont rarement revenus au noir et blanc. La couleur leur a plu, finalement (je doute que leurs studios ne leur laissassent absolument pas le choix, mais je peux faire erreur).
    Les pellicules favorites d'Ozu rendaient les rouges saturés et chatoyants. Le rouge est très présent chez lui, que ce soit dans des objets domestiques qui émaillent le décor ou, par exemple, dans la magnifique robe de mariée de son dernier film, "Le Goût du saké".

    En Europe, dans les années 1960, beaucoup de jeunes auteurs aimaient bien le noir et blanc à la fois pour son prix et pour son statut artistique, à contre-courant de la mode du cinéma dominant. Souvenons-nous de la boutade d'Alain Tanner, mort quelques jours avant Godard, dans le générique de "La Salamandre" : "film en couleurs noires et blanches".

  • Manx Martin le 16/09/2022 à 13h27
    Le Guerre et Paix de Bondartchouk a été réédité par Criterion il y a quelques années déjà.