Posts tagged ‘javier hernandez’

Saison historique pour les Red Devils, celle du dix-neuvième titre, tant convoité depuis le célèbre vœu de Fergie en 2002 de « faire tomber Liverpool de son putain de perchoir ». Certes, le United version 2010-2011 n’est pas un grand cru millésimé. Pour autant, ce n’est pas une piquette non plus.

Qui dit fin de saison, dit examen des performances pour chacun des vingt-neuf joueurs utilisés en championnat, ainsi que pour leur manager, le prof principal de la classe 2010-2011. Une évaluation de fin d’année qui prend forcément des allures de bulletin scolaire. Le Conseil de classe a rendu sa copie. Aujourd’hui, deuxième partie (2/3). De Darren Fletcher à John O’Chie, comme on dit sur TF1.

(seules les prestations Premier League ont été prises en compte dans la notation. Légende : P = participations en classe – apparitions. B = buts. N = note – sur 20)

 

Darren Fletcher     P : 26     B :  2     N : 14

Sérieux, appliqué, volontaire et courtois, Darren est un élément fort apprécié qui a contribué positivement tout au long de l’année. Il a joué un rôle prépondérant dans la conquête du titre, hormis deux mois d’indisponibilité en mars et avril (virus à l’estomac, dû vraisemblablement aux fayots de la cantine – non, pas Gary et sa bande, les haricots). Son travail de reprise a porté ses fruits et on a pu constater que Darren a manqué au groupe lors de son absence (plusieurs défaites). Si son point fort demeure la lecture (du jeu), Darren excelle en science, il est d’ailleurs l’auteur de nombreuses passes de laboratoire. En musique, on le surnomme « le métronome ». Encouragements mérités du Conseil.

 

Darron Gibson     P : 12     B :  0     N : 9

Darron lève souvent la main mais n'y arrive pas

Darron lève souvent la main mais n'y arrive pas

Le Conseil a eu fort à faire avec ce dossier épineux. En théorie, il ne reste plus à Darron qu’un an dans l’établissement et le consensus est qu’il devra redoubler d’effort s’il souhaite y conserver sa place. Elément volontaire mais limité, peut-être manque-t-il de confiance en lui, peut-être s’est-il trop identifié à la daube servie au réfectoire. S’est signalé tout au long de l’année par un grand gaspillage de matériel (frappe de mule – mais Darron, attention de ne pas blesser, l’établissement a reçu de nombreuses plaintes de riverains). Plus inquiétant, en biologie animale (dans le module « Nos amis les bêtes souterraines »), Darron a semblé avoir un pied incontrôlable et a révélé des troubles du comportement (sado-psychotique ?) en mutilant quelques taupes. A surveiller. Toutefois, il s’est rattrapé en Sciences de la Vie et de la Terre, qu’il connaît intimement bien.

Malgré des cours de soutien, Darron doit urgemment progresser en mathématiques. En trigonométrie, tout semble encore très confus dans son esprit et il ne parvient toujours pas à bien discriminer entre triangles, losanges, diagonales, points, lignes et trajectoires. En musique, doit encore faire ses gammes. En histoire-géographie-physique (nouveau module de résolution de la problématique du placement spatio-temporel), s’est montré parfois incapable de se situer dans les différentes zones et coordonnées et a trop souvent flotté dans une sorte de flou peu artistique (cours de rattrapage ou stage Larqué édu-foot fortement recommandés cet été). En clair, Darron est apparu souvent totalement paumé. Encore très brouillon, il a rendu trop de copies imparfaites pour espérer approcher la moyenne. Pour couronner le tout, fin avril, alors qu’il bullait en étude, Darron s’est fait éjecter de la Twittersphere deux heures après avoir ouvert un compte. Peut-il encore rattraper son retard ? Le Conseil préconise un redoublement en réserve, prêt ou échange d’élève, et en dernier ressort un aiguillage en RASED. Avertissement sans frais.

 

Ryan Giggs     P : 25     B : 2     N : 16,5

La lecture, c'est son truc
La lecture, c’est vraiment son truc à Ryan

A 37 ans et demi, Ryan est toujours aussi motivé, virevoltant et indispensable à l’équilibre du groupe. Il est à l’origine de nombreuses actions d’école cette année et enregistre son douzième titre de champion d’Angleterre avec United (record anglais – et pour très longtemps). Polyvalent, il a évolué avec réussite à divers postes et a été utilisé un peu plus défensivement cette année ; il a même fait la moitié d’un cours comme latéral gauche à West Ham, et avec succès (entrée d’Hernandez, coaching payant puisque menés 2-0 à l’heure de jeu, United l’a emporté 4-2, avec une combinaison Giggs-Hernandez en fin de match). A répondu présent dans les moments cruciaux (et de danger), comme à West Ham ou à Blackpool (United mené 2-0 à la 70è avant que Ryan ne sonne la charge, victoire 3-2 au final). Elu Plus Grand Joueur de l’histoire du club par les lecteurs du magazine officiel de Man United (Inside United) en début d’année 2011. En février, son livret a été prolongé d’une année supplémentaire. Tout se conjugue en superlatifs chez cet élément hors norme qui fait preuve d’une incroyable longévité au plus haut niveau. Son premier contrat pro date de novembre 1990 et il compte 875 apparitions (159 buts) pour United, pulvérisant ainsi le vieux record de Bobby Charlton (758) ; il affiche 613 matchs de championnat (Bobby, 607). Spectaculaires progrès en droit en fin d’année où, en quelques semaines, sa moyenne sur le module « Injonctions et Superinjonctions » a explosé. C’est avec grand plaisir que nous accueillerons de nouveau Ryan à la rentrée. Félicitations du Conseil.

 

Owen Hargreaves     P : 1     B :  0     N : non applicable

Elève discipliné mais qui s’est signalé par une grande oisiveté cette année, d’où un carnet de notes désespérément vide. Ferait presque passer Bogarde pour omniprésent. Cependant, Owen ne fait ni l’école buissonnière ni ne pratique la politique du terrain brûlé chère à Winston (le Néerlandais, pas Churchill). Depuis trois ans, il connaît une série de pépins physiques à rendre jaloux Ledley King (genoux, ischio-jambiers, mollet, dos, etc.). A souvent été envoyé faire du soutien chez le Professeur Steadman dans le Colorado. Quand Owen a enfin foulé la pelouse en novembre dernier contre Wolves, il a tenu cinq minutes et s’est aussitôt foulé autre chose. Est alors retourné illico à l’infirmerie retrouver son fidèle compagnon d’infortune, Michael. Très fort en allemand, avec toutefois un barème généreux, mais ses absences chroniques ne peuvent justifier son maintien à ce niveau. En fin de contrat avec l’établissement. Avec regret, le Conseil de classe s’est vu dans l’obligation de prononcer une exclusion et recommande un arrêt d’activité (une reconversion dans le staff médical est un possible débouché, ses compétences en biologie y seraient fort appréciées). Dans ces conditions, le Conseil a considéré toute évaluation impossible.

 

Javier Hernandez     P : 27     B :  13     N : 18.5

Avec ses camarades de Seconde

Avec ses camarades de Seconde

Nouvel élément exceptionnellement doué. A 7,4 M de £, son ancien établissement devrait réclamer le reste (cf Fernando Torres : 50M ; Andy Carroll : 35M ; Edin Dzeko : 27M). Aucune période d’adaptation pour ce jeune Mexicain qui communique de façon spontanée sur le terrain et s’exprime avec une aisance insolente. Débordant d’activité, il a donné autant de mal aux défenseurs qu’aux consultants TF1 qui en bavent avec la prononciation de son surnom écolo (pourtant pas compliqué, bon sang). Mouvement, vivacité, accélération, jeunesse, le Petit Pois n’est pas un pote âgé et il a gagné nombre de bons duels. A relégué Berbatov sur le banc du préau.

 

A été patient, sans jamais se plaindre ou se laisser distraire par le chahut ambiant créé en permanence autour de son proche camarade Wayne. A activement participé aux leçons de football données par le collectif, surtout les leçons de réalisme : il a converti plus d’un quart de ses tentatives sur le but ! (son taux buts / tentatives est de 27 % et son taux tirs cadrés / tentatives de 62 % ! – chiffres du rectorat ; OPTA – Office Pour la Traçabilité Académique confirme grosso modo, avec 54,6 %). A formé un tandem explosif avec Wayne Rooney. Le Conseil délivre ses Félicitations, mention « rapport qualité-prix imbattable ».

 

Tomasz Kuszczak     P : 5     B :  0     N : 7

Il n’est pas dans les habitudes du Conseil d’établir des comparaisons avec d’anciens élèves (par respect pour les familles) mais Tomasz a parfois rappelé Massimo Taïbi, c’est tout dire. Son seul match correct de la saison a été le jubilé Gary Neville il y a trois jours où il a repoussé un tir d’Aquilani, si tant est que cela puisse être pris en considération. En géométrie, a régressé dans l’évaluation des trajectoires et le calcul des angles. La problématique des surfaces n’a pas non plus été assimilée. Trop farceur en cours, Tomasz doit absolument se ressaisir s’il veut éviter le renvoi. Malgré cinq années (décevantes) passées dans l’établissement, l’acquis des compétences ne peut être mesuré, et encore moins validé. Rétrogradation conseillé. Blâme du Conseil.

 

Federico Macheda     P : 7     B :  1     N : 10

Quelques fulgurances avant d’être envoyé à la Sampdoria début janvier 2011, mais insuffisant dans l’ensemble par rapport aux espoirs placés en Federico en fin de saison 2008-2009 (voir ce superbe but) où il décrocha la récompense Jimmy Murphy de « Academy Player of the Year » (signalons toutefois que Darron Gibson aussi l’a reçue, ainsi que Paul Tierney, Alan Tate, etc. – un audit sur les méthodes et critères d’attribution est en cours). Toutefois, Federico n’a que 19 ans ½ et n’est pas encore mûr. Il a d’ailleurs failli s’étrangler à la récré en tentant le coup du foulard, jeu ô combien dangereux, est-il besoin de le rappeler. A parfois peur du tableau noir et mange la craie. Encore insuffisamment organisé en art graphique, Federico a connu des problèmes avec ses marqueurs. Atteint péniblement la moyenne, à la faveur de quelques éclairs de génie. Il est en principe dans l’établissement jusqu’en 2014, mais devra s’activer pour faire ses preuves s’il veut un avenir diaboliquement rouge. Passable.

 

Nani     P : 33     B :  9     N: 17,5

Nani affectionne le travail de groupe
Nani affectionne plus que tout le travail de groupe

Une grosse saison pour cet autre élève portugais. Nani est en forte progression, sait mieux utiliser les supports et soutiens proposés. Il a gagné en régularité et efficacité (jeu de tête encore perfectible). L’un des titulaires indispensables du groupe, où il fait souvent figure de source d’inspiration auprès de ses camarades. Très fort en mathématiques, surtout en géométrie ; sait parfaitement calculer et trouver des angles impossibles ainsi qu’effectuer des passes millimétrées. En cours de cuisine, grâce à un liant sans égal, il a souvent fait prendre la mayonnaise, tâche ô combien difficile. Auteur de nombreuses performances époustouflantes, a souvent décroché la note maximale (maintes fois homme du match). Spécialiste des centres bien travaillés. Un épanouissement personnel réussi est aussi un gage de succès, et le comportement à la cantine fait partie intégrante de l’intégration dans un groupe. Dans ce domaine, Nani n’a pas déçu. Souvent mort de faim, surtout dans les matchs au couteau, il s’est superbement servi de la louche face à des adversaires qu’on a souvent dû ramasser à la petite cuillère après avoir été mangés tout cru. Il figure aussi dans l’équipe PFA de l’année et a fini en tête du classement des passes décisives (18). Félicitations du Conseil.

 

Gary Neville     P : 3     B : 0     N : 3,5

Gary et ses copains dans le coin lecture

Gary et ses copains dans le coin lecture

Le corps enseignant dans son ensemble exècre utiliser des termes stigmatisants de nature à réduire aussi bien les bouchés que les débouchés. Toutefois, une exception doit être faite pour Gary. Il était en effet temps que ce grand fayot devant l’éternel interrompe son cursus, ce qu’il fit à contrecœur en début janvier 2011, après, il faut le reconnaître, une longue scolarité réussie (602 apparitions en classe depuis 1992). Mais Gary faisait de plus en plus vieille école, et ce fut pour lui l’année de trop (il a redoublé). Il n’a, au mieux, rien apporté rien au collectif et au pire, bien failli lui coûter des points. A plus usé du redoublement que du dédoublement. Ce grand serviteur de l’établissement a en effet tiré sa révérence sur une saison particulièrement ratée. Par ailleurs, a tenté de tricher et a fait preuve d’insolence envers les arbitres. Ses prestations de boulet contre Stoke et WBA l’ont probablement incité à retrouver son éco-maison Teletubby plus tôt que prévu (voir ici). Il pourra aussi continuer d’écrire pour le Sunday Times… of Malta. Finalement, c’est lors de son jubilé mardi soir contre la Juventus qu’il a le mieux joué, avec la Classe de 1992, les fameux « Fergie’s Fledglings » (débutants). Exceptionnellement, le Conseil, d’habitude grand saigneur, ne décerne par le blâme qui s’imposerait en la circonstance eu égard aux services rendus et délivre les Félicitations, mention « pour l’ensemble de son œuvre ».

 

John O’Shea     P : 20     B : 1     N : 12,5

Bilan globalement positif pour cet élève que les consultants de TF1, toujours à la pointe du progrès linguistique, persistent comiquement à appeler « O’Chie » (John se prononce et secoue comme un hochet). Non, l’Irlandais n’en bave pas plus que ça et a signé une honnête performance d’ensemble cette année, peut-être un brin irrégulière. Ses qualités de polyvalence se sont avérées, une nouvelle fois, fort utiles. On l’a vu en défense (surtout latéral droit) mais aussi au milieu, où il s’est montré relativement fiable et serviable. John compte à son actif plus de quatre cents apparitions sous l’uniforme United, mais manque encore d’un petit quelque chose pour revendiquer une place de titulaire à part entière. Encouragements du Conseil.

Kevin Quigagne.