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CdF Omnisport

Le fil multiprise pour les disciplines orphelines...

  • dugamaniac le 05/08/2022 à 14h10
    Moi aussi, je lis avec intérêt, merci!
    Même si c'est pas hyper excitant comme perspective

  • Label Deschamps le 05/08/2022 à 15h07
    J'essaye d'être objectif, après il y a des aspects conjoncturels à la fois sur la réussite et les talents individuels, les médailles en championnat ne sont pas un indicateur terrible de la force globale d'un athlétisme, il vaut mieux cinq athlètes excellents que trente bons de ce point de vue. Par exemple la Suède voici une dizaine d'années avait des résultats hallucinants grâce à quatre ou cinq stars et presque rien d'autre, genre six finalistes dont quatre médaillés d'or dans je ne sais plus quel championnat (il y avait Kluft en longueur et à l'hepta, Berqvist et Holm en hauteur et encore une ou deux autres stars) alors que sur un match France-Suède sur deux athlètes par discipline ils auraient pris une branlée, un peu comme un France-Suisse au tennis ces dernières années qui ne reflète pas du tout la force relative des deux nations.

    Bref, les hurdleuses :

    100 m haies 3 sélectionnées Cyrena Samba Mayela 12"76 Laetitia Bapte 12"80 Laura Valette 12"99

    Une épreuve traditionnellement forte et qui le reste. Les mondiaux ont été décevants, Samba Mayela s'est ratée en séries, Bapte a fait une demi-finale médiocre alors qu'il aurait fallu être au niveau de son record pour entrer en finale. Malgré tout elles restent des candidates évidentes à la finale européenne et peuvent monter sur le podium.
    Elles sont jeunes, ne maîtrisent pas totalement la discipline qui reste une des plus aléatoires mais sur un malentendu même le titre n'est pas exclu, surtout pour Samba Mayela qui est devenue championne du monde en salle sur 60 h au printemps.
    Valette est plus solide mais a moins de potentiel, moins de vitesse de base sur le plat surtout.

    400 m haies 1 sélectionnée Camille Seri 55"79
    Là aussi, épreuve traditionnellement forte de l'athlé masculin mais qui n'a pas encore trouvé d'équivalents féminins à des Nallet et Diagana. Il y a tout de même un frémissement avec deux jeunes athlètes intéressantes qui se tirent la bourre et descendent le chrono, Camille Seri donc et Shana Grebo mentionnée sur le 200.
    La taulière de ces dernières années, Aurélie Chaboudez est hélas un peu en retrait quand la concurrence finit par arriver, il faudra espérer une progression de jeunes comme Ludivine Aubert ou Maena Drouin, ou peut-être l'heptathlonienne Louise Maraval qui pourrait se spécialiser dans le sprint faute de progresser en lancers et en hauteur et a remporté le titre sur 400 haies dans un chrono prometteur.
    Ceci dit l'épreuve fait partie de celles qui ont le plus évolué à l'international récemment avec l'exceptionnelle McLaughlin en figure de proue. Il faudrait se rapprocher du record de France de Pérec pour être compétitives en Europe et le battre pour l'être dans le monde. Plus de deux secondes à gagner ce n'est pas rien, mais une Shana Grebo me semble capable de moins de 51" sur plat et moins de 54 sur les haies en continuant sa progression. Y a plus qu'à !

    3000 mètres steeple : 3 sélectionnées Alice Finot 9'14"34 (RF) Flavie Renouard 9'36"59 Alexa Lemitre 9'46"29

    Là encore discipline traditionnelle où les françaises n'ont pas encore atteint le niveau des hommes à l'international , mais on s'en rapproche bien davantage qu'au 400h.
    Figure de proue, Alice Finot, qui consacre quelques années à l'athlé après avoir bouclé ses études et sera une candidate sérieuse au titre à Munich. Elle a établi un record de France en 9'14 en demi-finale à Eugene, d'où une place parmi les quinze meilleures, elle n'avait pas récupéré assez pour entrer parmi les huit finalistes, mais dans un contexte archi dominé par l'Afrique de l'est (avec quelques kényanes naturalisées turques ou bahrainies en plus des trois habituelles).
    Au plan européen elles seront deux ou trois à la bagarre autour de 9'15 9'20 justement pour le titre.
    Plus prometteuse encore me parait Flavie Renouard, déjà 9'36 à 21 ans et en pleine progression, et surtout avec un record à 4'12 sur 1500 qui laisse présager qu'elle pourra concurrencer Finot assez vite, alors qu'elle a dix ans de moins.
    Derrière c'est moins talentueux mais plutôt jeune, le niveau global progresse un peu quoique pas très vite, et parfois des spécialistes du plat s'essaient avec succès sur les haies donc plus dur d'évaluer les perspectives.

  • Tonton Danijel le 05/08/2022 à 16h46
    [Cyclimse]

    Dommage pour Valentin Retailleau, on est pas passé loin du doublé pour les AG2R...

    (Mais c'est sympa de voir Lavenu et son staff bosser pour que de nouvelles têtes arrivent dans le peloton).

  • Label Deschamps le 05/08/2022 à 17h52
    Je continue par les sauteuses :

    Hauteur 1 sélectionnée Solène Gicquel 1m88
    Une discipline en souffrance depuis longtemps, où la franco-allemande Mélanie Skotnik a tenu la barraque quelques années mais ne saute plus, et la relève tarde à venir.
    La leader actuelle est donc Solène Gicquel, fille de Jean-Charles, qui fut recordman de France dans les années 90. Elle saute assez régulièrement dans la fourchette 1m87-1m90 depuis trois ou quatre ans mais peine à aller au-delà, où le niveau international commence. Pas beaucoup de concurrence, Marine Vallet qui était dans les mêmes eaux a régressé, et les athlètes qui ont montré des choses intéressantes en jeunes comme Laureen Maxwell ou Nawal Meniker n'ont pas vraiment enchainé même si cette dernière fait un retour sympathique. L'heptathlonienne Léonie Cambours et Juliette Perez sont les autres espoirs intéressants mais seule Maxwell a déjà sauté 1m90 et elle n'a pas du tout confirmé derrière. Elle n'a que vingt ans mais c'est une discipline où l'on arrive au haut niveau assez vite, il y a déjà cinq ou six juniors à 1m95 dans le monde.
    C'est une des rares épreuves où le niveau a baissé sensiblement depuis vingt ou trente ans, les jeunes avec une grosse détente ont plus tendance à aller au basket ou au volley.

    Perche : 3 sélectionnées Margot Chevrier 4m70 Marie-julie Bonnin 4m52 Ninon Chapelle 4m50

    Grande tradition française, la perche est en plein essor. Les filles ont un peu tardé et ont pris du retard au plan international; mais la discipline se rapproche du bon niveau assez vite.
    Ninon Chapelle née Guillon-Romarin revient à un bon niveau après une maternité, mais elle a cédé le leadership au moins dans les bilans à Margot Chevrier, qui cumule perche et études de médecine avec succès. Deux jeunes talentueuses les ont rejointes au-delà des 4m50, Bonnin donc et Elina Giallurachis qui avait fait les minimas également.
    Il y a donc quatre filles régulièrement à 4m50 alors que pendant des années cette hauteur était l'apanage de Boslak puis Lotout, et du monde qui pousse derrière, Dehaynain et Dordain à 4m40 et pas mal de monde à 4m20-4m30 dont la junior Russis, vice-championne du monde l'an passé et 4ème cette année.

    Longueur : 2 sélectionnées Yanis David 6m71 Maelie Dalmat 6m51

    Discipline dure à analyser, pendant des années Eloyse Lesueur a été la leader incontestée avec des coups d'éclat ici et là de jeunes derrière, dont David qui est également une triple-sauteuse de talent. Il y a eu également une comète au talent fracassant, Heather Arneton dont les 6m59 à 15 ans faisaient la meilleure de sa catégorie d'âge depuis Heike Dreschler, quadruple championne du monde dans les années 80 et 90 pour les plus jeunes d'entre nous. Elle a hélas connu des soucis de blessures et de croissance qui ne lui ont pas permis de confirmer l'immense potentiel entrevu.
    Plusieurs athlètes ont sauté des 6m60 ou 6m50 ceci dit, Tiphaine Mauchant ou Hilary Kpatcha par exemple. Mais seule David a montré pour le moment ponctuellement la capacité à atteindre les 6m80 qui donnent des chances d'aller dans les finales internationales.

    Triple : pas de sélectionnée

    Paradoxalement le triple ne va pas trop mal, la leader Rougui Diallo qui avait sauté 14m30 s'est hélas blessée en juin d'où son absence à Munich, mais il y a plusieurs jeunes prometteuses, l'espoir Victoria Josse, la junior Sohène Aucagos et peut-être plus encore la cadette Clémence Rougier qui vient de claquer en record de France fracassant à 13m68 pour survoler les championnats d'Europe, ce qui lui a valu une partie gratuite aux championnats du monde juniors qui ont lieu en ce moment. Tout ce monde est loin de l'alien Rojas qui vise les 16 mètres bien sûr mais même ses rivales restent à un bon demi-mètre.

  • Label Deschamps le 05/08/2022 à 20h52
    Allez, je vais essayer de conclure aujourd'hui avec la gent féminine (non, je parle juste de l'état des lieux).
    Les lanceuses donc :

    Disque : 2 sélectionnées Melina Robert-Michon 62m61 Amanda Ngandu Ntumba 58m50
    la doyenne, la maman de l'équipe, la légende. Melina a 43 ans, elle a disputé ses premiers championnats d'Europe en 1998, Amanda n'était pas née.
    Elle a culminé avec une médaille d'argent, barrée de longue date par Sandra Perkovic, que seule l'AMA a réussi à empêcher un moment de dominer l'Europe voire le monde. Elle a changé d'entraineur l'an passé, Serge Dubié ayant pris sa retraite. Depuis c'est moins bien, un peu poussif même. Melina a réussi à progresser et évoluer jusqu'à quarante ans, ce qui est fantastique, mais semble un peu rattrapée par le poids des ans, elle a manqué la finale à Tokyo et sa qualification de justesse à Eugene s'est traduite par une 10ème place poussive. Elle peut encore sans doute lancer à 63 ou 64 mètres et attraper une médaille de bronze au métier mais les plus beaux jours athlétiques de Melina sont derrière elle, on ne va pas se raconter d'histoires.
    Amanda est jeune, pleine de fougue, sans trop de maîtrise. Elle lance poids et disque en parallèle, avec un bon niveau français un peu juste à l'international dans les deux. Je ne sais pas quelle est sa marge de progression, espérons qu'elle soit conséquente.
    Derrière Pauline Pousse qui avait atteint les 60m s'est mise en retrait depuis deux-trois ans, dommage. Il y a des jeunes intéressantes, Bovele Linaka et Hyman, on peut espérer qu'elles soient aussi proches des 60m pour créer une émulation d'ici 2-3 ans. Pour Paris on aura personne mais après peut-être.

    Marteau : Alexandra Tavernier 71m87 Rose Loga 70m81.

    Un peu pareil sauf qu'il y a nettement moins d'écart. Alexandra est la taulière mais psychote pas mal par moments, contrairement à Mélina elle est dans la force de l'âge mais semble avoir des soucis para-sportifs. Elle peut toutefois revenir à 75 et au-delà, pour cette année ce sera juste sans doute.
    Rose Loga sort des juniors, un grand potentiel mais la bascule en espoirs n'a pas été simple jusque là, elle est restée en deça de sa perf de l'an passé. Elle a néanmoins tout l'avenir devant elle.
    Derrière on peut citer la fille Ciofani comme relève potentielle mais il n'y a pas une grosse densité, il faut avouer.

    Javelot 1 sélectionnée Alizée Minard 57m62
    discipline qui souffre un peu, on avait trouvé une lanceuse prometteuse voici deux-trois ans Alexie Alais, et une grosse blessure l'a ralentie, elle n'est pas encore revenue. En espérant qu'elle se remette il y a deux jeunes qui se disputent le leadership, Alizée donc et Jona Aigouy.
    Elles sont assez proches et progressent mais encore à 4-5 mètres du niveau international qu'Alais avait atteint.

    Poids : pas de sélectionnée
    le désert. La meilleure française est Amanda Ngandu qui est meilleure au disque. On voit des heptathloniennes lancer plus loin. C'est une discipline historiquement faible qui est dans un creux, on a trois lanceuses à quinze mètres alors que le niveau international bien qu'ayant baissé est plutôt à 17 voire 18. La n°1 française est 60ème européenne. Bon ...

  • fabraf le 05/08/2022 à 21h16
    @Label
    Ca fait un moment que j'ai quitté les tartans et que je me suis quelque peu éloigné du monde de l'athlé... Aussi je te remercie infiniment pour cet état des lieux à la fois complet et agréable à lire.

    Et au passage j'en profite pour passer un salut amical aux contributeurs qui en font de même dans les autres sports (je pense à BIG, MV, Christ ou Duga - avec qui je suis trop souvent d'accord d'ailleurs) que je lis avec attention sans prendre toujours la peine de laisser un message.

  • Gazier le 05/08/2022 à 23h28
    Et la FDJ qui fait monter 7 Conti en équipe première, c'est prometteur.

  • Label Deschamps le 06/08/2022 à 01h21
    Last but not least, pour ces dames restent la marche et les épreuves combinées.

    heptathlon : une sélectionnée Léonie Cambours (6046)

    Discipline un peu orpheline après des années fastes où il y a eu deux championnes, Eunice Barber puis Antoinette Nana Djimou, accompagnées de quelques bonnes spécialistes régulières au-delà des 6000 comme Marie Collonville ou Anabelle Nyabeu Djapa.
    Mais Nana a connu du poids des ans l'irréparable outrage comme disait l'autre et reculé doucement des podiums puis des finales avant de tirer sa révérence.
    Du coup c'est une jeune génération entre 22 et 26 ans qui tente de reprendre le flambeau.
    Les plus talentueuses sont certainement Solene Ndama, hurdleuse de haut calibre également et Léonie Cambours qui a l'atout majeur dans l'heptathlon moderne, la détente.
    Les sauts sont les épreuves qui font le plus d'écart, et Léonie Cambours a sauté 1m86 et 6m44 lors de son hepta record voici deux ans qui l'a propulsée au-delà des 6200 points, seuil qui permet d'exister à l'international.
    Citons aussi Esther Turpin et Elisa Pineau, deux grands gabarits qui s'efforcent graduellement d'amener leur technique au niveau requis pour exploiter leurs qualités physiques au mieux, Cassandre Aguessy Thomas, assez complète mais sans gros point fort, et Louise Maraval, petit gabarit qui sprinte bien mais souffre en lancers.
    Je mentionne aussi Luna Goureau qui vient de faire 6ème aux mondiaux juniors, en gagnant le 100 haies et le 200 mais avec des sauts catastrophiques, 1m63 en hauteur et 5m45 en longueur c'est 300 points lâchés aux meilleures à chaque fois.

    Marche 3 sélectionnées Camille Moutard (1h31'29) Clémence Beretta 1h32"02 Eloise Terrec 1h33"46
    Un peu comme la perche, épreuve avec pas mal de jeunes intéressantes qui paraissent à même de combler l'écart avec le haut niveau. Derrière les trois représentantes il y a Maelle Bire Heslouis et Lena Auvray qui ont obtenu des médailles européennes et mondiales en juniors et cadettes. Moutard qui n'a que 21 ans est déjà sans doute la plus forte des trois mais le niveau monte chaque année, moins de 1h30 sur les vingt bornes ne devrait plus tarder. Pour ce championnat ce sera sans doute un peu tôt , une finaliste serait déjà bien.

  • Label Deschamps le 06/08/2022 à 12h17
    Passons donc à ces messieurs, je commence là aussi par le sprint :

    100 m, 4x100 m : 3 sélectionnés Méba-Mickael Zeze 9"99 Jimmy Vicaut 10"10 Mouhamadou Fall 10"15 et Ryan Zeze 10"22 Jeff Erius 10"24 Pablo Mateo 10"30 Aymeric Priam 10"31 en relais

    Compliqué à analyser. Il y a eu de tout cette saison : des perfs inattendues, des problèmes avec la patrouille, des déceptions, des espoirs ...
    1er constat, Christophe Lemaitre n'est plus là. Je crois que c'est définitif, il n'a pas indiqué officiellement qu'il se retirait des affaires mais voici deux ou trois ans qu'il est plus souvent à la rubrique bobos que chronos. Grand talent, toujours recordman du 200 et n°2 tous temps sur 100. 8 médailles européennes dont 4 titres, 2 médailles olympiques et une mondiale, un sacré palmarès.
    L'autre grand sprinteur français des années 2010, Jimmy Vicaut, est toujours là mais plus tout à fait à son meilleur niveau, comme l'indique son temps d'engagement. Je ne l'enterre pas pour autant, je le pense encore capable de revenir sous les 10" et je l'ai trouvé saignant comme dernier relayeur à Eugene, en dépit des chronos c'est sans doute encore notre meilleur spécialiste sur 100m.

    Deux sprinteurs ont eu des soucis avec les instances anti-dopage. L'un est suspendu pour 3 no-shows (le suivi impose aux athlètes de donner leur planning de façon à pouvoir être contrôlés régulièrement, au bout de la 3ème absence de l'endroit indiqué c'est considéré comme un refus), Amaury Golitin , qui avait réalisé des temps prometteurs sur 100 et 200 en début de saison, l'autre sera présent à Munich mais uniquement sur les épreuves individuelles pour la même raison, c'est Fall qui court grâce à un appel suspensif mais doit fournir des justificatifs aux instances pour 3 no-shows également.
    Son départ pour les Etats-Unis n'est pas une franche réussite pour le moment, outre ces soucis disciplinaires il est en deça de ses temps antérieurs sur 100m.

    Dans les satisfactions il y a les frères Zeze, juniors talentueux qui ont mis quelques années à confirmer à l'étage au-dessus. Mickael-Meba a profité de la piste miracle de la Chaux-de Fond, meeting suisse en altitude où les conditions très favorables permettent de nombreux records en sprint, pour descendre à la fois sous les 10" au 100 (4ème après Pognon, Lemaitre et Vicaut) et les 20" au 200 (2è après Lemaitre). Le combo idéal vent favorable + altitude fausse un peu la donne mais je pense qu'il vaut environ 10"10 et 20"20 en conditions normales, ce qui est déjà bien. Ryan , excellent vireur, s'est surtout illustré sur 200 et constitue un excellent 3è relayeur pour le 4x100.
    Citons aussi l'espoir girondin Pablo Mateo, qui a claqué des chronos impressionnants à Albi avec un peu trop de vent, 10" et 10"04 respectivement, qui le situeraient également pas loin de 10"10 en conditions régulières.
    C'est assez logiquement que ces trois athlètes et Vicaut ont constitué le relais à Eugene. Une demi-finale remarquable remportée a fait naitre des espoirs de podium, mais Mateo pour sa 1ère sélection s'est un peu enflammé en finale et sa précipitation au démarrage l'a obligé a quasiment s'arrêter, le métier qui rentre.
    Ce relais est malgré tout intéressant, je l'escompte sur le podium et n'exclus pas le titre à Munich s'il n'y a pas d'accident.
    Sinon le grand talent en devenir Erius marque légèrement le pas en junior 1 après une saison cadet fracassante où il avait battu le record de France, il a un peu raté ses championnats du monde juniors en ne passant pas en finale. L'année du bac ne lui peut-être pas permis de s'entrainer aussi bien. L'autre potentiel capable d'intégrer ce relais est bien sûr Zhoya mais il n'a quasiment pas couru sur le plat cette année, dur de savoir où il en est même si ses temps sur les haies laissent à penser qu'il n'a rien perdu de sa vitesse.

    200 m : trois sélectionnés Mickael Meba Zeze 19"97 Ryan Zeze 20"26 Mouhamadou Fall 20"26

    On retrouve en gros les mêmes noms donc cf les commentaires sur 100 mètres, derrière quelques coureurs qui progressent sans être encore à ce niveau, on peut citer le marseillais Maaroufou en 20"52, Harold Achi-Yao qui est aussi pas mal sur 100 en 20"61 puis des espoirs comme Lancelot et Anicet autour de 20"7.
    Je m'attends à un voire deux frères Zeze en finale à Munich, sur le podium ce serait une surprise malgré tout.

  • Label Deschamps le 06/08/2022 à 14h49
    400, 4x400 : 2 sélectionnés Thomas Jordier 45"71 Gilles Biron 45"64
    relais Loic Prevot 45"47 Téo Andant 45"99 Simon Boypa 46"01

    Situation un peu bizarre où le niveau est médiocre en pointe mais d'une bonne densité, et où les 4è et 5è au bilan sont retenus pour l'épreuve individuelle. Le leader Fabrizio Saidy s'est légèrement blessé donc c'est compréhensible, Loic Prévot qui a été le meilleur français sur la saison paie son choix de privilégier le 200 aux championnats de France, participer à l'épreuve était un des critères d'éligibilité. Ludvy Vaillant a préféré les haies. Je pense quand même que ça vaudrait le coup qu'il renforce le relais, sur ce que j'ai vu à Eugene Simon Boypa était clairement le maillon faible, l'équipe est passée in extremis en finale alors qu'avec un 4ème homogène comme les chronos le suggéraient ça aurait été tranquille.
    En Europe une finale est quasi certaine et un podium possible si tout le monde est à son meilleur niveau en relais, sur l'individuel Jordier qui a eu un début de saison compliqué est capable de faire finale s'il a pu monter en puissance. Vaillant est sans doute le meilleur mais comme indiqué il sera sur 4H.

    800 m : 3 sélectionnés : Benjamin Robert 1'43"75 Gabriel Tual 1'44"23 Yanis Meziane 1'45"52
    l'épreuve qui cartonne en ce moment, sans doute la plus en forme de l'athlé français.
    Pierre-Ambroise Bosse en était l'incontestable leader sur les années 2010, avec un record de France et un titre mondial à la clé. Il revenait à un niveau intéressant mais une élongation l'a coupé dans sa saison juste avant les championnats de France alors qu'il venait de passer sous les 1'45.
    Il n'y a eu que l'embarras du choix pour le remplacer avec pas moins de sept athlètes ayant réalisé les minimas. C'est finalement le prometteur espoir Yanis Meziane qui a récupéré le sésame. Hugo Houyez, Nasreddine Khatir ou Anicet Kozar étaient tout proches, Baptiste Mischler pas loin mais c'est plutôt un coureur de 1500 qui travaille sa vitesse.
    Tous ces gens sont plutôt jeunes hormis Bosse, et il y a encore deux très bons juniors qui arrivent, Paul Anselmini et Thomas Marques de Andrade. On peut donc espérer une compétition interne de très bonne tenue et des représentants de qualité pendant quelques années.

    Pour Munich Robert et Tual ont un potentiel de médaille, sur le papier Robert a toutes les qualités, bonne vitesse et gros finish mais curieusement c'est plutôt Tual, finaliste olympique et mondial, l'homme de championnats. Il court très bien tactiquement alors que Robert semble avoir du mal à digérer l'enchainement de courses relevées, en tout cas à l'échelon mondial. Au plan européen ils sont dans le top 5 chronométrique.