Etihad Stadium, le 13 mai 2012 vers 17 h 30. Manchester City est en train de s’incliner devant Queens Park Rangers. Et si Roberto Mancini se résout à faire rentrer Mario Balotelli, pourtant placardisé depuis quelques semaines, c’est qu’il a beaucoup à perdre. Le titre de champion évidemment mais aussi probablement son job de manager [1].

Quand Agüero évite le tacle de Taiwo pour frapper, ce n’est pas qu’un but qu’il plante mais l’arbre qui cache toute la forêt d’échecs que le club mancunien a laissé pousser depuis quelques saisons.

A ce moment précis le club a dépensé 580M £ dans des mercatos cacophoniques depuis son rachat par un fond d’investissement émirien en 2008. Il possède alors la plus grosse masse salariale du championnat en ayant gagné uniquement une FA Cup au terme d’une campagne assez ennuyeuse. Même en sachant les investisseurs du Golfe Persique excellents dans l’art d’écraser des mouches avec un marteau, on peut tout de même avancer que la perte du titre aurait sérieusement remis en question la gestion du club.

Les lendemains qui déchantent

En effet, si la défaite reste amère en toutes circonstances, celle-ci serait restée dans la gorge des Sky Blues un bon moment. Véritable rouleau compresseur jusqu’à sa première défaite début décembre et doté d’une capacité à marquer aussi impressionnante que sa solidité défensive, Manchester City file vers le titre à grand pas et semble enfin avoir l’allure d’un très grand club, comme en témoignent les spectateurs de l’humiliation infligée au rival dans sa propre demeure. Las, l’équipe se prend les pieds dans le tapis quand United prend sa revanche en FA Cup ; ce ne sont que l’étrange concordance entre les faux pas du leader, le retour inespéré de Tevez et l’énergie du désespoir qui permettent à City de s’offrir le cadeau qui lui était promis depuis le début de saison. A côté de cela, on aura vu les hommes de Mancini échouer sans gloire sur la scène européenne et surtout peiner à convaincre dans le jeu avec une équipe dont l’équilibre tenait à la bonne volonté de quelques joueurs.

Du côté d’Abu Dhabi, on était donc confronté à un cruel dilemme pour préparer la saison suivante : si l’on considérait la victoire du championnat, la logique voulait que l’on ralentisse les investissements pour stabiliser le club autour d’une formule qui semble porter ses fruits. Au contraire, si l’on considérait les réelles difficultés du club il fallait de nouveau chercher autre chose, amenant un nouveau problème : que faire de plus quand l’argent ne suffit pas ? Il faut croire que nos chers Emiriens n’ont pas voulu se frotter à une question si épineuse car l’été 2012 fut assez calme de ce côté de Manchester, seuls quelques achats de dernière minute – surpayés évidemment – venant agiter l’effectif.

Nous sommes aujourd’hui aux trois quarts de la saison, la plupart des compétitions sont bien avancées et l’on peut donc tenter d’établir un début de bilan : comment City digère-t-il son couronnement tant attendu ? Eliminé en Europe et distancé en championnat, le seul trophée que peut encore gagner Manchester City est une FA Cup. Plutôt maigre pour un club qui pensait enfin faire partie du gotha des clubs européens. Pour être tout à fait honnête, Manchester City n’a jamais vraiment paru en position de gagner quoi que ce soit depuis le début de la saison au regard de ses performances au mieux efficaces sans être impressionnantes, au pire très laborieuses. Cette gueule de bois – par rapport aux ambitions du club évidemment – est assez classique mais pourtant relativement complexe à analyser tant elle découle d’un ensemble de facteurs pas forcément prévisibles.

Le Club des Cinq est à la peine

La différence la plus frappante avec la saison du titre est sans doute la régularité de l’équipe dans ses performances individuelles. Une grande partie du succès de l’an dernier était due à quelques joueurs clés qui formaient l’ossature de l’équipe et sur lesquels Roberto Mancini pouvait réellement s’appuyer : Joe Hart, Vincent Kompany, Yaya Touré, David Silva et Sergio Agüero (voir article So Foot). Tout le travail de Mancini au club se concrétise dans ces cadres qui ont progressivement fait de City un des effectifs les plus compétitifs d’Europe. Sans surprise, l’équipe type de cette année ne bouleverse pas cette stabilité au point d’être dans une continuité assez rare pour un club de ce standing.

Toutefois, si l’on observe de plus près les performances de ces cinq piliers cette année, on constate que leur solidité est mise à l’épreuve.

1) Joe Hart tout d’abord, l’espoir de toute une nation à son poste depuis plusieurs saisons s’est fait remarquer cette saison par quelques belles boulettes parfois coûteuses. Ses sorties médiatiques lui ont valu d’être plusieurs fois rappelé à l’ordre par un Mancini que l’on a connu plus indulgent. Si ses qualités de gardien ne sont pas à remettre en cause, sa confiance et sa place au sein de l’effectif pourraient bien être à l’origine de ses quelques contre-performances.

2) Vincent Kompany a connu des blessures qui l’ont écarté des terrains et avec lui son charisme de capitaine, tandis que l’hésitation récurrente au début de saison sur son partenaire de défense centrale l’a régulièrement conduit à prendre des responsabilités que sa condition physique ne lui permettait pas toujours d’endosser.

3) Yaya Touré, considéré à juste titre comme celui qui fait tenir toute la baraque, ne connaît pas véritablement de baisse de forme, mais son importance au sein de l’effectif devient parfois si importante qu’il accuse le coup sur certains matches. Son absence durant la CAN n’a pas coïncidé avec de mauvais résultats (2 victoires et 2 nuls), mais sa titularisation immédiate lors de son retour a été un des plus mauvais matches de la saison des Sky Blues (défaite 1-3 contre Southampton).

4) David Silva, stratosphérique sur les matches aller de la saison dernière est dans la continuité de son année 2012 : précieux, mais moins décisif. Lui aussi semble parfois souffrir physiquement et peiner à trouver sa place dans le dispositif tactique changeant de Mancini, quand bien même il lui arrive de retrouver une position d’électron libre qui correspond le mieux à ses capacités.

5) Enfin, Sergio Agüero, peut-être la plus grande déception. Sa première saison en Premier League restait comme l’une des plus grandes réussites pour un attaquant depuis l’arrivée de Fernando Torres. Il était non seulement plus adroit dans le but, mais également plus altruiste. Sa blessure lors du match d’ouverture et ses problèmes personnels [2] l’ont freiné dans son ascension fulgurante, et aujourd’hui il n’est « que » l’attaquant le plus complet de l’effectif, ce qui le conduit à être baladé un peu partout en attaque, pour des réussites inégales : c’est principalement dans sa position d’attaquant de soutien qu’il s’exprime le mieux, et lui aussi semble peu à l’aise dans les expérimentations tactiques de son entraîneur.

Autour d’eux, les anciens tiennent leur rôle (Barry, Zabaleta), certains surprennent par leur bonne forme (Tevez, Milner) tandis que d’autres semblent avoir du mal à confirmer (Nasri). Hormis Dzeko ou Kolarov, on voit assez peu de remplaçants faire la différence et les principales qualités de Manchester City semblent contenues dans une petite quinzaine de joueurs. Les recrues qui avaient été enrôlées comme potentiels titulaires n’ont pas vraiment gagné leur place, et les jeunes ne paraissent pas en mesure de bousculer la hiérarchie, à l’exception notable de Nastasic qui s’est fait une place de titulaire pour former l’une des meilleures charnières de Premier League. Une belle affaire pour Mancini, point qui doit être relevé.

Mancini brillant, ni pertinent

On peut néanmoins considérer que Roberto Mancini porte une grande part de responsabilité dans les performances de son équipe cette saison, et pas seulement parce qu’il est commode de pointer du doigt l’entraîneur. Lui aussi était tiraillé entre la stabilité et le changement et il a décidé de couper la poire en deux en changeant de tactique avec le même effectif.

La première sortie de la saison lors du Community Shield a ainsi vu les Mancuniens évoluer dans un 3-5-2 séduisant et efficace sur le papier, mais moins convaincant sur le terrain. Dispositif hybride entre le 3-5-2 à l’italienne et le 3-4-3 de Guardiola-Kolarov jouant le rôle de Dani Alves – ce schéma n’a jamais donné tout ce qu’on était en droit d’espérer, mais n’a jamais été complètement abandonné non plus, Mancini l’utilisant à plusieurs reprises comme plan B [3]. Utilisé dès le départ, il présente le bilan assez médiocre d’une victoire, deux nuls et une défaite. Utilisé en cours de match, c’est déjà mieux, avec six victoires, un nul et deux défaites.

Ces chiffres positifs sont toutefois à pondérer : le changement tactique n’a conduit que deux fois à renverser le score (notamment contre Tottenham), étant la plupart du temps inoffensif pour l’adversaire. Le recrutement de Maicon a été réalisé dans cette optique : chacune de ses entrées sur le terrain avait pour but de passer dans une défense à trois. Cependant, Maicon ne semble jamais s’être remis de sa rencontre avec Gareth Bale et en défense centrale seul Kompany est à l’aise dans ce dispositif. Tout n’est pas perdu pour le 3-5-2 pour autant, car Javi Garcia a certainement été recruté pour son profil lui permettant de descendre au niveau des défenseurs, assez utile avec une telle tactique. Il reste néanmoins une solution de rechange, ce qui laisse penser que le championnat anglais demeure assez hermétique à certains systèmes et profils.

Au-delà de cette innovation qui ressemble davantage à une manœuvre de Mancini pour se donner une image de coach créatif que comme une réflexion tactique sur son effectif et sur ses adversaires, c’est un ensemble de décisions qui peut être pointées du doigt. A commencer par son obsession ridicule pour les attaquants, qui a pu le conduire à finir un match contre Fulham dans un 4-3-3 si offensif et bling-bling que la valeur totale des attaquants présents sur le terrain était quasiment égale au budget annuel du club. Il peut remercier Dzeko de savoir marquer sur une demi-occasion, sans quoi le ridicule eut été total. On peut aussi parler de sa gestion d’effectif, dont le cas Balotelli cristallisait les contradictions [4].

Plus récemment, ses interventions médiatiques mourinhesques ont été  désastreuses : « Ceux qui me critiquent ne comprennent rien au football », « Je suis le meilleur coach d’Angleterre » ou encore « Pour l’instant Manchester United a été très chanceux », estimant que l’écart avec le voisin ne reflétait pas les performances de son équipe. Toute cette agitation de surface rappelle que Roberto Mancini n’est pas, au contraire d’autres entraîneurs, rompu aux titres et à leur gestion. Champion d’Italie dans un championnat qui se remettait du Calciopoli, il a remporté ses titres dans un contexte plutôt favorable – sans retirer quoi que ce soit à ses réussites – et peine à garder la barre de son navire dans l’adversité.

Manque d’expérience ?

Finalement, le principal facteur d’explication des difficultés mancuniennes cette saison n’est peut-être pas à chercher à l’intérieur du club mais à l’extérieur. En effet, si Manchester City marque beaucoup moins que la saison dernière, sa défense reste tout de même l’une des meilleures d’Europe. Et s’il est vrai que l’équipe semble fébrile, ses résultats sont globalement dans la continuité de la saison dernière.

Ce que Manchester City n’avait pas prévu, c’était que ses adversaires l’affronteraient désormais le couteau entre les dents. Manchester United en premier lieu, car les Red Devils avancent à un rythme plus vu en Premier League depuis le Chelsea de Mourinho, une cadence beaucoup plus soutenue que celle de City l’an dernier. De même, en Ligue des Champions, l’expérience de clubs comme le Real et l’Ajax s’est ressentie, tout comme le talent d’un coach tel Jurgen Klopp.

Les dirigeants de Manchester City se sont crus déjà arrivés avec le titre de champion de Premier League. Seulement, les lignes du palmarès ne sont qu’une condition nécessaire mais non suffisante pour devenir un grand club. Il ne s’agit pas de dire qu’il aurait mieux valu tout bouleverser, simplement il était naïf de ne rien changer, comme si le club avait déjà atteint le sommet.
Premier club racheté par des investisseurs du Golfe et premier club à traduire cette puissance par un titre, Manchester City est désormais en quête d’expérience, chose que seul le temps peut lui offrir. Reste désormais à savoir si les Emiriens sauront apprécier à leur juste valeur les années à la fois frustrantes et excitantes durant lesquelles un bon club devient un grand club, lorsqu’un échec cachera une forêt de réussites [5].

George T. Newman.

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[1] Lire ici.

[2] Bénéficiant du statut privilégié de gendre de Maradona depuis plusieurs années, sa relation avec la fille du Pibe de Oro s’est achevée cette année, cela s’ajoutant à quelques remarques -assez tristes à entendre pour les supporters- qui laissaient entendre que le Kun aurait préféré rester en Espagne s’il avait pu.

[3] Lire cet article de Zonal Marking écrit juste après le Community Shield, mais dont les réflexions englobent tout ce que l’on peut dire au sujet du projet de Mancini. Tout juste pourra-t-on ajouter une question sur l’intérêt d’utiliser un tel dispositif dans un championnat comme la Premier League.

[4] Lire cet article qui pointe l’échec de Mancini à stabiliser le joueur, ce que d’autres entraîneurs ont réussi par la suite, affectant très négativement l’image du club et de son entraîneur : « The transfer robs the Premier League of one of its great eccentrics but also reflects poorly on coach Roberto Mancini, whose various management methods – lurching between carrot and stick, defending and then attacking the player […] have failed. »

[5] Certains membres du club l’ont déjà bien compris : « We must grow as a group and in mentality, United have built a winning culture over the last 20 years, while City’s project is at the start. » Pablo Zabaleta (The Express)

11 commentaires

  1. Blingice dit :

    Pas un mot sur Clichy, qui nous intéresse plus en tant que français ?

  2. George T. Newman dit :

    @Blingice: Le but de cet article, et du blog dans son ensemble je pense -même si je ne peux pas m’avancer pour l’ensemble des rédacteurs- n’est pas de s’intéresser au football anglais « en tant que français ». Parler des championnats étrangers à travers le prisme des « français à l’étranger » est l’angle privilégié par la majorité des médias sportifs (papier, web, audiovisuels), donc il s’agissait davantage ici d’étudier la saison de Manchester City dans son ensemble.

    Ensuite, l’objet de l’article est plus précisément les difficultés que connaît City cette saison. Clichy ne fait pas partie de ces difficultés, il effectue une bonne saison, dans la continuité de sa saison précédente en ayant même affirmé sa place de titulaire. C’est un joueur important de l’équipe, mais ce n’est que très rarement un joueur clé dans les matchs. Il fait son boulot proprement, toujours plus porté sur l’offensive qu’à son travail de défenseur, ce qui peut être un vrai atout parfois (cf. la victoire contre Newcastle le week-end dernier), mais ne lui permet pas d’être un excellent latéral (il mérite sa place en EDF, mais la titularisation d’Evra n’est pas scandaleuse si l’on compare leurs performances respectives en club). Voilà sur Clichy, un joueur discret qui n’avait pas vraiment sa place dans les arguments que j’ai utilisés.

    Tant qu’on y est, parlons de Nasri: un début de saison très prometteur, puis il s’est éteint petit à petit au point de devenir un joker en remplacement de Milner qui lui a progressivement pris la place de titulaire. La bataille s’est rééquilibrée entre les 2 depuis le match contre Newcastle ou il a été très bon, mais on est tellement habitué à voir Nasri briller puis retourner dans l’obscurité que j’ai bien peur qu’il ne fasse pas de vieux os dans le club.

  3. Blingice dit :

    C’était de son rôle à City que je parlais

  4. George T. Newman dit :

    @Blingice: Je t’invite à relire mon commentaire précédent: « il effectue une bonne saison, dans la continuité de sa saison précédente en ayant même affirmé sa place de titulaire. C’est un joueur important de l’équipe, mais ce n’est que très rarement un joueur clé dans les matchs. Il fait son boulot proprement, toujours plus porté sur l’offensive qu’à son travail de défenseur, ce qui peut être un vrai atout parfois (cf. la victoire contre Newcastle le week-end dernier), mais ne lui permet pas d’être un excellent latéral » ou bien à formuler plus clairement ta question.

    Pour en finir avec Clichy: c’est donc le titulaire du poste d’arrière gauche à City, certainement un des plus réguliers et performants du championnat, mais pas le meilleur non plus. Malgré sa place de titulaire, il n’a pas beaucoup plus d’influence que Kolarov sur les résultats de l’équipe, dont le rôle d’impact player lui a permis de débloquer quelques situations. Le problème est que les rentrées de Kolarov se font souvent dans un changement de dispositif (le fameux 3-5-2), car le serbe y est très à l’aise. Du coup Clichy a passé quelques matchs en central dans une défense à 3, pour un résultat jamais très probant.

    Ensuite, les « ailiers » sur son couloir ne fournissent que très peu de travail défensif, et repiquent beaucoup au centre. Clichy n’a sans doute pas les capacités physiques pour couvrir tout un couloir quasiment seul, surtout que la créativité offensive de Manchester City est principalement dans l’axe, du fait des joueurs et du système choisis par Mancini. Sur les 6 derniers buts de City, il n’y en a qu’un seul venant d’un couloir, les autres étant le résultats de percées dans l’axe ou de frappes lointaines. En bref, Clichy n’évolue pas dans une équipe où il peut briller par ses qualités offensives, et les adversaires de City savent que les contres-attaques doivent être menées par les couloirs puisqu’il laisse souvent des gros boulevards. Malgré sa bonne saison, il peut encore faire des progrès défensivement.

  5. L'Infernal Wayne Boulet dit :

    @George T.Newman : Excellent article ! J’aime beaucoup la façon avec laquelle le sujet est traité.

    Bien que supporter du rival, je m’intéresse bien évidemment à ce que fait Man City, et je dois dire que je suis bien d’accord avec vous.

    Les qualités de Mancini en tant que technicien sont remises en causes depuis des années, à l’Inter, déjà, on lui reprochait un certain manque d’innovation ou plutôt d’adaptation, lors des rencontres européennes.

    S’ils ont vraiment sous-estimé United, ils ont fait une erreur qui semble récurrente en Premier League. Toute attitude groupie mise à part, cette équipe finit toujours par se relever et repartir de plus belle. Mais je ne pense pas qu’ils se soient vus trop beaux.

    @Blingice : Franchement, ça fait du bien de ne pas voir la Premier League simplement à travers les joueurs français.

  6. ziane dit :

    Est-ce que City n’est pas tout simplement à sa place ?

    Personnellement je doute qu’on ne puisse tirer davantage de cet effectif.

    Pour les impacts players que vous avez cité je suis plutôt d’accord (j’ajouterais néanmoins Zabaleta qui fait une belle saison je trouve).

    Mais la grande différence avec le rival United est que les joueurs de complément ne sont pas vraiment au niveau.

    Quand je vois l’importance d’un Carrick à United, je ne pense pas que city ait la moitié d’un tel joueur dans l’intelligence de jeu.

    Je ne serais pas étonné qu’il y ait un grand coup de balais l’été prochain.

  7. George T. Newman dit :

    @L’infernal Wayne Boulet: Merci! Sur Mancini, je suis content que l’on ait le même point de vue, j’avoue que c’était mon passage le plus subjectif. Je te rejoins également sur Manchester United, qui a vu passé beaucoup de rivaux depuis plus de 20 ans, et qui a toujours fini par s’en sortir (comme les cafards diraient certains, mais je préfère rester poli avec mes lecteurs ^^).

    Cependant, je pense que City n’a pas été très lucide sur sa saison. Ils font des matchs aller fantastiques, en grande partie grâce aux joueurs sus-nommés, par contre sur les matchs retours ils sont clairement en surrégime. Malgré leur effectif, et leur banc dont on raille régulièrement le ratio prix/utilité, il n’y avait que très peu de joueurs qui participaient vraiment aux matchs. Et au lieu d’en tirer les conséquences (ils ont quand même failli perdre au finish), ils repartent cette saison sur les mêmes bases, sans tenir compte 1) que leurs joueurs sont cramés, 2) que United va repartir le couteau entre les dents. Sans vouloir faire de la psychologie de comptoir, ça m’a vraiment donné le sentiment que le board citizen a cru qu’il avait fini son taf, alors que le principal enjeu de cette saison était justement de passer d’un excellent XI avec 2 ou 3 supersubs, à un vrai groupe, ce qui est justement le point fort de United cette saison.

    @Ziane: La question est intéressante, mais j’ai envie de dire: peut-on vraiment stabiliser City à une place ? Vu les progrès depuis 3 ans (largement aidés par leurs finances, mais ce n’est pas la question), je me demande: où City va t’il s’arrêter ? Effectivement, United est un obstacle très imposant en Premier League, et je pense que le projet des emiratis aurait mieux fonctionné dans un championnat qui ne comportait pas un tel ogre (c’est-à-dire principalement la Ligue voire la Série A). Je ne pense pas que la Premier League soit fondamentalement le « meilleur championnat du monde », mais c’est certainement un des plus difficiles à remporter.

    Ensuite, je vous rejoins sur Zabaleta, même si, comme j’ai pu le dire plus haut concernant Clichy, les latéraux n’ont pas une très grande importance dans le jeu développé par City. Cependant je suis moins d’accord sur le reste. J’en parlais justement avec un supporter de United l’autre jour, on voit assez peu de joueurs se démarquer réellement par leur importance dans l’effectif de United. On peut citer RVP notamment au début de saison, Carrick et quelques joueurs réguliers comme Rafael, Rooney… Mais globalement c’est un groupe assez conséquent qui compense toujours les méformes de chacun. Ce que n’a pas City, on est d’accord, mais je ne pense pas que les A. Young, Welbeck, Smalling, Cleverley soient vraiment meilleurs que leurs homologues citizens. C’est plus une histoire de bonne gestion d’effectif.

    Sur Carrick, c’est intéressant, parce que United et City ont beau utiliser sensiblement le même dispositif tactique, le rôle de leurs joueurs est assez différents. A City on porte plus le ballon -même si je n’ai rien pour le prouver, donc la paire de récupérateurs/relayeurs n’a pas de joueurs du profil de Carrick. Par contre, dans l’intelligence de jeu, des joueurs tels Yaya Touré ou David Silva remplissent un rôle primordial de vrai meneurs, plus offensifs et moins « deep lying midfielder » à la Carrick, mais pas moins bon je pense.

  8. L'Infernal Wayne Boulet dit :

    @George T.Newman : Ceux qui tombent des nues ou qui retournent leur veste quant à Mancini n’ont probablement dû s’intéresser à lui que depuis son arrivée en Angleterre et encore, n’ont dû regarder que les résultats et retenir les moments forts de la saison dernière, tels le 6-1.

    Mais du coup, qui doit-on blâmer pour les performances en demie-teinte de cette saison ? On fait le lien avec Mancini et sa gestion d’effectif désastreuse ? Ou on accuse les dirigeants pour ne pas avoir eu la lucidité, ou le courage, c’est selon, de larguer un entraîneur champion, mais plutôt chanceux, au bout du compte ? On ne va peut-être pas mettre tout ça sur le dos de recrues inadaptées au système de jeu de l’équipe, quand même.

    @Ziane : Je suis d’accord avec George, sur ce coup. Et ça rejoint ce que je dis plus haut. Ferguson fait beaucoup tourner son effectif et réussit à créer une véritable cohésion entre ses joueurs. Rooney, Young, Vidic, Nani… presque tout le monde a fait des séjours sur le banc. Alors, c’est sûr que c’est plus simple de faire rentrer des mecs du calibre des remplaçants à United, mais si les joueurs ne se sentent que moyennement concernés, ou s’il n’ont pas la guidance tactique qui spécifie leurs rôles sur le terrain…
    Je veux dire par là que City pourrait selon moi avoir un banc et une vraie « équipe », mais la gestion des rôles et des joueurs dans ce club contribue à la baisse de régime.

    Concernant Carrick, joueur que j’ai toujours admiré, tout le monde souligne son importance cette année, alors qu’il a toujours joué de cette façon, je pense qu’il pourrait être plus performant qu’il l’est actuellement, mais cela passerait à mon avis par un changement tactique qui n’est pas dans les « gènes » de Man U. De plus, comme je le dis, il a toujours été aussi important depuis son arrivée (même s’il a eu cette période de creux, il y a deux ans), mais son rôle était quelque peu éclipsé par le rayonnement de Scholes au milieu. Le fait d’avoir Cleverley à ses côtés, qui le complète très bien, lui permet de jouer un peu plus bas qu’auparavant et d’avoir un peu plus de temps pour réfléchir et enclencher une action.

    Cependant, qualitativement, si je mets Barry une note en-dessous, je pense que City a largement les moyens de rivaliser dans ce secteur. Bien sûr, tu ne retrouves pas les mêmes profils de joueurs, mais, bien mis en place tactiquement, ce milieu de terrain devrait pouvoir faire peur à tout le monde.

  9. ziane dit :

    Je pense qu’en réalité nous sommes d’accord sur le constat que les joueurs d’appoint sont plus présent à United qu’à City. Et c’est certainement ce qui a fait la différence.

    Le mérite en revient en premier lieu à Ferguson, mais peut être également à la qualité intrinsèque des joueurs.

    C’est d’ailleurs sur ce point que nous avons un désaccord.Je persiste à penser que l’effectif de United est largement supérieur à Celui de city.

  10. George T. Newman dit :

    @L’Infernal Wayne Boulet: C’est à dire qu’à un moment donné, ça jouait vraiment pas mal au point qu’on a pu se dire: « Mancini a réussi son truc! ». Avec le recul on voit qu’il est très dépendant de la forme de ses joueurs (joueurs qu’il a recruté avec soin, laissons lui au moins ça).

    @ziane: Je pense que nous n’aurons jamais le fin mot de l’histoire sur ce point. Si on parle de « qualité intrinsèque », Liverpool aurait un effectif à jouer la Champion’s League depuis un moment, et Chelsea n’aurait pas autant de mal à trouver un « grand attaquant ». Il y a parfois des facteurs difficiles à comprendre.

    La seule différence c’est que United, comme Liverpool d’ailleurs, arrive à attirer des joueurs qui ont déjà fait leurs preuves ailleurs grâce à son aura de « grand club ». Je pense à Young, Kagawa, Valencia voire Carrick à l’époque. Des joueurs qui n’ont qu’à s’insérer dans un projet solide.

    Alors qu’à City on recrute des jeunes à peine confirmés (par choix ou faute de mieux), qui ont du mal à se faire une place dans un équipe qui n’a pas encore une grande stabilité, et dans laquelle les « stars » recrutées à coup de millions essaient aussi de se faire une place. L’ambiance est certainement ultra concurrentielle (tout le monde étant plus ou moins nouveau dans l’équipe), pas surprenant qu’un gars comme Rodwell ait du mal à s’en sortir quand tu vois qui il doit déloger. Du coup, ça rend les performances de Nastasic encore plus impressionnantes (révélation de la saison à son poste selon moi).

  11. roberto cabanastonvilla dit :

    chers teenage kicks : pourriez vous faire un billet sur Jimmy Davis, entraineur du club liverpudlien de Waterloo Docks AFC ?

    Ce type a battu le record de Fred Everiss, entraineur de WBA pendant 46 ans. Il est en place depuis 1963, il termine donc sa 50e saison !

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