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Teenage Kicks démarre sa cinquième saison avec une preview des championnats de Football League (D2 à D4) et Premier League. Aujourd’hui, on monte d’un échelon, on y croise pléthore d’internationaux et on prend place aux côtés d’une vingtaine de milliers de spectateurs, en moyenne. L’antichambre de l’élite. Présentation.

Le classement après cinq journées (sur 46).

Les prétendants à la montée

Entre cinq et dix, si l’on inclut les forces supposées vives, les outsiders crédibles et les postulants sur le qui-vive. Revue en détails.

Norwich, Fulham et Cardiff City. Les trois gros, si on peut dire. Les trois relégués de Premier League qui profitent des énormes droits TV de PL et des « parachute payments » (environ 70 millions de livres) accordés aux relégués et échelonnés sur trois ans. Des trois, Fulham est celui qui connaît le début de saison le plus catastrophique. Avant-dernier avec quatre défaites en cinq matchs, les Cottagers doivent rapidement rectifier le tir s’ils veulent prétendre à la remontée immédiate. Surtout que Felix Magath est resté sur le banc malgré la relégation, et que l’effectif est de qualité : Ross McCormack, acheté 11M£ à Leeds, Scott Parker, Hugo Rodallega. En revanche, le four Konstantinos Mitroglou devrait quitter la cuisine londonienne, et Stekelenburg s’est déjà exilé à Monaco.

Sur le papier, Fulham reste donc un prétendant, tout comme Cardiff City, où Ole Gunnar Solskjaer a cette fois pu profiter de deux mois de préparation pour bâtir une équipe cohérente. Le retour en forme de Kenwyne Jones et l’arrivée d’Adam Le Fondre sont à ce titre une excellente nouvelle pour les Bluebirds. Le Brittanique a toujours marqué plus de 10 buts lors de ses saisons complètes (le Gomis Anglais, en quelque sorte) et devrait aider les Gallois à jouer la montée.

Jones et Solskjaer s'entendent déjà à merveille, visiblement

Norwich a conservé son noyau dur, avec John Ruddy dans les cages, Russell Martin et Sebastien Bassong en arrière-garde, Wes Hoolahan et Bradley Johnson au milieu de terrain, Gary Hooper devant. Quelques pertes (Ricky van Wolfswinnkel, que les supporters ne regretteront pas, ou encore Leroy Fer, parti à QPR), mais de bonnes pioches, avec l’attaquant Lewis Grabban, acheté à Bornemouth où il marquait un but tous les deux matchs l’an passé (et déjà cinq cette année).

Derby County. Le malheureux finaliste des play-offs de l’an passé devra se relever psychologiquement de son raté de la dernière minute. La Premier League, que le club n’a plus connue depuis 2008 (et un bilan famélique de 11 points…), était si proche. Cette année, ils peuvent toujours compter sur un entraineur expérimenté (Steve McLaren, l’homme au parapluie) et un effectif très jeune et maintenu en l’état. Les attaquants sont déjà au diapason, avec six buts en dix matchs cumulés pour Chris Martin (l’autre) et Jamie Ward. Le meilleur joueur de l’an passé, Craig Bryson, monte toujours la garde.

Depuis cet épisode, McLaren s'est refait la cerise aux Pays-Bas

Depuis cet épisode, McLaren s'est refait un peu la cerise

Wigan. L’année dernière, malgré la fatigue de leur parcours en Coupe d’Europe (dernier de leur groupe) et en FA Cup (éliminé en demi-finales aux pénaltys contre Arsenal), le club avait tout de même réussi à se qualifier pour les play-offs du championnat. Cette année, débarrassés de la joute européenne, et avec Maloney, McManaman, Caldwell, Boyce qui ont, entre quelques autres, tous connu la PL sous le maillot bleu et blanc, les Latics peuvent franchement se mêler à la lutte pour les six premières places. Et si Oriol Riera, le buteur Espagnol transféré d’Osasuna pour 2M£, s’adapte bien, ils pourraient même viser davantage.

Et puis en vrac : Brighton & Hove Albion et son manager Sami Hyppiä, Watford, Nottingham Forest, et pourquoi pas Leeds ! (non, on déconne)

Les clients à la descente

Incontestablement, Blackpool fait figure de favori pour la League One. En moins de deux ans, le club a connu six entraîneurs, et celui actuellement en place, Jose Riga, n’avait que neuf joueurs éligibles le matin de son match d’ouverture. L’équipe a perdu 27 (!) joueurs pendant l’été, et a dû recruter douze joueurs en douze jours. Le niveau d’amateurisme administratif ne s’est pas complètement ressenti sur le terrain, bien que Blackpool ait quand même perdu 2-0. Avec aucun point en cinq matchs, le miracle collectif n’a pas encore eu lieu. Et on doute qu’il se produise en cours de saison.

Ils se foutent du ballon rond, à Blackpool

Ils s'en foutent du ballon rond, à Blackpool

La saison de Millwall sera également difficile. Le club s’est maintenu tant bien que mal l’an passé, et il y a eu peu d’ajouts significatifs au cours de l’été. Mais l’entraineur se nomme Ian Holloway, aka le magicien illuminé. Et à ce titre, tout est possible.

Et puis en vrac : Birmingham City, qui s’est maintenu en Championship grâce à un but dans les arrêts de jeu du dernier match, et dont la prochaine saison risque d’être aussi longue que la dernière ; Sheffield Wesnesday, qui attend que Hafiz Mammadov leur envoie de l’argent (décidément, l’Azéri a du mal à recopier les RIB) ; Roterham, quatrième de League One et promu surprise, aura fort à faire pour rester à cet échelon.

Les joueurs à surveiller

Jake Forster-Caskey (Brighton), milieu de terrain de 20 ans et toutes les dents du talent.

Mats Møller Dæhli (Cardiff), milieu de terrain de 19 ans, passé par la réserve de MU et ayant suivi Solskjaer à Molde, puis à Cardiff, donc.

L’année dernière, on vous parlait de Jordan Rhodes, le buteur de Blackburn qui avait planté 27 buts en 43 matchs (saison 12/13). Eh bien il a réitéré, le bougre : 25 buts en 46 matchs (saison 13/14). Et il est resté fidèle à Blackburn, où il a prolongé son contrat. Pas très loin, au nord-ouest, il y a un club qui a acheté Emmanuel Rivière. On dit ça…

Rhodes avec le plâtre de Johnny Ecker

Rhodes avec le plâtre de Johnny Ecker

Britt Assombalonga (Nottingham Forest), 21 ans, l’un des meilleurs buteurs de League One la saison passée (acheté 1,25M£ par Peterborough, record du club ; vendu un an plus tard 5,5M£, record du club). Il découvre quasiment la Championship (il l’avait brièvement connue à Watford il y a deux ans), et déjà quatre buts en cinq matchs. Il pourrait être l’élément favorisant les ambitions de Nottingham à la montée.

Et puis en vrac : Will Hugues (Derby County), milieu de terrain de 19 ans à la coiffure peroxydée et aux performances remarquées ; Kike (Middlesbrough), buteur Espagnol de 24 ans acheté à Murcie ; et Bakary Sako, tiens, un Malien de 26 ans passé par Châteauroux et Saint-Etienne, avant de faire le bonheur de Wolverhampton. L’année dernière, on parlait même d’un intérêt des Verts pour un retour du Malien à Geoffroy-Guichard.

Les vieux de la vieille

Paul Robinson, défenseur de 35 ans à Birmingham, a commencé sa carrière à Watford, en 1996. Il a connu la PL avec Bolton et West Brom.

Ian Harte, défenseur Irlandais de 37 ans. Bien connu pour ses huit saisons passées à Leeds, qu’il va affronter sous le maillot de Bournemouth.

Carlos Edwards, latéral de 35 ans, et Ricardo Fuller, buteur de 34 ans, foulent les pelouses anglaises depuis belle lurette. Ils jouent tous les deux à Milwall, cette année. Pour le second, c’est son quatrième club en quatre ans.

270 matchs avec Wigan pour Emerson Boyce, le défenseur anglais de 34 ans. Et 13 buts, s’il vous plait. Trois clubs en 16 ans de carrière, le jeune homme est stable.

Il est pas si vieux, Yann Kermorgant, mais le Breton a quand même connu la CFA avec Vannes et Châtellerault au milieu des années 2000, ça nous rajeunit pas. Il vient de signer avec Bournemouth, à 32 ans. Il a la vie devant lui, le gamin.

Les entraîneurs en vue

On est curieux de savoir ce que va faire Sami Hyppiä avec Brighton, après deux ans de bons et loyaux services à Leverkusen.

Le bonheur incarné

La joie de vivre incarnée

On est curieux de savoir ce que va faire Ian Holloway avec Milwall, après des années de bons et loyaux services pour promouvoir les clubs à l’échelon supérieur (et se faire virer l’année suivante).

On a déjà peur pour José Riga, qui doit faire fi de l’été calamiteux de Blackpool et monter un groupe de joueurs qui sait à peu près jouer au football.

On n’a déjà plus peur pour Mark Robins, viré de Huddersfield après le premier match de la saison (et remplacé par Chris Powell), ni pour Dave Hockaday, viré de Leeds après six matchs (on en reparle juste après).

On va être attentif au travail de Stuart Pearce, de retour à Nottingham sur le banc après avoir porté plus de 400 fois le maillot sur la pelouse (période 1985-1997).

On va être attentif au travail d’Aitor Karanka, énième bébé Mourinho qui est sur le banc de Middlesbrough depuis novembre.

Les plus grosses et plus faibles chambrées

Derby, Norwich, Brighton : voilà les trois plus grosses affluences depuis le début de saison, avec presque 28 000 spectateurs de moyenne du côté des Rams.

Rotherham et Brentford se disputent la dernière place, avec moins de 10 000 spectateurs de moyenne.

Le club à suivre

A Leeds, le propriétaire s’appelle Massimo Cellino, il mangiatore di direttore. Si vous suivez un tantinet le championnat italien, ce nom vous dit sans doute quelque chose. Pendant 22 ans, il était le président du club de Cagliari. 22 ans pendant lesquels il a changé 36 fois d’entraîneur. En juin, il a vendu le club.

Un petit air de Francis Lalanne, là-dessus

Un petit air de Francis Lalanne, là-dessus

C’est désormais Leeds le nouveau joujou de l’Italien, après moult tractations. Brian McDermott parti, il faut lui trouver un remplaçant sur le banc. Ce sera Dave Hockaday, ex-coach de Forest Green Rovers (D5) d’où il s’est fait virer en octobre 2013. Il prend ses fonctions le 19 juin 2014, à la surprise générale. « Un jour, j’ai reçu un coup de téléphone, c’était Massimo. Je suis allé le voir dans un hôtel, on a discuté de football pendant cinq heures. Il m’a dit que je lui plaisais. » 70 jours et trois défaites plus tard, il est viré. Idem pour son assistant.

Leeds, un club à suivre dans les journaux, à défaut du terrain.

Le club à ne pas suivre

On en connait qui vont rapidement s’installer dans le ventre mou (du genre Bolton, ou Reading, ou Brentford) et n’en ressortiront pas de l’année. Fuyez-les.

Les pronos TK montées et descentes

Voilà, c’est maintenant qu’on se mouille ? Allez hop, dans le désordre : Cardiff, Derby County et Wigan pour la montée, Blackpool, Birmingham et Rotherham pour la descente.

Alea jacta est.

Robin Friday (1952-1990), terrassé par un arrêt cardiaque dû à une overdose d’héroïne, aurait pu être un grand du football anglais. Au lieu de ça, il a été son enfant terrible le plus givré.

L’intro est ici.

[SWE = South Wales Echo. Les mentions en bleu non gras figurent dans le livre, en italique].

The greatest footballer you never saw: THE ROBIN FRIDAY STORY.

Petit récap pour cette dernière partie : Robin Friday vient de signer chez les Bluebirds de Cardiff City (D2) et s’apprête à disputer son premier match contre le Fulham de Bobby Moore et George Best (ce dernier ne sera finalement pas aligné). Match à domicile – feu Ninian Park – devant la plus grosse affluence de la saison (20 368).

South Wales Echo, 3 janvier 1977

Cardiff City 3 – Fulham 0

… Deux buts de Robin Friday ont permis à Cardiff de disposer de Fulham 3-0. Friday s’est battu comme un lion – pas toujours à la régulière, il faut avouer – et l’on a assisté à quelques accrochages entre Friday et des Cottagers, dont Bobby Moore. Friday aurait même pu inscrire un hat-trick s’il n’avait pas été taclé sauvagement en fin de match.

MAURICE EVANS, entraîneur à Reading : Et dire que la veille de ce match, mon fils l’avait vu danser sur les tables du Boar’s Head de Reading jusqu’à très tard. Et lendemain, il te met la misère à Bobby Moore !

ROD LEWINGTON, ami : Oui, je m’en souviens, j’étais avec lui ce soir-là, donc la veille de son premier match avec Cardiff City. Il était bien au Boar’s Head. Vers 21 heures, Dick Smith, Le patron du pub, lui a même conseillé de partir pour se reposer en vue du match hyper important du lendemain à Cardiff [à 180 kms de Reading], faut dire que Robin picolait depuis 18 heures. Il a fini par se tirer mais non sans avoir taxé un pack de 12 bières à Dick pour finir la soirée ! Et le lendemain, il te plantait deux buts pour ses grands débuts avec Cardiff.

1er janvier 1977, Friday dispute son premier match avec Cardiff contre Fulham après une biture la veille : il plante deux buts, ridiculise Bobby Moore et fait pouet pouet avec les roubignoles du Champion du monde 1966.


Friday, pendant sa courte mais mémorable carrière Bluebird

PAUL WENT, ex coéquipier et compagnon de chambrée de Robin Friday : Phénoménal début contre Fulham en effet, il a tourné ses marqueurs en bourrique tout le match. Il a joué comme un attaquant de classe mondiale ce jour-là. Bobby Moore le marquait et il a vraiment mangé, Robin n’a pas arrêté de l’enfumer. Je me souviens que Robin a même fait pouet pouet avec les gonades de Bobby Moore ! C’était lui tout craché ça, il déconnait sans arrêt. Il lui arrivait aussi d’embrasser son marqueur sur un corner. Tout le monde était figé dans la surface en train d’attendre que le corner soit tiré et lui en profitait pour se retourner et planter un bécot sur la joue ou les lèvres de son garde du corps, totalement désarçonné. Un coup de coude ou un tirage de maillot, ça se gère mais quand un grand mec crasseux et chevelu se retourne et t’embrasse, ça a de quoi totalement te déstabiliser.

Début 1977 à Fulham, entre deux piges en North American Soccer League, on retrouve Bobby Moore, George Best et Rodney Marsh. Les Cottagers finiront 17è - sur 22 -, à 1 point de la relégation en D3.

Début 1977. Entre deux piges en North American Soccer League, on retrouve Bobby Moore, George Best et Rodney Marsh à Fulham. Les Cottagers finiront 17è, à 1 point de la relégation en D3.

HARRY PARSONS, dirigeant de Cardiff City : Bobby Moore était furieux pendant le match. Il a complétement perdu son sang-froid et a essayé de choper Robin après s’être fait tâter les parties. Bobby ne perdait quasiment jamais son sang-froid mais bon, faut dire qu’il avait encore jamais eu à faire à un numéro comme Robin.

CHARLIE HURLEY, manager de Reading : Jimmy Andrews, le manager de Cardiff, m’a téléphoné après ce match : « Charlie, Robin a été magnifique, il a ridiculisé la défense de Fulham, il a même chopé Bobby Moore par les couilles et Moore après n’a pas cessé de lui courir après pour se venger. C’est une vraie pépite ce Robin. » Jimmy a continué comme ça à me chanter les louanges de Robin un bon moment, je l’ai laissé parler avant de lui dire : « Ecoute, il n’est chez vous que depuis 4 jours, on en reparlera dans quelques mois. »

PHIL DWYER, joueur de Cardiff et détenteur du record d’apparitions du club : Parfois, je le conduisais un peu partout car il n’avait pas de voiture. J’étais d’ailleurs le seul à le laisser monter dans ma caisse ! Quand on se déplaçait, on le récupérait au bord de l’autoroute et idem en revenant, on le déposait toujours sur un coin d’autoroute, même pas dans une station service, un motel ou ce genre d’endroit, non ; lui voulait se faire déposer au milieu de nulle part. On a jamais su où il allait ensuite, je ne suis pas persuadé qu’il l’ait su lui-même d’ailleurs.

SWE, 24 janvier 1977

Cardiff City 1 – Charlton 1

Friday indique son indisponibilité (2 semaines) pour fracture de la pommette

Friday indique son indisponibilité (2 semaines) pour fracture de la pommette.

… Le manager de Cardiff, Jimmy Andrews, a exigé une plus grande protection sur Robin Friday de la part des arbitres, qui sera indisponible quelque temps pour cause de fracture de la pommette occasionnée pendant ce match. Andrews a déclaré : « Robin semble être la cible des adversaires et du corps arbitral. Il est régulièrement malmené mais il ne se plaint jamais. Malgré ce traitement de défaveur, il se fait souvent avertir et les arbitres ne cherchent pas à le protéger de ces brutalités répétées. La fracture de la pommette a été causée par un coup de coude au visage d’un joueur de Charlton. » Le manager de Charlton a estimé pour sa part que Friday avait au préalable savaté Curtis (le joueur en question) et que ce geste aurait mérité une expulsion.

Par ailleurs, aucune sanction (hormis une amende) ne sera prise contre Robin Friday pour être arrivé en retard au stade, vingt minutes seulement avant le début de la rencontre. Un accroc qui posa un problème avec la feuille de match censée être remise à l’arbitre trente minutes avant le coup d’envoi. L’attaquant a expliqué qu’il avait raté le train Reading-Cardiff et avait dû demander à un ami de le conduire à Cardiff en urgence.

CHARLIE HURLEY : Un jour, quelques mois à peine après son départ à Cardiff, qui vois-je débouler dans mon bureau ? Robin. D’emblée, je le félicite car ça semblait bien marcher pour lui là-bas. Il me contredit : « Non, ça va pas, j’en peux plus d’être managé par ce petit con de Jimmy Andrews. Vous êtes le seul pour qui je peux jouer, vous êtes le seul à pouvoir me gérer… Je voudrais revenir à Reading. » Là, je lui réponds : « Je te remercie pour les compliments mais impossible pour nous de mettre 30 plaques pour te récupérer. Arrange-toi pour obtenir un transfert gratuit et on te reprendra. » Sur ce, il est parti et je l’ai plus jamais revu.

SWE, 9 mars 1977

Sheffield United 3 – Cardiff City 0

… Robin Friday a dû quitter la pelouse avant la mi-temps, il souffrirait de problèmes respiratoires.

DOCTEUR LESLIE HAMILTON, médecin de Cardiff : Robin était un garcon très en forme physiquement, et, jusqu’à ce match contre Sheffield United, nous n’avions pas la moindre idée qu’il souffrait d’asthme, car personne ne l’avait mentionné lors de sa visite médicale, ni lui, ni Reading FC. J’ai appris ça plus tard. Il avait un inhalateur et devait parfois prendre des bouffées d’inhalateur mais ça ne semblait pas le gêner.

PAUL WENT : Pour moi, c’était un joueur techniquement phénoménal doté d’un pied gauche sublime. Je l’ai souvent vu mettre des mines de 35 mètres en pleine lucarne à l’entraînement. C’était un footballeur très complet avec une superbe conduite et couverture de balle, et il mettait la tête là où peu de joueurs auraient même mis le pied. En plus, malgré son physique imposant, il avait une technique lui permettant de terroriser les défenses quand il percutait. Si quelqu’un l’avait vraiment pris sous son aile à 16 ou 17 ans et lui avait appris à se contrôler, il aurait sûrement été international et peut-être l’un des joueurs les plus talentueux de l’histoire du football anglais.

Il adorait chambrer ses adversaires. Par exemple, s’il réussissait un petit pont, il se retournait parfois et leur riait au nez ou alors il baissait son short et leur montrait son cul, ou leur faisait un doigt d’honneur.

SWE, 7 avril 1977

Hereford United 2 – Cardiff City 2

… Robin Friday pourrait être suspendu trois matchs après son expulsion contre Hereford. Friday, dont la carrière s’est forgée dans la controverse permanente, a désormais accumulé 28 points disciplinaires cette saison.

SWE, 12 avril 1977

Southampton 3 – Cardiff City 2

… Robin Friday « Homme du match » avant sa probable suspension.

RITCHIE MORGAN, joueur de Cardiff : Il était prodigieusement doué et faisait des trucs incroyables. Il adorait chambrer ses adversaires aussi. Par exemple, s’il réussissait un petit pont, il se retournait parfois et leur riait au nez ou alors il baissait son short et leur montrait son cul, ou leur faisait un doigt d’honneur. Tout ce qui pouvait les agacer, il le faisait. Remarque, rien que sa dégaine pouvait les agacer, ses longs cheveux crasseux, le maillot sorti du short et son attitude très nonchalante, pour ne pas dire fainéante. Mais, et il faut lui reconnaître ce mérite, il acceptait de morfler sans broncher. Les défenseurs n’arrêtaient pas de le savater et lui, il se marrait. Puis il les frappait à son tour. Une fois, alors qu’il jouait à Reading et s’était fait savater tout le match, il s’est vengé sur un joueur et s’est fait expulser. Il était si énervé devant ce qu’il percevait comme une grosse injustice qu’il a coulé un bronze dans les vestiaires de l’équipe adverse !

SWE, 18 avril 1977

Cardiff City 4 – Luton 2

… Robin Friday, qui sera suspendu les deux prochains matchs, a adressé un doigt d’honneur au gardien de Luton, Milija Aleksic, après avoir marqué son second but.

Une minute avant, l’arbitre avait rappelé Friday à l’ordre après un clash entre les deux joueurs. Friday a déclaré : « Je suis un joueur très technique et mes adversaires détestent quand je les chambre. Pourtant, ils sont pas les derniers pour essayer de me déstabiliser, je me fais constamment savater.  Alors au bout d’un moment, je me défends. Mais sur ce coup-ci, je cherchais pas l’embrouille avec Aleksic et ce qui m’inquiète c’est cette mauvaise réputation que j’ai auprès des arbitres. Certains m’ont vraiment dans le collimateur. Je suis pas un joueur vicieux mais c’est vrai que je me laisse pas faire car j’ai la gagne. Si vous l’avez pas, inutile de faire ce métier. »

Friday a été forcé de sortir à la 70è minute sur une blessure au genou causée, selon lui, par un mauvais geste d’Aleksic. Interrogé sur le doigt d’honneur à l’encontre d’Aleksic, Friday a répondu ne pas se souvenir de cet incident.

PAUL WENT : Dans le vestiaire, il était super aussi. Il aimait déconner, c’est sûr. Quand on jouait en déplacement assez loin, on partait en bus le vendredi soir et tout me monde mettait un costard chemise-cravate, sauf lui. Il se pointait en jean avec un trou au niveau de l’entrejambe, pas de slip, t-shirt crade, des bottines rock ‘n’ roll à bout pointu et un sac en plastique contenant une bouteille de Martini. Tout le monde s’en fichait car il faisait le boulot sur le terrain. Sauf un jour où un dirigeant n’a pas apprécié sa tenue et là, dans le bus, Robin a menacé de le frapper avec sa bouteille de Martini ! Il était super énervé et on s’est mis à plusieurs pour le calmer, il l’aurait probablement cogné sinon. Mais sous cette carapace de dur au tempérament déjanté, Robin était un mec génial avec un coeur en or, il aurait fait n’importe quoi pour un ami.

JIMMY ANDREWS, manager de Cardiff : Les jeunes supporters l’adoraient. Aux journées portes ouvertes du club, c’était le chouchou de tous. Les gamins adorent les mecs rebelles et différents. C’était un beau gosse aussi alors, pour eux, c’était comme de rencontrer une vedette de télé. Il était super avec les gamins, il signait les autographes à la chaîne. Avec les jeunes du club aussi il était extra, c’était un peu leur père protecteur, il les défendait toujours.

PAUL WENT : C’était quelqu’un de très imprévisible. Des fois, après l’entraînement, il allait jouer avec les cadets, il s’amusait comme un fou avec eux. Tout ce qu’il voulait était de jouer au foot, que ça soit avec Arsenal, Manchester United, Reading ou Cardiff. C’était aussi un homme à femmes. Peu importe ce qu’il portait, il avait un succès fou. Il avait une vraie aura, et son look de mauvais garçon plaisait beaucoup. Mais il s’en fichait, il draguait bien sûr mais de façon très détachée. Ce qui attirait évidemment encore plus les femmes.

JIMMY ANDREWS : Un match dont je me souviens particulièrement est le dernier de la saison 1976-77, contre Carlisle, il nous fallait un point pour se maintenir. Dernière minute du match, toujours 1-1, y’avait le feu dans notre surface, panique totale. Et là, au pire moment, je vois Robin venir faire le ménage dans notre surface et je me dis : « Oh non, pas lui… » Car croyez-moi, si y’avait un mec que tu voulais pas dans ta surface dans ce genre de situation où une saison se jouait sur un rien, c’était Robin Friday vu que le risque de pénalty était multiplié par X avec lui dans les parages. Donc, dernières secondes du match, notre gardien avait été poussé à terre, centre-tir de Carlisle qui se dirige direct dans le but… Notre arrière central, sur la ligne de but, dégage comme il peut, mais le ballon reste toujours dans la surface… Le ballon s’élève et là je vois Robin et un adversaire à la lutte pour ce ballon aérien et Robin qui essaye de le dégager violemment du poing ! Son geste a été si virulent qu’il a fait trois pirouettes en l’air mais fort heureusement, il a touché ni le ballon ni leur joueur car sinon, y’avait pas photo, c’était péno. Putain, le voir charger comme un animal blessé dans la surface et faire ça à la dernière minute du dernier match de la saison avec le maintien en jeu… J’ai eu la peur de ma vie ce jour-là.

Après avoir contribué au maintien de Cardiff en D2, Robin Friday (7 buts) disparut quelque temps, ce dont il était coutumier. Il ne réapparut pas à la reprise de l’entraînement début juillet. Il se trouvait apparemment dans un hospital de Londres, souffrant d’un virus non identifié. Il fit savoir qu’il avait perdu treize kilos, qu’il ne mangeait plus et que les médecins ne comprenaient pas pourquoi il n’arrivait pas à se remettre d’une dysenterie. Plus tard, il réapparut à l’entraînement et dit avoir souffert d’une hépatite mais les tests médicaux s’avérèrent négatifs. Sur le sujet épineux de son domicile, Friday a accepté à contrecoeur de déménager de Bristol à Cardiff.

JIMMY ANDREWS : Je n’arrivais jamais à le joindre ou le trouver car il était censé habiter à Bristol [à 70 kms de Cardiff] mais quand je passais le voir, tout ce que je trouvais c’était 25 bouteilles de lait devant la porte. Tous les week-ends, dès le match terminé, il filait sur Londres. Quand il voulait quelque chose, il rôdait souvent autour de mon bureau, comme un ours en quête de bouffe, mais lui c’était pour me taxer quelques livres pour rentrer à Londres.

SWE, 28 octobre 1977

… L’équipe est en déplacement à Brighton, avec Robin Friday qui n’a pas encore joué de la saison, victime d’un mystérieux virus.

Le comportement de Robin Friday devint alors très étrange. Un soir à l’hôtel, après une défaite à l’extérieur, les joueurs de Cardiff furent réveillés en sursaut au beau milieu de la nuit par des bruits fracassants provenant du rez-de-chaussée. Quand plusieurs d’entre eux allèrent voir ce qu’il se passait, ils virent Robin debout sur la table de billard, en slip, qui balançait des boules de billard un peu partout dans la pièce, dans le plus pur style rock ‘n’ roll.

PHIL DWYER : Je me souviens de cet incident, c’était après une défaite en coupe du Pays de Galles, Robin est devenu comme fou, il balançait des boules de billard et d’autres trucs partout. Je crois que c’était sa façon d’exprimer sa frustration. On a pensé : « Bon Dieu, faut vraiment qu’on le remette dans son lit. »

SWE, 31 octobre 1977

Brighton 4 – Cardiff City 0

… Premier match de la saison de Robin Friday (devant 23 000 spectateurs) et première expulsion, à la 54è minute. Le manager, Jimmy Andrews, a sévèrement critiqué l’arbitrage envers Robin Friday en général, et cet arbitre en particulier qui a sanctionné Friday pour un violent geste commis sur un adversaire. Friday, victime d’une faute commise par Mark Lawrenson, s’est vengé en mettant un coup de pied au visage du défenseur. Jimmy Andrews est d’avis que les arbitres et adversaires se sont ligués contre Robin Friday. Ce dernier, selon Mr Andrews, subit maints coups et provocations de joueurs qui ne cherchent qu’à le faire expulser. Alan Mullery, le manager de Brighton, n’était pas du même avis : « La faute commise par Robin Friday était l’une des pires que j’ai jamais vue. Il a savaté mon joueur au visage alors que ce dernier était à terre ! Ce genre de comportement est indéfendable.»

TONY FRIDAY, frère : Le truc sur ce match c’est que Robin a fait manger Lawrenson du début à la fin. Au bout d’un moment, Lawrenson* en a eu marre de se faire enfumer et il lui a mis un coup ou dit quelque chose, je sais pas trop. Et là, Robin s’est retourné et l’a frappé. C’était son dernier match pour Cardiff City. Il s’est pointé à quelques entraînements après ce match mais il a rapidement disparu pour de bon, personne savait trop où il se trouvait.

[*Nda : une tenace légende urbaine dit que Robin Friday déféqua dans la trousse de toilette ou le sac de Mark Lawrenson. Ce dernier a toujours démenti la rumeur, idem pour les coéquipiers de Friday. L’international irlandais deviendra un joueur clé de Liverpool de 1981 à 1988 puis « expert foot » à la BBC à 1,5 million £/an – après 22 ans de longs et boyaux services, il a enfin été semi-placardisé]

Quand les joueurs de Cardiff regagnèrent les vestiaires après ce match, Robin avait quitté le stade.

SWE, 2 novembre 1977

… Le manager de Cardiff City, Jimmy Andrews, a déclaré que le club entamerait une procédure contre Robin Friday pour « non-respect du contrat » en ajoutant que l’amende pourrait être élevée. Le joueur est aussi dans le collimateur de la fédération galloise pour avoir accumulé 20 points à son casier disciplinaire. Il sera suspendu pour les trois prochains matchs.

Le 20 décembre 1977, Robin Friday annonça à Jimmy Andrews, manager de Cardiff City, qu’il arrêtait définitivement le football. Parallèlement, Liza Friday entama une procédure de divorce. Friday retourna vivre à Londres où il trouva un travail d’asphalteur et décorateur.

JIMMY ANDREWS : Il disparaissait souvent comme ça pendant plusieurs semaines mais il revenait toujours et se confondait en excuses. On était toujours ravi de le revoir vu ce qu’il faisait sur le terrain et les supporters l’adoraient.

TONY FRIDAY : A son retour de Cardiff sur Londres, il a habité avec notre mère et a continué à jouer, en amateur. Un tas de clubs voulaient le faire signer mais il ne pouvait aller nulle part car Cardiff détenait toujours sa licence et ils refusaient de la lui refiler. Les mecs avaient payé 30 plaques pour lui six mois plus tôt alors ils l’avaient mauvaise. Vers juillet 1978, Brentford [D4] l’a contacté et il s’est entraîné avec eux pendant l’intersaison. Il s’est bien remis en selle physiquement et tout, mais comme d’hab il a disparu de nouveau quelque temps sans rien dire. Il n’est plus jamais retourné à Brentford.

En 1980, il s’est remarié. J’étais encore en taule au moment de son mariage et j’ai jamais connu sa nouvelle femme. Ils ont déménagé à Fulham, mais ça n’a duré que deux ou trois ans. Il a ensuite connu une autre nana, Linda. Malheureusement, il a alors retouché à la drogue et cette nana ne supportait pas ces saloperies alors il est venu crécher chez moi, j’habitais à Fulham aussi à ma sortie de taule. Le problème c’est que ma nana a pas apprécié et ça a créé un tas de problèmes alors il est reparti vivre chez notre mère.


Fulham était bien différent d’aujourd’hui dans les années 60-70 (ci-dessus, la cité Clement Attlee – elle existe toujours mais le coin s’est légèrement gentifrié : le moindre F2, souvent ex HLM, se loue 1 500 £/mois et coûte 400 patates à l’achat)

Côté boulot, il bossait souvent sur les toits avec moi. Je lui trouvais pas mal de taf mais le souci avec lui c’est qu’au fil du temps, il bossait de moins en moins et cherchait surtout à tirer au flanc. Ma mère et moi, on a réussi à lui obtenir une HLM à Acton. Au début, ça allait, il s’est maqué avec une femme, Hazel. Pendant six mois, pas trop de problèmes. Pis un jour au boulot, pour une parole de travers il s’est embrouillé avec un pote à moi, un couvreur. Robin l’a frappé avec un morceau de bois et lui a cassé le bras, j’ai dû l’emmener à l’hosto. J’étais furax contre Robin, mais on s’est réconcilié deux jours après, il a vraiment regretté son geste. Le week-end suivant, lui et sa nana étaient dans un club, embrouilles à la sortie avec Robin et d’autres personnes, sa nana panique, traverse la rue et se fait renverser par une voiture, hospitalisation. Elle lui en a voulu, ça s’est mal passé…

Pis, juste avant Noël 1990, il a disparu quelques jours, on l’a cherché mais en vain. Ce qui nous a inquiété c’est que la pharmacie où il allait chercher sa méthadone [produit de substitution à l’héroïne] ne l’avait plus vu depuis deux jours, et ça c’était pas normal. Moi je pensais qu’il était en garde à vue ou un truc comme ça. On a alors appelé la police qui a enfoncé la porte de son appart…

READING EVENING POST, 31 décembre 1990

… Robin Friday, l’ex joueur culte de Reading FC qui faisait vibrer les stades avec son look de mauvais garcon et son image d’enfant terrible, est décédé à l’âge de 38 ans. La cause du décés est pour l’instant inconnue. Friday a inscrit 57 buts en 135 matchs pour Reading entre février 1974 et décembre 1976.

THE END.

N’attendez pas la sortie du film pour jouer les hipsters, commandez le t-shirt dès maintenant.

Dans la même série TK des grands tarés du foot british :

Lars Elstrup

Chic Charnley

La saison 2012-2013 de Premier League terminée, TK dégaine son bilan club par club.

Rédaction légère assurée par le quatuor Teenage Kicks suivant :

  • Didier Féco (QPR, Reading, Stoke, Swansea, West Ham)
  • Kevin Quigagne (Aston Villa, Norwich, Newcastle, Sunderland, Tottenham, WBA)
  • Matthew Dymore (Everton, Fulham, Man City, Man United, Wigan)
  • Pan Bagnat (Arsenal, Chelsea, Liverpool, Southampton).

Fulham (12è, 43 points, G-A -10 / 50 buts pour / 60 contre)

Résumé de la saison
Une saison qui ressemble aux précédentes, à Craven Cottage. Cinq défaites de rang (dont quatre à domicile) pour conclure l’exercice n’ont pas été de trop pour faire monter l’adrénaline des spectateurs, plus habitués depuis dix ans aux Prozac qu’aux bêta-bloquants (hors période européenne sous Hodgson, riche et inattendue). Depuis leur retour en Premier League, le Manchester United of the South est un club discret qui se maintient bon gré mal gré. Une saison pour rien ?

Satisfactions/Déceptions/Objectifs
Berbatov est incontestablement l’homme fort de l’attaque, quoiqu’il ait eu tendance à inhiber ses coéquipiers (tel Rodallega, qui fut décevant). Ailleurs, Steve Sidwell et Sascha Riether ont réussi leurs saisons, Martin Jol priant pour que ce dernier, prêté par le 1. FC Cologne, puisse rester au club.
Les objectifs demeurent simples, en apparence : garder Berbatov et compter sur les jeunes pousses qui poussent (Frei, Kačaniklić, etc.).

L’homme invisible
Simon Davies, rongé par les blessures depuis la mi-2011, n’a pas été vu sur un terrain de Premier League depuis le 4 mars 2012 et un match contre Wolverhampton (victoire 5-0). Fin janvier-début février, il était remplaçant sur deux matchs, un oasis entre deux traversées du désert. Le Gallois aura 34 ans cette année.

Highlights
Première journée, 5-0 face à Norwich et première place (ex aequo) du championnat. Ils l’auront été une fois.

Lowlights
S’il n’y a pas grand-chose de positif à se mettre sous la dent, on peut retenir plusieurs choses négatives : les séries de sept matchs sans victoire entre fin octobre et début décembre et de six matchs sans victoire (six défaites, dont quatre à domicile) entre début avril et mai.

Le manager
De ce que nous avons pu lire ici ou là, les supporters ont tendance à imputer la saison moyenne du club au manque de moyens, amnistiant de fait Martin Jol. Son passé parle pour lui, mais rien n’indique une évolution notable sur les deux années qu’il vient de passer à Fulham. D’ailleurs, on parle de le remplacer.

Billet le moins / plus cher 20 / 75 £

Abonnements le moins / plus cher 399 / 959 £

Photo de la saison

Keep calm and pass me the ball.

Keep calm and pass me the ball.


Si vous êtes fan de Berbatov et de son goût pour le collectif, vous pouvez acheter le tee-shirt.

Liverpool (7è, 61 points, G-A +28 / 71 buts pour / 43 contre)

Résumé de la saison
Encore une saison de transition pour les Reds, ça commence à faire beaucoup. Le début de saison a été catastrophique, et Liverpool s’est surtout montré incapable d’enchaîner les victoires cette saison (leur plus longue série de victoires consécutives est de… trois). Une première moitié de saison au-delà de la dixième place, puis une timide remontée pour finalement assurer une place de septième, loin de l’Europe mais peut-être en accord avec leur niveau réel.

Satisfactions/Déceptions/Objectifs
Du côté des satisfactions, outre l’incorrigible Luis Suarez, détesté de tous les fans de football, sauf ceux des Reds, il aura fallu attendre le mercato d’hiver pour voir souffler un vent de fraîcheur sur la Mersey. Les arrivées de Coutinho et Sturridge (10 buts en 14 matchs pour l’international anglais) ont fait énormément de bien au jeu offensif jusqu’alors stérile et peu inventif de Liverpool. En plus, ils aiment jouer ensemble (et ça va dans les deux sens) Le retour de Lucas a également énormément apporté au collectif, et (on trouve les satisfactions où l’on peut) même Downing s’est mis à marquer.

La plus grande déception de la saison est sans conteste Joe Allen. Arrivé dans les bagages de Rodgers, on attendait du Gallois qu’il soit la nouvelle plaque tournante de l’équipe. Il n’en fut rien. Rarement dans le tempo et peu enclin à se projeter vers l’avant, le milieu a déçu, malgré des premières prestations encourageantes (nommé Joueur du mois de Liverpool en Août), pour finir la saison blessé, et avec un compteur de buts et de passes décisives vierge (en Premier League).

On attendra certainement plus de lui la saison prochaine, comme on a hâte de revoir Coutinho et Sturridge, et peut-être d’assister à l’éclosion de Suso et Sterling, en qui le club fonde beaucoup d’espoirs, comme en Robinson, Flanagan ou Coady pour le secteur défensif. L’Academy a encore de beaux jours devant elle.

L’homme invisible
Très souvent blessé, Fabio Borini a joué de malchance cette saison. Première recrue du club l’été dernier, l’Italien a enchaîné les pépins physiques et n’a pu disputer que 13 matchs de Premier League, dont seulement 5 titularisations, durant lesquels il a néanmoins montré pourquoi Rodgers tenait à le recruter.

Highlights
L’inconstance de cette équipe a conduit à quelques coups d’éclat (victoire 3-2 contre Tottenham, deux fois 2-2 contre Manchester City) et surtout à quelques belles raclées (5-0 à Anfield contre Norwich et Swansea, et surtout 6-0 à St. James’ Park conte les Magpies) qui font regretter à ses supporters qu’elle n’ait pas joué à ce niveau toute l’année.

Lowlights
Il y a également eu beaucoup de désillusions. Si les fans sont habitués à s’incliner de justesse contre l’ennemi mancunien (cette saison encore, 2-1 à Old Trafford et Anfield), les défaites à Stoke ou WBA et surtout à Anfield contre Aston Villa (1-3) et encore WBA (0-2) ont dû faire mal au fondement.

Le manager
Précédé par sa réputation d’entraîneur tourné vers le jeu, Rodgers est arrivé l’été dernier avec deux objectifs à court terme : faire de Liverpool une équipe plaisante à voir jouer, et rajeunir l’équipe première. Les deux objectifs n’ont été qu’à moitié respectés. Si l’équipe a, par moments, marché sur l’eau, elle s’est beaucoup noyée dans son manque d’imagination sur le plan offensif. Et quand bien même on ne peut pas discuter l’apport de monstres sacrés comme Carragher ou Gerrard, les recrutements de Coutinho, Borini ou Sturridge, et les apparitions répétées de Wisdom, Sterling ou Shelvey ont contrebalancé les prestations délicates des « vieux » comme Downing ou Enrique.
Il va juste falloir penser à gagner des titres maintenant.

Billet le moins / plus cher 39 / 48 £

Abonnements le moins / plus cher 725 / 802 £

Photo de la saison

Coutinho et Sturridge, l'avenir des Reds

Coutinho et Sturridge, l'avenir des Reds

Parce qu’il aurait été trop facile de prendre le bouffage de bras de Suarez.

Manchester City (2è, 78 points, G-A +32 / 66 buts pour / 34 contre)

Résumé de la saison
Une saison décevante au regard des attentes du club. Avec trois nuls sur les cinq premiers matchs, City ne partait pas sur les meilleures bases. En novembre, à la suite d’une bonne série, l’équipe parvenait à chiper la première place à United, mais l’abandonnait au match suivant (voir illustration ci-dessous). Pour ne plus jamais la revoir. Alors solidement accroché à leur deuxième place, ils ont surtout pêché en attaque (64 buts marqués cette saison contre 93 l’an passé).

Satisfactions/Déceptions/Objectifs
On ne veut pas devenir Newman à la place de Newman. Allez donc lire son article, et notamment son passage sur le Club des Cinq. Place aux experts.

L’homme invisible
Micah Richards, blessé d’octobre à avril à cause de son genou. Une préparation tronquée par une sélection aux Jeux Olympiques, puis une blessure. Résultat : seulement sept matchs cette saison, dont un en Coupe d’Europe (à Amsterdam, perdu 3-1). Son contrat court jusqu’en 2015. Une saison de Coupe du Monde, c’est l’occasion de remonter la pente.

Highlights
Bon début de saison, tout de même, avec quinze premiers matchs sans défaite. Et même avec 15 points de retard, la victoire à Old Trafford, début avril, réjouit les supporters en compensant (un peu) la défaite de l’aller.

Lowlights
Cette défaite à l’Etihad Stadium qui les relègue justement à 6 points, début décembre. Puis la fin janvier-début février (deux points en trois matchs) enterre leurs espoirs. Plus récemment, la défaite en finale de FA Cup écorne un peu plus l’image déjà un peu pâle de leur saison. Mancini, qui voulait partir sur un accord majeur, termine sur une note dissonante (ce qui ne l’empêchera pas, dans six mois, d’aller se plaindre auprès de Rybolovlev du manque de moyens mis à sa disposition).

Le manager
Mancini avait trois ans pour convaincre. Il a été renvoyé avant même la fin du championnat, signe qu’il n’était plus du tout en odeur de sainteté. David Platt le suit. Pelligrini se chargera sans doute de tourner la page. A vous de juger.

Billet le moins / plus cher 26 / 58 £

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Photo de la saison

Mario avait réussi à mettre correctement sa chasuble, mais il doit désormais se faire aider pour l'ôter.

Drame du quotidien : Mario avait réussi à mettre correctement sa chasuble, mais il doit désormais se faire aider pour l'ôter.

Mancini/Balotelli. Une relation je t’aime moi non plus, ponctuée par un départ du joueur au Milan AC. Et, de façon plus générale concernant Mancini, une relation très tendu avec ses joueurs, que ce soit Nasri, Tevez ou Hart, des propos publics qui ne respirent pas la confiance.

Manchester United (1er, 89 points, G-A +43 / 86 buts pour / 43 contre)

Résumé de la saison
United n’avait pas connu la défaite en match inaugural depuis 2004 et Chelsea (0-1). A la fin de cette saison-là, Mourinho avait emmené ses hommes au sommet du pays en comptant 95 points. Un record qu’aurait pu battre United s’ils avaient gagné leurs quatre derniers matchs.

Le titre déjà en poche, les mancuniens ont logiquement relâché la pression à l’issue d’une saison solide, au prologue délicat (deux défaites, une victoire miraculeuse à Southampton) mais acquis grâce à un rythme infernal jusqu’en mars (25 victoires en 30 matchs).

Satisfactions/Déceptions/Objectifs
Si l’on devait dégager un joueur par ligne : De Gea, qui confirme tout le bien qu’on pensait de sa première saison ; Rafael, dont les progrès accomplis cette saison sont remarquables ; Carrick, dont la présence dans l’entrejeu est devenu indispensable à l’équilibre de l’équipe ; Van Persie, dans la lignée de sa saison précédente à Arsenal (25 buts et 8 passes décisives). Signalons en outre l’excellente saison de Jonny Evans et de Danny Welbeck.

La première partie de saison de Giggs fut pénible, avant de trouver du souffle à partir de février. Kagawa n’a pas (encore) exprimé tout son potentiel, et les ailiers (Young, Nani, Valencia) n’ont pas brillé outre mesure.

L’homme invisible
De retour titulaire à la compétition, Darren Fletcher marquait un but contre QPR, fin novembre. De bon augure pour l’écossais, en proie à une maladie intestinale qui le tenait éloigné des terrains depuis 2011. Mais la malchance le poursuivant, il doit dès la mi-janvier tirer un trait sur sa saison. Dans son discours d’adieu, Ferguson eut un mot envers son ancien protégé et a semblé optimiste.

Highlights
Le triplé de Van Persie contre Southampton (3-2), la première mi-temps contre Reading (4-3), les deux victoires contre Liverpool, la déviation de Samir Nasri, les sept victoires d’affilée entre fin janvier et fin mars (treize buts marqués, un encaissé) qui assurait le titre à 95% (cinq points d’avance fin janvier, quinze fin mars).

Lowlights
Le non-match à Norwich (0-1), les errements défensifs du début de saison (plus gros nombre de buts encaissés depuis la saison 01/02) et l’élimination en FA Cup contre Chelsea alors que l’équipe avait le premier match en main (2-0).

Le manager
Comme Ferguson entra à Old Trafford avec son cortège de railleries sous la pluie anglaise, entre ici, David Moyes, avec ton admirable cortège. Avec ceux qui t’ont accompagné depuis le début, les Mikel Arteta, les Tim Cahill, les Tim Howard, les Victor Anichebe. Avec ton accent écossais qui ne dépaysera pas tes nouveaux protégés. Avec ta virginité en Ligue des Champions, avec tes craintes et tes ambitions, avec ton désir de gagner un titre collectif, et plus seulement individuel. Entre parmi le peuple né à Newton Heath et plus nombreux que jamais à t’accueillir dans la caste des grands.

Billet le moins / plus cher 30 / 52 £

Abonnements le moins / plus cher 532 / 950 £

Photo de la saison

la parfaite panoplie du beau gosse.

Regard au loin, col roulé à zip, bras croisés : la parfaite panoplie du beau gosse.

Dévoilée en novembre, la statue de Ferguson sonne a posteriori comme les premières prémices de son départ, qui n’était, si l’on en croit l’intéressé, pas à l’ordre du jour. 1500 matchs sur le banc d’Old Trafford toutes compétitions confondues depuis 1986, et une moyenne de six victoires sur dix matchs environ. Sa retraite fut multi-commentée. Ajoutée à celle de Jimmy Davies, ce sont 76 années de coaching qui s’achèvent. Soit 700 fois plus que la carrière managériale de Paul Gascoigne.

À suivre…

Un peu de légèreté pour conclure la saison Teenage Kicks : le bilan club par club, mode Twitter, en 140 mots (enfin, pour ce qui est du résumé de la saison quoi).

Voir introduction dans la première partie, avec tous les jolis liens (clips grands moments de la saison, plus beaux buts, photos, etc.). Par ailleurs, la Premier League a publié ce matin son calendrier pour la saison à venir, la liste club par club ici et la liste de tous les matchs ici.

Aujourd’hui, troisième partie : de Fulham à Manchester City (deuxième partie ici).

[nb : les chiffres de la rubrique financière sont en £ et portent sur la période 2009-2010. Les dettes (nettes) : emprunts bancaires, propriétaires ou autre provenance. Source Companies House et Guardian].

 

FULHAM (8è, 49 points. G-A + 6 / 49 buts pour / 43 contre)

Résumé de la saison

Première partie de saison difficile, avec notamment une série de huit matchs sans victoire de la 11è à la 18è journée (indisponibilité de Zamora et Johnson – ce dernier revenu fin octobre, mais pas à 100 %), suivie d’une bonne deuxième partie. Bilan positif pour cette dixième saison consécutive parmi l’élite (deuxième meilleur classement de l’histoire du club – 7è en 2009).

Satisfactions

Deuce a bien rapé les défenses aussi
Deuce a bien rapé les défenses gruyère

Yo! Clint Dempsey, rapper à ses heures perdues (nom de scène, « Deuce », voir cool clip). L’Américain, profitant de l’absence de Zamora une bonne partie de saison, y est allé de ses douze réalisations et a logiquement été élu Fulham Player of the Year par les supporters. S’est particulièrement distingué dans les matchs difficiles. Avec 33 buts pour les Cottagers depuis 2007, il devient le meilleur buteur de l’histoire du club en PL (devançant son compatriote Brian McBride et Steed Malbranque, tous deux 32 buts). Citons aussi Salcido, A. Hughes, Hangeland, Dembélé, S. Davies et Zamora (retour de longue blessure encourageant), ainsi que Duff et Murphy, par intermittence.

Déceptions

Peu nombreuses, mais Pantsil n’a pas réédité sa belle saison passée (et pas que pour ses trois buts contre son camp, record de PL égalé). Après le début février, Chris Baird lui a été préféré.

L’homme invisible : Rafik Halliche ou Bjørn Helge Riise

Highlights

Le retour de Bobby Zamora en février (jambe cassée par Karl Henry en septembre) ainsi que celui, graduel, d’Andy Johnson en octobre après des blessures à répétition en 2009-2010 (genou, adducteurs, clavicule) même s’il n’a pas eu l’impact escompté. Qualification pour la Ligue Europe (4è au classement anglais Fair Play de la Premier League, derrière trois clubs déjà qualifiés pour l’Europe). Victoire 4-0 sur Tottenham en FA Cup.

Lowlights

Les terribles corrections à domicile : rossés 4-1 par Man City en novembre, fessés 3-1 par les Hammers à Noël et étrillés 5-2 en mai par un Liverpool déchaîné.

Les enseignements à tirer / secteurs à renforcer

Mohamed Al-Fayed a vendu son Harrods aux incontournables Qatariens pour 1,5 milliards de £ en mai 2010, ça servira à rembourser la dette et peut-être aussi à recruter costaud, surtout que le nouveau manager, Martin Jol, voudra bâtir sa propre équipe. Un milieu créatif serait un bon début. Selon les médias anglais, Dembélé et Dempsey pourraient partir (ce dernier en quête de Ligue des Champions). Robbie Keane est annoncé comme possible arrivée (le contraire eut été surprenant) ainsi que des joueurs de l’Ajax ou d’Hambourg (connections Jol), tel Mounir El Hamdaoui.

Devant Craven Cottage, Johnny Haynes… et Michael Jackson

 

Trucs bizarres / marrants 

Une imposante statue de Michael Jackson, ex buddy d’Al-Fayed, trône désormais devant Craven Cottage, pas loin de celle de Johnny Haynes, Fulham Legend. Guère du goût de Hugh Grant, supporter du club de longue date (il aurait versé les 60 000 £ du transfert de Robbie Herrera en 1993, voir ici) : « Hmm, Michael Jackson, pas vraiment une recrue de choix à mon avis. » Les supporters ont protesté, ce à quoi le toujours aussi charmant Al-Fayed a répondu : « If they don’t like it, they can go to hell. » Voir ce clip et celui-ci.

Le Manager

Mark Hughes, toute la saison. Il lui restait un an de contrat mais a démissionné le 2 juin. Martin Jol l’a remplacé.

In / Out (le point sur les mouvements au 17 juin)

In : Dan Burn (Darlington, montant élastique non révélé mais, selon les informations TK, le versement initial est de 350 000 £ – record de la non-League battu – et le maximum serait 2M, lié principalement à ses apparitions, sa progression et prime à la revente)

Out : Zoltan Gera, Diomansy Kamara, Eddie Johnson, John Pantsil, Matthew Saunders (tous libérés)

Retours de prêt : Lauri Dalla Valle, Kagisho Dikgacoi, Keanu Marsh-Brown

Les toutes dernières rumeurs ici.

Chiffre d’affaires / masse salariale et autres stats financières

77M / 49M. Perte avant impôts : 19M. Dette : 190M*

(*dont la quasi-totalité – 187M – de prêts à 0 % d’Al-Fayed)

 

LIVERPOOL (6è, 58 pts. G-A + 15 / 59 / 44)

Résumé de la saison

A season of two halves. Et pas mal placée sous le signe de la Joke. Saison de transition très mouvementée mais au final réussie. Départ cauchemardesque (sur et en dehors du terrain) puis léger frémissement et enfin décollage à l’arrivée de Dalglish ; deuxième partie de saison sur les chapeaux de roues. L’avenir s’annonce souriant mais la barre des objectifs a été placée haute (minimum retour dans le Big Four).

Satisfactions

Le héros est incontestablement Kenny Dalglish. Parmi les artistes de la renaissance : Lucas (élu Joueur de la saison du club, 40 % des votes), Kuyt, Maxi Rodriguez (2 hat-tricks), Meireles (élu PFA fans’ Player of the Year ), Spearing, Shelvey, Suárez, peut-être Agger (saison minée par les blessures). Citons aussi le latéral droit Martin Kelly (avant que des blessures lui écourtent sa saison fin février) ainsi que les jeunes de l’Academy (Flanagan et Robinson) qui se sont distingués en deuxième partie de saison. A signaler aussi l’exploit de Škrtel : avec Baines, il est le seul joueur de champ à avoir disputé l’intégralité de la saison de championnat, de la première à la dernière minute (3 420 – et 53 matchs toutes compétitions confondues).

Le trio perdant
The Joke Trio

Déceptions

Citons Konchesky, Poulsen et N’Gog, ce dernier encore trop juste à ce niveau. Mais la palme du flop Red de l’année revient évidemment au duo M. Jovanovic-J. Cole, qui émargent respectivement à 260 000 et 480 000 £ / mois (soit 9M de £ annuels à eux deux). Remettons-nous en bouche la déclaration de Steven Gerrard, à l’annonce de l’arrivée au club de Joe-le-freestyler, priceless :

« Messi est capable de trucs incroyables mais Joe peut faire aussi bien, sinon mieux. Il nous sciait des fois à l’entraînement avec l’équipe nationale, il faisait de d’ces trucs avec une balle de golf, wow, certains joueurs ne pourraient même pas les faire avec un ballon ! Cette saison, je le vois vraiment bien remporter la récompense du Joueur de l’année. »

L’homme invisible : le duo fantôme Jovanovic-Cole (qui figure en bonne place dans la galerie des Europe’s Most Unwanted du Guardian).

Highlights

Le départ de Tom & Jerry (Hicks & Gillett). Rachat du club par des repreneurs ambitieux (Fenway Sports Group). La renaissance de l’Academy (voir détails). Le 15 octobre, après six mois traumatisants (début officiel de la mise en vente du club en avril 2010), la fête devant la High Court de Londres, symbole du renouveau de cette institution du foot international. La victoire 3-1 sur Man United, le 3-0 contre City. Signalons aussi que Liverpool a marqué dans tous les matchs de PL du 1er janvier au 9 mai (dix-huit de suite, la plus longue série en championnat cette saison).

Lowlights

La première moitié de saison, sous Roy Hodgson, LMA Manager of the Year en 2010. Quelques faibles affluences (relativement parlant), dont celle du 3 janvier, seulement 35 400, la pire à Anfield pour une journée du New Year’s Day depuis… la réception de Notts County en 1983 ! (voir ici, entrée du 1er & 2 janvier). La terne performance d’ensemble en Ligue Europe (éliminés en huitième par Braga, finaliste). Les blessures de Steven Gerrard. Oh, et la nouvelle troisième tenue du club dévoilée cette semaine, 70 % des supporters seraient contre, faut dire que y’a pas mal de bleu, ça fait très blue nose (Everton). Certes, la tenue originelle du club était majoritairement bleue (de 1892 à 1896) mais tout de même, shocking.
Un Third très blue nose
The Joke Third

Les enseignements à tirer / secteurs à renforcer

Saison trop atypique pour en tirer de quelconques enseignements. Disons simplement qu’avoir un centre de formation en bonne santé, c’est chouette. Côté recrutement, idéalement, il faudrait renforcer le flanc gauche avec un latéral offensif et un ailier. Un attaquant d’appoint ne serait pas de trop non plus (si départ de N’Gog).

Selon les médias anglais, LFC reniflerait autour de (valeur approximative entre parenthèses) : un gardien expérimenté pour être la doublure de Reina (Doni ?), Clichy (7M), Adam (8M), Dann (8M), Chamberlain (10M), Wickham (10M), Enrique (10M), N’Zogbia (12M), Gago (12M), Zapata (14M), G. Cahill (16M), Downing (20M). Agger pourrait partir si Cahill, Dann ou Zapata arrivait. Le club est déterminé à recruter au moins six joueurs et serait prêt à faire chauffer le chéquier comme jamais (et ainsi dépasser les 62M dépensés par Rafa en 2007 pour Torres, Babel et Mascherano).

Par ailleurs, Sylvain Marveaux (gratuit) a passé un examen médical jeudi et devrait conclure son transfert dans les jours qui viennent (260 000 £ mensuels). Quant à Ashley Young, l’une des (ex) cibles des Reds, il fait durer le suspense, huit jours après avoir annulé son mariage (et sa sobre cérémonie à 200 000 £) qui devait avoir lieu le week-end dernier. Au lieu de se marier, Young s’est envolé à Las Vegas et pourrait signer pour Man United dès son retour. Une mystérieuse malédiction anti-mariage semble frapper Birmingham car dimanche dernier, Liam Ridgewell, le défenseur de Birmingham City, annulait lui aussi son mariage huit jours avant le jour J.

Trucs bizarres / marrants

Année riche en moments drolatiques. La saga de la pré-vente en août et septembre avec une belle brochette de personnages kashkariens, dont Kenny Huang et l’impayable Yahya Kirdi (sa candidature fut vite surnommée « The Joke Bid », voir détails), soi-disant ex magnat dans l’aéronautique doublé d’un puissant homme d’affaires. Le Syrien a en fait vendu deux coucous d’occasion dans un lointain passé et posséde pour tout bien… une épicerie et une pizzeria au Quebéc ! (la Pizza Da Tony, établissement qui devait donc financer le Liverpool FC ! voir détails). Voir Hicks et Gillett se faire pourrir par la High Court, et à deux reprises s’il vous plaît (octobre et février), fut également jouissif. Autres bizarreries, les Tweets de Ryan Babel et le sketch Facebook de la môman de Paul Konchesky :

« Les Scousers sont des pourritures et l’équipe d’Hodgson c’est de la merde. Arrêtez de vivre dans le passé Liverpool. » […] : « De toute manière, notre famille ne déménagera jamais à Liverpool, on aime pas leur façon de causer. »  (ici et ici).

Que Môman Konchesky se rassure, nul besoin de déménager sur Merseyside. Fin janvier, le fiston a été prêté à Nottingham Foret (D2 – bilan moyen) et sera sans doute re-prêté. Konchesky apparaît dans la galerie du Guardian des Europe’s Most Unwanted.

La fameuse pizzeria qui devait financer Liverpool FC...
The Joke Bid

Le Manager

Kenny Dalglish, a accompli un boulot remarquable après onze ans d’inactivité (brève pige en tant que manager intérimaire du Celtic, de février à mai 2000). Récompensé par un contrat de trois ans.

In / Out (au 17 juin)

In : Jordan Henderson (Sunderland, 16-20M – le montant exact de la transaction varie d’une source à l’autre et l’addition finale dépendra du départ ou non de Ngog vers Sunderland, affaire qui sera discutée dès le retour de vacances du Français)

Out : Jason Banton, Deale Chamberlain, Alex Cooper, Sean Highdale, Steven Irwin, Nikola Saric (tous libérés)

Retours de prêt : Philip Degen, Alberto Aquilani, Emiliano Insua, Daniel Ayala, Daniel Pacheco, Nabil El Zhar, Chris Mavinga, Brad Jones

Les dernières rumeurs ici.

Chiffre d’affaires / masse salariale et autres stats financières

185M / 121M. Perte avant impôts : 20M. Dette : 123M*.

[*La société du propriétaire John Henry, Fenway Sports Group, a remboursé les 200M de dettes dûs à la Royal Bank of Scotland]                                    

 

MANCHESTER CITY (3è, 71 pts. G-A + 27 / 60 / 33)

Résumé de la saison

Mission accomplie, City décroche une place en Ligue des Champions. Saison commencée dans la tourmente (voir ici), achevée en fanfare, double Arsenal pour la place directement qualificative en Ligue des Champions. Les Citizens finissent sur le podium, ça ne leur était pas arrivé depuis 1977 (2è, à un point de Liverpool).

Satisfactions

Vincent Kompany (dans l’équipe PFA de l’année) et Carlos Tévez, avec Berbatov le meilleur buteur de la saison (20 buts – dont cinq doublés). A noter que depuis Kevin Phillips (2000, Sunderland, 30 buts), tous les Souliers d’or de PL sont des étrangers. Le soulier d’or n’avait pas été partagé depuis 1999 (Hasselbaink, York, Owen, 18 pions). Egalement : Hart, de Jong, Richards, Silva, A. Johnson, Yaya Touré (débuts poussifs pour ce dernier mais bien plus en vue une fois qu’il fut enfin encouragé à tenir un rôle plus offensif). Et puisqu’on est dans les chiffres, Joe Hart : ratio arrêts sur tirs le plus élevé de PL cette saison, 76,4 %. Le cas Balotelli. A mettre dans les satisfactions ou la rubrique ci-dessous ? Disons qu’il est entre les deux mais il nous a tellement fait rire qu’il mérite sa place ici (joli hat-trick contre Villa à Noël – le plus jeune hat-tricker depuis Luke Moore en 2005-2006).

 

 

Déceptions

Barry, Milner, Dzeko, Kolarov, Boateng. Et Kolo Toure. Comment un joueur aussi expérimenté que lui a-t-il pu tester positif à cause de pilules amaigrissantes ? (six mois de suspension, il pourra rejouer à partir du 2/09).

L’homme invisible : Roque Santa Cruz (25 minutes en novembre avant son prêt à Blackburn en janvier)

Highlights

La FA Cup, premier trophée Citizen depuis la Coupe de la Ligue 1976, alléluia. Les victoires 4-0 sur Aston Villa à Noël, 4-3 sur Wolves (beau jeu déployé) et 5-0 sur Sunderland en avril. L’emballage final leur assurant la troisième place (21 points de pris sur les dix derniers matchs). La défense, elle n’a encaissé que 33 buts, plus faible total avec Chelsea.

Lowlights

Les quatre premiers mois, minés par les crises larvées, les secousses diverses et les vives critiques (jeu sans relief). La défaite 3-0 à domicile contre Arsenal et contre Liverpool à Anfield, sur le même score. La terne campagne de Ligue Europe.

Enseignements à tirer / secteurs à renforcer

Après les 160M de £ dépensés en transfert cette saison, on est de nouveau prêt à faire chauffer le sheikhier du côté d’Eastlands, avec dans le viseur du gros gibier. Idéalement, il faudrait un latéral gauche qui trace, un milieu créatif et un ailier. Il faut aussi régler la situation d’une palanquée de prêtés, d’indignados, d’olvidados et de mis en cave. Voir liste rubrique in/out (et vu la taille de la ménagerie, il doit en manquer, on se demande comment le club lui-même fait pour s’y retrouver). Parmi ces prêtés ou éternellement entre-deux-prêts, mention spéciale au trio S. Wright-Phillips, Bridge et Jô, qui figurent dans la galerie des Europe’s Most Unwanted du Guardian.

City serait sur la piste de (entre autres) : Leighton Baines, Gareth Bale, Gary Cahill, Wesley Sneijder, Guiseppe Rossi, Daniele De Rossi, Javier Pastore, Luka Modric et Alexis Sanchez (voir diaporama des cibles City).

Face au policier qui ne reconnaît pas Balotelli et lui demande pourquoi il a 5 000 £ qui lui tombent de la poche arrière du jean, Mario hausse les épaules et répond : « Parce que je suis riche. »

Trucs bizarres / marrants

Les frasques de Mario Balotelli, il nous a comblés pour sa première saison. A peine arrivé sur le sol anglais, il plante son bolide. Sonné par l’accident, et avec 5 000 £ qui lui tombent de la poche arrière du jean, au policier qui ne le reconnaît pas et lui demande pourquoi il a autant de cash sur lui, Mario hausse les épaules et répond : « Parce que je suis riche. » Puis, il y eut les enfantillages, les bagarres, les provocations, les actions de bon Samaritain, l’entrée par effraction dans une prison pour femmes (ici), l’allergie au gazon, le lancer de fléchettes sur des stagiaires (d’une fenêtre du centre d’entraînement), etc. L’irrépressible Balotelli, sur lequel le Guardian a récemment titré « Le nouveau bouffon du pays », exaspère Mancini, qui déclarait il y a peu : « Tous les jours, je me bats contre Mario et parfois j’aurais envie de lui filer un pain. » Réponse de Mario : « Bah, il pourrait pas, je fais du kick-boxing. » Liam Gallagher, en connaisseur, adoube le phénomène : « Mario est malin, j’aime bien la façon dont il joue le taré. » Son sketch du chasuble restera mythique, surtout quand raconté par Robbie Savage, hilarant, voir clip.

Le Manager

Roberto Mancini. « The jury is still out » comme on dit en Angleterre (il faudra attendre pour se prononcer). Prône un style encore trop défensif (et pourquoi diable sous-utiliser Adam Johnson ?).

In / Out (au 17 juin)

In : personne

Out : Felipe Caicedo (Levante a récemment converti le prêt en achat). D. Gonzalez, S. Kay, S. Logan, J. Poole, A. Tutte, J. Vidal, J. Wood (tous libérés)

Retours de prêt : E. Adebayor, C. Bellamy, R. Santa Cruz, N. Onuoha, V. Weiss, S. Wright-Phillips et W. Bridge

- Allez Rob, t' me gardes hein, s'il te plaît ? - Ma che te garder Pat, t'as pas une maison ou oune famille qui t'attend in Francia ?
– Allez Rob, tu m’gardes hein, allez s’il te plaît – Ma ché te garder Pat, t’as pas une maison, une famille, un job de consultant qui t’attendent en France ?
A enfilé les pantoufles (arrêt de carrière) : le nom de Patrick Vieira a été cité dans les médias mais, selon les infos de notre taupe au Manchester Evening News, Pat négocierait un prolongement au club comme joueur-mentor. Selon City, son inclusion parmi les 123 joueurs de la « Free Transfer List » publiée jeudi par la Premier League serait dûe à une erreur (tout comme celle de Javier Garrido, à la Lazio depuis 2010). Si l’option joueur n’aboutit pas, Pat pourrait alors être conservé comme « entraîneur-ambassadeur », sans licence joueur. Joueur de vestiaire, super-sub de Coupe de la Ligue, mentor, motivateur de troupe, entraîneur, formateur, ambassadeur, ambianceur, animateur French cancan, on ne sait trop quel contrat Pat finira par décrocher mais il compte bien se ventouser aux parois de la mine d’or. Réflexe Citoyen ? Hmm, pas sûr. Alors, quelle est donc cette mystérieuse force qui pousse notre Pat national à tant vouloir se fixer chez les über-zillionnaires ? Non, la réponse n’est pas dans la question. L’amour des supporters en est la raison, bien évidemment. Après la victoire en finale de FA Cup, il leur déclare sa flamme : « J’ai ressenti une réelle affinité avec les supporters, surtout ces dernières semaines. Ils ont été fantastiques avec moi toute cette saison. »

Les dernières rumeurs ici.

Chiffre d’affaires / masse salariale et autres stats financières

125M / 133M. Perte avant impôts : 121M. Dette : 41M

Kevin Quigagne.