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Teenage Kicks démarre sa cinquième saison avec une preview des championnats de Football League (D2 à D4) et Premier League. Aujourd’hui, on monte d’un échelon, on y croise pléthore d’internationaux et on prend place aux côtés d’une vingtaine de milliers de spectateurs, en moyenne. L’antichambre de l’élite. Présentation.

Le classement après cinq journées (sur 46).

Les prétendants à la montée

Entre cinq et dix, si l’on inclut les forces supposées vives, les outsiders crédibles et les postulants sur le qui-vive. Revue en détails.

Norwich, Fulham et Cardiff City. Les trois gros, si on peut dire. Les trois relégués de Premier League qui profitent des énormes droits TV de PL et des « parachute payments » (environ 70 millions de livres) accordés aux relégués et échelonnés sur trois ans. Des trois, Fulham est celui qui connaît le début de saison le plus catastrophique. Avant-dernier avec quatre défaites en cinq matchs, les Cottagers doivent rapidement rectifier le tir s’ils veulent prétendre à la remontée immédiate. Surtout que Felix Magath est resté sur le banc malgré la relégation, et que l’effectif est de qualité : Ross McCormack, acheté 11M£ à Leeds, Scott Parker, Hugo Rodallega. En revanche, le four Konstantinos Mitroglou devrait quitter la cuisine londonienne, et Stekelenburg s’est déjà exilé à Monaco.

Sur le papier, Fulham reste donc un prétendant, tout comme Cardiff City, où Ole Gunnar Solskjaer a cette fois pu profiter de deux mois de préparation pour bâtir une équipe cohérente. Le retour en forme de Kenwyne Jones et l’arrivée d’Adam Le Fondre sont à ce titre une excellente nouvelle pour les Bluebirds. Le Brittanique a toujours marqué plus de 10 buts lors de ses saisons complètes (le Gomis Anglais, en quelque sorte) et devrait aider les Gallois à jouer la montée.

Jones et Solskjaer s'entendent déjà à merveille, visiblement

Norwich a conservé son noyau dur, avec John Ruddy dans les cages, Russell Martin et Sebastien Bassong en arrière-garde, Wes Hoolahan et Bradley Johnson au milieu de terrain, Gary Hooper devant. Quelques pertes (Ricky van Wolfswinnkel, que les supporters ne regretteront pas, ou encore Leroy Fer, parti à QPR), mais de bonnes pioches, avec l’attaquant Lewis Grabban, acheté à Bornemouth où il marquait un but tous les deux matchs l’an passé (et déjà cinq cette année).

Derby County. Le malheureux finaliste des play-offs de l’an passé devra se relever psychologiquement de son raté de la dernière minute. La Premier League, que le club n’a plus connue depuis 2008 (et un bilan famélique de 11 points…), était si proche. Cette année, ils peuvent toujours compter sur un entraineur expérimenté (Steve McLaren, l’homme au parapluie) et un effectif très jeune et maintenu en l’état. Les attaquants sont déjà au diapason, avec six buts en dix matchs cumulés pour Chris Martin (l’autre) et Jamie Ward. Le meilleur joueur de l’an passé, Craig Bryson, monte toujours la garde.

Depuis cet épisode, McLaren s'est refait la cerise aux Pays-Bas

Depuis cet épisode, McLaren s'est refait un peu la cerise

Wigan. L’année dernière, malgré la fatigue de leur parcours en Coupe d’Europe (dernier de leur groupe) et en FA Cup (éliminé en demi-finales aux pénaltys contre Arsenal), le club avait tout de même réussi à se qualifier pour les play-offs du championnat. Cette année, débarrassés de la joute européenne, et avec Maloney, McManaman, Caldwell, Boyce qui ont, entre quelques autres, tous connu la PL sous le maillot bleu et blanc, les Latics peuvent franchement se mêler à la lutte pour les six premières places. Et si Oriol Riera, le buteur Espagnol transféré d’Osasuna pour 2M£, s’adapte bien, ils pourraient même viser davantage.

Et puis en vrac : Brighton & Hove Albion et son manager Sami Hyppiä, Watford, Nottingham Forest, et pourquoi pas Leeds ! (non, on déconne)

Les clients à la descente

Incontestablement, Blackpool fait figure de favori pour la League One. En moins de deux ans, le club a connu six entraîneurs, et celui actuellement en place, Jose Riga, n’avait que neuf joueurs éligibles le matin de son match d’ouverture. L’équipe a perdu 27 (!) joueurs pendant l’été, et a dû recruter douze joueurs en douze jours. Le niveau d’amateurisme administratif ne s’est pas complètement ressenti sur le terrain, bien que Blackpool ait quand même perdu 2-0. Avec aucun point en cinq matchs, le miracle collectif n’a pas encore eu lieu. Et on doute qu’il se produise en cours de saison.

Ils se foutent du ballon rond, à Blackpool

Ils s'en foutent du ballon rond, à Blackpool

La saison de Millwall sera également difficile. Le club s’est maintenu tant bien que mal l’an passé, et il y a eu peu d’ajouts significatifs au cours de l’été. Mais l’entraineur se nomme Ian Holloway, aka le magicien illuminé. Et à ce titre, tout est possible.

Et puis en vrac : Birmingham City, qui s’est maintenu en Championship grâce à un but dans les arrêts de jeu du dernier match, et dont la prochaine saison risque d’être aussi longue que la dernière ; Sheffield Wesnesday, qui attend que Hafiz Mammadov leur envoie de l’argent (décidément, l’Azéri a du mal à recopier les RIB) ; Roterham, quatrième de League One et promu surprise, aura fort à faire pour rester à cet échelon.

Les joueurs à surveiller

Jake Forster-Caskey (Brighton), milieu de terrain de 20 ans et toutes les dents du talent.

Mats Møller Dæhli (Cardiff), milieu de terrain de 19 ans, passé par la réserve de MU et ayant suivi Solskjaer à Molde, puis à Cardiff, donc.

L’année dernière, on vous parlait de Jordan Rhodes, le buteur de Blackburn qui avait planté 27 buts en 43 matchs (saison 12/13). Eh bien il a réitéré, le bougre : 25 buts en 46 matchs (saison 13/14). Et il est resté fidèle à Blackburn, où il a prolongé son contrat. Pas très loin, au nord-ouest, il y a un club qui a acheté Emmanuel Rivière. On dit ça…

Rhodes avec le plâtre de Johnny Ecker

Rhodes avec le plâtre de Johnny Ecker

Britt Assombalonga (Nottingham Forest), 21 ans, l’un des meilleurs buteurs de League One la saison passée (acheté 1,25M£ par Peterborough, record du club ; vendu un an plus tard 5,5M£, record du club). Il découvre quasiment la Championship (il l’avait brièvement connue à Watford il y a deux ans), et déjà quatre buts en cinq matchs. Il pourrait être l’élément favorisant les ambitions de Nottingham à la montée.

Et puis en vrac : Will Hugues (Derby County), milieu de terrain de 19 ans à la coiffure peroxydée et aux performances remarquées ; Kike (Middlesbrough), buteur Espagnol de 24 ans acheté à Murcie ; et Bakary Sako, tiens, un Malien de 26 ans passé par Châteauroux et Saint-Etienne, avant de faire le bonheur de Wolverhampton. L’année dernière, on parlait même d’un intérêt des Verts pour un retour du Malien à Geoffroy-Guichard.

Les vieux de la vieille

Paul Robinson, défenseur de 35 ans à Birmingham, a commencé sa carrière à Watford, en 1996. Il a connu la PL avec Bolton et West Brom.

Ian Harte, défenseur Irlandais de 37 ans. Bien connu pour ses huit saisons passées à Leeds, qu’il va affronter sous le maillot de Bournemouth.

Carlos Edwards, latéral de 35 ans, et Ricardo Fuller, buteur de 34 ans, foulent les pelouses anglaises depuis belle lurette. Ils jouent tous les deux à Milwall, cette année. Pour le second, c’est son quatrième club en quatre ans.

270 matchs avec Wigan pour Emerson Boyce, le défenseur anglais de 34 ans. Et 13 buts, s’il vous plait. Trois clubs en 16 ans de carrière, le jeune homme est stable.

Il est pas si vieux, Yann Kermorgant, mais le Breton a quand même connu la CFA avec Vannes et Châtellerault au milieu des années 2000, ça nous rajeunit pas. Il vient de signer avec Bournemouth, à 32 ans. Il a la vie devant lui, le gamin.

Les entraîneurs en vue

On est curieux de savoir ce que va faire Sami Hyppiä avec Brighton, après deux ans de bons et loyaux services à Leverkusen.

Le bonheur incarné

La joie de vivre incarnée

On est curieux de savoir ce que va faire Ian Holloway avec Milwall, après des années de bons et loyaux services pour promouvoir les clubs à l’échelon supérieur (et se faire virer l’année suivante).

On a déjà peur pour José Riga, qui doit faire fi de l’été calamiteux de Blackpool et monter un groupe de joueurs qui sait à peu près jouer au football.

On n’a déjà plus peur pour Mark Robins, viré de Huddersfield après le premier match de la saison (et remplacé par Chris Powell), ni pour Dave Hockaday, viré de Leeds après six matchs (on en reparle juste après).

On va être attentif au travail de Stuart Pearce, de retour à Nottingham sur le banc après avoir porté plus de 400 fois le maillot sur la pelouse (période 1985-1997).

On va être attentif au travail d’Aitor Karanka, énième bébé Mourinho qui est sur le banc de Middlesbrough depuis novembre.

Les plus grosses et plus faibles chambrées

Derby, Norwich, Brighton : voilà les trois plus grosses affluences depuis le début de saison, avec presque 28 000 spectateurs de moyenne du côté des Rams.

Rotherham et Brentford se disputent la dernière place, avec moins de 10 000 spectateurs de moyenne.

Le club à suivre

A Leeds, le propriétaire s’appelle Massimo Cellino, il mangiatore di direttore. Si vous suivez un tantinet le championnat italien, ce nom vous dit sans doute quelque chose. Pendant 22 ans, il était le président du club de Cagliari. 22 ans pendant lesquels il a changé 36 fois d’entraîneur. En juin, il a vendu le club.

Un petit air de Francis Lalanne, là-dessus

Un petit air de Francis Lalanne, là-dessus

C’est désormais Leeds le nouveau joujou de l’Italien, après moult tractations. Brian McDermott parti, il faut lui trouver un remplaçant sur le banc. Ce sera Dave Hockaday, ex-coach de Forest Green Rovers (D5) d’où il s’est fait virer en octobre 2013. Il prend ses fonctions le 19 juin 2014, à la surprise générale. « Un jour, j’ai reçu un coup de téléphone, c’était Massimo. Je suis allé le voir dans un hôtel, on a discuté de football pendant cinq heures. Il m’a dit que je lui plaisais. » 70 jours et trois défaites plus tard, il est viré. Idem pour son assistant.

Leeds, un club à suivre dans les journaux, à défaut du terrain.

Le club à ne pas suivre

On en connait qui vont rapidement s’installer dans le ventre mou (du genre Bolton, ou Reading, ou Brentford) et n’en ressortiront pas de l’année. Fuyez-les.

Les pronos TK montées et descentes

Voilà, c’est maintenant qu’on se mouille ? Allez hop, dans le désordre : Cardiff, Derby County et Wigan pour la montée, Blackpool, Birmingham et Rotherham pour la descente.

Alea jacta est.

Des propriétaires blindés du Golfe et d’Asie, des pokéristes patron de club, un ratio salaires/chiffre d’affaires de 90 %, des montagnes de dettes, des wagons de stars, une majorité de joueurs étrangers, de la caillera et des Wags en pagaille : bienvenue en Npower Championship (D2), le sous-sol copié-collé de la Premier League. Profitons de la trève internationale pour cuisiner les caïds. Interrogatoire bling bling de bas étage.

Le premier constat qui s’impose sur la D2 anglaise : les jeux sont très serrés. Après 10 journées (sur 46), seuls 8 points séparent le 3è, Wolves, du 21è, Birmingham City.

Un tel tassement de niveau peut s’expliquer par la relative homogénéité des budgets de D2 (d’une moyenne de 17M), la fourchette allant de 1 à 3, contre 1 à 6 en Premier League (environ 3M/an de revenu médias en moyenne par club et jusqu’à 12M en billetterie pour les grosses écuries. Les revenus annexes s’élevant au maximum à 8M/an [1]).

Les masses salariales des grosses écuries pouvant grimper jusqu’à 36M, la grande majorité des clubs de D2 sont endettés, certains sérieusement (Bolton, 100M, Cardiff, 45M, Blackburn 37M, etc. Un fair-play financier a dû être adopté, ici). Les nombreux sugar daddies (mécènes) à la tête des 72 clubs de Football League doivent régulièrement renflouer les caisses.

Première partie de ce dossier D2, les clubs 9è et 8è : Blackburn Rovers et Blackpool FC.

[NB : a) voir [2] b) affluences saison en cours c) meilleurs et pires étrangers élus par lecteurs et journalistes de Four Four Two début 2012 d) cote érectionnelle exclut les Britanniques non anglais e) masse salariale : chiffres 2010-11. Cliquer sur les photos réserve parfois des surprises]

Blackburn Rovers, 9è, 16 points (+ 3)

C’est quoi ton surnom ? Rovers.

Tes principaux gangs rivaux des cités voisines ? Burnley, Bolton et Man United.

C’est qui ton leader ? On en a pas, c’est l’anarchie, la loi de la cité (l’ex buteur messin Eric Black assure l’intérim). L’ancien, Steve Kean, vient d’être viré (alors que le club était 3è), les supporters ont fêté ça au Champagne anglais (excellent d’ailleurs). Rarement un manager était resté aussi longtemps en place (presque deux saisons) avec une telle cote d’impopularité d’entrée de jeu.

Mais ce n’est plus le Blackburn de l’ère Jack Walker ou post Walker (géré par son Trust), ce club stable et régulièrement placé dans le Top 10 de la Premier League (hormis un bref passage en D2). Depuis deux ans, Blackburn Rovers est devenu le club le plus dysfonctionnel du football anglais professionnel (avec Port Vale, D4 – Portsmouth étant hors concours).

Presque une centaine de noms (!) ont été cotés par les bookmakers pour remplacer l’Ecossais, dont quelques-uns ronflissimants. Les favoris (cotes Paddy Power) : Tim Sherwood (2/1), Alan Shearer (11/2), Mick McCarthy (6/1), Ian Holloway (10/1) et Roy Keane (14/1).

Sherwood, l’ex darling d’Ewood Park ère glorieuse (1992-1998), semblerait tenir la corde. L’actuel coach adjoint (dans l’acception anglaise du terme, celui qui dirige les entraînements – pas le manager adjoint) de Tottenham depuis 2008 a bien sûr l’amour de son ancien club chevillé au cœur, mais troquer les entraînements glamour avec Bale et consorts pour ce club en crise et le bouc (non moins moribond) de Gaël Givet, ça se monnaie, cher. Très cher même : il se dit que Sherwood exigerait 2M/an + une prime de montée d’1M (il palpe 1M/an aux Spurs). Oh, et Spurs demanderait une compensation de 3M. Ce n’est donc pas gagné et on parle de plus en plus de McCarthy et Holloway depuis hier.

Les plus bling bling des cotés : S-G Eriksson (33/1), Jurgen Klinsmann (40/1), Laurent Blanc, Carlo Ancelotti et Frank Rijkaard (66/1), Maradona (100/1) et même… Pep Gardiola ! (250/1)

Les plus pouilleux : Alex McLeish et Avram Grant (40/1).

Ca s’ bouscule pour t’ chouffer ? Non, affluences en chute libre : 14 142 spectateurs (contre 22 551 l’an dernier, en PL)

Tu crèches où ? Ewood Park, 31 367 places, depuis 1882.

Tu t’ la pètes après 10 journées ? Non, pas de quoi jouer les kakous, 4 victoires seulement.

T’as du caïd ? Beaucoup ouais, mais surtout du sénior. Disons qu’il ne vaudrait mieux pas embarquer les cadors pour un go-fast :

–      Danny Murphy, 35 ans ex pilier de PL (9 capes anglaises)

–      Nuno Gomes, 36 ans et 79 capes portugaises

–      Paul Robinson, gardien de 33 ans, ex Leeds et Tottenham, 41 capes anglaises

–      L’ex éternel espoir David Dunn, 32 ans, 20 capes anglaises U21, 1 cape senior

–      Colin Kazim-Richards, 26 ans, ex Fenerbahce et Galatasaray, 35 capes turques

–      Morten Gamst Pedersen, 31 ans, 73 capes norvégiennes

–      Dickson Etuhu, 30 ans, 17 capes nigérianes

Jordan Rhodes, 48 buts en 2011-2012

Jordan Rhodes, 48 buts en 2011-2012

Mais notre vraie terreur c’est un djeun de 22 ans : Jordan Rhodes (ci-dessus), 48 buts en 55 matchs la saison passée ! Acheté 8M à Huddersfield. Est anglais mais porte la tunique écossaise [3].

Ton meilleur caïd étranger ever ? Brad Friedel (2000-08). Presque six saisons sans rater un match. Et à 41 ans, papy Brad fait toujours de la résistance.

Et ta plus grosse pipe étrangère ? Corradi Grabbi (2001-04), un blase de bolide teuton, des performances de Fiat 127 bridée. L’attaquant italien, barré par Del Piero à la Juve, fit six clubs transalpins de division inférieure avant de débarquer été 2001 dans le Rovers de Graeme Souness. Pour presque 7M £ !

30 matchs, 2 buts et 4M en salaire plus tard, il était catalogué l’un des pires transferts de la Premier League (5 millions le but, quand même).

T’as un blase comique à nous r’filer qu’on pouffe ? Deux même : David Goodwillie (= bon zizi), prêté à Crystal Palace, et Mauro Formica. Bonne pouffe.

C’est quoi la cote érectionnelle de ton effectif sur le God Shave the Queen ? 3/1, mollesse due à l’effectif Tour de Babel, 18 nationalités. Trop cosmopolite pour bander sur l’hymne british tout ça.

Un Frenchie dans l’tas ? Ben, notre Gaël Givet national. Jamais un citoyen français n’avait autant kiffé la Burne Noire, comme dirait Daniel Riolo.

T’es blindé ? En théorie oui, le club appartient au VH Group, voir aussi Venky’s (les volailles). Club dirigé par la famille indienne Rao depuis novembre 2010.

Une tribu qui, de son propre aveu, n’entrave rien au football, ici. En arrivant, la big Boss, Anuradha Desai, déclara vouloir recruter le trio Ronaldinho-Beckham-Maradona. Au final, elle récolta Hérold Goulon. Et ouais, life’s a bitch (and then you die).

Ils se sont tous mis au poulet

C'est poulet gras à toutes les collations désormais

Elle dit aussi vouloir faire de B’burn « l’Arsenal du Nord » (une tarasconnade qui rappelle celle de Mohammed Al-Fayed, voir milieu d’article). On pigea alors vite sa stratégie : se servir du club comme véhiculaire publicitaire pour sa société Venky’s.

Les Rao n’étant que rarement à Blackburn, Steve Kean devait présenter quasi mensuellement son bilan à la patronne… en se rendant au fin fond de l’Inde, deux ou trois vols et cinq heures de route. Et de retour dans le Lancashire, à peine les bagages posés, il se faisait pourrir par les supps en révolte. Il n’a pas volé ses roupies.

C’est désormais Shebby Singh, notre Global Football Adviser et ex footballeur malaisien qui dirige les opérations sur le terrain. En tant qu’ex célèbre commentateur ESPN des matchs Premier League en Asie, Singh est officiellement chargé de « développer la brand Blackburn en Asie du Sud-Est ».

Tu payes bien ? Oui, 50M de masse salariale en PL. Probablement autour de 30M cette saison, dû aux départs et clauses de réduction dans les contrats en cas de descente de PL. Mais nos petits nouveaux ne sont pas à plaindre : Jordan Rhodes émarge à 180 000 £ mensuels.

Blackpool, 8è, 16 points (+ 5)

C’est quoi ton surnom ? J’en ai trois : les Seasiders, Tangerines et Pool.

Tes principaux gangs rivaux des cités voisines ? Les autres petites frappes du Lancashire : Preston, Bolton et Burnley.

C’est qui ton leader ? Ian Holloway, depuis mai 2009.

Ca s’ bouscule pour t’ chouffer ? Ça pousse un peu ouais, 13 739.

Tu crèches où ? Bloomfield Road, depuis 1900 (17 338 places). Stade sacrément retapé ces dernières saisons. Pendant longtemps, faute de moyens, il n’avait que deux tribunes ! (et une petite temporaire).

Tu t’ la pètes après 10 journées ? Ça va oui, on est satisfait, même si on n’a engrangé que 3 points lors des 4 dernières journées. Joli football tout en mouvement (4-3-3) et très offensif (19 buts marqués) mais ce style flibustier nous a fait retomber dans nos travers défensifs : déjà 14 buts encaissés.

T’as du caïd ? Ouais, et du lourd :

–  Kevin Phillips, 39 ans, ex Sunderland Legend et grand Seigneur du football britannique (seul Anglais Soulier d’Or européen, en 2000). A claqué 272 buts en 610 matchs durant une glorieuse carrière commencée en non-league il y a vingt ans. Et il est toujours en forme, 9 apparitions cette saison ! (476 minutes de jeu, 1 but).

–  l’attaquant U21 anglais Tom Ince (fils de, ci-dessous), 20 ans, début de saison tonitruant, 6 buts en 6 matchs (Fergie le kifferait, ici)

–  l’ex grand ami de Paul Le Guen et Glasgow Rangers Legend Barry Ferguson, 34 ans et 45 capes écossaises

–  l’excellent ailier et néo international écossais Matt Phillips, 21 ans

Ton meilleur caïd étranger ever ? Le milieu international féringien Claus Bech Jørgensen (2006-09 – pour les plus incultes d’entre vous, un Féringien est un natif de l’île danoise où y’a que des moutons. Ne pas confondre avec un Mérovingien, habitant de Mer dans le Loir-et-Cher comme chacun sait).

Et ta plus grosse pipe étrangère ? Le gardien ghanéen Richard Kingson (2010-11). La faute à sa femme ?

T’as un blase comique à nous r’filer qu’on pouffe ? Ouais, l’ex Strasbourgeois Nouha Dicko, 20 ans. Bienvenue au club des queutards du foot Nouha, t’es en bonne compagnie : Julian Dicks, Gary Dicker, Paul Dickov – prononcez Dick off -, George Dick, etc.

C’est quoi la cote érectionnelle de ton effectif sur le God Shave the Queen ? 2/1. Avec seulement 50 % d’Anglais dans l’effectif, risque de débandaison à tout moment, mise risquée donc.

Un Frenchie dans l’tas ? Je veux, trois même :

–  le Guadeloupéen Ludovic Sylvestre

–  le Normand-Congolais Elliott Grandin, revenu de Nice où il a pigé l’an passé

–  le Savoyard-Malien Nouha Dicko, souvent remplaçant, excellent depuis le début de saison, 3 buts en 9 matchs. Joli retourné acrobatique victorieux contre Hull, à 50 secondes dans ce clip

T’es blindé ? Oui, même si nos propriétaires adorent jouer les Abbé Pierre. Le club appartient à la famille Oyston, père (Owen, ci-dessous) et fils (Karl). Les Oyston se sapent comme des épouvantails sous acide mais la paire pèse 100M. Le troisième comparse, l’homme d’affaires et financier letton Valeri Belokon (actionnaire minoritaire, 25 %), pèserait le double.

Thunés, mais effroyablement radins aussi. Pervers, ils aiment proposer des contrats… à 90 £ /semaine ! [4] (par exemple à Bojan Djordjic et à ce pauvre Emile Heskey). Il y a six mois, ils avaient cependant cassé leur nourrain pour offrir à Robbie Fowler… 100 £ / semaine (avec certes une prime de 5 000 £ par apparition). La saison précédente, les Oyston s’étaient octroyés, via une société domiciliée au club, un dividende de 11M !

Le refus de verser un vrai salaire à Robbie Fowler en mars dernier a peut-être coûté aux Seasiders la montée en Premier League, battus 2-1 par West Ham en finale des play-offs. Qui sait ce qu’il se serait passé si Fowler avait été recruté pour l’emballage final.

Tu payes bien ? Non. Petite masse salariale de 25M [5] en 2010-11, l’année de notre unique saison PL (pour un CA de 52M). Probablement 10M aujourd’hui. En 2009-10, l’année de la montée en PL, la wage bill n’était que de 6M.

Les agents de joueurs n’aiment pas trop charbonner avec Blackpool non plus, ils ne ramassent que des miettes (voir tableau). Jusqu’en 2008, on refusait même de verser un penny aux agents ! (Blackpool insistait pour que les joueurs les rémunèrent de leur poche).

Au-delà des rapports folkloriques de B’pool avec l’argent, il ne faudrait pas que leur pingrerie légendaire leur coûte (encore ?) la montée [6]. Car malheur aux prétendants qui rateront le coche Premier League en mai prochain : à partir de 2013-2014, les sommes versées par la PL à ses 20 clubs augmenteront d’au moins 45 %. Le dernier du classement touchera ainsi plus que le champion d’Angleterre la saison passée (61M £).

Avec une conséquence évidente : les trois clubs PL relégués en 2014 seront encore plus costauds financièrement et donc mieux armés que les autres pour remonter en PL. Et cela, avant même de toucher les parachute payments qui auront sans doute augmenté d’ici là. Parallèlement, les revenus médias des clubs de D2 baissent depuis 2010.
Ergo, ce n’est absolument pas le moment de s’éterniser en D2 et 2012-13 est la saison où jamais pour monter, surtout pour les clubs au budget scoubidou comme Blackpool qui, inévitablement, verront leur chance de gagner la terre promise s’amenuiser au fil des saisons. Money talks, de plus en plus fort, et le championnat de D2 est fatalement amené à devenir moins ouvert qu’aujourd’hui. Le mercato d’hiver pourrait être chaud bouillant en D2 cette année et Blackpool doit absolument revoir sa stratégie recrutement, sous peine de se faire piétiner dans la ruée vers l’or et voir ses rêves de PL partir en fumée, pour longtemps. Et Ian Holloway avec.

Kevin Quigagne.

A suivre.

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[1] Sont omis ici les deux versements suivants de la Premier League :

a)   parachute payments aux trois clubs relégués de PL, 48M chacun sur 4 ans.

b)  les solidarity payments, environ 2,5M annuellement par club de D2

[2] Rivalités – question 2 – données dans l’ordre décroissant (source : sondage 2012 et 2003).

[3] Eligible car… il a fait toute sa scolarité en Ecosse ! (le pater, aujourd’hui entraîneur des gardiens à Sheffield Wednesday, joua huit saisons chez les Scots)

[4] Comme la législation le lui permet, Blackpool applique religieusement la formule suivante : salaire minimum horaire (6 £) x 15 heures (d’entraînement) par semaine = 90 £. Blackpool a nié avoir offert ce montant hors intersaison dans l’affaire Djordjic. Certes, le Daily Mail n’est pas le plus fiable des quotidiens anglais (euphémisme) mais, à ma connaissance, le club n’a pas démenti pour Heskey et Fowler. Chiffres d’ailleurs confirmés par les broadsheets, dont le Guardian après interview avec God lui-même.

(A noter que cette pratique harpagonnesque des 90 £ / semaine ne s’étend pas à la Premier League qui a adopté un salaire minimum depuis plusieurs saisons, négocié annuellement par le syndicat des joueurs – 95 000 £/an en 2010-11)

[5] Selon le Guardian. D’autres sources parlent de 13 ou 14M de wage bill pour cette saison PL, chiffre possible vu que le plafond salarial n’était que de 10 000 £ / semaine. Ces disparités peuvent s’expliquer par la prise en compte ou non a) des charges patronales – environ 25 % – lors de la publication des comptes par le club b) des primes (surtout si celles de la montée en PL – de 200 à 500 000 £/joueur – furent versées un peu en retard et comptabilisées dans l’exercice financier suivant). Une chose est sûre : c’est pas à B’pool qu’on fait fortune.

[6] D’ailleurs, Ian Holloway en aurait assez de la « prudence » des propriétaires (le tout dernier clash, le mois dernier, a porté sur le refus du club de faire venir DJ Campbell en prêt – trop cher -, celui-là même dont les 13 buts aidèrent bien les Seasiders à monter en PL en 2010)

Un peu de légèreté pour conclure la saison Teenage Kicks : le bilan club par club, mode Twitter, en 140 mots (enfin, pour ce qui est du résumé de la saison quoi).

Voir introduction dans la première partie, avec tous les jolis liens (clips grands moments de la saison, plus beaux buts, photos, etc.). Aujourd’hui, la deuxième partie : de Blackpool à Everton (troisième partie jeudi, de Fulham à Manchester United).

[nb : les chiffres de la rubrique financière sont en £ et portent sur la période 2009-2010. Les dettes (nettes) : emprunts bancaires, propriétaires ou autre provenance. Source Companies House et Guardian].

 

BLACKPOOL (19è, 39 points, relégué. G-A – 23 / 55 buts pour / 78 contre)

Résumé de la saison

A l’image des parcs d’attraction de la ville (photo ci-dessous), beaucoup de hauts et de bas. Première partie de saison sensationnelle, suivie de longs passages à vide entrecoupés de fulgurances. L’effectif total assemblé n’ayant coûté que 5M de £, les 39 points amassés relèvent de l’exploit.

Satisfactions

DJ Campbell (l’une des recrues malin de l’année), Adam, D. Vaughan (Player of the Season du club) et Taylor-Fletcher sortent du lot. Citons aussi Cathcart et Varney.

Déceptions

J. Beattie, A. Reid, Kingson, Kornilenko.

L’homme invisible : Malaury « The Little Prince of Monaco » Martin

Highlights

So long The Entertainers

So long The Entertainers

L’équipe la plus joueuse de la saison, 20 / 20 pour l’entertainment. « The table doesn’t lie » aiment pontifier les consultants. Le classement, cyniquement froid, ne ment peut-être jamais mais il nous cache souvent des choses. Parce que Blackpool 19è, y’a un truc qui cloche sévère tant les Seasiders nous ont fait chavirer de bonheur cette saison. Les transversales millimétrées d’Adam, les coups de patte de DJ Campbell, les sauvetages d’Evatt sur la ligne… De la première à la dernière journée, les hommes d’Holloway nous ont embarqués avec eux sur le rollercoaster des émotions, harnachés à leur 4-3-3 de boucanier, à l’abordage toute. A en chialer de bonheur parfois. Parmi les moments d’anthologie, le sublime Blackpool-Bolton de la 37è journée, 4-3, ô combien évocateur de la finale FA Cup de 1953, la légendaire « Matthews final », mêmes clubs, même score, différents héros. Et pis Blackpool est la seule équipe à avoir marqué un but à Old Trafford en première mi-temps ! La folle aventure collective commencée sans aucun moyen en août 2009 en D2, avec pour objectif de ne pas descendre en D3, s’arrête donc ici, brutalement ; les héros vont s’éparpiller à jamais et ne joueront plus ensemble, mais dieu que ce fut bon. Blackpool, le football te hurle un grand merci. So long les Entertainers.

Lowlights

Carton rouge aux dirigeants du club, les deux Oyston et Belokon, ils ont joué petit bras en ne donnant pas les moyens à Holloway d’assurer le maintien. La série de cinq défaites de suite du 15/01 au 5/02 ainsi que celle des neuf matchs sans victoire du 26/02 au 7/05. La cruelle descente lors du fameux « Survival Sunday », surtout avec les 55 buts marqués (plus élevé total d’un relégué depuis la création de la PL en 1992).

Enseignements à tirer / secteurs à renforcer

Le style « gung ho » (hourra football), c’est chouette mais si on revoit les Tangerines en PL, faudra travailler les phases défensives, 78 buts encaissés, ça fait pas sérieux.

Trucs bizarres / marrants

Innombrables. Le West Ham-Blackpool de novembre, 0-0 malgré environ 40 tentatives sur les deux buts ! (les stats varient, Opta dénombre 48 tentatives – assurément l’un des 0-0 les plus entertaining de ces dix dernières années). Les bons mots de l’iconoclaste Ian Holloway et ses coups de gueule, dont celui-ci, le plus retentissant cette saison (pour le pourquoi du comment sur ce mémorable coup de sang, voir ici, entrée 28 janvier). Les supporters qui se cotisent début mai pour faire voler au-dessus du stade des rivaux de Preston North End (relégué en D3) un avion traînant deux banderoles taquines (dont « Pauvre petit Preston, amusez-vous bien en D3 », voir photos et détails). La Civil Aviation Authority n’a pas apprécié et a enquêté. Phil Brown, manager de PNE, s’est foutu en pétard : «  Si j’avais eu un flingue, j’ l’aurais descendu cet avion. »

Le Manager

Ian Holloway, dit « Ollie », un surnom qui ne déplairait pas à DSK. Mériterait presque le titre de Manager de l’année pour avoir été si près du but avec des moyens aussi dérisoires. L’adepte du Total Football, qu’on espère tant revoir en PL un jour, devra malheureusement intégrer les règles du bétonnage s’il retrouve l’élite. C’est tristos le foot parfois.

In / Out (le point sur les mouvements au 11 juin)

Aucun départ ni arrivée officiellement enregistré. Abondance de rumeurs sur plusieurs Tangerines qui cherchent à se placer en PL (dont Adam, DJ Campbell et Vaughan).

Chiffre d’affaires / masse salariale et autres stats financières

9M* / 13M. Perte avant impôts : 7M. Dette : 4,3M

[*en D2 saison 2009-2010. Les revenus PL de 2010-2011 s’établiront aux alentours de 50M, auxquels s’ajouteront les 48M du « parachute payment » versés par la Premier League sur les quatre prochaines saisons – si le club ne remonte pas en PL entre temps]

 

BOLTON WANDERERS (14è, 46 pts. – 4 / 52 / 56)

Résumé de la saison

Excellente première partie (6è à Noël), suivie par du très moyen de janvier à avril et conclue par de l’exécrable sur les cinq dernières journées (zéro point).

Satisfactions

Stuart Holden, élu Bolton Wanderers Player of the Year. Gary Cahill, en passe de devenir l’un des meilleurs arrières centraux anglais. Aussi Jääskeläinen, Al-Habsi, Muamba, K. Davies, Sturridge, Knight, Lee Chung-Yong. Petite mention timide aussi pour Elmander, dix buts en championnat pour le Suédois malgré une hibernation prolongée en deuxième partie de saison (un seul but).

Stuart Holden, meilleur Trotter de la saison

Stuart Holden, meilleur Trotter de la saison

Déceptions

Citons M. Petrov et Klasnic.

L’homme invisible : Marcos Alonso.

Un Alonso qui n’a malheureusement rien à voir avec son homonyme as du  volant. S’il est invisible au club, le néo-Boltonien est bien repérable sur les routes (ici et aussi ici). L’été dernier, il avait fallu soi-disant « l’arracher » du Real Madrid et il devait exploser en Angleterre. Au final, c’est surtout un mur et l’éthylomètre de la police qu’il a explosés (ainsi que ses trois passagers, dont une femme qui a succombé à ses blessures). En mars dernier, ce fils et petit-fils de footballeurs (voir son wiki) lançait son website où l’on pouvait lire : « Sur ce site, vous découvrirez la carrière de Marcos, sur et en dehors du terrain ». Non merci.

Highlights

Quelques superbes prestations tout en toque. Belles victoires 4-2 contre Tottenham et 5-1 sur Newcastle. Ce but d’Elmander, sublime (voir ici) et celui de Mark Davies contre Blackpool en novembre, peut-être le plus beau but collectif en PL cette année (malheureusement, restrictions youtube). Et la demi-finale de FA Cup contre Stoke à Wembley. Enfin, plus pour la participation que le match en lui-même… (les Trotters étrillés 5-0 par les Potters).

Lowlights

La grave blessure de Stuart Holden le 19 mars. L’Américain, encore excellent cette année, joue décidément de malchance (encore indisponible pour plusieurs mois, merci Jonny Evans !). Les 7893 fautes de Kevin Davies, la coupe de cheveux de Tintin mais les manières du capitaine Haddock, de loin premier au hit-parade des coups de coude et autres bourrinages (OK, il en a fait un peu moins, mais à peine – 123, record depuis que les stats Opta existent, 1996).

Kevin Davies, champion en titre du bourrinage

Kevin Davies, champion en titre du bourrinage

Enseignements à tirer / secteurs à renforcer

Ne pas céder à la tentation StokeTM (jeu loooong et coups de pieds, arrêtés ou non) et persister dans la volonté de privilégier un jeu bien léché. Côté renfort, une bonne recrue par ligne devrait suffire, surtout devant, pour combler les départs d’Elmander à Galatasaray et de Sturridge vers Chelsea, retour de prêt (les Blues le vendraient… mais pour 15-20M de £ – il est possible qu’il reparte en prêt). Si Gary Cahill part, il faudra recruter du lourd en défense centrale (Arsenal et Man City seraient intéressés).

Trucs bizarres / marrants

Kevin Davies qui accepte d’allumer les illuminations de Noël à Bolton (tradition en Angleterre)… mais à condition que le service nettoyage de la ville lui vide ses poubelles ! (il s’était embrouillé avec eux pour une obscure histoire de sacs poubelle déposés au pied des wheelie bins et que Davies ne voulait pas mettre à l’intérieur, bref un truc bien boltonien).

Le Manager

Owen Coyle (sosie de Nespresso Clooney), première saison pleine à Bolton. Bilan positif, indéboltonnable, pour l’instant. De l’avis général, cet ex attaquant Trotter a transformé le club après avoir repris une équipe dans la zone rouge en janvier 2010 (ère Gary Megson). Avec pratiquement le même effectif depuis dix-huit mois, il est parvenu à s’éloigner du style Route One qui était un peu devenu la marque de fabrique du club sous Megson.

In / Out (au 11 juin)

In : personne. Out : Johan Elmander (Galatasaray, gratuit). Jlloyd Samuel, Joey O’Brien et Tamir Cohen (tous libérés).

Chiffre d’affaires / masse salariale et autres stats financières

62M / 46M. Perte avant impôts : 35M. Dette : 93M.

 

CHELSEA (2è, 71 pts. + 36 / 69 / 33)

Résumé de la saison

Départ canon (18 points sur les sept premiers matchs), suivi d’une grosse crise de foi, puis d’un comeback spectaculaire du début mars à la mi mai (26 points sur 33 possibles).

Satisfactions

Ashley Cole (figure dans la PFA Team of the Year), Cech, Terry, Essien, Ramires, Luiz, Ivanovic (par intermittence).

Déceptions

Malouda, Hilario, Yury « The Russian Maradona » Zhirkov, Bosingwa, Mikel (bon départ mais insuffisant en deuxième partie de saison). Et Abramovitch, comme d’hab. Oh, et le p’tit jeune sur la photo…

L’homme invisible : Fernando Torres (plus transparent qu’invisible vu qu’on l’a bien remarqué).

Highlights

Deux 6-0 d’affilée pour démarrer la saison. La superbe remontée sur le dernier tiers de saison (voir le chassé-croisé pour le titre alors que les Blues risquaient de rater le Top Four).

Lowlights

Défaite 2-1 contre Man United le 8 mai dans le Climatico. La raclée 3-0 à domicile infligée par Sunderland en novembre ainsi que la défaite 3-1 contre Arsenal à Noël. L’incompréhensible et brutal limogeage du manager adjoint Ray Wilkins en novembre (à la mi-temps d’un match amical de la réserve, il était connecté au club depuis 1973). Elimination de la Champions’ League contre Man United en quart, ainsi que la sortie peu glorieuse des deux coupes domestiques.

Enseignements à tirer / secteurs à renforcer

Il faut dégraisser le mammouth, quelques départs sont donc probables (on pense à Zhirkov, Kalou et Ferreira). L’idéal serait de recruter un latéral droit, un milieu axial ou gauche et un buteur (ou vite trouver un remède pour Nando). Selon The Independent d’hier, les cibles seraient : Romelu Lukaku, Wesley Sneijder, Luka Modric, Kevin de Bruyne, Alexis Sanchez, Gregory van der Wiel, Javier Pastore, Neymar, Sergio Aguero.

Trucs bizarres / marrants

L’affaire gangsta du coup de feu d’Ashley Cole sur un étudiant (voir entrée du 26 février).

Le Manager

Carlo Ancelotti, viré quelques heures après le dernier match. L’arrivée du Guus se fera probablement sous dix jours. Hiddink manage actuellement la sélection turque, résultats mitigés – Chelsea devra régler la facture de la compensation à la TFF, l’année de salaire qui lui reste au contrat (soit 4M de £, voir détails). Encore des frais compensatoires pour Abramovitch, après les 36M versés pour Ancelotti, Grant, Mourinho et Scolari.

Il a aussi des additions de resto corsées
Ses additions de resto sont bien corsées aussi

In / Out (au 11 juin)

In : Lucas « The New Kaka » Piazon (Sao Paulo, coût extensible, 5-8M). Out : Michael Mancienne (Hambourg, 3M)

Chiffre d’affaires / masse salariale et autres stats financières

213M / 174M. Perte avant impôts : 78M. Dette : 734M*

[*montage alambiqué. Depuis 2003, prêts à 0 % d’Abramovich à Fordstam Limited, la holding company qui détient Chelsea ; Fordstam a ensuite re-prêté cet argent à Chelsea FC plc, qui dirige le club – prêt convertis en actions en 2009, un tour de passe-passe en recapitalisation (conversion dettes en équité) qui fait de Chelsea FC plc un club officiellement sans dette… Précisons que Fordstam doit toujours cette somme au Russe. Voir ici sur footballeconomy.com]

 

EVERTON (7è, 54 pts. G-A + 6 / 51 / 45)

Résumé de la saison

Début cauchemardesque (comme d’hab’), dream finish.

Satisfactions

Leighton Baines, latéral gauche, Everton Player of the Season (et seul joueur de champ avec Skrtel à ne pas avoir raté une minute de jeu, 3 420). Baines, c’est aussi 249 centres distillés en open play, record cette saison (le second est Downing, 243). Aussi : Osman, Distin, Jagielka, Coleman (élu Everton Young Player of the Year), T. Cahill (six buts de la tête en PL).

Home du blues, surtout les débuts de saison

Home du blues, surtout les débuts de saison

Déceptions

Arteta, Yakubu (prêté à Leicester en janvier et départ probable).

L’homme invisible : João Silva

Highlights

La remontée sur Man United, menés 3-1, deux buts dans les arrêts de jeu. La fin de saison en boulet de canon. Et ce sublime but de Beckford lors de la dernière journée, chevauchée solo Weah-esque de 80 mètres, voir clip.

Lowlights

Steven Pienaar, petit cru cette année. En janvier, il file aux Spurs, tout ça pour y faire banquette. Le 71è carton rouge du club lors de la 38è journée, nouveau record depuis la création de la PL. Les blessures répétées de Louis Saha (et faut vraiment qu’il lève le pied sur la route, voir détails).

Les enseignements à tirer / secteurs à renforcer

Faut absolument mieux démarrer les saisons. Recruter un bon attaquant est la priorité. L’ossature de l’équipe est bonne et conserver les meilleurs joueurs est essentiel (Baines en priorité), ainsi que les bons jeunes comme Rodwell. Il faut résister à la tentation de vendre pour renflouer des caisses vides. Selon The Independent d’hier, Everton aurait comme cibles : Demba Ba, Jay Bothroyd, Dieumerci Mbokani ainsi que Boyata en prêt (Bothroyd, libre, étant le plus probable).

Trucs bizarres / marrants

Phil « Superhero » Neville qui « goes viral » sur Twitter début novembre, propulsé à la troisième place des sujets les plus tweetés au monde, loin devant Obama et J. Bieber, voir détails (un coup des supporters Toffees qui ne supportaient plus le foin fait autour de Bale, adversaire que leur Phil chéri musela proprement trois jours après les exploits Baliens face à l’Inter Milan). Réaction tweeto-interloquée de Landon Donovan, ex éphémère et regretté Toffee : « Phil Neville est hyper tendance sur le net ? Mais le monde marche sur la tête ou quoi ?!?!?!?? »

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Cherchez l’erreur

Le Manager

David Moyes, indéboulonnable, en place depuis 2002, plus long règne de PL derrière Wenger et Ferguson. Son nom est immanquablement cité lorsqu’une place de choix se libère en PL et il intéresserait fortement  Aston Villa* (poste que personne n’a trop l’air de vouloir occuper). Problème : Moyes n’aurait absolument pas apprécié d’être short-listé Number 2 derrière Roberto Martinez (qui a refusé le poste vendredi – Ancelotti et Benitez ayant aussi décliné le poste, Villa a repris sa liste pour dénicher cet insaisissable manager – seraient considérés : Hughes, McLaren et deux ou trois autres). Un départ de Moyes vers Villa coûterait très cher au club des Midlands (8 à 10M de £ en compensation pour les deux ans et quelques de contrat restant, ainsi que le staff de l’Ecossais – qui exigera une revalorisation de salaire et une grosse tirelire recrutement). A réussi la prouesse de conserver tous ses joueurs cette année (sauf Pienaar, gourmand, vendu car son contrat se terminait en juin).

[*Nouvelles de dernière minuteStop press… 18h30 heure anglaise… on apprend qu’Alex McLeish, manager de Birmingham City, vient de démissionner par email… vraisemblablement pour prendre les rênes d’Aston Villa…]

In / Out (au 11 juin)

In : personne. Out : James Vaughan (Norwich, 2,5M de £)

Chiffre d’affaires / masse salariale et autres stats financières

79M / 54M. Perte avant impôts : 3M. Dette : 45M.

Kevin Quigagne.