Archive for the ‘People’ Category

Ils sont 32. 32 anciens Gunners à avoir été honorés par le club, au moyen d’une fresque les représentant, 4 par 4, placardée sur le mur d’enceinte de l’Emirates Stadium. Présentation des numéros cinq à huit.

 

5. Patrick Vieira (1976-…)

Bio

Né au Sénégal, le grand milieu défensif fit ses classes à Trappes, Dreux et Tours avant de débuter dans le monde pro à Cannes en 1993. Trois ans et une expérience peu concluante au Milan AC plus tard, il s’installa à Londres, Arsène Wenger l’ayant fait venir pour un peu plus de cinq millions d’euros.

Auteur d’une adaptation remarquable, là où les Henry, Overmars, Pirès et autres Adebayor eurent besoin de plusieurs mois pour retrouver leur meilleur niveau, Vieira s’imposa d’emblée comme le patron de l’entrejeu des Gunners, disputant plus de trente matchs dès sa première saison, à vingt ans seulement.

Accumulant les problèmes disciplinaires au début de sa carrière (neuf expulsions sous le maillot d’Arsenal, dont lors de deux matchs consécutifs au début de la saison 2000-2001), il se rangea au fur et à mesure que son influence sur le groupe grandit. Champion du Monde et d’Europe avec la France, il s’empara du brassard de capitaine d’Arsenal à l’été 2002, pour ne plus le lâcher jusqu’à son départ.

Régulièrement annoncé dans la plupart des clubs d’Europe, il tira sa révérence londonnienne après avoir inscrit le tir au but vainqueur contre Manchester United lors de la finale de FA Cup 2005.

Il quitta donc Arsenal pour retourner en Italie, successivement à la Juventus et à l’Inter, après plus de 400 matchs disputés sous le maillot des Gunners.

De retour désormais en Angleterre, sous les couleurs des nouveaux riches de Manchester City, il parlait il y a peu d’arrêter sa carrière à la fin de la saison, mais souhaite désormais prolonger encore un an .

Vieira, Adams, une coupe, trois mecs à droite, dont un penché et deux numéros neuf, et un autre type qui passe derrière, tout content.

Vieira, Adams, une coupe, trois mecs à droite, dont un penché et deux numéros neuf, et un autre type qui passe derrière, tout content.

 

Fiche

Nom : Patrick Vieira
Surnom : ‘Pat’ Vieira
Nationalité : Française
Date de naissance : 23/06/1976
Poste : Milieu défensif
Carrière à Arsenal : 1996-2005
Matches joués : 406
Buts inscrits : 33
Titres remportés avec Arsenal : Championnat d’Angleterre (1998, 2002, 2004), FA Cup (1998, 2002, 2003, 2005), Community Shield (1998, 1999, 2002, 2004)
Sélections nationales : 106 (6 buts)
Distinctions personnelles : Equipe-type de l’année de la Premier League en 1999, 2000, 2001, 2002, 2003 et 2004, nommé dans le FIFA 100 et dans l’équipe-type des dix premières saisons de Premier League.

 

Fun Facts

– En plus de sa grande taille, Pat’ a toujours eu les chevilles assez larges, notamment en ce qui concerne sa carrière en Bleu. Déclarant en janvier 2010 être « à 100% sûr de disputer la Coupe du Monde », il est cependant conforté pas Raymond Domenech au mois d’avril, qui déclare que s’il devait livrer sa liste à ce moment-là, Vieira en ferait partie. Problème, Vieira ne fera pas partie de la liste des trente joueurs pré-sélectionnés, et annoncera sa retraite internationale le lendemain, soit le 12 mai, se fendant d’un « Je suis le meilleur à mon poste ».

– En 2006, la maison des Vieira à Cannes a été cambriolée, alors que Patrick, sa femme et sa fille étaient à l’intérieur. Mais aucun des trois ne s’est réveillé, ce qui a permis aux cambrioleurs d’emporter bijoux et argent liquide, avant de s’enfuir au volant de la Mercedes du Citizen, alors toujours international. Et si les Vieira dormaient à poings fermés, c’est parce que les voleurs hi-tech avaient fait pénétrer un gaz soporifique à l’intérieur de la maison afin d’opérer en toute tranquillité.

– Vieira est classé cinquième parmi les cinquante plus grands joueurs de l’histoire d’Arsenal selon un sondage sur le site officiel des Gunners.

 

6. Reg Lewis (1920-1997)

Bio

Né à Bilston, Staffordshire, moins d’un an et demi après la fin de la première Guerre Mondiale, la carrière de Reginald ‘Reg’ Lewis se déroula majoritairement lors de la seconde.

Entré au club à 15 ans, il joua en équipes de jeunes pendant trois ans, jusqu’au premier jour de l’année civile 1938. Pour son premier match dans l’équipe fanion du club, contre Everton, il inscrivit un but. Des débuts prolifiques pour un attaquant qui l’était tout autant.

Malheureusement, dès la fin de la saison suivante, la guerre était déclarée. De nombreux footballeurs partirent au front, et les équipes anglaises perdirent chacune de nombreux joueurs, au total 783 pendant toute la durée de la guerre. Certaines équipes furent plus touchées que d’autres, par exemple Liverpool qui perdit 76 de ses joueurs pendant ces six années. La palme revient cependant aux Wolves, qui virent 91 de leurs footballeurs partir au front, dont certains ne revinrent pas.

Il est difficile d’expliquer le système de championnats mis en place pendant la guerre, mais Reg Lewis, resté au pays, s’éclatait durant ces années, et inscrivit but sur but, 274 en 275 matches.

Malheureusement, ni ces apparitions, ni ces buts ne seront comptés dans les statistiques officielles, la FA ayant décrété que les compétitions s’étant déroulées pendant la WWII étaient d’un niveau trop faible pour être homologuées (les autorités interdisant les déplacements de plus d’une heure, tous les clubs issus de la Football League, de l’élite à la 3e division S – South, se retrouvaient dans des poules de 10, ce qui, évidemment, faussait les statistiques, comme si Manchester United et Macclesfield se retrouvaient aujourd’hui dans la même division).

Qu’importe, Lewis joua encore plus d’une centaine de fois sous le maillot des Gunners au sortir de la guerre, et le point d’orgue de sa carrière fut la finale de la FA Cup 1950, où il inscrivit le doublé qui permit à son équipe de l’emporter 2-0 contre Liverpool.

Trois ans plus tard, touché par les blessures à répétition (qui ne lui permirent de participer qu’à douze matchs en 1951-52 et aucun l’année suivante), Reg prit une retraite bien méritée et acheta un pub, qu’il revendit quelques années après pour travailler dans les assurances.

Reginald Lewis décéda en 1997.

Franchement, ils se foutent de nous. Le copyright "ColorSport" sur cette photo, c’est n’importe quoi.

Franchement, ils se foutent de nous. Le copyright 'ColorSport' sur cette photo, c’est n’importe quoi.

 

Fiche

Nom : Reginald Lewis
Surnom : ‘Reg’ Lewis
Nationalité : Anglaise
Date de naissance : 07/02/1920
Date de décès : ?/?/1997
Poste : Attaquant
Carrière à Arsenal : 1935-1953
Matches joués : 176 officiellement, 451 en comptant la Wartime League
Buts inscrits : 118 officiellement, 392 en comptant la Wartime League
Titres remportés avec Arsenal : Championnat d’Angleterre (1948), FA Cup (1950), Charity Shield (1948)
Sélections nationales : Aucune sélection officielle (2 sélections en équipe B d’Angleterre)

 

Fun Facts

– Avec ses 118 buts, Lewis est le onzième meilleur buteur de l’histoire du club. Si l’on rajoutait les buts marqués durant la Seconde Guerre Mondiale, il serait bien évidemment le meilleur buteur de l’histoire d’Arsenal, Thierry Henry ne culminant qu’à 226 unités. Le même cas de figure, plus controversé cependant, se présente à Newcastle, où le meilleur buteur du club est officiellement Alan Shearer, avec 206 réalisation, juste devant un attaquant des années 1940-1950, Jackie Milburn, avec 200 buts. Mais les 38 buts du début de carrière, pendant la guerre, de Milburn ne sont pas comptabilisés. Un débat houleux a pris place parmi les fans des Magpies, qui estimaient que Milburn devrait être considéré comme le numéro un. La famille de Milburn y a mis fin, en soutenant publiquement Alan Shearer en tant que top goalscorer du club.

– Reg Lewis ne fut pas appelé durant la guerre, mais il passa néanmoins quelques mois en Allemagne, après la fin de la guerre, lorsque celle-ci était occupée par l’Alliance. Il y servit dans l’Armée Britannique du Rhin. À son retour en Angleterre, en 1946, il inscrivit un quintuplé pour son premier match, un amical opposant l’équipe première d’Arsenal à sa réserve. Cette performance lui permit d’être appelé pour un match de gala entre l’Angleterre et l’Ecosse en faveur des victimes de la tragédie de Burnden Park.

– Lewis ne figure pas dans le classement des cinquante plus grands joueurs de l’histoire d’Arsenal selon le sondage sur le site officiel des Gunners.

 

7. Lee Dixon (1964-…)

Bio

Enfant, Dixon était un fervent supporter de Manchester City, mais il a été formé à Burnley. Après un petit tour des clubs de seconde zone (Chester City, Bury et Stoke), il signa à Arsenal en 1988, en remplacement de l’international anglais Viv Anderson, parti à Manchester United.

Il y joua d’abord les seconds rôles, Lee Winterburn lui étant régulièrement préféré sur le flanc droit de la défense, bien que gaucher ; le poste d’arrière gauche étant bouché par Kenny Sansom, recordman des sélections en tant que latéral gauche en équipe nationale… Jusqu’à ce qu’Ashley Cole le double la semaine dernière contre le Danemark.

Mais le départ dès l’année suivante de Sansom permit à Winterburn de revenir à un positionnement plus adéquat, et installa Dixon au poste d’arrière latéral droit. L’arrivée également de Steve Bould pour remplacer le vieillissant O’Leary établit définitivement le « famous four », composé de Dixon à droite, Winterburn à gauche, et Adams aux côtés de Bould, donc, dans l’axe.

C’est dans cette configuration que les Gunners furent surnommés le « Boring Arsenal » durant la première moitié des années 1990, en raison de leur défense impassable et impassible, sur laquelle l’entraîneur de l’époque, George Graham, misait tout.

Dixon apparut plus de 600 fois sur une feuille de match d’Arsenal, et sa qualité de centre était louée par tous les observateurs anglais. Les buts, eux, étaient plus rares, un tous les six mois en moyenne, en quatorze ans de bons et loyaux services. Pour voir ses plus beaux buts contre son camp, voir les articles « Cadeaux de Noël » du blog.

Ses apparitions remarquées lui permirent d’engranger 22 sélections chez les Three Lions, au cours desquelles il inscrivit un but contre l’Irlande, à Wembley. Cependant, il ne disputa aucun tournoi majeur avec l’Angleterre, étant écarté en 1990 et 1996, et blessé en 1992 – l’Angleterre ne se qualifia pas pour la Coupe du Monde 1994.

Dixon continua à jouer pour Arsenal jusqu’à ses 38 ans, en 2002. Il possède désormais un restaurant, le Riverside Brasserie, avec son ami Heston Blumenthal, un chef reconnu outre-Manche, dont le restaurant The Fat Duck a été désigné « meilleur restaurant du Monde » par les Anglais. L’ancien arrière droit des Gunners est également consultant pour l’excellente émission Match of the Day 2, sur la BBC2.

« Eh oh les gars, c’est n’importe quoi ce sponsor, on n’est pas à Saint-Etienne, merde. »

«Eh oh les gars, c’est n’importe quoi ce sponsor, on n’est pas à Saint-Etienne, merde.»

 

Fiche

Nom : Lee Dixon
Surnom : Aucun
Nationalité : Anglaise
Date de naissance : 17/03/1964
Poste : Arrière droit
Carrière à Arsenal : 1988-2002
Matches joués : 619
Buts inscrits : 28
Titres remportés avec Arsenal : Championnat d’Angleterre (1989, 1991, 1998, 2002), FA Cup (1993, 1998, 2002), League Cup (1993), Charity Shield (1991, puis Community Shield 1998, 1999), Coupe des Vainqueurs de Coupe (1994)
Sélections nationales : 22 (1 but)
Distinctions personnelles : Equipe-type de l’année de la Premier League en 1995, PFA Team of the Year en 1990

 

Fun Facts

– Dixon a joué dans tous les stades des clubs de la Football League et de la Premier League. Tous ? Non, un stade résiste encore et toujours à l’envahisseur. Il s’agit de Craven Cottage, le stade de Fulham.

– Mordu de vélo, il a participé en 2010 au « Dallaglio Cycle Slam », un évènement caritatif lancé par Lawrence Dallaglio, l’ancien capitaine de l’équipe d’Angleterre de rugby. Ce projet fou avait pour mission de récolter £1M en reliant, en vélo, les six stades hôtes du Tournoi des Six Nations. Aux côtés de plusieurs stars du sport, comme Dixon, donc, mais aussi Raphaël Ibanez et Les Ferdinand, l’évènement a obtenu £1.14M de dons. Mission accomplie.

– Dixon est classé vingt-et-unième parmi les cinquante plus grands joueurs de l’histoire d’Arsenal selon un sondage sur le site officiel des Gunners.

 

8. Joe Mercer (1914-1990)

Bio

Mercer est surtout connu pour sa carrière d’entraîneur, mais il a d’abord été un arrière gauche très performant, avant et pendant la Seconde Guerre Mondiale à Everton, et dès 1946 à Arsenal.

Arrivé à 32 ans chez les Gunners, il y joua pendant huit ans, jusqu’à un match contre liverpool où il se cassa la jambe suite à un choc accidentel avec son coéquipier Joe Wade, le 10 avril 1954, ce qui mit un terme à sa carrière longue de vingt-trois ans.

Un ancien joueur d’Arsenal, Len Shackleton, déclara à son sujet : « Joe Mercer, alors qu’il avait la trentaine et jouait à Arsenal, était un bien meilleur arrière latéral que pendant son jeune âge, à Everton ou en équipe d’Angleterre. Quand Joe Mercer découvrit que ses jambes ne l’autoriseraient plus à courir dans toute la longueur du terrain, quand sa condition physique le bloquait, quand il jouait presque entièrement dans sa moitié de terrain, il était grandiose. La délivrance de superbes passes en provenance de ce génie grêle et aux jambes arquées comptait, j’en suis certain, pour moitié dans les succès d’après-guerre d’Arsenal. »

Promu capitaine, il mena l’équipe à plusieurs titres, et ce fut lui qui reçut la Cup des mains du roi George VI le soir du 29 avril 1950, après la victoire 2-0 contre Liverpool (voir plus haut). Exceptionnel en défense ce soir là, il permit de garder la cage londonienne inviolée, et sa performance fut unanimement saluée, autant que celle de Reg Lewis.

Après son retrait des terrains, il entraîna successivement Sheffield United, Aston Villa, Manchester City et Coventry. Il assura même un intérim en équipe d’Angleterre en 1974. Mais c’est avec City (Manchester, pas Coventry) qu’il marqua les esprits, faisant remonter l’équipe dès sa première saison à la tête de celle-ci, en 1966, puis remportant le titre deux ans plus tard, et enfin la Coupe des Vainqueurs de Coupe en 1970.

Mercer décéda le jour de son 76e anniversaire, de la maladie d’Alzheimer.

En 1950, tous les joueurs ne pouvaient pas porter la coupe, alors ils portaient le mec qui portait la coupe.

En 1950, tous les joueurs ne pouvaient pas porter la coupe, alors ils portaient le mec qui portait la coupe.

 

Fiche

Nom : Joe Mercer
Surnom : Aucun
Nationalité : Anglaise
Date de naissance : 09/08/1914
Date de naissance : 09/08/1990
Poste : Arrière gauche
Carrière à Arsenal : 1946-1954
Matches joués : 275
Buts inscrits : 2
Titres remportés avec Arsenal : Championnat d’Angleterre (1948,1953), FA Cup (1950), Charity Shield (1948, 1953)
Sélections nationales : 5 (aucun but)
Distinctions personnelles : Entrée dans l’English Football Hall of Fame en 2009, Nommé Officier de l’Ordre de l’Empire Britannique en 1976

 

Fun Facts

– En honneur à sa carrière d’entraîneur de Manchester City, la route qui mène au City of Manchester Stadium porte le nom de Joe Mercer.

– Mercer a subi un accident vasculaire cérébral en 1964, alors qu’il était entraîneur d’Aston Villa. Pas reconnaissants pour un sou, les dirigeants du club de Birmingham l’ont licencié et remplacé, alors même qu’il était encore à l’hôpital.

– Joe Mercer n’apparaît pas dans le classement des cinquante plus grands joueurs de l’histoire d’Arsenal selon le sondage sur le site officiel des Gunners.

Ils sont 32. 32 anciens Gunners à avoir été honorés par le club, au moyen d’une fresque les représentant, 4 par 4, placardée sur le mur d’enceinte de l’Emirates Stadium. Présentation des 4 premiers.

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1. Cliff Bastin (1912-1991)

Bio

Au club de 1929 à 1947, Cliff Bastin a inscrit la bagatelle de 178 buts en 396 matchs sous la tunique d’Arsenal, ce qui a fait de lui pendant longtemps (de 1939 à 1997) le meilleur buteur des Gunners, dépassé désormais par Thierry Henry et Ian Wright.

Né à Exeter, où il disputa sa première saison, il a été acheté par Arsenal à l’âge de dix-sept ans, à la suite d’un match contre Watford. Herbert Chapman, le manager des Gunners de l’époque, était venu observer un joueur de Watford, mais Bastin lui fit si forte impression qu’il décida de l’engager dès la fin de la saison 1928-29, contre un chèque de 2000 livres.

Ailier gauche repiquant très souvent au centre, il profita de la tactique très offensive mise en place par Chapman (inventeur du WM) et surtout des passes d’Alex James pour inscrire de nombreux buts et devenir le plus jeune joueur de l’histoire, à dix-neuf ans, à remporter le championnat et la FA Cup, et être sélectionné en équipe nationale d’Angleterre.

À la suite de l’arrivée de Ted Drake, et du déclin d’Alex James, ‘Boy’ Bastin fut contraint de redescendre d’un cran sur le terrain, et de jouer numéro dix, pendant la saison 1935-36, ce qui ne l’empêcha pas de marquer 17 buts. Puis il retrouva son flanc gauche, jusqu’à la saison 1938-39, où des blessures récurrentes au genou gauche l’éloignèrent des terrains.

Le championnat ayant interrompu pendant la Seconde Guerre Mondiale, il ne retrouva jamais son niveau en 1945 et ne joua que sept matches en un an et demi, et prit sa retraite à presque trente-cinq ans.

Il retourna s’installer à Exeter, où il ouvrit un pub, le Horse and Groom, et décéda en 1991. Une tribune de St James Park, le stade d’Exeter, porte désormais son nom.

Cliff Bastin vous présente la collection automne-hiver 1931. Ici la veste de survêtement.

Cliff Bastin vous présente la collection automne-hiver 1931. Ici la veste de survêtement.

 

Fiche

Nom : Clifford Sydney Bastin
Surnom : ‘Boy’ Bastin
Nationalité : Anglaise
Date de naissance : 14/03/1912
Date de décès : 04/12/1991
Poste : Ailier gauche
Carrière à Arsenal : 1929-1947
Matches joués : 396
Buts inscrits : 178
Titres remportés avec Arsenal : Championnat d’Angleterre (1931, 1933, 1934, 1935, 1938), FA Cup (1930, 1936), Charity Shield (1930, 1931, 1933, 1934, 1938)
Sélections nationales : 21 (12 buts)
Distinctions personnelles : Entrée dans l’English Football Hall of Fame en 2009

 

Fun Facts

– Nous sommes en pleine Guerre Mondiale, en 1941, et la radio de propagande fasciste italienne annonce la capture d’un footballeur international anglais, Cliff Bastin, lors de la bataille de Crète. Visiblement mal informés, les hommes de Mussolini ignoraient certainement que Bastin avait été réformé à cause de sa surdité, et servait la patrie anglaise en tant qu’ARP Warden (patrouilleur de nuit chargé de prévenir les raids aériens ennemis) et était stationné au sommet du stade d’Highbury, avec Tom Whittaker, ancien joueur et préparateur physique d’Arsenal, qui avait pour habitude de « soigner » le genou de Bastin en lui tirant sur la jambe pour remettre le cartilage en place, à la mi-temps de chaque match. L’histoire ne dit pas s’il est également devenu sourd à force d’entendre les cris de souffrance de Bastin.

– Italie toujours. Les deux faits marquants de la carrière internationale de Bastin ont été deux matchs contre l’Italie. Tout d’abord en 1933, à Rome, où il inscrivit le but qui offre le nul à son équipe. Les supporters italiens, déçus, se mirent alors à chanter « Basta Bastin ! » Ensuite, le match Angleterre-Italie de 1934, plus connu sous le nom de Bataille de Highbury (le match le plus violent de l’histoire, selon Sir Stanley Matthews).

– Bastin est classé dix-huitième parmi les cinquante plus grands joueurs de l’histoire d’Arsenal selon un sondage sur le site officiel des Gunners.

 

2. Tony Adams (1966-…)

Bio

Né à Dagenham, Tony Adams n’a connu qu’Arsenal dans sa carrière de footballeur. Arrivé au club en 1980, à quatorze ans, il disputa le premier de ses 669 matchs sous le maillot rouge et blanc le cinq novembre 1983, contre Sunderland. Aux côtés de Lee Dixon, Nigel Winterburn et Steve Bould, il faisait partie du « famous four » défensif du Boring Arsenal des années quatre-vingt. Promu capitaine en 1988, à vinggt-et-un ans, il reste aujourd’hui le plus jeune joueur d’Arsenal à avoir obtenu cet honneur. Surnommé « le colosse » par George Graham et « le professeur de la défense » par Arsène Wenger, il sombra dans l’alcoolisme jusqu’à l’arrivée du technicien français, qui le remit sur les bons rails.

Il inscrivit quarante-huit buts pour les Gunners, et réussit l’exploit, lors d’un match à Manchester en 1991, d’inscrire les deux buts de la partie, dont un contre son camp. Le Daily Mirror publia alors une photo d’Adams avec des oreilles d’âne, et les supporters adverses ne manquèrent pas de le railler.

En guise de réponse, il souleva le trophée de champion d’Angleterre huit semaines plus tard, sur la pelouse d’Anfield.

Sélectionné 66 fois en équipe nationale, il ne participa pas à la Coupe du Monde 1990, à la grande surprise des supporters anglais, ni à l’Euro 1992 pour cause de blessure. L’Angleterre ne participant pas à la WC’94, il dut attendre 1996, et l’Euro 1996 à domicile pour représenter son pays dans une compétition internationale, avec le brassard de capitaine.

La carrière d’entraîneur qu’il a menée (et mène toujours) par la suite ne mérite même pas qu’on en parle (Wycombe, Portsmouth, Gabala).

Tony Adams inscrit ici certainement le plus beau but de sa carrière, lors de la victoire 4-0 contre Everton en 1998.

Tony Adams inscrit ici certainement le plus beau but de sa carrière, lors de la victoire 4-0 contre Everton en 1998.

 

Fiche

Nom : Tony Alexander Adams
Surnom : ‘Mr. Arsenal’
Nationalité : Anglaise
Date de naissance : 10/10/1966
Poste : Défenseur central
Carrière à Arsenal : 1983-2002
Matches joués : 668
Buts inscrits : 48
Titres remportés avec Arsenal : Championnat d’Angleterre (1989, 1991, 1998, 2002), FA Cup (1993, 1998, 2002), League Cup (1987, 1993), Charity Shield (1991, 1998, 1999), Coupe des vainqueurs de Coupe (1994)
Sélections nationales : 66 (5 buts)
Distinctions personnelles : Entrée dans l’English Football Hall of Fame en 2003, PFA Young Player of the Year en 1987, Equipe-type de l’année de la Premier League en 1994, 1996 et 1997

 

Fun Facts

– Son alcoolisme (qu’il a reconnu devant la presse en 1996) lui valut une condamnation à quatre mois de prison ferme, pour avoir crashé sa voiture en état d’ébriété le six mai 1990. Les contrôles révélèrent un taux d’alcoolémie plus de vingt-sept fois supérieur à la limite légale. Condamné le dix-neuf décembre 1990, il fut libéré deux mois plus tard. Loin de s’être calmé, il disputa notamment un match ivre lors de la saison 1993-1994. D’autres faits reliés à son alcoolisme incluent une chute dans un escalier qui lui valut vingt-neuf points de sutures au crâne, et une scène cocasse (et dangereuse, ne faites pas ça chez vous les enfants) à Pizza Hut où, en compagnie de Ray Parlour, il vida les extincteurs et tira avec un fusil de détresse dans des toilettes pour handicapés, après avoir été « chauffé » par des supporters rivaux. Depuis, il a fondé un centre de désintoxication pour sportifs, nommé Sporting Chance Clinic, qui a vu passer notamment Paul Gascoigne.

– Il a sorti une autobiographie en 1998, Addicted, saluée par le public et les médias, dans laquelle il raconte notamment son combat avec l’alcoolisme, et l’arrivée bienfaisante d’Arsène Wenger qui lui a permis de se (re-)découvrir une sensibilité – il reprit les études et s’initia au piano. Malheureusement pour nous, le tome 2 dans lequel il raconte comment il a fini par entraîner un club azéri (le Gabala FC, ou Qəbələ Futbol Klubu, depuis la rentrée 2010) n’est pas encore prévu.

– Adams est classé troisième parmi les cinquante plus grands joueurs de l’histoire d’Arsenal selon un sondage sur le site officiel des Gunners.

 

3. Liam Brady (1956-…)

Bio

Liam Brady l’Irlandais n’a passé que sept ans en pro à Arsenal, de 1973 à 1980, mais cela lui a amplement suffi pour devenir une légende vivante du club. Entré au centre de formation à quinze ans, il disputa son premier match officiel à dix-sept, et finit la saison 1973-1974 avec treize matchs au compteur, dont neuf comme titulaire. Dès la saison suivante, il s’imposa comme un titulaire indiscutable, et brilla au milieu d’une équipe assez moyenne qu’il transcendait, à la manière d’un Maradona lors de la WC’86.

L’arrivée d’un nouvel encadrement et de nouveaux joueurs lui permit d’exprimer tout son talent et il fut un des grands artisans de la victoire contre Manchester en finale de la FA Cup 1979. L’année suivante, il emmena son équipe en finale de la Coupe des vainqueurs de Coupe, étant notamment excellent en demi-finale contre la Juve. Malheureusement, en finale, Arsenal échoua aux tirs au but contre Valence, et Brady, lassé, s’exila à la Juventus pour un demi-million de livres.

Pendant qu’Arsenal pleurait le départ de son talisman irlandais (les Gunners n’ont pas gagné un titre entre 1980 et 1987), Brady découvrit l’Italie de long en large, Turin, Gênes (la Samp), Milan (l’Inter) et Ascoli, avant de revenir à Londres, à West Ham en 1987, pour ses trois dernières saisons.

Sélectionné 72 fois en équipe nationale, il a marqué à neuf reprises, dont le seul but du match contre la France en 1977. De manière générale, il marqua ses buts internationaux contre de grandes équipes (la France, les Pays-Bas de Gullit et Van Basten, l’Angleterre et le Brésil), même s’il a parfois choisi la facilité en scorant contre Malte (doublé), Trinidad & Tobago ou la Belgique.

Une fois sa retraite de joueur prise, il se lança dans celle d’entraîneur et dirigea le Celtic de 1991 à 1993, puis Brighton pendant deux ans également. Il est maintenant de retour à Arsenal, où il s’occupe du centre de formation depuis 1996, et a également été entraîneur adjoint du Trap en Irlande de 2008 à 2010.

Liam Brady, nouvel arrivant dans la série des Mario Kart.

Liam Brady, nouvel arrivant dans la série des Mario Kart.

 

Fiche

Nom : Liam Brady
Surnom : ‘Chippy’
Nationalité : Irlandaise
Date de naissance : 13/02/1956
Poste : Milieu offensif
Carrière à Arsenal : 1973-1980
Matches joués : 307
Buts inscrits : 59
Titres remportés avec Arsenal : FA Cup (1979)
Sélections nationales : 72 (9 buts)
Distinctions personnelles : Entrée dans l’English Football Hall of Fame en 2006, PFA Players’ Player of the Year en 1979

 

Fun Facts

– Liam Brady est surnommé ‘Chippy’ par les fans d’Arsenal. Mais pourquoi ? D’aucuns pourraient croire que c’est grâce à sa capacité à centrer (« chip » en anglais) de manière impeccable. Que nenni ! Brady est surnommé ainsi parce que c’est un fanatique du fish & chips. True story.

– Dans la famille Brady, je voudrais le fils Liam, incontestablement celui qui a le mieux réussi. Mais je voudrais aussi le grand-oncle Frank Senior, international irlandais, le grand frère Ray, international également. Tiens, l’autre grand frère, Frank Junior, vainqueur de la FAI Cup avec les Shamrock Rovers, je l’ai pas… Pioche ? Mauvaise pioche, je suis tombé sur le petit frère Pat, ancien international ayant évolué aux QPR. Les sept familles avec les Brady, c’est n’importe quoi.

– Brady a récemment déclaré que le joueur actuel lui ressemblant le plus est Mesut Özil. Au niveau du jeu, hein… Physiquement, Özil ressemble plus à un caméléon qu’à un humain.

– Brady est classé huitième parmi les cinquante plus grands joueurs de l’histoire d’Arsenal selon un sondage sur le site officiel des Gunners.

 

4. Thierry Henry (1977-…)

Bio

Que dire de Thierry Henry ? Tout le monde ici le connaît, tant pour ses qualités de buteur, que pour son palmarès. M’enfin, on va essayer de pondre quelque chose quand même, hein.

Né aux Ulis en 1977, Thierry Henry fut repéré à seize ans par les recruteurs de l’AS Monaco, lors d’un match qu’il disputa avec son équipe de Viry-Châtillon, et durant lequel il inscrivit un sextuplé.

C’est sur le Rocher qu’il fit la rencontre d’Arsène Wenger, qui partit à Arsenal seulement un an plus tard. Thierry, lui, resta à Monaco jusqu’en janvier 1999, où il rejoignit la Juve. Expérience non concluante, puisqu’il quitta l’Italie seulement sept mois plus tard et retrouva Wenger à Arsenal, contre 13.5 millions d’euros.

Auréolé d’un titre de champion du Monde avec la France, ‘Titi’ explosa véritablement à Londres. Replacé en pointe, aux côtés de Dennis Bergkamp, il obtint quatre fois le titre de meilleur buteur de Premier League pendant ses huit années au club et fut promu capitaine de l’équipe en 2005. Et c’est avec le brassard qu’il dépassa Ian Wright (qui avait lui-même dépassé Cliff Bastin) et devint le meilleur buteur de toute l’histoire d’Arsenal.

Une fois second et trois fois quatrième au classement du Ballon d’Or, il quitta Arsenal pour Barcelone avec 226 buts inscrits sous le maillot des Gunners. De moins en moins utilisé au Barça, il s’est exilé cet été aux Etats-Unis, où il joue désormais pour les New York Red Bulls.

Sa carrière internationale non plus n’est pas dégueue, champion du monde en 1998 et d’Europe en 2000, il figura également dans le meilleur XI de la Coupe du Monde 2006. Et 2002 ? Quoi 2002 ? Il s’est passé quoi en 2002 ?

Titi, quand il a le brassard de capitaine, il joue bien. Comme quoi Evra c’était peut-être pas le bon choix cet été.

Titi, quand il a le brassard de capitaine, il joue bien. Comme quoi Evra c’était peut-être pas le bon choix cet été.

 

Fiche

Nom : Thierry Daniel Henry
Surnom : ‘Titi’ Henry
Nationalité : Française
Date de naissance : 17/08/1977
Poste : Attaquant
Carrière à Arsenal : 2000-2007
Matches joués : 380
Buts inscrits : 226
Titres remportés avec Arsenal : Championnat d’Angleterre (2002, 2004), FA Cup (2002, 2003, 2005), Community Shield (2002, 2004)
Sélections nationales : 123 (51 buts)
Distinctions personnelles : Entrée dans l’English Football Hall of Fame en 2008, PFA Players’ Player of the Year en 2003 et 2004, FWA Footballer Of The Year en 2003, 2004 et 2006, Soulier d’Or Européen en 2004 et 2005, Meilleur buteur de Premier League en 2002, 2004, 2005 et 2006, Equipe-type de l’année de la Premier League en 2001, 2002, 2003, 2004, 2005 et 2006, nommé dans le FIFA 100 et le Time 100.

 

Fun Facts

– Lors de la saison 2005-2006, Thierry Henry a marqué plus de buts à lui tout seul que l’équipe de Sunderland au grand complet. Il a également été le meilleur buteur français à chaque Coupe du monde qu’il a disputée (si l’on omet le fiasco de 2010), avec trois buts en 1998 et autant en 2006. Et 2002 ? Quoi 2002 ? Il s’est passé quoi en 2002 ?

– ‘Titi’ est un grand fan de basket, et notamment des San Antonio Spurs, où joue son grand ami Tony Parker. Il aime également beaucoup le rap US, mais là, rien à voir avec Tony Parker.

– Thierry Henry a contribué à la culture anglaise, en faisant rentrer le mot « va-va-voom » dans le dictionnaire abrégé d’Oxford. Défini comme « quelque chose de passionnant, vigoureux ou de sexuellement attirant » (exemple : Elle n’a rien perdu de son va-va-voom, même depuis qu’elle a donné naissance à sa fille), l’attaquant français utilisait ce mot pour vanter les qualités de la Renault Clio dans des spots commerciaux anglais diffusés entre 2003 et 2005.

– C’est lui le number one dans le fameux sondage classant les 50 plus grands joueurs de l’histoire d’Arsenal sur le site officiel des Gunners.

Manchester City. Hier, club prolétaire de troisième division ; aujourd’hui, silo à Galactiques en herbe. En cette semaine de derby mancunien, nous avons souhaité revenir sur la métamorphose City depuis juillet 2007, ainsi que sur le premier tiers de saison de City, ce club plus comme les autres (la deuxième partie est ici).

Troisième et avant-dernière partie : de juillet 2010 au 30 septembre 2010.

C'est fini la lose, Man City a décidé de vaincre

C'est fini la lose, Man City a décidé de vaincre

Juillet 2010. Manchester City prête le rebelle Craig Bellamy aux Bluebirds de Cardiff. Mancini ne supportait plus la grande gueule de l’équipe. Sur ses 85 000 £ de salaire hebdomadaire, Man City en prend 50 000 à sa charge.

Craig Bellamy dit au revoir à City

Craig Bellamy dit au revoir à City

Fin juillet 2010. Afin de pacifier Carlos Tévez, qui n’a ni apprécié son année sous Mancini, ni le départ de son grand ami Bellamy, Mancini lui confie le brassard de capitaine (jusqu’ici confié à Kolo Touré). L’Argentin devient de facto le nouveau patron du vestiaire. Mancini espère-t-il, avec Tevez, refaire le coup Maradona à Naples ?

Début août 2010. Grosse campagne de publicité sur Manchester, avec un beau slogan optimiste qui s’affiche en bleu ciel au cul des bus : This is gonna be our season. Ce que Sheikh Mansour avait appelé « The Project » peut enfin commencer. Cette fois, c’est du sérieux.

Sheikh Mansour, le « Project » est en marche

Sheikh Mansour, le « Project » est en marche

Par ailleurs, Man City, bien décidé à innover sur tous les fronts, lance un centre de formation en ligne, pompeusement appelé online football skills academy, avec clips de démonstration et tout le nécessaire pour devenir pro à distance. Au vu de la végétation (palmiers), rien n’a été filmé sur Manchester… Entre autres bonus, le site internet propose trois sections : la technique, un spécifique gardiens, et l’aspect physique. De jong s’est proposé pour illustrer cette dernière, mais on a pris un stagiaire à la place, pour ne pas effrayer les enfants. Tévez, en revanche, est omniprésent.

12 août 2010. Par la voix de son administrateur et grand orchestrateur général, Brian Marwood, un ancien de Nike, Manchester City révèle le nouveau nom de son équipe réserve. Surprenant.

« Notre équipe réserve ne s’appelle plus Reserves. Ça sonnait trop insipide. Elle porte désormais le nom de Elite development squad ».

Que l’on raccourci volontiers en Elite Squad. Cette équipe au nom de commando S.A.S joue devant 200 spectateurs (contre souvent 1 500 pour les réserves des rivaux, Liverpool et Manchester United). Elite Squad… Le nom choisi fait bien rire outre-Manche.

13 août 2010. De l’autre côté de Manchester, Wayne Rooney, qui tient absolument à rester Top dog sur Manchester, a suivi avec grand intérêt le remue-ménage Citizen. Tout ce battage autour des salaires City tombe à merveille car justement, le Roo vient de débuter la renégociation de son contrat, qui se termine le 30 juin 2012 (Wayne est prévoyant). Constatant qu’une bonne moitié de l’équipe de City, dont une ribambelle d’inconnus (de Rooney), touche plus que lui, le natif de Liverpool se juge « under-appreciated », les dernières propositions du club étant insultantes à ses yeux (un minable 130 000 £ / semaine, soit à peine mieux que le smic City).

Vexé, il ordonne à Paul Stretford, son agent, de rejeter l’offre du club (on connaît la suite, à force de bouderies et chantages, deux mois plus tard, le Roo obtiendra encore mieux que Yaya Touré, 250 000 £).

Un mot sur ce Paul Stretford, l’homme « qui a créé la Rooney Brand », agent de joueur et personnage sulfureux du football anglais, très lié à la hiérarchie City (surtout à Brian Marwood). Stretford est surnommé « Monsieur 40 % » (sa commission sur certains deals, dit-on) et nage depuis plus de deux décennies dans les eaux souvent troubles des contrats et commissions de joueurs. Ancien vendeur d’aspirateurs, Stretford fonde Proactive Sports Management en 1987. Son premier client est Frank Stapleton (qu’il fait passer du Havre à Blackburn Rovers en 1989, puis il se brouillera avec l’Irlandais).

Dès 2002, Stretford prend Rooney sous son aile (Rooney gagne alors 75 £ par semaine en tant que stagiaire à Everton). Les années 2000 seront aussi lucratives qu’agitées pour Stretford. Elles seront notamment marquées par de fortes amendes, une interdiction d’exercer de dix-huit mois en 2008, ainsi qu’une affaire (très médiatisée) d’agression et menaces mettant en cause un rival, Peter McIntosh (qui l’accusait de lui avoir « piqué Rooney »). Affaire qui donna lieu en 2004 à un procès resté célèbre, avec pour cadre le Crown Court de Warrington, mêlant agents de joueurs, promoteurs de boxe véreux et gangsters (dont les Adams, notoires malfrats londoniens – non, rien à voir avec Tony !). Ces derniers avaient tenté, sous la menace d’une arme, de faire signer à Stretford un renoncement à ses droits sur Rooney. Voir article de The Independent.

Non, le bleu clair ne lui va pas

Non, le bleu clair ne lui va pas

14 août. Pour marquer la première journée de PL, le Daily Mirror publie un Spécial Mancini dans son supplément Foot. Man City se rend… à Tottenham, ceux-là même qui les avait privés de Ligue des Champions cent jours auparavant. Mancini déclare :

 « Récolter 72 ou 73 points ne m’intéresse pas. Notre objectif, c’est le titre. Cette année, c’est la bonne ».

L’Italien confirme également le départ de Craig Bellamy. Le Gallois est sur le point d’être prêté à Cardiff City, une grosse écurie de D2 qui nourrit l’ambition de monter. Par ailleurs, Bellamy, rapporte dans une interview parallèle qu’il n’a pas communiqué avec Mancini… depuis six mois !

Tandis que Shay Given déclare dans Four Four Two :

« Les gens sont jaloux de City. Avant, personne ne s’intéressait à nous, maintenant notre salle de conférence de presse est trop petite, et on a même des journalistes cachés dans les arbres, avec des téléobjectifs ! On veut un titre. Finir 4ème serait décevant ».

Les bookmakers sont de son avis, la plupart offrant Man City champion à 5 contre 1.

Mi août 2010. Le énième arrivage de vedettes est sorti du four et présenté à la presse. Yaya Touré (26M), James Milner (26M, moins S. Ireland, en partance pour Aston Villa), Mario Balotelli (24M), David Silva (24M), Aleksandar Kolarov, (16M), Gareth Barry (12M) et Jérôme Boateng (10,5M). Montant de la facture de la dernière commande : près de 150M de £. Robinho est de retour du Brésil.

Les salaires des joueurs sont publiés. Ils sont encore plus effarants qu’à Chelsea. Yaya Touré touche 220 000 £ par semaine. David Silva, Carlos Tevez, Manu Adebayor, 160 000, Patrick Vieira 150 000. Le salaire hebdomadaire moyen dépasse allégrement les 100 000 £.

Le nouveau City, saison 2010-2011

Le nouveau City, saison 2010-2011

23 Août 2010. Pour la première fois depuis son rachat du club, Sheikh Mansour assiste à un match à domicile. Il est en veine, les visiteurs sont Liverpool, une proie facile. Les Citizens l’emportent 3-0.

28 août 2010. A peine arrivé en Angleterre et sa conduite à droite, Mario Balotelli se plante au volant de son Audi R8. Il sort indemne de la collision avec une BMW. Il a reçu le bolide…la veille. Les quelques témoins en ont profité pour prendre des photos et faire signer des autographes. L’un d’eux dit :

« Il était seul dans sa voiture, y’avait un max de fumée, la voiture n’arrêtait pas de tourner sur elle-même et je n’en reviens pas que personne n’ait été blessé »
Super Mario déclare « Je m’en fiche de la voiture, je ne l’ai reçue que hier soir ».
 
Côté terrain, il s’est blessé au genou contre Timişoara en Ligue Europe la semaine précédente et sera indisponible pour quelque temps (il ne fera ses grands débuts en Premier League que le 24 octobre, contre Arsenal).

1 septembre 2010. En conformité avec la nouvelle règle de la Premier League du « joueur formé localement » (Home Grown Player rule), le club doit rendre une liste de maximum 25 joueurs utilisables en championnat, avec, au maximum, 17 joueurs ne remplissant pas les critères de cette règle. Est considéré comme formé localement tout joueur, quel que soit sa nationalité ou son âge, ayant été licencié dans un club anglais ou gallois pendant au moins trois saisons, de manière continue ou non, avant ses 21 ans. La liste s’établira sans Robinho, vendu la veille au AC Milan.

La liste des 25 de Man City comporte douze noms de joueurs remplissant les critères : Joe Hart, Shay Given, Stuart Taylor, Shaleum Logan, Micah Richards, Joleon Lescott, Wayne Bridge, Adam Johnson, Gareth Barry, James Milner, Michael Johnson et Shaun Wright-Phillips.

Pour comparaison, celle d’Arsenal en comporte 7 (Walcott, Vela, Wilshere, Ramsey, Gibbs, Frimpong and co étant dans la liste annexe, joueurs utilisables de moins de 21 ans, sous contrat et stagiaires), Chelsea, qui n’a sélectionné que 19 joueurs, en compte 4 seulement, Liverpool, 8, Man United, 13, et Tottenham, 11.

L’annexe de la liste de Man City compte 44 joueurs, dont Mario Balotelli et Dedryck Boyata. En théorie, le club peut donc s’appuyer sur 69 joueurs (moins que Liverpool ou Arsenal, 75 et 76 respectivement).

Voir toutes les listes complètes ici.

3 septembre. Les médias sortent les photos de la redoutable « Hill from hell » du centre d’entraînement de Carrington. Une colline construite à la demande de Mancini. Elle ne paie certes pas de mine, mais les médias rapportent que les joueurs sont forcés de sprinter en cote à maintes reprises… en tractant des pneus de poids-lourds ! Le Daily Mail relaie la grogne parmi les joueurs. Mécontentement qui fait écho aux plaintes de Tevez, Bellamy et quelques autres, au printemps dernier.

10 septembre 2010. C’est Manchester-sur-Hollywood. Le club et les médias locaux parlent d’un « star-studded premiere » (première avec plein de vedettes) pour le lancement officiel du film de l’année, à la gloire de City, « Blue Moon rising ». Le tapis bleu est de sortie, ainsi que les stars. En fait de vedettes, on a le droit à Noel Gallagher, et l’équipe de Coronation Street, téléroman mancunien qui colle le bourdon à l’Angleterre depuis cinquante ans. Pardon, j’oubliais, il y a Keegan aussi. Ce mythe vivant du foot anglais et ex-entraîneur de Man City se serait-il déplacé ? Pas de chance, il s’agit de Michelle Keegan, de Coronation Street, une légende à part entière également, mais plutôt parmi les névrosés et neurasthéniques accros au soap. Sont aussi présents une ancienne Miss Manchester et des DJs totalement inconnus.

Le film raconte la saison 2009-2010 de City, vue par cinq supporters fanatiques, qui suivent l’équipe partout, au volant de leur Renault Espace déglinguée. Dès le générique, on nous sert la propagande spécieuse : « Manchester City a un passé glorieux ».

Propos immédiatement suivis par la phrase qui tue : « En 1976, le club a gagné la Coupe de la Ligue ».

Blue Moon Rising, sortie nationale. Dans 13 salles.

Blue Moon Rising, sortie nationale. Dans 13 salles.

On ne voit quasiment pas de football dans ce film qui entend « raconter le foot différemment », sauf quelques bouts de match, contre les équipes du Big four, évidemment. Avec en « climax » du film, subtilement, cette fameuse demi-finale de Coupe de la Ligue de janvier 2010 (et l’incident Gary Neville-Tevez), présentée comme « le plus grand match de l’histoire de City ». Ce match est raconté dans la deuxième partie. La fameuse célébration d’Adebayor contre Arsenal en septembre 2009, très controversée car elle entraîna des violences dans les tribunes, est décrite comme « absolute class », et les provocations de Tevez contre Gary Neville (taxé au passage de fourbe) élève l’Argentin au statut de « Legend ».

Adebayor, la classe absolue selon Blue Moon Rising

Adebayor, la classe absolue selon Blue Moon Rising

La jeune enfant de l’un des cinq supporters du film semble déjà avoir subi un lavage de cerveau, de couleur bleue. La fillette n’a que quatre ans mais a d’ores et déjà décrété que le rouge est une couleur « dégoûtante ». Du coup, elle balance tous ses objets rouges à la poubelle, des barrettes de cheveux aux crayons de couleur. L’un des supporters déclare voter Conservateur, « à cause du bleu » [couleur du parti de David Cameron]. Un autre, Steve, se vante d’avoir couru nu comme un ver dans les rues de Dusseldorf.

Plus la machine relations publiques du film cherche à glamouriser « l’évènement », plus cela attire l’attention de tous sur ce non événement. Il faut dire que la fine équipe de publicité accumule les boulettes. Stuart Brennan, journaliste local, déclare que le film devrait plaire « à tout le monde, même aux supporters de Man United »

Le directeur commercial du film, David Pullan, va jusqu’à déclarer :

«Le film Blue Moon Rising confirme que l’histoire de Man City est la plus fascinante du monde du football».

On met en exergue les nombreuses interviews « exclusives » du film, dont celles de Roberto Mancini, du président Khaldoon al Mubarak, et du chief exec du club, Garry Cook, sorte de Musclor du foot anglais, qui nous gratifie de ses observations mesurées, telle que celle-ci :

« Quand je suis arrivé [en mai 2008], les infrastructures étaient pires que celles de l’école de ma fille. On aurait dit un vrai club corpo ici ».

Le message en filigrane du film est clair : City est un club prestigieux au passé glorieux, presque une institution, proche de sa base et en parfaite osmose avec ses supporters, un club moralement supérieur destiné à un destin stratosphérique.

Sur le principal site des supporters, bluemoon-mcfc, un supporter inquiet poste :

« Avec ce film, ne va-t-on pas devenir la risée des autres supporters qui vont bien se foutre de notre poire, quotidiennement ? Je ne vois pas l’intérêt d’un film sur cette saison ratée, c’est d’un embarrassant ! Vu que pour l’instant on a rien gagné, sauf un effectif à peu près correct, mais qui doit encore faire ses preuves »

Un autre, tout aussi lucide, lui répond :

« Rien d’embarrassant, c’est un documentaire sur les supporters de City. Il y a un truc similaire sur youtube, du temps où on était nul à chier »

17 septembre 2010. Après la première du film, passée quasiment inaperçue, le film sort officiellement, cette fois « dans toute l’Angleterre ». Sortie nationale donc… dans 13 salles ! Trois sur Manchester, deux à Londres, une à Wigan, à Swindon, Warrington, Rochdale… sans oublier l’Odeon de Blackpool. Que du glamour hollywoodien donc.

Four Four Two (numéro 194) se moque gentiment, en publiant des extraits d’une interview avec Stewart Sugg, le réalisateur. Titre de l’entretien, en énormes caractères : « J’ai mangé des toasts et un yaourt avec Carlos Tevez ».

Blue Moon Rising, sur un plateau

Blue Moon Rising, sur un plateau

Le réalisateur, Stewart Sugg, nous promet une foultitude de « révélations » glanées dans les coulisses du club. En guise d’exemple, il confie, en exclusivité, qu’il a communiqué librement avec l’Argentin (par le biais d’un interprète), en prenant son petit déjeuner avec lui, dans sa gigantesque « maison écolo ». Sugg nous parle aussi de Craig Bellamy, « un gars fascinant, très intelligent, mais incompris » ; et promet de nous révéler les « vraies raisons » de la venue d’Adebayor à City. Et ajoute que Noel Gallagher, est super marrant, décontracté, et les a conseillés pour la bande-son.

En outre, Sugg dit s’être principalement inspiré de deux films, « Any Given Sunday » et « Raging Bull ». Ça ne serait pas Raging Bullshit, plutôt ?

21 septembre 2010. Il se murmure que certains joueurs de City, tels Micah Richards ou Adam Johnson, passeraient beaucoup de temps en ville à jouer les pipoles et se seraient dispersés ces derniers temps.

Les deux joueurs ont notamment participé à des soirées caritatives avec enchères et ont acheté le droit de… passer une soirée avec Katie Price (appelée aussi Jordan), une célébrité anglaise, plus siliconée que la Valley du même nom, et « famous for being famous ». Price est polyvalente ; selon son wiki, elle est mannequin glamour topless, présentatrice, femme d’affaires, personnalité médias et TV, philanthrope, auteure et chanteuse.

Adam Johnson, Micah Richards et Katie Price

Adam Johnson, Micah Richards et Katie Price

Tout excité par ce rendez-vous galant, Adam Johnson, gamin formé à Middlesbrough (coin morose où la jeunesse grandit à l’ombre des citernes géantes des complexes pétrochimiques), part illico s’acheter une montre Frank Muller incrustée de diamants, d’une valeur de 20 000 £. Dans la foulée, Adam Johnson se fait plaquer par sa petite amie, Sophie Reade, une ancienne gagnante du dernier Loft anglais, une wagabee spécialisée dans la capture de pipoles en herbe (dont George Lineker, fils de). Sophie se dit « fashion and glamour model ». En clair, elle s’est fait mettre des implants partout et elle pose à poil dans les magazines anglais pour lads.

22 septembre. Sentant que la moitié de son équipe part en vrille rolexo-showbiz, Mancini pousse un gros coup de gueule. Dans le Daily Telegraph, il peste contre ses stars chouinantes et peu motivées :

« Les joueurs doivent arrêter de se plaindre et, au contraire, se concentrer sur les matchs. Il y a trop de joueurs ici qui, au lieu d’avoir en tête la date du prochain match, ne pensent qu’à leur prochain jour de congé ».

Joe Hart, Micah Richards, Adam Johnson et Emmanuel Adebayor sont particulièrement visés (Mancini serait brouillé avec le Togolais). Les deux derniers sont est mis à l’écart, temporairement.

Roque Santa Cruz, Shaun Wright-Phillips et Shay Given, mécontents, ronchonnent dans leur coin et parlent de départ. L’Irlandais déclare : « Ça me démoralise de devoir être la doublure de Joe Hart ». Sentant son horizon City réduit à la Coupe de la Ligue, l’Irlandais avance ses pions pour retourner à Newcastle (mais les Magpies font immédiatement savoir qu’ils ne veulent pas du vétéran).

24 septembre. A la veille du choc Manchester City-Chelsea, pétro-dollars contre gaziers, le Daily Telegraph publie un dossier spécial sur les deux « moneybags » du foot anglais. Grosse controverse sur la préparation physique, une de plus.

Mancini est accusé par le préparateur physique Raymond Verheijen (ex fitness coach de City sous l’Italien et préparateur de la Corée du Sud à la dernière coupe du monde), de contribuer à la cascade de blessures dont City est victime (12 joueurs sont à l’infirmerie – soit 120M de £ en marchandises indisponibles, calcule la presse).

Verheijen, dans FC Business magazine :

« A l’arrivée de Mancini, les choses ont changé du jour au lendemain. Il a d’abord fait organiser des doubles séances quotidiennes d’entraînement plusieurs fois par semaine. Et ce qui devait arriver arriva, pas mal de joueurs se sont retrouvés blessés. Rien que sur les deux premières semaines, on a compté huit blessures ! (musculaires). Dans la deuxième partie de saison, le bilan blessures de City fut catastrophique, ce qui a coûté au club un argent fou. Alors qu’à l’intersaison 2009-2010, avec Mark Hughes [l’ex manager], tout l’effectif était opérationnel, et on disposait de l’équipe la plus affutée physiquement, et cela dans le meilleur championnat du monde »

25 septembre. Man City accueille Chelsea, Mancini déclenche les hostilités polies à coup de « mind games » (intox) et déclare à l’envi que Chelsea gagnera le titre facilement. Man City bat les Blues 1-0, grâce à un but rageur de Tévez, que Chelsea avait rejeté quand El Apache quitta Man United. Valeur du XI de départ de City : 167 millions de £.

Dans une interview au Daily Telegraph, Tévez déclare tout son « respect » pour Mancini, et ajoute que l’Italien l’a fait mûrir en lui confiant le brassard de capitaine.

« Roberto et moi, on a discuté à l’intersaison. On s’est parlé franchement, ouvertement et on a réglé nos différends. Tout va bien entre nous maintenant. Cela m’a surpris qu’il me confie le brassard car le problème, c’est mon faible niveau d’anglais qui complique la communication avec les joueurs. Mais cette responsabilité m’honore et me permet d’évoluer. Avant, il m’arrivait d’avoir des passages à vide pendant un match. Maintenant, je dois rester concentré à 100 % »

Ti amo Carlos. Te quiero too, Roberto

Ti amo Carlos. Te quiero too, Roberto

On nage en plein « Feux de l’amour ». Mais Carlos a toujours le blues. Il faut dire qu’il en pinçait pour le ténébreux Mark Hughes, et avait mal vécu l’irruption du volage Roberto dans leur idylle. L’Argentin dit avoir aussi longuement regretté le départ de son grand copain Bellamy à Cardiff :

« J’ai été très triste de le voir partir, on s’entendait super bien, sur le terrain comme dans la vie. Il me manque ».

L’article rappelle les propos amusants de l’Argentin sur Ferguson, tenus peu après son départ de Man United :

« Ça ne sert à rien d’essayer de discuter avec lui [Ferguson]. Ce n’est pas quelqu’un avec qui on peut discuter. Il est… il est… il est comme le Président de l’Angleterre ».

Alex Ferguson, le vrai Président anglais

Alex Ferguson, le vrai Président anglais

30 septembre. Manchester City annonce une perte de 121M de £ pour la saison 2009-2010, le deuxième montant le plus élevé jamais enregistré en Premier League (seul Chelsea 2004-05 avait fait « mieux », 141M de pertes). Le club a dépensé plus en salaires (133M) que le montant total de ses revenus (125M, dont 48 de revenus télévisuels, versés par Sky). La masse salariale a explosé, plus 43 % par rapport à la saison précédente. Le fameux ratio salaires/chiffre d’affaires culmine à 107 %. Platini n’en dort plus. Le Jovicien, lui, recommande un maximum de 70 %.

Platini, 70 % maximum

Platini, 70 % maximum

Les comptables du club sortent leur gris-gris pour mystifier la loi UEFA du Financial fair-play (mise en application à partir de 2012-2013). Le site footballeconomy.com et la presse anglaise presse rapportent que le club prend les devants, et travaille à convertir les dettes du club en « equity » (capitaux propres, équité), et ainsi habilement contourner les lois UEFA à venir, qui s’appliqueront bientôt aux clubs évoluant dans les compétitions européennes.

En janvier 2010, Sheikh Mansour avait transformé 305M de dettes en equity (actions – apport personnel nécessaire pour l’achat du club plus le financement des nombreux transferts). Ce tour de passe-passe effaçait du même coup toutes les dettes du club. Chelsea avait réalisé la même opération le mois d’avant, sur 340M. Techniquement, ces deux clubs n’ont donc plus de dettes.

Kevin Quigagne

Lundi 15, quatrième et dernier épisode : un mois d’octobre très agité.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Même en ces temps de sinistrose, on peut toujours compter sur ces bons vieux buzzwords américains pour nous faire pouffer de rire et, à l’occasion, noircir les Bullshit Bingo Cards, ces instruments ludiques tant prisés des employés s’ennuyant ferme lors de conférences mortifères et autres séminaires aussi abstraits qu’assommants. Impayable ce jargon d’entreprise pseudo-technique et pédant.

 

Et ce sketch en langue business-speak devient doublement hilarant lorsque ces mêmes néologismes toxiques se mettent à polluer le football. Dernière victime innocente en date, le terme « manager » (entraîneur général). Une qualification noble et pure que l’on pensait à l’abri de toute contamination sémantico-abstruse.

 

Il semblerait pourtant que cette dénomination ô combien respectable ne plaise plus à certains clubs avant-gardistes, bien décidés à balancer aux orties la poussiéreuse terminologie pour gravir les marches de la gloire plus vite que tous ces autres clubs retardés qui continuent à appeler un entraîneur un entraîneur. L’humble « manager » n’est en effet plus du goût de tous les clubs. En tous cas, d’un en particulier. Et ce club à la pointe du progrès inutile, c’est Hull City (yep).

 

Ian Dowie, (ex) Football Management Consultant

Ian Dowie, (ex) Football Management Consultant

 

On se souvient que la saison dernière, l’entraîneur de Hull City, Ian Dowie (qui remplaça l’inénarrable Phil Brown en mars dernier) n’avait pas officiellement le titre de manager (so nineties) mais celui bien plus ‘cutting edge’ de « Football Management Consultant ». Et c’est sous ce risible label qualité qu’il conduisait ses interviews dans les médias. Pari largement réussi, cela fit bien rigoler dans le Lander(why)not du foot anglais (descente à la clé).

 

Mais alors, si Ian Dowie était le « Football Management Consultant » de Hull City la saison passée, quid de la fonction officielle réformulée de Bernard Mendy chez les Tigers ? Football Waste Management Operative ? Playing Area Risk Management Officer ? Football Pitch Heavy Traffic Clearance Executive ?

 

Bernard Mendy, (ex) Football Pitch Waste Management Operative

Bernard Mendy, (ex) Football Pitch Waste Management Operative

 

Vous ne serez donc pas surpris d’apprendre que cette saison, Hull City a fait encore plus fort dans l’indigeste. Le nouvel entraîneur, Nigel Pearson, s’est vu attribuer (temporairement) le titre de « Head of Football Operations ».

 

Avec guère plus de succès ma foi, Hull est actuellement 16ème (avec seulement 3 victoires en 10 matchs). Etre pionnier n’a pas toujours que du bon.

 

Kevin Quigagne

 

Encore une bonne p’tite semaine de faits divers dans le foot anglais.

Samedi 2 octobre

David Le Cluse, président de Croydon Athletic FC, est retrouvé mort dans un garage (suicide). Il avait été lié au scandale des matchs truqués en cricket et avait perdu gros. Le co-proprio du club, Mazhar Majeed, au cœur du scandale cyclonique* déclenché fin août, a été arrêté et a révélé que le club n’avait été acheté que dans le but de blanchir des fonds. Depuis quelques temps, le Fisc anglais et la FA enquêtaient sur des irrégularités financières et non paiement de joueurs.

(*gigantesque réseau de bookmakers corrompus au Pakistan et à l’occasion de matchs contre l’Angleterre, impliquant au moins 7 internationaux pakistanais).

 

Dimanche 3 octobre

James Ellison, 18 ans, ex espoirs de Liverpool et attaquant de Burton Albion, est agressé au couteau dans le centre de Liverpool dimanche vers 00 h 30. Hospitalisé pour blessures au dos.

Lee Barnard, Southampton (D3), est arrêté avec trois autres individus pour agression sérieuse sur un homme de 27 ans dans le centre-ville de So’ton dimanche matin à 2 h 45. Barnard, blessé à la main, a été hospitalisé. Libéré sous caution.

Jeudi 7 octobre

Mark Noble (West Ham), réveillé brutalement chez lui à 2 heures du matin par deux malfaiteurs qui lui dérobent ses 2 Range Rover (l’alarme maison a retenti). L’une d’elle est retrouvée écrasée contre un arbre à 500 mètres de chez lui.

Bien secoué (ainsi que sa petite famille), Noble a tenu malgré tout à se rendre à l’entraînement quelques heures plus tard.

Si Kieron Dyer montrait la même gnaque, les Hammers n’en seraient pas là. Julien Faubert, disparu de la circulation et SDDF (sans destin ni destination fixe), a immédiatement été mis hors de cause.

Vendredi 8 octobre

La crise des petites retraites fait encore des ravages.

Lionel Webster, 61 ans, responsable des championnats de district de la région de Stoke-on-Trent, est retrouvé mort chez un couple de retraités, les Richardson. Encore une partie de Scrabble qui a mal fini, pensez vous, et bien non. Il s’agit, une nouvelle fois, de jeux sexuels qui ont dérapé sur du latex mal sécurisé. C’est fou le nombre d’accidents domestiques occasionnés par des sado-masos retraités en Angleterre, visiblement peu adeptes du bricolage.

En prévision des fêtes de Noël, la Royal Society for the Prevention of Accidents (RoSPA) a annoncé qu’elle lancerait une énième campagne « Home safety » parmi les personnes âgées afin de les sensibiliser aux dangers d’un mauvais réglage de table de torture 220 volts, ou les alerter sur les risques potentiels posés par un harnais de soumission non-conforme aux normes européennes. L’Europe, ça sert aussi à ça.

Mr Webster, notre footeux 3ème âge et adepte de SM, est mort asphyxié par un collier clouté, dans le « bondage dungeon » du couple de retraités que l’homme d’affaires payait 150 £ par séance de torture.

La pièce avait été construite spécialement pour le « bondage, domination and sadomasochism ». En même temps, faut bien arrondir sa petite retraite, et puis si on peut faire déduire la TVA sur les travaux de transformation, c’est tout bénef.

Mme Richardson, la retraitée bricoleuse, a déclaré :

« On a fait un jeu de rôle, Lionel faisait le prisonnier. On lui a mis des chaînes et divers instruments, et il a essayé un nouveau collier qui visiblement, ne lui convenait pas. Au bout d’un moment, il faisait de drôles de bruit, mais il a insisté pour continuer. Puis sa tête est tombé en avant. Nous n’avons rien pu faire ».

Si c’est pour que les retraités nous flinguent nos footeux bénévoles et chevilles ouvrières de nos clubs d’en-bas, moi aussi dans ce cas-là, je suis à 100 % pour reculer l’âge de la retraite le plus tard possible.

Samedi 9 octobre

Scott Henderson, l’une des mascottes de Blackburn Rovers (Roar the Lion), est arrêté pour exhibitionnisme présumé sur garçon mineur. Les faits se seraient déroulés dans le complexe d’entraînement de Rovers, sur le terrain astro-turf. La pelouse synthétique aiguise la libido, c’est bien connu. En attendant le procès, le club l’a viré. Il a été libéré sous caution.

Décidemment, les mascottes anglaises, c’est pires que les prêtres. En 2005, Alan Smith, mascotte d’Accrington Stanley avait été emprisonné pour 6 mois pour attouchements sur mineure.

Lundi 11 octobre

On apprend que Paul Gascoigne s’est fait arrêter à Newcastle pour conduite en état d’ivresse le vendredi après-midi, au volant de sa MG sport (il signe un petit 2,85 grammes).

Les entraîneurs de Ligue 1 et Premier League nous rebattent les oreilles avec leur calendrier embouteillé, mais qu’ils aient une petite pensée pour Gazza la prochaine fois qu’ils chouinent. La surcharge calendaire des rendez-vous judiciaires de l’ex-Laziale devient dure à gérer. Gazza n’a en effet pas encore été jugé pour son avant-dernier cas de « drink-driving » en février 2010, pour lequel il doit passer au Magistrates’ court de Newcastle le mois prochain.

Il avait alors été intercepté au terme d’un week-end « pêche et nature » dans le Yorkshire des plus mouvementés (arrêté 3 fois par la police en 48 heures).

Acte I. En arrivant dans la paisible bourgade, Gazza et son pote se font expulser d’un Bed & breakfast au bout d’une nuit, après avoir refait la déco de la chambre (les proprios avaient appelé la police).

Acte II. Le lendemain, les deux compères se font arrêter pour troubles sur la voie publique (public order offence) dans un takeaway du coin, à Leeming Bar.

Acte III. Gazza se fait arrêter pour conduite en état d’ivresse un peu plus tard dans la soirée.

Bilan du week-end détente : 3 arrestations, et une mobilisation quasi-totale à lui tout seul de la police du canton.

Le Magistrates’ Court de Newcastle examinera, le 20 octobre, le dernier cas de conduite en état d’ivresse (celui du 8 octobre). Tandis que celui de février sera… Oui, bon, j’arrête, je sais vous avez décroché, ça devient trop compliqué, n’insistons pas.

Mercredi 13 octobre

Un magistrat du tribunal de police de Newcastle (ville décidemment très occupée avec les délits footeux ces temps-ci), délivre un mandat d’arrêt sur Anton Ferdinand (Sunderland), pour non comparution à une audience concernant une infraction routière sérieuse.

Le joueur, d’abord arrêté par la police, a été relâché sous caution et devra se représenter devant le Magistrates’ Court de la ville dans 2 semaines.

Anton, qui n’a plus que 3 points sur son permis, est désormais proche de l’option transport public (ou chauffeur).

Kevin Quigagne.