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Matchbox vintage – Everton 2 – 3 Liverpool (16 avril 2001)

Ce week-end aura lieu le deuxième Merseyside derby de la saison (2-2 à l’aller). On espère qu’il ressemblera à celui d’il y a douze ans, au bout duquel Liverpool l’avait emporté après treize cartons jaunes (dont deux qui font rouge) et un dénouement à suspense.

Buts : Ferguson (42′), Unsworth (83′, sp) ; Heskey (5′), Babbel (57′), McAllister (90′) [1]

Arbitre : Jeff Winter ; Affluence : 40260 spectateurs [2]

Le point sur le classement au coup d’envoi (statto.com)

En 2001, Alan Ball est intégré parmi les Géants d’Everton, pour sa contribution au club à la fin des années 60. Cohérent, puisque depuis le début de l’ère Premier League (1992), les Toffees sont six pieds sous terre, végétant chaque saison entre la treize et la dix-septième place (hormis en 1996, année post-vainqueur de la FA Cup durant laquelle Joe Royle les conduit à la sixième place). Avec huit points d’avance sur le premier relégable, Everton ne risque plus grand-chose. Contre Liverpool, il est donc question de fierté locale, surtout après la défaite 3-1 de l’aller.

A Liverpool, plus personne ne croit au titre puisqu’il est déjà acquis à Manchester United depuis deux jours et sa victoire contre Coventry. Mais l’essentiel est ailleurs : déjà vainqueur de la League Cup, les Reds sont toujours engagés en FA Cup (finale, contre Arsenal) et en Coupe UEFA (demi-finale retour trois jours plus tard, contre Barcelone, 0-0 à l’aller). Il n’est néanmoins pas question de brader un derby : sept joueurs titulaires à Barcelone le sont également à Everton.

Le onze d’Everton

Manager : Walter Smith (en place depuis deux ans et dix mois)

Le onze de Liverpool

Manager : Gérard Houiller (premier coach non-britannique du club) (en place depuis deux ans et neuf mois, incluse sa période de co-management avec Roy Evans)

La première mi-temps au ralenti

La fanfare est à l’heure, le match commence tambour battant : une faute et un hors-jeu après quinze secondes de jeu. Les Toffees semblent motivés comme jamais, mais déchantent rapidement. Liverpool récupère le ballon au milieu de terrain et, à la faveur d’une défense mal alignée, Heskey se retrouve seul devant Paul Gerrard. L’Anglais ne se fait pas prier pour inscrire le vingtième but de sa saison (toutes compétitions confondues).

Les occasions nettes restent néanmoins locales. Entre deux cartons jaunes, Ferguson rate sa reprise aux dix mètres et la tête de Gemmill flirte avec le poteau sur un ballon mal dégagé par Westerveld. C’est finalement ce même Ferguson qui trouve les filets sur une nouvelle erreur défensive, après une action typique kick and rush.

Biscan baille, les Reds ne sont pas dans le coup, et c’est tout heureux qu’ils rentrent aux vestiaires non menés.

La deuxième mi-temps au ralenti

Au retour de la buvette, les spectateurs constatent que la dynamique n’a pas changé. Les Toffees poussent, mais se font avoir comme des bleus. Coup-franc d’Unsworth tiré de l’aile droite, dégagement rapide de la défense et amorce de contre-attaque avec Hamann. Transversale pour Fowler sur l’aile gauche, centre et reprise de la tour Babbel au point de pénalty. Une poignée de minutes plus tard, Gough concède un pénalty, que Fowler se charge de frapper. Le poteau repousse.

Toujours dans le coup, Everton se dit alors que la chance est en train de leur sourire. Les événements leur donnent raison : Biscan se fait expulser après un deuxième carton jaune, et Hyypiä est averti pour un accrochage dans sa surface. Un pénalty généreux partout, balle au centre. Unsworth ne rate pas l’occasion.

La fin de match est nerveuse. Après deux ou trois cartons jaunes, Paul Gerrard sauve superbement les siens sur une tête d’Hyppiä, mais pêche par naïveté sur un coup-franc tiré directement par McAllister aux 35 mètres. Ouh yeah, Liverpool !

This is the end

Que sont-ils devenus ?

Everton

Paul Gerrard est joueur-entraineur des gardiens à Oldam Athletic (D3) ; Steve Watson est assistant manager à Birmingham (D2) ; Richard Gough (39 ans à l’époque) écrit des articles pour The Sun ; David Weir est revenu à Everton en tant que coach, et a joué occasionnellement l’année dernière pour la réserve ; David Unsworth est assistant manager à Sheffield United (D3) ; Michael Ball est toujours joueur (free agent) ; Abel Xavier est retiré du football ; Alex Nyarko serait pasteur au Ghana ; Scot Gemmill est coach des jeunes écossais ; Kevin Campbell est retiré du football et posséderait toujours (en co-propriété) l’entreprise de sécurité T1 Protection ; Duncan Ferguson, intronisé Géant d’Everton en 2011, est coach auprès des jeunes Toffees.

Liverpool

Sander Westerveld joue à Ajax Cape Town, en première division sud-africaine ; Stéphane Henchoz joue pour les anciennes gloires de Liverpool tout en étant consultant pour la télévision asiatique ; Markus Babbel est coach vacant (récemment licencié d’Hoffenheim) ; Sami Hyypiä est l’heureux coach du Bayer Leverkusen ; Jamie Carragher est toujours joueur (Liverpool) ; Vladimir Smicer fait partie du staff de l’équipe nationale de République Tchèque ; Dietmar Hamann serait coach vacant (et l’un des meilleurs amis de Joey Barton) ; Gary McAllister serait coach vacant ; Igor Biscan serait retiré du football ; Emile Heskey traine ses guêtres en Australie (Newcastle Jets, « How could he do this? ») ; après une pige thaïlandaise, Robbie Fowler n’a rien annoncé, mais semble se tourner vers le coaching.

Matthew Dymore

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[1] On est rarement déçu, finalement, puisque la moyenne de buts des 219 derbys (coupe comprise) atteint 2,5, avec un avantage pour Liverpool (52 buts de plus que son adversaire).

[2] Bien loin du record (période pré-Hillsborough), 78299 spectateurs le 18 septembre 1948, toujours contre Liverpool (Division One). A cette époque, celle de la victoire à deux points, Everton était dernier, pire attaque et pire défense. Le derby accoucha d’un match nul (1-1).