Archive for mai 22nd, 2014

La saison 2013-2014 de Premier League terminée, TK dégaine son bilan club par club.

Rédaction légère assurée par le quatuor Teenage Kicks suivant :

  • Didier Féco (Cardiff, Chelsea, Crystal Palace, Everton, Norwich)
  • Kevin Quigagne (Hull, Newcastle, Stoke, Sunderland, West Ham)
  • Matthew Dymore (Fulham, Man City, Man United, Swansea, WBA)
  • Pan Bagnat (Arsenal, Aston Villa, Liverpool, Southampton, Tottenham)

Chelsea (3è, 82 points, G-A +44 / 71 buts pour / 27 contre)

Résumé de la saison
Mourinho est revenu et comme d’habitude depuis une dizaine d’années, l’objectif clairement affiché était le titre (le dernier commence un peu à dater, puisque c’était en 2010), voire une coupette et puis pourquoi pas passer une marche au dessus et ramener la coupe aux grandes oreilles. Pour ça, Mourinho demande des renforts. Son patron chiant dans des chiottes en or massif, on peut se dire que c’est pas trop compliqué d’aligner des sous, alors ce que José veut, Roman veut.

Arrive tout d’abord le jeune espoir du Vitesse Arnhem, Marco Van Ginkel, 20 ans et gros talent en perspective, contre un chèque de 9 millions d’euros. André Schürrle, ailier de Leverkusen est acheté pour 22 millions. On notera également l’arrivée de Mark Schwarzer comme doublure de Petr Cech, le premier arrivant libre suite à sa fin de contrat avec Fulham. Plus tard, vers la fin du mois d’août, Chelsea casse la tirelire (33 millions d’euros) pour acheter Willian. Le Brésilien était annoncé un peu partout en Angleterre depuis quelque temps et il semblerait même qu’il fût tout proche d’accepter de signer pour Tottenham, avant de faire machine arrière et de parapher son contrat avec le club de Stamford Bridge. L’ami José commet alors sa première erreur : la signature de Samuel Eto’o. On veut bien que le Camerounais soit un grand nom du football, que José le connaisse bien, etc… mais recruter un joueur de 33 ans, en préretraite en Russie depuis deux ans n’était peut-être pas la meilleure idée qui soit. Surtout que cela pousse un certain Romelu Lukaku à de nouveau quitter le club, car jugé trop tendre pour évoluer à Chelsea. Everton te remercie d’ailleurs José. A noter enfin, la signature du Ghanéen Atsu, mais qui sera aussitôt prêté au Vitesse Arnhem.

Le début de saison des Blues est conforme aux attentes des supporters et des dirigeants. Au soir du Boxing Day, Chelsea est 3ème, avec 37 points, à deux unités de la tête du championnat alors occupée par les voisins honnis d’Arsenal. Le club peut alors se baser sur une défense des plus solides, mais semble quelque peu en difficulté dans la surface adverse (tout est relatif, 33 buts en 18 matchs ça reste plus que correct). En League Cup, après avoir éliminé Swindon Town et Arsenal sur le même score, 2-0 et à chaque fois à l’extérieur, Chelsea se fait lamentablement sortir en quart de finale par Sunderland, via des buts de Borini et Ki (2-1). En Ligue des Champions, les Blues sont tombés sur un groupe plutôt abordable, avec Schalke et Bâle comme principaux outsiders et le Steaua Bucarest en victime expiatoire. Curieusement, Chelsea concéda deux défaites face aux Suisses, mais fit carton plein contre les deux autres, assurant du coup sa place en 1/8èmes de finale.

Arrive le mercato de janvier et Mourinho se met à saliver comme ta copine la veille des soldes. Arrivent alors Nemanja Matic (Benfica, 25 millions d’euross) et Mohamed Salah (FC Bâle, 13,2 millions d’euros). Matic c’est quand même la preuve de l’intelligence du board de Chelsea. En 2009, Matic est déjà recruté par Chelsea contre 1,75 million d’euros. Jeune et pas encore prêt à évoluer en équipe première, il est envoyé se faire les dents à Arnhem. Un an après, il s’envole pour le Portugal et le Benfica pour 5 millions d’euross. Et voilà que trois ans et demi après, Chelsea dépense 25 millions pour le reprendre. On se demande comment les Anglais ont fait pour gouverner le monde pendant si longtemps.

La deuxième partie de saison sera intense, puisque Chelsea luttera jusque dans les derniers instants pour le titre et pour la Ligue des Champions. Pour le titre national, ils y auront cru jusqu’au match nul à domicile face à Norwich le 4 mai 2014. Nul qui condamnera également les Canaris au Championship. Pour la Ligue des Champions, après avoir évité le piège des Stambouliotes du Galatasaray (3-1 sur l’ensemble des deux matchs), Chelsea se retrouve face au Paris Saint Germain. Entre délires de milliardaires, les retrouvailles sont sympas. Le match aller se solde par une défaite, 3-1, et Hazard annoncé au PSG se présente aux journalistes avec un maillot du club parisien. Belle idée gamin. Au retour, alors que toutes les rédactions de France sont persuadées que Paris va passer easy, Mourinho sort son plan spécial et renverse la situation l’emportant 2-0 avec un but de Demba Ba dans les derniers instants du match. En demi-finale, Mourinho doit faire face à la hype 2014, l’Atletico Madrid. Après avoir été chercher le nul au Vicente Calderon, 0-0, Chelsea prend le bouillon à domicile, défaite 3-1. Images assez tristes de personnes quittant le stade alors qu’il restait encore un quart d’heure à jouer, comme quoi l’augmentation du prix des places ça n’aide pas à avoir des supporteurs fidèles.

Au final, Mourinho ne gagnera rien cette saison, mis à part des polémiques débiles vis-à-vis de l’âge d’Eto’o, qui ne l’a toujours pas digéré au passage. Alors certes, la saison n’est pas ratée, le club n’a jamais été en dessous de la 6ème place (5ème journée), termine 3ème, à quatre points de Manchester City et à deux points de Liverpool, avec la meilleure défense, 27 buts encaissés, et la troisième attaque, 71 buts. Mais, en dépensant autant d’argent, en faisant autant de foin avec la réputation de vainqueur de Mourinho on était légitimement en droit d’attendre plus.

Satisfaction(s)/Déceptions/Objectifs
Satisfaction : La défense clairement. Seuls 27 buts encaissés, avec un Petr Cech de gala et un Mark Schwarzer qui aura parfaitement fait le job quand il était sur le terrain. On notera également les performances des latéraux, mais aussi d’Azpi’ capable de jouer à peu près partout. Gary Cahill a vraiment passé un palier ces dernières saisons. Enfin, le joueur qui aura porté l’attaque à bout de bras cette saison, Eden Hazard.

Déception : L’attaque. Fernando Torres n’est plus le buteur qu’il était à l’Atletico et surtout à Liverpool et ça fait un peu de peine faut l’avouer. Demba Ba n’est pas un top player. Eto’o n’est plus de première jeunesse. Au final, si l’on regarde les stats, le meilleur buteur de Chelsea c’est Hazard avec 14 réalisations, Eto’o n’a que neuf buts, cinq pour Ba et Torres. Même Schürrle et Oscar ont plus marqué que Ba et Torres grâce à leurs huit buts.

Objectif : Remporter le championnat, une coupe, une Ligue des Champions (au choix, rayez la mention inutile). Pour ça, Mourinho qui a déjà dépensé plus de 114 millions d’euros pourra à nouveau compter sur le chéquier de son président afin de renforcer son équipe. Recruter un vrai attaquant et commencer à donner plus de temps de jeu à Kalas.

L’homme invisible
Malheureusement, le jeune attaquant belge Kevin de Bruyne. Un des plus grands talents des anciens colonisateurs du Congo. Un jeune type tout rouquin, qui taquine la gonfle avec plaisir. Un gamin recruté en janvier 2012 à Genk pour 7 millions de livres, mais laissé en prêt dans son club afin de finir la saison. La saison suivante il est prêté au Werder de Brême, et rayonne avec 10 buts en 32 matchs. Il rayonne tellement que lors de son retour à Londres Mourinho ne veut pas de lui. Neuf bouts de matchs plus tard, de Bruyne traine son spleen. Zéro en Angleterre, mais héros en Allemagne, il s’engage en janvier 2014 pour Wolfsburg, contre un chèque de 19 millions de livres. Un beau gâchis.

Highlights
La série de 14 matchs sans défaite, onze victoires pour trois matchs nuls, entamée au soir de la 16ème journée le 14 décembre et interrompue lors de la 30ème journée le 15 mars par une défaite à Birmingham face à Aston Villa.

La raclée mise à Arsenal, à Stamford Bridge lors de la 31ème journée. Un 6-0 qui ravit Mourinho qui put ainsi exprimer toute sa joie d’avoir détruit Wenger pour son 1000ème match sur le banc des Gunners.
La victoire 2-0 sur le terrain de Liverpool, avec une prestation défensive admirable. Certains disent que Mourinho n’a pas respecté le football en jouant de la sorte. Foutaises, arrêtons avec cette idée que seul le football offensif serait digne d’exister. Le football joué défensivement est certes moins spectaculaire, mais il est tout autant admirable. Et puis, si vous devez absolument gagner pour pouvoir encore espérer gagner le championnat, est-ce que vous partez à l’abordage face à la deuxième meilleure attaque du championnat ?

Lowlights
La finale de Supercoupe d’Europe perdue aux tirs au but face au Bayern de Guardiola. L’élimination en quart de finale de la League Cup face à Sunderland. La mauvaise prestation face à l’Atletico à Stamford Bridge. Le nul à domicile face à Norwich lors de la 37ème journée, nul qui enlève aux Blues leur infime possibilité de remporter le titre.

Le manager
La saison 2014 marquait le grand retour de José Mourinho sur le banc des Blues de Chelsea après ses années d’exil en Italie, puis en Espagne. Mourinho qui revient, c’est l’assurance de voir à nouveau des mots doux un peu partout, des pro-Mourinho hurler au génie à la moindre petite pique envers un adversaire, à un regard mauvais envers un arbitre, etc… mais aussi de voir tous les anti-Mourinho analyser prestement la moindre prestation à coup de « C’est la mort du foot » ou le fameux « Bouh c’est nul ».

D’ailleurs, il était souvent opposé à Brendan Rodgers. Avec dans le rôle de Batman, l’ami Rodgers et dans le rôle du Joker, José. Maintenant, José a beau être Portugais, c’est loin d’être un peintre (une blague éculée sur les Portugais, une !). Quand on lit que Rodgers est parfait, qu’il a tout compris, que Mourinho est méchant, qu’il ne sait pas faire jouer ses équipes, que ça donne envie de vomir, etc… STOP ! Rodgers aura gagné quoi cette saison ? Rien. Comme Mourinho. Sauf que si Rodgers avait su être un peu intelligent de temps en temps, on pense au match de Palace tiens, et bien Liverpool aurait sûrement été champion. Avec Mourinho sur le banc de Liverpool, je le dis, Liverpool était champion.

Photo de la saison

Le moment où les derniers espoirs de titre se sont envolés devant José

Le moment où les derniers espoirs de titre se sont envolés devant José

Crystal Palace (11è, 45 points, G-A -15 / 43 buts pour / 59 contre)

Résumé de la saison
Pour leur retour en Premier League, les joueurs de Crystal Palace partaient favoris pour une des trois places vers le Championship. Le début de saison des hommes de Holloway allait même dans ce sens, puis-qu’après 21 journées, le club pointait à une désespérante 20ème place.

Le board avait pourtant très vite réagi, en renvoyant Ian Holloway à ses affaires après seulement 8 journées. Il faut dire que le bilan d’un de nos coachs favoris n’était guère positif : avec une victoire pour sept défaites, Crystal Palace se retrouvait 19ème du championnat.

Keith Millen assura l’interim pendant quatre matchs, obtenant une victoire et un match nul. Arrive alors un entraineur bien trop décrié à mon humble avis, l’homme à la casquette, le bûcheron de Stoke, Tony Pulis. Avec lui, l’équipe va connaître deux phases. Une première phase dite de réaction, entre la 14ème et la 21ème journée, avec trois victoires, quatre défaites et un match nul. Puis une phase dite « d’offensive de grande ampleur », allant de la 22ème à la 38 journée, avec huit victoires, quatre matchs nuls et cinq défaites. Une équipe en forme, qui réussira même à terminer à une belle 11ème place, très loin de que prédisait les commentateurs.

Satisfactions/Déceptions/Objectifs
On retiendra le travail devant le but de Dwight Gayle (23 matchs, 7 buts), mais également la belle saison des milieux Jedinak et Puncheon. Enfin, les encouragements pour Yannick Bolasie, né en France il y a de ça 24 ans, mais formé en Angleterre. Un ailier costaud, mais rapide, capable de faire mal aux latéraux adverses. Un certain Glen Johnson s’en souvient encore. En général c’est toute l’équipe qui est à féliciter.
Enfin, un public toujours autant présent et toujours aussi bruyant.

Pas vraiment de déception à vrai dire. Crystal Palace c’est tout l’inverse d’un QPR ou d’un Cardiff, ça pète pas plus haut que son cul et ça recrute des joueurs corrects, mais habitués aux joutes pour le maintien. Alors c’est sûr, c’est pas très beau à voir, c’est très kick’n rush, mais c’est honnête.

Conserver les quelques joueurs intéressants d’autres clubs, comme Thomas Ince (Everton, Swansea, Sunderland), Yannick Bolasie (Fiorentina) ou encore le portier argentin Julian Speroni (Leicester, Sunderland).
Au niveau du recrutement, le club serait lié à Harry Kane (Tottenham), Moustapha Bayal Sall (Saint-Etienne), Connor Wickham (Sunderland) ou encore à Michael Mancienne (Hambourg). A noter la signature du milieu de terrain espagnol José Campana, 21 ans, en provenance de Nuremberg.

L’homme invisible

F. Marange, Palace attendu.

Florian Marange, pas l'as attendu.

Elle est facile, mais on va ressortir la blague Florian Marange. Ce dernier évoluait la saison dernière à Bordeaux, mais s’indignait de ne pas jouer suffisamment en équipe première, se considérant pourtant largement au niveau. Le club girondin lui propose toutefois une prolongation de contrat, mais le joueur refuse. Refus qu’il donnera également aux dirigeants de Bastia et de Livourne, avant de s’engager avec Crystal Palace. Sauf que comme vous le savez sûrement, les clubs doivent livrer début septembre une liste de 25 joueurs pouvant évoluer en championnat. Une règle que ne connaissait manifestement pas notre ami, tout étonné de se retrouver absent de celle-ci et donc condamné à des matchs avec la réserve ou des matchs de Cup et surtout à attendre début février et une éventuelle modification de la liste (après le Mercato d’hiver). Le problème c’est que niveau Cup, l’aventure se termine très vite avec une défaite au premier tour face à Bristol City.

Ne voulant pas patienter jusqu’en février pour avoir une chance de se montrer, Marange rompt alors son contrat à l’amiable début octobre. Aux dernières nouvelles il évolue depuis janvier avec le FC Sochaux Montbéliard.

Highlights
Le mandat Pulis, qui verra le club se sortir d’une situation très mal embarquée et terminer la saison à une honorable 11ème place, glanant alors 28 points en 17 journées.
Les victoires face à West Ham, à domicile comme à l’extérieur, mais également celle à domicile face à Chelsea et celle à l’extérieur face à un Everton en lutte pour la 4ème place.

Lowlights
21 premières journées absolument cauchemardesques, avec seulement 17 points.
Une élimination précoce en Coupe de la Ligue, dès l’entrée en lice en fait, avec une défaite 2-1 sur le terrain de Bristol City. En Coupe d’Angleterre, Palace parvint tout de même à passer un tour, éliminant WBA à l’extérieur sur le score de 2-0 avant de chuter face à Wigan 2-1.

Le manager
Le fantasque Ian Holloway a eu le privilège de débuter la saison après avoir fait monter le club. Mais comme souvent avec lui, le licenciement est très rapide. Ce coup-ci il aura tenu huit journées, à peine le temps de signer une victoire, contre Sunderland certes, mais ça reste une victoire. Logiquement mis dehors, tant l’équipe manquait de compétitivité, il est remplacé par Keith Millen qui assura l’intérim durant quatre matchs et ramenant tout de même quatre points.

Enfin arriva le sauveur, j’ai nommé Tony Pulis. Injustement décrié par les amoureux du football latin, l’homme à la casquette reste un formidable meneur d’hommes. Tellement bon qu’il aura redonné de l’espoir à tout un club, le sortant de sa dernière place pour l’amener à la 11ème et en faisant du même coup une des équipes les plus dynamiques sur la fin de saison, avec notamment une série de quatre victoires consécutives (32ème-35ème journées) sur Chelsea, Cardiff, Aston Villa et West Ham. Alors qui c’est le patron ?

Photo de la saison

Vous êtes bien en Premier League

Vous êtes bien en Premier League

Les autres clubs :
Partie 1 : Arsenal, Aston Villa & Cardiff