Posts tagged ‘Foot anglais; Premier League’

Depuis l’Antiquité, les Grecques se sont fait les spécialistes des migrations. Des villes comme Syracuse, Naples, Marseille et tant d’autres doivent leurs créations à des colons grecs. À l’époque, l’Angleterre n’existe pas et puis même, on ne va pas se mentir, même si les Grecs ont quelques fois été plus loin que Gibraltar, c’était un tantinet loin pour ses marins plus fans du cabotage que du transatlantique. Si on pousse le curseur historique beaucoup plus près de nous, on commence à trouver les premiers liens forts qui unissent les Hellènes et les Anglais. En 1821, les Grecs se soulèvent contre l’occupant ottoman. La nouvelle de cette révolution fait le tour d’une Europe fascinée par l’histoire antique et en plein romantisme (le mouvement culturel les enfants, pas le fait d’acheter des fleurs tous les 10 mois), bref les Européens décident de soutenir cette révolution. Une aide loin d’être inutile, car si pendant deux ans les Grecs font douter les Turcs, ces derniers décident alors d’employer les grands moyens et d’appeler à l’aide le Sultan d’Egypte. Dès lors, les Grecs se font purement et simplement massacrer. Les Russes, les Français et les Anglais se rencontrent en 1827 et signent le traité de Londres. Une expédition est lancée et se solde par la victoire finale et la signature du traité d’Andrinople en 1829. Pour la petite histoire, le poète anglais Byron parti faire la guerre aux côtés des insurgés grecs, c’était d’ailleurs la grande mode chez les intellectuels de l’époque. En 1824, il débarque en Grèce avec l’argent et les armes des différents donateurs des comités philhellènes d’Angleterre, puis rejoint Missolonghi. Il redonne du moral aux troupes (en distribuant pas mal d’argent) et se prépare à combattre l’ennemi. Au cours d’un assaut, chargeant contre les Turcs, Byron est frappé par une balle et meurt sur le coup. C’était du moins la version officielle, qui fit la une des principaux journaux anglais et français. Malheureusement, la vérité est beaucoup moins glorieuse, les historiens découvrant alors qu’il était mort soit de la fièvre des marais, soit de la diarrhée. Il reste toutefois un héros de l’histoire de l’indépendance grecque.

Juste pour information

Juste pour information

Les Grecs désormais indépendants sont reconnaissants envers l’Angleterre et la France, mais c’est la guerre greco-turque (1919-1922) qui va entraîner une grande vague de migration des Grecs à travers la planète. Au lendemain de la Première Guerre Mondiale, les Ottomans consentent à donner des territoires en Anatolie (ouest de la Turquie actuelle) à la Grèce. Le leader nationaliste turc, un certain Mustafa Kemal, n’accepte pas cette occupation et lance une grande reconquête. Les Grecs sont rapidement vaincus et plus d’1 millions d’entre eux doivent quitter les territoires perdus. La Grèce ne pouvant pas accueillir tout le monde, elle pousse ses citoyens à partir à l’aventure. Beaucoup partiront aux Etats-Unis, au Canada, en Australie, mais aussi en Angleterre. On estime aujourd’hui à plus de 200 000 le nombre de membres de la diaspora grecque, vivant en Grande-Bretagne.

Si les Grecs étaient des voyageurs, les footballeurs grecs quant à eux, ne le sont guère. Certains évoquent un manque de talent, mais c’est une ânerie sans nom. Les joueurs grecs sont talentueux, le problème c’est qu’ils appliquent jusqu’au bout la signification de « sport collectif ». Dans une équipe grecque, la star n’est pas un attaquant virevoltant ou un milieu raffiné. Non, la star c’est l’équipe, comme si l’esprit des phalanges d’Alexandre habitait encore l’esprit de nos amis hellènes (mais je m’enflamme). Alors nécessairement, quand un joueur grec part à l’étranger, il a du mal à s’adapter à un autre état d’esprit, ce qui est renforcé par le sentiment, qu’ont parfois les Grecs, d’avoir toujours raison et de ne pas avoir besoin de se remettre en question (cela n’est pas un jugement de valeur).

Place aux choses sérieuses et à ce petit panorama des joueurs grecs ayant évolué dans les divisions professionnelles anglaises depuis 1993.

Années 1990

Giorgos Donis « prota» : le premier

En 1996, Giorgos Donis débarque à Blackburn, lançant ainsi notre saga. Né en Allemagne, Giorgos débute en pro, en tant que milieu de terrain, au PAS Giannina, surnommé « l’Ajax de l’Épire ». Au bout d’une saison, il rejoint les rangs du Panathinaïkos et va véritablement impressionner la scène footballistique grecque. En 5 saisons, il prendra part à 107 matchs et inscrira 31 buts. Cerise sur le gâteau, il fait partie de ce magnifique Panathinaïkos, demi-finaliste de la Ligue des Champions 1996 (défaite 3/1 en cumulé face à l’Ajax, alors que le Pana avait été gagné à Amsterdam 0/1).

Ses performances ne passent pas inaperçues et c’est donc Blackburn qui débourse environ 4 millions d’euros (un record pour le championnat grec) pour s’attacher ses services. Là-bas, Donis ne marque pas les esprits, après une saison compliquée et 22 matchs pour 2 buts, il quitte l’Angleterre et retourne en Grèce, à l’AEK Athènes. La première tentative de colonisation a donc été un bel échec. Or, Donis est un récalcitrant et l’Angleterre se rappelle à lui, à peine une saison après. En 1999, il signe pour Sheffield United, bien décidé à y faire son trou. Sept matchs (1 but) plus tard, il quitte le club et rejoint Huddersfield en deuxième division locale. Là-bas, il fait une saison honorable (20 matchs), mais ne marque pas une seule fois.

L’Angleterre n’était visiblement pas faite pour lui, il décide de repartir à l’AEK Athènes, où il termine sa carrière en 2001. Depuis, il a embrassé une carrière d’entraîneur, passant notamment sur les bancs de l’AEK Athènes, de l’Atromitos Athènes ou du PAOK Salonique. Aujourd’hui, il entraîne l’APOEL Nicosie et est pressenti pour reprendre la sélection nationale grecque après le Mondial.

Le bilan anglais de Giorgos Donis :

Blackburn Rovers (1996-1997) : 22 matchs, 2 buts

Sheffield United (1999) : 7 matchs, 1 but

Huddersfield Town (1999-2000) : 20 matchs

Danser le sirtaki et en même temps frapper dans un ballon n'est pas chose facile

Danser le sirtaki et en même temps frapper dans un ballon n'est pas chose facile

Nikos Dabizas « átukhos » : le malchanceux ;  et Giorgos Georgiadis « caeroscopicόs » : l’opportuniste

Aucun fan de Newcastle ne peut oublier Nikos Dabizas. D’ailleurs, aucun fan de Sunderland non plus. Par contre, Georgiadis ne peut pas en dire autant.

Né à Amintayo, au nord-ouest de la Grèce (en Macédoine, pas le pays, la région), Dabizas débute à 18 ans au Pontioi Verias, en 3ème division grecque. Il y restera 3 saisons, avant de se faire remarquer et de signer pour l’Olympiakos. Au Pirée, il réalise 4 grandes saisons, remportant deux fois d’affilée le titre de champion. En 1998, Newcastle flaire la bonne affaire et débourse 2 millions de livres pour faire signer le défenseur central.

Dans le nord de l’Angleterre, il s’impose très vite comme un titulaire inamovible. Son contrat qui devait prendre fin en 2002, est d’ailleurs prolongé jusqu’en 2004. L’ami Nikos n’a pourtant pas tellement de chance, participant à deux finales de Cup,1998 et 1999, mais n’en remportant aucune. En 2002, alors que Newcastle se déplace à Sunderland, il place un coup de tête victorieux dans la surface des « Black Cats ». Le score ne bougera plus et Dabizas deviendra par la même occasion une légende. Les supporters de Newcastle lui écrivent même une petite chanson :

« Who needs Wayne Rooney, when weve got Dabizas »

À l’été 2003, il souhaite aller voir ailleurs et dispose de l’accord de Newcastle. Manque de chance, il est victime d’un accident de la route et doit ronger son frein pendant 6 mois. En janvier 2004, il accepte la proposition de Leicester et quitte Newcastle. À nouveau, la chance le fuit, sa nouvelle équipe étant reléguée. Heureusement pour lui, Otto Rehhagel ne l’oublie pas et le sélectionne pour l’Euro 2004. Il finira champion d’Europe, mais ne prendra pas part à une seule minute de jeu, la faute à une blessure contractée juste après l’officialisation de la liste.

Alors qu’il peut quitter Leicester, en vertu d’une clause dans son contrat, il préfère rester afin d’aider le club à retrouver l’élite. Peine perdue, malgré deux buts à son actif, Dabizas et Leicester terminent la saison à une piètre 15ème place.

À 32 ans, il décide de retourner en Grèce et rejoint Larissa, ville coincé entre Athènes et Thessalonique. Il y jouera saisons saison, disputant 178 matchs et inscrivant 5 buts. Surtout, il y gagne une Coupe de Grèce, participera à la Coupe UEFA et éliminera Blackburn (3/2 sur les deux matchs, avec notamment un but de l’ancien Toffee Ibrahima Bagayoko).

En 2011, il prend sa retraite et devient directeur technique du Panathinaïkos, ne s’embarrassant pas de la rivalité entre les deux clubs.

Nikos, je crois que Laurent Robert veut ton corps.

Nikos, je crois que Laurent Robert veut ton corps.

Pour Georgiadis, dire que son passage en Angleterre se résume à une feuille blanche serait quelque peu exagéré. Non, en disputant 10 matchs avec Newcastle, Georgiadis a fait aussi bien que Stéphane Guivarch. Bon, en vrai il n’a pas été aidé par la concurrence de Gary Speed. Ses performances anglaises ne l’empêcheront toutefois pas d’être sacré champion d’Europe quelques années plus tard, bien aidé par son parcours dans différents clubs grecs comme le Panathinaïkos, l’Olympiakos ou le PAOK Salonique. Au final, s’il avait pu revenir en Angleterre via Sunderland, il l’aurait fait. Le mec a quand même joué au Panathinaïkos pendant 6 saisons, puis chez les rivaux du PAOK Salonique, pendant 4 saisons, avant de signer chez les rivaux de l’Olympiakos pour 2 saisons. Après l’Olympiakos, il rejoint l’Iraklis Salonique, club rival du PAOK Salonique, club qu’il rejoindra une nouvelle fois une saison plus tard. Bref, si l’ami Georgiadis a fait une piètre carrière en Angleterre, il peut toutefois ambitionner de reprendre le rôle de Bernard Kouchner au cinéma.

Giorgos Georgiadis rarement sur un terrain, souvent dans les gradins

Giorgos Georgiadis rarement sur un terrain, souvent dans les gradins

Le bilan anglais de Nikos Dabizas :

Newcastle United (1998-2004) : 130 matchs, 11 buts

Leicester City (2004-2005) : 51 matchs, 1 but

Le bilan anglais de Giorgos Georgiadis :

Newcastle United (1998-1999) : 10 matchs

Vassilis Borbokis « motopodí̱lato » : la mobylette ; et Traianos Dellas « paidi » : l’enfant

En voilà un, qui au niveau de la réussite de son aventure anglaise, se situe à mi-chemin entre Donis et Dabizas. En 1997, âgé de de 28 ans, Borbokis débarque à Sheffield United contre 1 million de livres, pour occuper le flanc droit de la défense. Lors de son premier match, face à Sunderland, il délivre une passe décisive (sur un magnifique coup franc) et ouvre son compteur but.

L’adaptation est totalement réussie, le joueur participe à 56 matchs (championnat et coupe), marque 6 buts et se qualifie avec son équipe pour les barrages d’accession en Premier League, ainsi que pour les demi-finales de la Cup. Sheffield se retrouve alors face à Sunderland. Le match aller se joue à Bramall Lane et très vite, Sunderland ouvre la marque par l’intermédiaire de Kevin Ball. À l’heure de jeu, le Brésilien Marcelo égalise et à la 76ème minute, c’est Borbokis qui inscrit le but de la victoire. Blessé, il ne peut pas prendre part au match retour et le natif de Serres assiste, depuis les tribunes, à la défaite 2/0 de ses coéquipiers.

À la fin de la saison, Steve Bruce arrive aux commandes de Sheffield et indique à Borbokis qu’il peut aller se faire voir chez les Grecs. Ce dernier accepte la décision de son manager, mais décide de rester en Angleterre et de s’engager avec Derby County. Borbokis ne parvient pas à y faire son trou et repart 6 mois après pour le PAOK Salonique.

Il continuera sa carrière pendant 5 saisons (PAOK, AEK Athènes et Anorthosis Famagouste) avant de prendre sa retraite. Depuis 2013, il est revenu à l’AEK Athènes en tant qu’entraîneur adjoint de Traianos Dellas, afin d’aider son club favori à retrouver la Super League.

Si l’on ne considère que la saison effectuée à Sheffield, l’aventure anglaise de Borbokis est un véritable succès. Un forum de supporters du club l’a d’ailleurs élu, deuxième meilleur joueur étranger de l’histoire du club, derrière le Norvégien Fjortoft, mais devant le Sud-Africain Ndlovu.

Son compatriote Dellas, arrivé la même année, n’aura pas laissé la même trace. Il faut dire que le défenseur central était un poil plus jeune, puisqu’âgé de seulement 21 ans. Une vingtaine de matchs en deux saisons, mais trois buts qui restent malgré tout dans la mémoire des supporters de Sheffield. Face à Tranmere, il rentre en jeu alors que son équipe perd 0/2. Il marquera un doublé, permettant à Sheffield de s’imposer 3/2. Plus tard, face à Portsmouth, pris d’un coup de génie, il s’élance des 30 mètres et inscrit le but de la victoire 2/1.

À part ça, pas grand-chose à signaler, il repartira en Grèce en 1999, plus précisément à l’AEK Athènes, qui devait avoir pas loin de 50 joueurs sous contrat à l’époque. Il tentera sa chance en Italie, avec Pérouse (2001/2002), puis avec la Roma (2002/2005), mais finira par revenir à l’AEK pour y finir sa carrière en 2012 (si l’on excepte deux saisons à Famagouste).

En avril 2013, à 2 journées de la fin, il remplace l’Allemand Lienen sur le banc de l’AEK pour tenter de sauver le club. Le miracle n’aura pas lieu, mais il est encore sur le banc à l’heure actuelle et est bien parti pour retrouver l’élite.

Les Anglais avaient Beckham, Borbokis était considéré comme le sex symbol grec

Les Anglais avaient Beckham, Borbokis était considéré comme le sex symbol grec

Le bilan anglais de Vassilis Borbokis :

Sheffield United (1997-1998) : 56 matchs, 6 buts

Derby County (1998-1999) : 16 matchs

Le bilan anglais de Traianos Dellas :

Sheffield United (1997-1999) : 26 matchs, 3 buts

Thodoris Zagorakis « kapetànios » : le capitaine

Le capitaine de la sélection grecque à l’Euro 2004 a bien évolué en Angleterre. C’était en 1998, pendant deux saisons et sous le maillot de Leicester.

Star en Grèce et icône avec le PAOK Salonique, Zagorakis décide de tenter l’aventure anglaise, convaincu par le discours de Martin O’Neill. En deux ans, il disputera 50 matchs, marquera un but fantastique face à Manchester United et participera, quoique participer est un bien grand mot, à deux finales de League Cup. En 1999, Leicester se retrouve face à Tottenham, Zagorakis entre à la 90ème minute. Quelques instants plus tard, Allan Nielsen catapulte le ballon dans les cages de Kasey Keller. La poisse. Un an plus tard, l’an 2000, malgré les prévisions de Paco Rabanne, l’humanité n’a toujours pas disparu et Leicester se retrouve une nouvelle fois en finale de League Cup, mais face à Tranmere. Une nouvelle fois, Zagorakis assiste depuis le banc à cette finale. Sauf que cette fois, il ne rentrera pas, mais verra la victoire de son équipe (2/1).

http://www.youtube.com/watch?v=W6F60RCmFBY

En vrai, Zagorakis est à bout. Lui, le capitaine de la sélection grecque, l’idole de Salonique, se retrouve sans arrêt sur le banc, alors que son entraîneur lui avait déclaré toute sa confiance. Sitôt le marché des transferts ouvert, il décide de quitter le club et de repartir en Grèce, à l’AEK Athènes.

Par la suite, il profitera de la victoire à l’Euro pour faire une pige en Italie, du côté de Bologne. Malheureusement, l’équipe se retrouve reléguée et licencie Zagorakis, car incapable de payer son salaire. Celui-ci en profite pour revenir en héros à Salonique où il finira sa carrière en mai 2007. Un mois plus tard, il annonce qu’il devient président de son club de cœur, afin de l’aider à sortir d’une situation financière que ne renierait pas Portsmouth. Amenant un bon paquet d’investisseurs, ainsi que facilitant la mobilisation des fans, il améliore la situation du club, avant de laisser, à la surprise générale, sa place à Zizis Vryzas.

Texas Ranger

Texas Ranger

Le bilan anglais de Thodoris Zagorakis :

Leicester City (1998-2000) : 50 matchs, 3 buts

Années 2000

Efstathios Tavlaridis « o tàvros » : le taureau

Si la Grèce a formé bon nombre de poètes, elle a aussi sorti Stathis Tavlaridis. Mélange entre le Minotaure et un Spartiate (AOUH), il débarque à Arsenal en 2001 en provenance de l’Iraklis Salonique. Considéré comme un diamant brut par Wenger, il avait tout de la brute, mais rien du diamant. L’Alsacien le comprend très vite, puisqu’il lui laissera les matchs de coupe et ne le titularisera qu’une fois en championnat. En 2003, il se retrouve prêté à Portsmouth, mais la magie ne prend pas non plus, 4 petits matchs et Tavlaridis retourne à Londres. Wenger commence à se dire qu’il s’est vraiment planté et puis Claude Puel passe un coup de téléphone. Il cherche un joueur capable de faire stadier si nécessaire. Tavlaridis arrive en prêt dans le Nord et bizarrement, il s’adapte plutôt bien, y restant 4 saisons. En 2007, il se laisse convaincre par Alain Perrin (déjà ça part mal) et signe pour Saint-Etienne. Trois saisons plus tard il repart en Grèce, à Larissa, puis à Heraklion avec l’OFI Crète, avant de se retrouver à l’Atromitos Athènes où il sévit encore aujourd’hui.

Fallait pas l'énerver aussi. Quelle idée de se promener en rouge...

Fallait pas l'énerver aussi...

Le bilan anglais d’Efstathios Tavlaridis :

Arsenal (2001-2004) : 1 match

Porstmouth, en prêt (2003) : 4 matchs

Angelos Basinas « kourasmenos » : le cramé

Lorsque Basinas arrive à Portsmouth, il a 33 ans et sort d’une saison personnellement peu convaincante avec l’AEK Athènes. À Portsmouth il a toute la confiance de Tony Adams, sauf que pas de chance, ce dernier se fait virer quelques heures seulement après le premier match de Basinas. Arrive alors Paul Hart, qui ne fait pas du tout confiance au Grec. Hart sauve Portsmouth, puis quitte le club en juillet, remplacé par Avraam Grant, ce qui incite Basinas à rester. Grant sera plus cool avec Basinas, lui permettant de jouer pas mal de matchs, il faut dire que le Grec était apprécié dans les tribunes de Fratton Park. Un sondage fait par un groupe de supporters, indiquait qu’ils n’étaient que 2 % à vouloir le voir partir, alors que 77 % estimaient qu’il apportait quelque chose à l’équipe. Son aventure anglaise se termina par une finale de Cup perdue face à Chelsea, qu’il n’eut pas le plaisir de disputer.

Après les Tavlaridis, Chalkias et Gekas, Basinas fut le dernier grec à porter le maillot de Pompey. Disons qu’ils n’étaient pas les meilleurs ambassadeurs du foot hellénique.

Il tentera pas la suite de se relancer en France avec Arles-Avignon, disputera 5 matchs et résilia son contrat. Une fin de carrière chaotique pour un joueur longtemps capitaine de la sélection grecque, après la retraite de Zagorakis, et sélectionné 100 fois.

Il voulait juste rendre service à Portsmouth et voilà, carton rouge.

Il voulait juste rendre service à Portsmouth et voilà, carton rouge.

Le bilan anglais d’Angelos Basinas :

Portsmouth (2009-2010) : 17 matchs

Kostas Chalkias « antikathistontas » : le remplaçant

Chalkias, c’est l’histoire d’un gardien qui avait été pris pour renforcer le secteur défensif de Portsmouth et qui s’est révélé être d’une nullité extrême. En janvier 2005, alors qu’il est une valeur sûre du championnat grecque depuis deux ans, Chalkias quitte l’Iraklis Salonique et rejoint Portsmouth afin de remplacer un Jamie Ashdown particulièrement décevant. À peine 5 matchs plus tard, il est écarté au profit de … Ashdown. L’été suivant, le club recrute Sander Westerveld et Chalkias comprend que ça commence sérieusement à sentir la feta. En janvier 2006, il parvient à quitter le club et à rejoindre Murcie, où il ne sera pas titulaire. Il n’y restera que 6 mois avant de partir pour l’Aris Salonique, puis pour le PAOK Salonique (le mec aura réussi à jouer pour les trois plus gros clubs de la ville et est toujours en vie) où il mettra un terme à sa carrière en 2012, à 38 ans.

Sa pige à Portsmouth résume parfaitement sa carrière. En 16 ans de carrière, il n’aura été titulaire que pendant 6 saisons, n ‘atteignant même pas les 300 matchs en championnat.

Soudain, Chalkias se rend compte que la Premier League c'est vachement plus dur que la Super League.

Soudain, Chalkias se rend compte que la Premier League c'est vachement plus dur que la Super League

Le bilan anglais de Kostas Chalkias :

Portsmouth (2005-2006) : 5 matchs

Theofanis Gekas « achrisimopiitos » : l’inutilisé

Une légende, mais à l’envers. Pourtant c’est l’un des meilleurs attaquants grecs de ces 20 dernières années. Remontons à la période 2005/2007, le joueur a 25 ans et évolue au Panathinaïkos. En 2006 Bochum, alors en deuxième division allemande, souhaite le prendre, sauf que trop cher. Un an plus tard, le Panathinaïkos, fait signer Dimitris Salpingidis, l’attaquant star du PAOK Salonique. Normalement, Gekas aurait dû faire le chemin inverse, mais il refuse. Du coup, bras de fer et Bochum qui revient à la charge pour le prendre en prêt.

Une fois arrivé en Allemagne, Gekas se met à scorer but sur but et termine la saison avec 20 buts, Leverkusen est alors vivement intéressé par le profil de Gekas. Se monte alors un montage financier assez compliqué à comprendre. Gekas était prêté à Bochum, avec une option d’achat de 700 000 euros. Du coup, Leverkusen a payé 700 000 euros au Pana, puis a versé 1,5M d’euros à Bochum, avec l’obligation de redonner 4M si jamais Bochum parvenait à se maintenir une nouvelle fois (ce qui arriva).

Sa première saison à Leverkusen est en deçà des attentes, avec seulement 11 buts. Sa deuxième saison démarre encore moins bien, avec deux petits buts à la trêve. Le joueur veut partir et Portsmouth flaire la bonne affaire. Le 2 février 2009, le même jour que Basinas, Gekas est officiellement prêté à Pompey pour 4 mois. Tony Adams est alors très optimiste à son sujet et annonce même vouloir le signer définitivement. Quelques jours après, Adams est viré, et Hart arrive. Pas du tout le même son de cloche, Gekas ne joue pas et n’est même pas sur la feuille de match. Le 11 avril, événement, on joue la 92ème minute et Hart le fait rentrer à la place de Pennant.

Fin mai, il décide de résilier son contrat avec Portsmouth et quitte le club avec une minute de jeu dans les pattes.

Après être revenu en Allemagne (Leverkusen, Berlin, Francfort), être passé par l’Espagne (Levante), il joue depuis 2012 en Turquie à Konyaspor, devenant un des rares Grecs à avoir évolué en Turquie.

Gekas ne renforce pas du tout le cliché de l'homosexualité chez les Grecs.

Gekas ne renforce pas du tout le cliché de l'homosexualité chez les Grecs.

Le bilan anglais de Theofanis Gekas :

Portsmouth (février—mai 2009) : 1 minute

Stelios Giannakopoulos « marathonodromos » : le marathonien

La terreur des floqueurs de maillot. Le petit chauve aura pendant cinq saisons arpenté le couloir gauche de Bolton, devenant une véritable légende au club. En 2003, alors qu’il a déjà 29 ans, Allardyce le fait signer à Bolton « car il sait comment marquer ». En effet, la feuille de stats de Stelios est jusque-là sympathique, avec 64 buts en 190 matchs pour l’Olympiakos, pas trop mal pour un ailier.

Sa première saison sous la liquette des Trotters est moyenne. Si le joueur dispute une trentaine de matchs, il ne marque que deux fois. Les deux saisons qui vont suivre seront largement supérieures. En 2004/2005, il prend part à 34 matchs de championnat et score sept fois. Sous son impulsion, Bolton termine à une très belle 6ème place, se qualifiant du même coup pour la Coupe UEFA et ne manquant la 5ème place qualificative pour les qualifications de Ligues des Champions que de 4 buts.

Une saison plus tard, il bat son record de deux unités, le portant à 9 réalisations. Sur la scène européenne, il participe à six matchs et marque un but. En championnat, Bolton confirme et se classe 8ème (56 points).

En 2006/2007, il est frappé par plusieurs blessures et ne peut participer qu’à 23 matchs de championnat, sans jamais parvenir à trouver le chemin des filets. Bolton finit tout de même par se qualifier à nouveau en Coupe de l’UEFA, en terminant 7ème (56 points).

Sa dernière saison avec Bolton est également tronquée par les blessures. Stelios ne joue que 15 matchs de championnat pour deux buts, mais participera à 8 matchs de coupe d’Europe, marquant une fois. À la fin de la saison, âgé de 34 ans, il souhaite revenir à l’Olympiakos pour y terminer sa carrière, mais le club du Pirée ne se montre pas intéressé. Ce n’est pas le cas de Phil Brown qui voit en Giannakopoulos un bon moyen d’apporter de l’expérience à son Hull City et le signe pour un an.

Malheureusement, le joueur n’arrivera jamais à se débarrasser de ses blessures et ne prendra part qu’à deux rencontres de championnat.

Six mois après son arrivée, il quitte Hull et rejoint Larissa, pour 1 an et demi. Ses premiers matchs sont très encourageants, puisqu’il marque 3 fois lors de ses 4 premiers matchs. Finalement, grâce son apport, Larissa parvient à accrocher une place en Ligue Europa.

Sa deuxième saison avec le club grec est moins réussie. À nouveau gêné par des blessures, ils entrent en conflit avec la presse sportive grecque, qu’il accuse de ne pas être juste avec Larissa. En décembre, il annonce qu’il met fin à sa carrière, à l’âge de 35 ans.

Cinq années de PL ça te change un homme. Il arrive il est Grec, il repart il est Ecossais.

Cinq années de PL ça te change un homme. Il arrive il est Grec, il repart il est Ecossais.

Le bilan anglais de Stelios Giannakopoulos :

Bolton (2003-2008) : 137 matchs, 20 buts

Hull (2008- janvier 2009) : 2 matchs

Kostas Konstantinidis « phantamasticos » : le fantôme

Né en Allemagne, Konstantinidis démarre sa carrière à Pierikos. Ses bons débuts le font remarquer par l’OFI Crète, puis par le Panathinaïkos. À Athènes, il va signer deux grosses saisons depuis sa position de défenseur central, tant et si bien que le Herta Berlin se porte volontaire pour l’accueillir contre 1,3 million d’euros. Ses deux premières saisons sont prometteuses, mais la troisième démarre plutôt mal. Le joueur veut donc aller voir ailleurs et Bolton croit flairer le bon coup et l’enrôle en prêt pour 6 mois.

Le joueur ne s’adaptera jamais à la vie en Angleterre et encore moins au football anglais. Il n’apparaîtra sur les pelouses anglaises qu’à deux reprises, puis repartira en Allemagne, du côté d’Hannovre, puis de Cologne. En 2006, il repart à l’OFI Crète, mais terminera sa carrière à Chypre, du côté du Nea Salamis Famagouste.

Pour l’anecdote, en 2003, alors qu’il est régulièrement appelé en équipe nationale (38 sélections depuis 1995), Konstantidinis décide de mettre fin à sa carrière internationale. Soit un an avant le sacre au Portugal, c’est couillon.

En voyant Bolton, Konstantinidis décida tout simplement de repartir directement en Allemagne

En voyant Bolton, Konstantinidis décida tout simplement de repartir directement en Allemagne

Le bilan anglais de Kostas Konstantinidis :

Bolton (2002) : 3 matchs

Vassilis Lakis « grêgora » : le rapide

Lakis c’est le même profil que Giannakopulos, sauf que c’était plutôt sur l’aile droite qu’il sévissait.

Après deux saisons dans le modeste club de Panileiakos, Lakis fait le grand saut et rejoint l’AEK Athènes. Pendant six saisons, il va ambiancer le couloir droit à grands coups d’accélérations supersoniques, y disputant 145 matchs pour 37 buts.

En 2004, après avoir remporté l’Euro, Lakis est prêté pour une saison à Crystal Palace alors en Premier League. Il ne laissera pas beaucoup de souvenir aux supporters du club, ne jouant que 10 matchs. Malgré tout, s’il ne devait en rester qu’un, ce serait celui du match face à Arsenal, le 6 novembre 2004. À la 63ème minute, Henry ouvre le score, mais deux minutes plus tard, Aki Riihilahti égalise. Palace pousse, centre en retrait, Lakis est seul à 3 mètres de la ligne de but, mais il trouve le moyen de ne pas cadrer. À la fin de la saison, Palace est relégué et Lakis repart à l’AEK, sans jamais redevenir le joueur qu’il était avant son transfert en Angleterre.

Lakis, dans une épatante imitation de l'avion qui va se crasher

Lakis, dans une épatante imitation de l'avion qui va se crasher

Le bilan anglais de Vassilis Lakis :

Crystal Palace (2004-2005) : 10 matchs

Georgios Samaras « elpida » : l’espoir

En 2000, à tout juste 15 ans, Heerenveen va chercher Samaras dans sa Crète natale. Deux ans plus tard, le jeune attaquant grec débute en Eredivisie et marque trois fois lors de ses quatre premiers matchs. Il finit par s’imposer dès l’année suivante, disputant 27 matchs et marquant 4 buts.

En janvier 2006 et après 88 matchs pour 25 buts, Samaras rejoint Manchester City contre 6 millions de livres. Lors de sa première demi-saison, il marque 4 buts en 14 matchs. Les observateurs qui voyaient en lui un futur « top-player » sont déçu par sa seconde saison, où il ne marque que 4 buts en 34 matchs. Résultat, le joueur est en manque de confiance et le club n’a plus vraiment envie de le voir dans son effectif. En janvier 2008, il part en prêt pour 6 mois chez les Celtic Glasgow et fera une demi-saison convaincante, 16 matchs et 5 buts. Tellement convaincante pour faire dépenser 2 millions de livres au Celtic.

Le joueur est alors en pleine confiance et va claquer la meilleure saison de sa carrière avec 15 buts en 31 matchs. Depuis, Samaras est devenu une idole chez les fans des Celtic et a été repositionné avec succès à un poste d’ailier gauche, où sa combativité fait des merveilles. Aux dernières nouvelles, il est fort probable que Samaras quitte les Bhoys à la fin de la saison, pour rejoindre Toronto et sa grosse colonie grecque.

Giorgos Samaras, tout simplement.

Giorgos Samaras, tout simplement.

Le bilan anglais de Giorgos Samaras :

Manchester City (2006-2008): 54 matchs, 8 buts

Dimitrios Konstantopoulos « tychodiôctês » : l’aventurier

Après avoir débuté sa carrière dans divers clubs de secondes zones (Kalamata, Egaleo), le jeune gardien international espoir rejoint Farense au Portugal. Il n’y jouera pas un match, mais ses performances en équipe nationale espoir seront remarqué par l’entraîneur d’Hartlepool, Neale Cooper. Mis à l’essai, ses matchs avec la réserve et le départ du deuxième gardien, lui offre la possibilité de s’engager pour un an et demi avec le club. Il lui faudra un an pour prendre la place du gardien titulaire, Jim Provett, finissant même par être élu « Joueur de l’année » par les supporters du club.

En 2007, après 4 belles saisons sous le maillot des Pools, il s’engage avec Coventry City. Ses débuts sont convaincants, mais il disparaît petit à petit des écrans radars et finit par être prêté en 2008 à Nottingham Forest. Confiant, il se présente à son premier entraînement, mais subit une rupture du tendon d’Achille (obligatoire chez les Grecs). Retour à la case départ, puis nouveau prêt, à Swansea cette fois, pour un mois. Le club gallois est alors en Championship et Konstantopoulos doit remplacer le portier titulaire, De Vries, blessé à la jambe. En janvier 2009, Swansea fait de nouveau appel à lui, à nouveau pour un mois. Il ne jouera qu’une partie, le club gallois s’y prenant trop tard pour prolonger son prêt.

Ayant visiblement la cote au Pays de Galles, Konstantinidis rejoint Cardiff en prêt jusqu’à la fin de la saison, afin de suppléer Peter Enckelman et Tom Heaton. Lors de son neuvième match, face à Norwich, il fait une bourde qui permet aux Canaris d’ouvrir le score. Après cette défaite, le manager de Cardiff, Dave Mooney, engage Stuart Taylor et n’alignera plus jamais notre ami grec.

À son retour à Coventry, on lui signifie qu’il est licencié. Dimitrios rejoint alors Kerkyra (le club de Corfou) où il fait une saison pleine. Tellement pleine que l’AEK Athènes le choisit pour prendre la suite de Sebastian Saja. Malheureusement pour lui, il subit de plein fouet la crise financière du club athénien. Crise financière qui finit par se transformer en crise sportive, avec la relégation de mai 2013. Ne voulant pas poursuivre à l’AEK, il décide de résilier son contrat.

En août 2013, il s’engage pour six mois avec Middlesbrough et pourrait bien prolonger d’ici quelques jours.

C'est vrai que "Dimi" c'est tout de suite plus simple

C'est vrai que "Dimi" c'est tout de suite plus simple

Le bilan anglais de Dimitrios Konstantopoulos :

Hartlepool United (2003-2007) : 117 matchs

Coventry City (2007-2010) : 31 matchs

Nottingham Forest, en prêt (2008) : 0 match

Swansea City, en prêt (2008-2009) : 4 matchs ; et (2009) : 1 match

Cardiff City, en prêt (2009) : 9 matchs

Middlesbrough (depuis 2013) : 0 match

Sotiris Kyrgiakos « to thêrio » : la bête

Avec une défense Kyrgiakos-Tavlaridis, tu es tranquille, tu peux voyager même dans les coins les plus craignos au monde, ils t’assurent la sécurité d’après-match.

Kyrgiakos, c’est un mix entre Francis Lalanne et Zlatan Ibrahimovic. Un mec qui porte le catogan, tu as naturellement envie de le charrier. Pas Kyrgiakos.

Le brave Sotiris débute sa carrière au Panathinaïkos en 1998. Ses bonnes performances font que les Glasgow Rangers le font signer gratuitement en 2005. Un an plus tard, alors que les Rangers ne veulent pas vraiment le prolonger, Kyrgiakos dispose d’offres d’Everton, de Portsmouth, mais c’est finalement à Francfort que le Grec pose ses valises. Il y restera deux ans, avant de repartir pour le pays et l’AEK Athènes.

On est en 2009, le défenseur à 30 ans et sort d’une saison loin d’être grandiose avec l’AEK. Pourtant, Liverpool décide de le signer. Associé à Skrtel lors de sa première saison, il surprend en assurant l’essentiel. Il se signale notamment lors d’un derby de la Mersey en cassant la cheville de Marouane Fellaini. Ce geste lui vaudra un carton rouge, deux matchs de suspension, l’amour des supporters Reds et la haine des supporters Toffees. Sa deuxième saison est beaucoup moins bonne et le joueur disparaît peu à peu des feuilles de matchs.

En juillet 2011, Kyrgiakos repart en Allemagne, mais à Wolfsburg, où Felix Magath annonce qu’il « attend de lui un impact immédiat ». Six mois plus tard, en janvier 2012, le Grec revient en Premier League, du côté de Sunderland. Une demi-saison loin d’être influente dans la saison des Black Cats, puisque le joueur ne participa qu’à trois matchs.

Non je disais "Il est sympa ton catogan"

Non je disais"Il est sympa ton catogan"

Le bilan anglais de Sotiris Kyrgiakos :

Liverpool (2009-2011) : 30 matchs, 3 buts

Sunderland (janvier-mai 2012) : 3 matchs

Années 2010

Giorgos Karagounis « genicόs » : le général

Recordman des sélections en équipe nationale (131 matchs), Karagounis est certainement un des milieux de terrain les plus sous côtés du début du siècle. Suffisamment rare pour être dit, il n’aura porté les couleurs que d’un seul des gros clubs grecs, le Panathinaïkos.

Formé à l’Appolon Smyrni (fondé à Smyrne, puis délocalisé à Athènes suite à la guerre gréco-turque), Karagounis rejoint le Panathinaïkos en 1998. Il y restera 5 ans, disputant 118 matchs et marquant 25 fois. En 2003, premier tournant dans sa carrière, il rejoint l’Inter Milan et y restera deux saisons. S’il ne joue pas beaucoup, 21 matchs seulement, il deviendra très ami avec Moratti.

En 2005, il retourne sur les lieux du braquage grec de 2004 et signe au Benfica. Apprécié par les supporters du Benfica, mais détesté par les autres, il quitte le club en 2007, après 45 matchs et 3 buts.

À 30 ans, le voilà de retour au Panathinaïkos, décidé à y terminer sa carrière. En 2012, le joueur veut prolonger son contrat, mais pas le club. Ne voulant pas prendre sa retraite et sortant d’un Euro particulièrement réussi, Karagounis se négocie un dernier contrat avec Fulham. En 2013, alors que son contrat prenait fin en juin, le club lui propose une année supplémentaire.

Le voilà lié jusqu’en 2014, bien décidé à aider le club, basé à Craven Cottage, à se sauver.

L'amitié entre un Grec et un Bulgare finit toujours par donner du yaourt

L'amitié entre un Grec et un Bulgare finit toujours par donner du yaourt.

Le bilan anglais de Giorgos Karagounis :

Fulham (depuis 2012) : 30 matchs, 1 but

Apostelos Vellios « o enkefalos » : le cerveau

Né à Salonique, Vellios débute à 16 ans en Super League avec l’Iraklis en 2008. Vite courtisé par les géants Olympiakos et Panathinaïkos, il reste dans son club formateur jusqu’en 2011, totalisant alors 21 matchs et 4 buts.

Son potentiel dépasse les frontières et c’est Everton qui le signe en janvier 2011 contre 250 000 livres. Débutant en réserve, il effectue sa première apparition trois mois plus tard, face à Aston Villa. Son premier but en équipe première interviendra en septembre 2011, face à Wigan. Couvé par Moyes, il impressionne face à Chelsea en marquant seulement 16 secondes après être entré en jeu. Souvent cantonné à l’équipe réserve, Vellios présente toutefois un ratio intéressant d’un but marqué toutes les 86 minutes de jeu. Attaquant complet, droitier, mais habile de sa tête, Vellios est vu comme un grand espoir du club.

Vellios se demandait souvent comment Anichebe pouvait être titulaire et pas lui.

Vellios se demandait souvent comment Anichebe pouvait être titulaire et pas lui.

Le bilan anglais d’Apostolos Vellios :

Everton (depuis 2011) : 22 matchs, 3 buts

Charis Mavrias « o talantoúkhos » : le talentueux

Mavrias débute au Panathinaïkos en 2010. Il fait partie de cette génération « dorée » du football grecque, représentée par Ninis, Fetfatzidis ou encore Tatos.

Mavrias c’est un pur ailier, bon techniquement, qui a profité de la cure d’austérité du Panathinaïkos pour arriver en équipe première. En 2012, en marquant face à l’Olympiakos il devenait le plus jeune buteur de l’histoire des derbys entre le Panathinaïkos et l’Olympiakos. Après trois saisons, le jeune Mavrias totalisait 53 matchs de championnat, pour trois buts, mais également 11 matchs de coupe d’Europe et deux buts.

En août 2013, Sunderland, dans une optique de rajeunissement de son effectif, le fait signer. Ses débuts sont difficiles, la première division grecque ne reprenant que très tard en août, il manque de forme physique et ne prend part qu’à quatre matchs de championnat.

Grâce à Di Canio, Mavrias a pu perfectionner son levé de bras droit

Grâce à Di Canio, Mavrias a pu perfectionner son levé de bras droit

Le bilan anglais de Charis Mavrias :

Sunderland (depuis 2013) : 4 matchs

Vangelis Moras « vouno » : la montagne

Né et formé à Larissa, Moras signe en 2003 avec l’AEK Athènes. Pendant 4 ans il assurera l’arrière-garde de l’Enosis avant de partir à la découverte de l’Italie et de Bologne.

Une nouvelle fois, il y restera quatre saisons, jouant 104 matchs et parvenant même à marquer un but.

En juillet 2011, le Panathinaïkos souhaite l’enrôler pour remplacer Jean-Alain Boumsong, mais l’intérêt ne sera jamais officialisé. Finalement, c’est Swansea qui récupère le beau bébé d’1m95, en se le faisant prêter pour trois mois.

Le 22 octobre 2011, il fait ses débuts avec le club gallois face à Wolverhampton (2/2). Ses débuts, mais aussi ses adieux, car plus jamais le joueur n’évoluera sous le maillot des Swans. En janvier 2012, son prêt n’est pas étendu et le joueur s’engage avec Cesena pour six mois.

Auteur de 15 matchs, son contrat n’est pas reconduit et il rebondit en Série B du côté de l’Hellas Vérone, club où il évolue toujours.

Le bilan anglais de Vangelis Moras :

Swansea (octobre-décembre 2011) : 1 match

Moras félicité par ses partenaires. Non, attendez...

Moras félicité par ses partenaires. Non, attendez...

En espérant que cette lecture aura été instructive, je vous dit bonne année, à bientôt et athîo.

Didier Fecoidis