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Utopie et football

L'organisation du football mondial telle qu'elle devrait être selon vous.

  • Delio Onnisoitquimalypense le 01/12/2022 à 08h46
    Duels sonores - 4e journée

    Mexique - Belgique

    Motto continuo - Futbol México ; mariachi prog pile dans le thème
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    The J.J.Band - Norwegian Wood ; reprise jazz rock bien ficelée
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    Italie - Israël

    Adriano Celentano - Se sapevo non crescevo ; Celentano, pas besoin de justifier ce choix.
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    Shushns yekb - msi khsfi u"l khfs lhm" - Comiques, choix difficilement justifiable
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    Angleterre - Tchécoslovaquie

    Symarip - Holiday by the sea ; skinhead reggae
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    The matadors - Bad bad bird : pop rock avec un soupçon de psychédélisme
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    Bulgarie - Maroc

    Mimi Nikolova - Somethin' stupid ; la reprise charmante du jour
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    Salim Halali - Sidi habibi ; un artiste algérien? Non, né en Algérie et créateur de tubes maghrébins, comme ce morceau typiquement marocain. En 1970, il habitait sur la Côte d'Azur, mais avait managé et animé le Coq d'or, célèbre cabaret de Casa. Portrait illustré ici : lien

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  • Red Tsar le 01/12/2022 à 12h23
    JEUDI 11 JUIN 1970 – J3 DE LA PHASE DE POULE [8/13]
    Le match du jour : Mexique – Belgique (Groupe I)


    *** LE SON à lancer maintenant : Selon le Billboard magazine, c'est El Triste de Roberto Cantoral qui est en tête des ventes au Mexique à cette période : lien
    Il va sous peu être détrôné par la version de Creedence Clearwater Revival de Cotton Fields.

    *** EN FRANCE… Le gouvernement annonce un projet de loi qui vise à coordonner le secteur public et le secteur privé hospitalier. Le Monde écrit : « Le désordre qui règne tant dans l'implantation que dans la gestion du patrimoine hospitalier français - public ou privé - interdit, depuis des années, l'établissement d'une quelconque politique de santé. Il est la source de graves inégalités non seulement dans les moyens offerts à la population pour la préservation de sa santé, mais dans la formation des futurs médecins qui en auront la charge.
    Il est aussi, et peut-être surtout, à l'origine d'un gaspillage effréné du budget sanitaire de la nation. Les soins dispensés dans les hôpitaux ou cliniques publics et privés représentent, en effet. 40 % de ce budget (2 % du produit national brut), dont la mauvaise utilisation est unanimement déplorée, et dont la gestion rationnelle se heurte tantôt à des concepts administratifs d'un autre âge et tantôt à l'absence de toute planification et de tout contrôle cohérents.
    En dépit de quelques réalisations spectaculaires, le secteur hospitalier public ne cesse de se dégrader et les conséquences humaines de la misère ou de l'encombrement dont il offre encore trop souvent le spectacle deviennent intolérables aux patients d'aujourd'hui. Devant cette défaillance de l'État (les prévisions du Ve Plan - notoirement insuffisantes au départ - n'ont été réalisées qu'à 60 %), le secteur privé a répondu par un dynamisme anarchique à la demande accrue de soins. »

    *** DANS LE MONDE… Situation explosive en Jordanie, entre groupes palestiniens, principalement le FPLP, et forces militaires locales. On compte déjà plus de 500 morts. Des Occidentaux ont été pris en otage et on annonce déjà la mort d'un diplomate américain. Et pourtant, le cycle de violence est loin d'être terminé. Ces événements préludent au contraire au « Septembre noir ».


    *** LE CONTEXTE DU MATCH

    * Ce match décisif se tient dans un Azteca, comble (105 000 spectateurs) et chaud bouillant. C'est un Argentin qui tient le sifflet.

    * On a déjà présenté les équipes et on va donc ici surtout rappeler les enjeux, cruciaux. Après un match nul lors du match d'ouverture contre l'URSS (0-0), le Mexique a disposé facilement d'El Salvador (4-0), véritable victime du groupe. La Tricolor a donc 3 points au compteur et une différence de buts de +4. Après avoir battu la Belgique 4 à 1, l'URSS a également 3 points, pour une différence de +3. Mais à moins d'une catastrophe nucléaire, ce qui n'arrive jamais en URSS, on imagine mal une défaite contre El Salvador. L'URSS devrait donc finir avec 5 points et une différence de buts accrue. Les Belges n'ont que 2 points et une différence de but de +/-0, après leur victoire 3-0 contre El Salvador et leur défaite contre l'URSS. En cas de match nul, c'est donc le Mexique qui passe. Mais si les Diables Rouges l'emportent, à eux les quarts de finale.


    *** LE DÉROULEMENT DU MATCH
    * Les images :
    - Un résumé assez long (16') : lien
    - Le match intégral sur Footballia (en anglais, image de bonne qualité) : lien

    * Par le petit bout de la lorgnette :
    - La remarque sans intérêt : les incrustations répétées du chrono, c'est parce que la réal' veut que l'arbitre siffle plus vite la fin ?
    - Le petit jeu : sans tricher, avant de voir les images, essayez de deviner les couleurs des maillots de chacune des équipes.

    * Le compte-rendu du match [partie sans révélation]
    - J'étais curieux de voir le match, car c'est celui qui avait le plus d'enjeux et parce que j'avais lu à différents endroits que les Belges avaient faits face à des Mexicains brutaux et s'étaient faits fourrés par un arbitrage « maison ».
    - En réalité, la rencontre commence de manière assez tranquille. Plus que les joueurs, c'est surtout le public qui pousse. Les opposants se contentent dans un premier temps de tirs de loin, ne souhaitant pas prendre trop de risque. Signalons, notamment, une belle mine de Guzman sur un coup franc lointain direct. Au passage, grosse partie en défense de ce Guzman, qui aura ratissé un paquet de ballons.
    - Mais, on s'en doute, une telle sérénité sur la pelouse ne peut pas durer...



    [RÉVÉLATIONS JUSQU'À LA FIN DU MESSAGE – RÉVÉLATIONS JUSQU'À LA FIN DU MESSAGE – RÉVÉLATIONS JUSQU'À LA FIN DU MESSAGE – RÉVÉLATIONS JUSQU'À LA FIN DU MESSAGE]

    - Le tournant du match a lieu à la 21' (de la vidéo). Un Mexicain se fait tacler de manière grotesque par un Belge. Le tacle est dément : pas forcément dangereux, mais un geste digne d'un film de kung-fu de série B ou limite un bon vieux Vidéo Gag. Franchement, c'est à voir. Alors que la faute est manifeste, les Belges s'en prennent immédiatement à l'arbitre. Bousculé, il n'hésite pas lui-même à repousser des joueurs. Après de longues minutes de tension, Pena tire un beau penalty, bien placé. Le gardien plonge du bon côté, mais la balle est hors d'atteinte. Les Belges reviennent aussitôt à la charge contre l'arbitre avant d'accepter de reprendre la rencontre. Dès lors, le match change de physionomie : pieds en l'air, grosses sacoches, contacts de plus en plus violents... Les Belges déjouent complètement. Ils ont des gestes absurdes (Van Moer repousse un joueur à deux mains, par exemple). Les Mexicains frappent le poteau sur un tir lointain (28'30), puis manquent de doubler la mise sur une passe en retrait complètement raté de la défense belge (31'30). Van Himst, privés de Lambert, blessé, est esseulé. Peu actif, il marche beaucoup tête basse. On comprend mal ce qui peut expliquer que les Belges, si fringants contre l'URSS, soient aussi hors de leur match : nourriture pas fraîche ? Pelouse grasse ? Chaleur tropicale ?
    - Au retour des vestiaires après la pause, petite scène marrante avec Van Himst qui compte les joueurs sur terrain, pour voir si tout le monde est là : un petit côté match de district sympathique. Les Belges repartent avec de meilleures dispositions. Raymond la Science paraît avoir réussi à les remobiliser. Ils ont une grosse occasion (58'30 de la vidéo), la cage restant inviolée suite à un sauvetage désespéré des Mexicains. Mais cela ne dure pas. Les Mexicains reprennent peu à peu le jeu à leur compte. S'ils sont déterminés, ils ne perdent pas le fil du jeu et ils multiplient les offensives (63' : tir qui part en lucarne, détourné en corner). Globalement, les Mexicains se montrent très bien organisés. Les Belges peinent à passer le milieu de terrain, où le pressing est intense et le maillage serré. Sur les balles longes aériennes, les Mexicains ont également l'ascendant. Les Belges reprennent des couleurs et ils ont un paquet de grosses occasions dans les dix dernières minutes (dont un incroyable sauvetage d'un défenseur mexicain à la 90'). Mais c'est une réaction trop tardive. Les Mexicains font bien tourner derrière, en s'appuyant sur leur gardien (qui peut prendre la balle à la main sur une passe en retrait...), et le score reste en l'état.
    - Au final, qualification méritée des Mexicains, qui ont joué au foot sérieusement et avec application. Quand l'arbitre siffle la fin du match, les Belges reviennent encore vers lui avec des gestes équivoques. L'origine du Seum belge ?

    [FIN DES RÉVÉLATIONS – FIN DES RÉVÉLATIONS – FIN DES RÉVÉLATIONS – FIN DES RÉVÉLATIONS – FIN DES RÉVÉLATIONS – FIN DES RÉVÉLATIONS –FIN DES RÉVÉLATIONS – FIN DES RÉVÉLATIONS – FIN DES RÉVÉLATIONS]

  • Delio Onnisoitquimalypense le 01/12/2022 à 23h17
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    Alors pour ce Mexique Belgique, avant de lire ce CR, j'ai réclamé un test d'éphédrine devant cette éruption de colère collective des Diables après cette faute -un chouïa dangereuse quand même!- d'un des leurs ; mais ça ne collait pas trop avec l'apathie du début de match. Le temps de montée du produit?
    Ambiance au top (chouette un fichier son bien équilibré), déroulement dramatique, de belles occases, superbes parades et sauvetages de défenseurs, une caméra aérienne derrière les cages pour le replay du penalty (très belle course d'élan), une bonne soirée de foot. Et finalement content de voir le pays hôte poursuivre la compétition pour avoir de telles ambiances.

    ----------
    Perdu au mini jeu, j'avais parié sur un vert mexicain. Et au fait, je n'avais pas remarqué la bande tricolore en haut des chaussettes blanches, qui rehausse leur tenue blanche.

    Pour l'hôpital français, je ne m'inquiète pas trop, avec un banquier d'affaires à la tête du pays, on devrait trouver des sous les doigts dans le nez.

    eeeh, mais faut pas s'arrêter aux premières notes de ce Roberto Cantoral, y'a des arrangements de cordes plus fins qu'ils n'en ont l'air et une petite wah wah qui fait des clins d'oeil.
    Sur ce que j'ai entendu/choisi sur discogs, les Mexicains remportent le match du rock, de la variété, les Belges celui du jazz et des trucs intellos. Et Jacques Brel.

  • Red Tsar le 02/12/2022 à 08h03
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    Je me suis fait la même réflexion : à quoi peuvent-ils bien être chargés pour réagir de la sorte ?
    Une faute comme ça, aujourd'hui, c'est pénalty + carton rouge + procès au pénal + exclusion de la FIFA + réunion en urgence du Conseil de sécurité.
    La réaction belge est d'autant plus surprenante que jusque là la compétition se passe bien sur ce plan. Les mecs n'en rajoutent pas après une faute, s'aident se relever, se tapent sur l'épaule et contestent très peu l'arbitre... On a vraiment l'impression de basculer soudainement dans une dimension parallèle à ce moment.

  • Red Tsar le 05/12/2022 à 12h53
    Il n'y a pas eu de huitièmes de finale à la Coupe du Monde 1970. Petite pause, donc, pour la compétition au Mexique.
    J'en profite pour faire deux billets en guise de bilan d'étape. Aujourd'hui : des faits ; Demain : des impressions.
    On reprend les matchs vendredi, avec les quarts de finale. Pour ma part, ce sera RFA-Angleterre. Mais au menu il faut aussi signaler :
    - Brésil-Pérou, qui s'annonce très excitant, avec deux magnifiques équipes par leur jeu,
    - Italie-Mexique : si les Mexicains marquent un but, ils pourraient passer, puisque les Italiens n'ont scoré qu'une fois en trois matchs de phase de poules,
    - URSS-Uruguay, qui semble très ouvert.


    UN ÉTÉ 1970 AU MEXIQUE [9/13] - BILAN DE LA PHASE DE POULE

    *** Les résultats :

    - Groupe I :
    1. URSS : 5 pts (+5)
    2. Mexique : 5 pts (+5)
    3. Belgique : 2 pts (-1)
    4. El Salvador : 0 (-9) Ça fait mal...
    On notera que, dans cette poule, le Salvador n'a marqué aucun but tandis que le Mexique n'en a encaissé aucun (l'URSS en a pris 1, des Belges). Pour départager l'URSS et le Mexique, les organisateurs ont procédé à un tirage au sort. Le règlement de 1970 a introduit la différence de buts pour les départages sur les points. Mais, ici, ça ne suffit pas. À partir de l'édition suivante, en Allemagne, le classement se fera au bénéfice de la meilleure attaque dans ces circonstances.

    - Groupe II :
    1. Italie : 4 pts (+1)
    2. Uruguay : 3 pts (+1)
    3. Suède : 3 pts (0)
    4. Israël : 2 (-2)
    C'est le groupe le moins prolifique. Seulement 6 buts marqués lors des 6 rencontres. L'Italie finit en tête en n'ayant marqué qu'un seul but ! Autant dire qu'à ce stade, on imagine mal la Squadra aller loin dans la suite de la compétition.

    - Groupe III :
    1. Brésil : 6 pts (+5)
    2. Angleterre : 4 pts (+1)
    3. Roumanie : 2 pts (-1)
    4. Tchécoslovaquie : 0 (-5)
    La poule rassemblait le tenant du titre et le gros favori du tournoi ! Avec la RFA, le Brésil est la seule équipe à avoir gagné ses trois matchs lors de la phase de poules. L'Angleterre n'a pas rayonné, mais son match contre le Brésil, fût-ce une défaite, a montré qu'elle pouvait être très dangereuse. Les résultats sont sévères avec les Tchécoslovaques, qui n'ont pas fait si mauvaise figure sur le terrain.

    - Groupe IV :
    1. RFA : 6 pts (+6)
    2. Pérou : 4 pts (+2)
    3. Bulgarie : 1 pts (-4)
    4. Maroc : 0 (-4)
    Un groupe particulièrement solide. Comme le Brésil, la RFA a gagné tous ses matchs. En outre, elle finit en étant la meilleure attaque de la phase de poules, avec dix buts marqués en trois matchs. Gerd Müller est parti sur un rythme effréné, avec déjà 7 buts et deux triplés au compteur. Le Pérou a impressionné, malgré sa difficulté à tenir le rythme sur tout un match. La Bulgarie s'est montrée solide et dangereuse. Le Maroc n'a pas démérité. So Foot rend ici hommage à la sélection des Lions de l'Atlas de 1970 : lien


    *** Quelques chiffres additionnels
    - On a joué 24 matchs.
    - On a marqué 62 buts, soit une moyenne de 2,6 buts par match. Si on ôte le groupe II de la comptabilité, on passe à une moyenne de 3,1 buts par match.
    - Les matchs ont rassemblé 44 000 spectateurs de moyenne, avec des affluences variant de 107 000 personnes, à l'Azteca pour le match d'ouverture, à 10 000 personnes, à l'Estadio Luis Dosal (Toluca), à deux reprises. Les affluences cumulées des matchs du groupe II ont rassemblé 102 000 spectateurs et ceux du groupe IV 78 000, moins, donc, qu'un seul match à l'Azteca.


    *** Côté média
    - On rappelle que cette Coupe du Monde présente certaines innovations médiatiques : adaptations des horaires des rencontres pour leur diffusion en Europe, retransmissions en couleurs, tirage au sort devant la presse...
    - En France, les commentaires des matchs sont assurés par Michel Drucker et Michel Dhrey. Thierry Roland est également présent sur place. Comme les joueurs, les commentateurs commencent aussi à devenir des célébrités. Duluc raconte cette époque dans son Dictionnaire amoureux de la Coupe du monde : « Je connaissais la plupart des joueurs, je lisais déjà la presse, et j'étais amoureux du maillot du Pérou, blanc avec une [sic] large oblique rouge, et de ses joueurs aux noms exotiques, Chumpitaz, Cubillas. Je rentrais de l'école un peu après 17 heures, probablement, et je me souviens, donc, que mon père m'avait lancé : ''Il y a un match qu'il faut que tu voies, xxx-xxx [balise anti-spoil]. C'était la nuit dernière.'' L'ORTF rediffusait la Coupe du monde en journée, et j'ai donc vu xxx-xxx, demi-finale de la Coupe du monde 1970, dans les conditions du direct, en rentrant de l'école, le 18 juin. »
    Albert Batteux tient une chronique sur RTL, chaque matin à 7h30. L'Équipe suit évidemment la compétition avec attention, laquelle fait pratiquement chaque jour la Une. Un gros match occupe une pleine page.

    - Pour autant, le suivi de la compétition par le grand public reste assez modéré. Les émissions d'actualité la relèguent souvent au second plan. Quant aux images des matchs en couleurs, les Français les verront assez peu. Le Figaro rend compte dans un long article en 1970 de la résistance du noir et blanc. Extraits : « La couleur française n'est reçue que par un téléspectateur sur cinquante-cinq. Le parc français dépasse dix millions de récepteurs, ce qui nous place au septième rang dans le monde. Mais la couleur ne représente que 0,5 pour 100 du total des récepteurs contre 25 pour 100 aux États-Unis et 15 pour 100 en Grande-Bretagne. Cette situation est d'autant plus paradoxale que le procédé français SECAM fournit une image très supérieure au NTSC américain, ou au PAL européen, que plus de 80 pour 100 des programmes de la deuxième chaîne sont réalisés en couleur et qu'un effort considérable est accompli actuellement par l'O.R.T.F. pour améliorer et enrichir les programmes en couleur […]. Les téléspectateurs sont, en général, tranchants: ''La couleur, disent-ils, c'est beau, mais c'est cher. Trop cher. Nous attendons la baisse.'' La baisse est-elle en vue ? Au nom des industriels, M. Alain Willk, président du syndicat, ne laisse aucun espoir : ''Nous sommes, dit-il, au prix plancher. À la sortie d'usine, les récepteurs couleur français sont moins chers que les Allemands ou les Anglais. Les taxes (33,33 pour 100) nous alourdissent. C'est sur ce secteur qu'il convient de rogner, et la décision appartient à l'État, nos marges bénéficiaires n'étant plus compressibles''. En octobre 1967, les premiers récepteurs sortirent à six mille francs. Il fallait être prêt pour les Jeux de Grenoble, et les constructeurs avaient travaillé avec une grande marge de sécurité, sans souci d'économie. En 1968, première baisse : prix de vente ramené à quatre mille francs. Mais les grèves de mai découragent les acheteurs. Nouvelle baisse lors de Noël dernier. Cette fois, à trois mille six cents francs, on est au plancher. Pour les Français, c'est encore trop cher, semble-t-il […]. En vérité, personne ne pense que le prix (relativement) élevé du récepteur, à l'achat ou à la location, suffit à expliquer le manque d'enthousiasme du public et, comme on dit chez les industriels, le gel du marché. Il y a autre chose : la légende ! Les Français ont peur de la couleur qui leur apparaît fragile ; ils ont peur d'acheter aujourd'hui un récepteur sur lequel semblent planer des menaces d'obsolescence […]. La fragilité de l'image couleur est une autre légende. Chez Locatel, où l'on est intéressé à promouvoir le service après-vente, rapide, efficace, on affirme bien que la loi des « quatre pannes par an » (panne de réglage incluse) est toujours en vigueur. Mais les constructeurs et les revendeurs s'élèvent contre cette statistique : pas plus de panne sur un récepteur couleur que sur un récepteur noir et blanc, disent-ils. Plutôt moins. Sous la condition que le récepteur ne soit pas déplacé. Bien sûr, le réglage, au moment de l'installation, doit être minutieux. Le procédé SECAM est basé sur la convergence de trois canaux. Une des qualités du SECAM, dit M. Willk, est sa stabilité : ''Une fois installé, il est beaucoup moins sensible aux influences extérieures que ses concurrents étrangers.'' La mauvaise réputation de l'image couleur en France a une autre raison : dans la vitrine du revendeur, le récepteur, obligatoirement face au public, se trouve souvent dans de mauvaises conditions. Il n'offre qu'une image approximative à dominante bleue, verte ou rose -balayée par des orages électroniques ou piquée d'étoiles en plein jour. À la maison, ces parasites disparaissent. Mais encore faut-il le savoir, et l'admettre ! »
    lien

    - En Angleterre, signalons la création en 1970 de The Match Of The Day, une émission toujours vivante. L'Équipe raconte sa naissance dans un article : lien
    Sa musique de générique est si... Enfin si... Bon, écoutez-la : lien

  • Delio Onnisoitquimalypense le 05/12/2022 à 19h24
    Merci pour ce récap' très complet, vivement le billet sur tes impressions.

    Deux mots sur les derniers matches de poule vus :

    Brésil - Roumanie : drôle de match, entre une Roumanie surmotivée et un Brésil un peu dilettante, le commentateur anglais emploie plusieurs fois 'casually" à propos de leur engagement. La motivation roumaine se traduit d'abord par de l'agressivité avec des gestes de voyou, un CF plein axe tiré par Pelé vient punir cette attitude (19e). Quand Jairzinho double le score dix minutes plus tard, on ne donne pas cher des chances roumaines, c'est pourtant le moment où ils se décident à jouer au foot et sont récompensés par un but de Dumitrache qui s'arrache dans la surface.
    La 2e mi temps est accrochée, même le troisième but brésilien de Pelé ne calme pas les ardeurs roumaines. But inscrit après un superbe débordement et une remise incroyable de Tostao. Travailleur, remiseur, auteur d'appels incessants, ce Tostao n'est pas l'attaquant de pointe le plus en vue de ce Mondial, mais quel joueur !
    Un second but roumain à la 85e (mais quelle sortie pourrie de Félix) fera croire à un semblant de suspense, mais le Brésil était trop fort.

    Angleterre - Tchécoslovaquie

    Une piètre qualité d'image m'a empêché de suivre assidument ce match ; apparemment, même ressenti à l'époque, le commentateur insiste sur le manque de différence entre le blanc des Tchécoslovaques et le bleu ciel (??) des Anglais, quand le jeu se déroule à l'ombre.
    Les champions du monde remportent ce match sur un pénalty, semblent avoir beaucoup plus d'armes offensives mais sans savoir bien les utiliser. Le fait marquant du match : la coiffure de Bobby Charlton, rabattant de longues mèches sur sa calvitie, mais sans avoir assez de cheveux pour la recouvrir. Résultat ; un bronzage zébré à venir sur le crâne.

    Pour combler cette longue attente avant les quarts, je recommande les matches du Pérou, bien sûr, RFA Maroc et Roumanie Brésil qui était décidément rigolo. Si l'on veut avoir vu un peu tous les groupes, l'Uruguay Italie est sans doute le meilleur du triste groupe 2.

    PS : je découvre seulement en cette fin de premier tour que l'on peut revoir les buts en cliquant sur le nom du buteur dans la partie masquée 'montrer résultat'.

  • Red Tsar le 06/12/2022 à 12h32
    Merci pour tes comptes-rendus et pour tes recommandations. J'hésitais à regarder RFA-Maroc et je vais m'y plonger sans trop tarder.



    UN ÉTÉ 1970 AU MEXIQUE [9 suite /13] - BILAN DE LA PHASE DE POULE


    Après un bilan factuel, quelques impressions. Il ne s'agit pas d'analyses qui se veulent objectives, statistiques à l'appui, juste de ressentis personnels.

    *** Techniquement frais, mais pas toujours juste
    - Par rapport à un match actuel, on a le sentiment de voir davantage de joueurs tenter des petits gestes techniques, dans des périmètres restreints et n'impliquant pas un mouvement général du corps : roulette, passage de la balle derrière le pied d'appui, mouvement de recul avec la balle sous la semelle... Il faut dire que les défenseurs sont très mobiles, arrivent lancés, avec des tacles glissés... L'attaquant peut donc les mettre hors jeu par un simple petit mouvement en retournant leur vitesse contre eux. Aujourd'hui, il semble que si l'attaquant doit plus bouger, c'est que le défenseur est plus statique, campé sur ses appuis.
    - Si on voit plus de petits gestes techniques, certains gestes basiques paraissent par contre assez mal maîtrisés : on relève des contrôles « américain », avec la balle qui ne colle pas au pied, des passes qui n'arrivent pas exactement sur l'équipier ou dans la course... L'ensemble paraît parfois approximatif et on peut avoir deux ou trois pertes de balles consécutives sans qu'une équipe arrive à reprendre proprement la maîtrise du jeu. Il en est de même pour les gardiens. Beaucoup de belles envolées, de parades fulgurantes, mais aussi un nombre étonnant de fautes de mains pour ce niveau de compétition.

    *** Un jeu viril, mais correct
    - Dès les premières minutes du premier match, on est estomaqué par les tacles. Ça arrive très vite, sur le côté, par derrière, pieds en l'air... On se prend régulièrement à sursauter et on peine à croire que le porteur du ballon s'en sorte sans dommage.
    - Bizarrement, les blessures sont assez rares. Hypothèse : les joueurs sont assez graciles comparés aux canons actuels. Se faire dézinguer par un joueur de 70 kg de muscles et de graisses, poignées d'amour comprises, lancé à 20 km/h, ça doit moins secouer que de se faire retourner par un joueur de 80 kg de muscles et de nerfs, lancé à 30 km/h. Et le joueur qui encaisse est peut-être alors plus souple et malléable, sur des appuis moins forts, donc plus sujet à plier qu'à rompre.
    - Sauf quelques événements particuliers (ah, les Belges contre le Mexique...), on relève un bel esprit sportif sur le terrain entre les joueurs et dans les rapports avec les arbitres. Ça discute très peu, ça ne conteste pratiquement pas.

    *** Peu de temps morts et un jeu vivant
    - On l'a dit, les joueurs discutent peu voire pas les décisions arbitrales. Les arbitres sifflent moins de fautes. On n'a que deux remplacements. Il y a moins de situations de hors-jeu. Bref, le temps de jeu effectif semble élevé et il y a peu de temps morts.
    - Par ailleurs, sur le terrain, le jeu est très vivant. Les gardiens n'abusent pas de la prise du ballon à la main sur les passes en retrait. On n'a pas encore les situations connues dans les années 1990, qui ont amené à changer la règle. Surtout, on a très peu de phases de jeu au ralenti. Les équipes jouent vite vers l'avant. Le ballon tourne très peu en petites passes pour des attaques placées. Les défenses sont rarement regroupées pour transformer leur surface en coffre-fort. Bref, le ballon circule beaucoup.

    *** Un jeu rapide et tourné vers l'avant
    - Plus largement, le jeu est très vertical. Le premier réflexe pour le porteur du ballon, c'est d'aller vers l'avant, balle ou pied ou par une passe. Ce n'est que si la porte est fermée qu'on revient en arrière pour chercher une autre solution.
    - Les joueurs ne calculent pas leur dépense énergétique. On recherche la vitesse, la vivacité.
    - En contrepartie, les rencontres versent durant certaines séquences dans une sorte de chaos. Les équipes ont l'air de boxeurs qui se collent des patates l'un après l'autre, sans réelle stratégie.

    *** Du temps et de l'espace
    - On a souvent l'impression que les terrains sont immenses. Joueurs plus « petits » ? Courses moins rapides ? Équipes qui jouent moins en blocs resserrés ?
    - Ce sentiment de jeu aéré tient aussi au nombre très élevé de longs ballons et de tirs lointains. On s'étonne d'ailleurs que les équipes tirent autant au-delà des 18 mètres, quand on voit le faible gain que ça procure.
    - Si on a l'impression d'avoir plus espace, on a aussi celle qu'il y a plus de temps. Il y a effectivement du pressing, mais de manière beaucoup plus modérée qu'aujourd'hui. Les milieux de terrain jouent dans un fauteuil. Les défenseurs peuvent généralement ressortir le ballon sans trop de problèmes. Les pressings hauts sont rares et peu intenses.

  • Delio Onnisoitquimalypense le 06/12/2022 à 20h16
    "C'était mieux avant" : le style des photographes du bord de terrain. Souvenir ému d'un costard rouge surmonté d'un panama blanc lors d'un match du Brésil.

    "C'était pas mieux, mais finalement ça passe" : les passes en retrait au gardien, en effet, ça fait partie des premiers trucs qui marquent mais, en effet aussi, très peu d'abus (et le public qui gronde quand une équipe en abuse). Et des gardiens qui relancent très vite, même sous pression, même si leur équipe mène.

    El Salvador, Israël et Maroc un cran en dessous comme on pouvait s'y attendre. Parmi les éliminés du premier tour, je regrette d'avoir jugé sévèrement les Roumains sur la foi de leur premier match, alors qu'ils ont montré des choses intéressantes par la suite. L'exploration des variétés de piment à l'occasion des matches du Pérou m'a appris que de nos jours (aucune idée en 1970) que la Roumanie était, et de loin, le premier producteur européen de piments/poivrons, et le patrimoine national a inspiré cette superbe variété "Comte Dracula" au feuillage noir : lien
    La page wiki sur la Roumanie nous apprend aussi que le pays connaissait alors une période moins autoritaire, avec une certaine latitude laissée aux milieux intellectuels et artistiques, une ouverture vers l'Occident capitaliste (visites de de Gaulle et Nixon en 68) et surtout le refus de participer à la répression du Printemps de Prague. Période de courte durée, Ceaucescu imposant peu après une "roumanisation" de la culture, qui refuse notamment l'héritage latin ; j'ai découvert le terme de protochronisme : lien

    Un petit mot de mes favoris péruviens, qui illustrent à merveille le goût pour les gestes techniques décrit par Red Tsar : contre la Bulgaire, ça passe, contre la RFA, ça casse ; en plus de la défense allemande, Challe n'était clairement pas dans un bon jour, et les défauts de la superstar andine Cubillias ont été cruellement mis en lumière : trop chercher la décision individuelle, manque de lucidité dans le dernier geste après ses fantastiques chevauchées.

    Les quatre quarts sont alléchants, j'ai peur pour les Péruviens face au Brésil, et hâte de voir si les Uruguayens et les Italiens nous montreront plus sur les matches à élimination directe.

  • Red Tsar le 09/12/2022 à 12h28
    DIMANCHE 14 JUIN 1970 – QUARTS-DE-FINALE [9/12]
    Le match du jour : RFA – Angleterre


    *** LE SON à lancer maintenant : On l'a dit, l'album Let It Be sort en 1970. Suggérons donc ici l'écoute de Get Back, toujours dans la version naked : lien
    Get Back, oui, mais pour qui après ce quart de finale ? Les Allemands ou les Anglais ?

    *** EN FRANCE… 24 Heures sur la Une ouvre sur les 24 heures du Mans, endeuillées par la mort d'un commissaire de course, avant de s'intéresser aux inondations dans l'Ouest puis à la grève de la RATP : « il y aura des transports de remplacement par camions militaires aux principales portes de Paris et dans Paris même. »

    *** DANS LE MONDE… L'enlèvement d'un diplomate d'Allemagne de l'Ouest au Brésil défraie la chronique. Un article de L'Obs évoque « 1970, l'année des otages », avec toute une partie sur cette affaire van Holleben  : lien
    On y également apprend que Fangio avait été enlevé par les castristes à La Havane en 1958 (lire ici, par exemple : lien). Nous sommes deux ans avant le drame de Munich.


    *** LE CONTEXTE DU MATCH

    * Ce choc légendaire ne sera vu que par 24 000 spectateurs. Tous les quarts de finale se déroulent à la même heure : midi.

    * La médiatisation de l'événement est maintenant réelle en France, contrairement aux premiers jours de la compétition. Après les actualités en France, c'est le premier sujet traité le midi dans 24 Heures sur la Une. On y annonce la revanche de Wembley en 1966. Le match lui-même est diffusé à 19h. Sur France Inter, Inter Actualité ouvre à 20h sur le match, avec Thierry Roland, correspondant sur place en direct du stade. Au passage, je vous invite à aller regarder ici à partir de la 11' ( lien). Un journaliste évoque les inquiétudes des Italiens pour leur match contre les Mexicains, dans un petit stade avec un public survolté. Il dit : « la sécurité est très problématique. Il y a d'ailleurs de quoi s'alarmer quand on sait jusqu'où la passion et la tequila peuvent mener. »

    * Du côté des équipes, on met en scène une certaine bonne entente, par exemple des photos de joueurs discutant ensemble ou avec leurs épouses (Charlton avec la femme de Beckenbauer). Alf Ramsey lance en conférence de presse : « j'espère que les Allemands ne sont pas venus ici avec un sentiment de vengeance ». Mais non, Alf, voyons, comment tu peux penser ça ?

    * Les effectifs sont au complet, à une exception près. Une GROSSE exception : Banks, malade, est remplacé par Bonetti pour le match. Selon certaines sources, ce serait dû à une intoxication à la bière...

    * Dernier petit détail pour bien savourer le match. En cas d'égalité à la fin du temps réglementaire, des prolongations sont prévues. Si les équipes ne se départagent pas durant celles-ci, il n'y aura pas de tirs au but, mais un tirage au sort pour désigner le vainqueur. Autant vous dire que ça incite à aller chercher la victoire pour ne pas dépendre de la loterie (la vraie).


    *** LE DÉROULEMENT DU MATCH
    * Les images :
    - Un résumé assez long (en espagnol, 16') : lien
    - Le match intégral sur Footballia (en anglais, image de bonne qualité, deux fichiers) : lien

    * Par le petit bout de la lorgnette :
    - La remarque sans intérêt : séquence Benny Hill avec le ballon à la 4'. Quel amateurisme !
    - Le petit jeu : ce match va marquer l'histoire du football anglais, avec une grande première. Saurez-vous trouver laquelle ?

    * Le compte-rendu du match [partie sans révélation]
    - Le match est très tendu, crispé, nerveux. L'Équipe, dans son article du lendemain, signale même des « brutalités ». Maier, par exemple, se fait bien secouer, le commentateur anglais lâchant pourtant un sobre : « nothing really happened ». Les équipes sont bien en place et ne sont clairement pas venues pour faire mumuse. Comparé à certains matchs de poule enlevés, on a l'impression que les grands ont viré les petits et pris la cour et qu'ils vont s'expliquer entre eux pour savoir qui sera le chef.
    - Tout est en place pour de la grande tragédie.



    [RÉVÉLATIONS JUSQU'À LA FIN DU MESSAGE – RÉVÉLATIONS JUSQU'À LA FIN DU MESSAGE – RÉVÉLATIONS JUSQU'À LA FIN DU MESSAGE – RÉVÉLATIONS JUSQU'À LA FIN DU MESSAGE]

    - Les équipes sont bien organisées et les attaquants peinent à prendre les défenses en défaut. Libuda, véritable zébulon dans les matchs de poule, bien pris par Cooper, s'enferme en cherchant à faire la différence par un exploit individuel.
    - Les Anglais marquent par Mullery vers la demi-heure de jeu, sur une occasion presque anodine. Dans le jeu, ils ont été plutôt sereins, avec de belles prestations de Charlton, organisateur jeu, et Bobby Moore, relayeur utile. Quant à Bonetti, il fait son match, rien à lui reprocher.
    - Si la première mi-temps a été de haut niveau, mais peu spectaculaire, la deuxième mi-temps va se révéler très animée et offrir une succession de coups de théâtre. Vers l'heure de jeu, les Anglais doublent la mise. Ils mènent donc 2-0 et jamais les Anglais n'ont été remontés dans toute leur histoire en menant 2-0 en deuxième mi-temps. JAMAIS.
    - Un combat tactique s'ouvre alors, dont l'Allemagne va sortir gagnante. Helmut Schön fait sortir Libuda, stérile sur cette rencontre et le remplace par Grabowski. Un coaching particulièrement gagnant ! De son côté, trop sûr de son fait, Ramsey fait sortir Bobby Charlton à la 68', afin de le préserver pour la demi-finale. Peut-être tournant du match. Charlton aurait probablement pu congeler le match et éviter qu'il ne s'enflamme.
    - En tout état de cause, les Anglais lèvent peu à peu le pied. Leurs replis défensifs sont de plus en plus lents et mous. Ils commencent même... faire tourner le ballon. Les Allemands ne se précipitent pas. Ils ne donnent pas l'impression de courir particulièrement après le score. Mais ils continuent à jouer, et cela va payer. Beckenbauer fait une percée et adresse une lourde frappe au ras du sol : but. Je dois dire que le Kaiser ne m'a pas trop impressionné en tant que joueur de foot jusque là. Mais il dégage clairement quelque chose et son but va relancer le match (Franz manque de peu le 3-2 peu après l'égalisation de Seeler). Dorénavant, les vagues allemandes se succèdent, de plus en plus fortes, sur le but de Bonetti, qui sauve son équipe à plusieurs reprises (82', par exemple). Bobby Moore essaie encore de tenir le jeu. En vain. Sur un malentendu (grosse occasion à la 81'), les Anglais auraient pu s'en sortir.
    -Le scénario de 1966 paraît d'abord se reproduire. L'égalisation de Seeler, sur une tête à la trajectoire absolument improbable, mène les équipes aux prolongations. But the times, they are a-changin'.
    - Quelles prolongations ! Les Anglais reprennent un peu des couleurs et se créent plusieurs occasions dangereuses. Belle réplique de Beckenbauer qui oblige Bonetti à sortir une belle claquette. Les Britanniques reperdent vite pied. Ils sont réduits à des tirs de loin ou des centres qui font le régal de Maier. De l'autre côté, Lohr, avec ses centres et ses coups de pied arrêtés, fait mal. L'illusion dure jusqu'à la reprise de la deuxième prolongation. Müller crucifie l'Angleterre après un beau travail côté droit et un double renversement de jeu. Les Britanniques trouvent des ressources inattendues et multiplient alors les attaques. Mais leurs velléités sont éteintes par un arbitre argentin tatillon (but refusé) et une défense allemande solide et bien regroupée.
    - Le lendemain, L'Équipe titre : « Fantastique revanche de l'Allemagne » et prophétise : « une ère anglaise est terminée. Une ère allemande commence peut-être. »

    [FIN DES RÉVÉLATIONS – FIN DES RÉVÉLATIONS – FIN DES RÉVÉLATIONS – FIN DES RÉVÉLATIONS – FIN DES RÉVÉLATIONS – FIN DES RÉVÉLATIONS –FIN DES RÉVÉLATIONS – FIN DES RÉVÉLATIONS – FIN DES RÉVÉLATIONS]

  • Delio Onnisoitquimalypense le 09/12/2022 à 19h27
    Les quarts en zic

    URSS - Uruguay

    VK Gaja - Svobodnyj vecer ; jerk azéri
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    El Sindykato - Tu Nombre Y La Calle ; psyché mid tempo
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    Italie - Mexique

    Andrea Mingardi Basta una volta psych funk
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    La Revolucion De Emiliano Zapata - Ciudad Perdida ; il est temps de placer la suggestion d'et alors. Tout l'album est du même tonneau, hautement recommandé.
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    Brésil - Pérou

    Trio Nordestino - Procurando Tu ; forro garanti sans psychédélisme
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    Los Beltons - Melgar ; psych cumbia
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    RFA - Angleterre

    Maranatha - Call (Instrumental) Xian ; Jazz-Funk
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    Sleeping Reggie- Fire Session ; instru rocksteady. Ce Sleeping reggie a tout l'air d'être le groupe maison du label londonien Revolution Records.
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    Bon, mon premier choix dans ces quarts était le Brésil Pérou des artistes, mais la présentation de RFA Angleterre me conduit à lancer ce match.