I Am The Secret Footballer. Quand ce titre « évènement » sort en France début janvier, il est instantanément propulsé au firmament des must-read de la littérature foot par un feu d’artifice médiatique tenant davantage du publi-reportage collectif que de la critique objective. Un livre que les médias français, à l’unisson, s’empressent de présenter comme in-dis-pen-sable, révolutionnaire et « obsédant » les Britanniques. Sans parfois donner l’impression de l’avoir lu.

Le 22 janvier 2011, le site du Guardian publie la première chronique hebdomadaire d’un footballeur anonyme en activité (The Secret Footballer, TSF) qui, après un long disclaimer juridique, se propose de nous conter sa profession de l’intérieur.
Vivant en Angleterre depuis longtemps et fidèle lecteur (ainsi qu’admirateur, voire contributeur à l’occasion) du Guardian depuis les Eighties, je suis cette nouvelle gazette d’un oeil. Je remarque que deux semaines avant, le magazine Four Four Two a lancé une série identique, toujours en cours, intitulée « [Secret columnist] The Player » (série d’ailleurs éphémèrement déclinée en rubriques top secret : The secret chief executive, The secret physio (kiné), The secret manager et The secret referee – à quand The Secret Magazine, vendu dans des kiosques clandestins ou placardé façon dazibao ?).

Dix-huit mois et une cinquantaine de chroniques plus tard, fin août 2012, le livre sort en Angleterre [1], dans l’indifférence générale (un certain engouement naîtra par la suite, mais infiniment plus mesuré que ce qu’ont rapporté les médias français [2], à la fois sans doute tranquillisés et « encouragés » par l’origine du livre, l’excellent site football du Guardian).
Sont-ce la torpeur de l’été, la pléthore d’excellents livres de foot alimentant en permanence le marché anglais ou la reprise de la Premier League, mais peu de médias, généralistes ou spécialisés, ne s’y intéresseront ou publieront de critique du livre.
Au même moment, le SF arrête ses chroniques Guardianesques. Place au lancement du phénomène, pour lequel le Guardian sort ce clip qui donne le ton. Le SF y « révèle » qu’il est riche, qu’un joueur n’aime pas que son remplaçant brille, qu’une tapée d’apprentis wags tournent en permanence autour des footballeurs et que les médias paient le prix fort pour toute histoire de coucheries (fort heureusement, la lecture du livre s’avèrera tout de même plus enthousiasmante).

Début mars, pour la bonne cause TK, je prends un peu de temps pour lire la version anglaise de ce SF qui, à en juger par le tombereau d’éloges déversé par les médias francophones, est au lectorat footeux ce que Cinquante nuances de Grey est aux Madames Michu du monde entier : un fantasme en technicolor. N’ayant pas l’intention de débourser un penny puisque j’ai déjà lu la plupart des billets SF du Guardian, j’ai donc emprunté le chef-d’œuvre à ma bibliothèque de quartier (Dieu merci, il en reste encore [3]).

Du réchauffé marketé comme « ground-breaking »

Le concept à l’origine du Secret Footballer est bien rodé outre-Manche et toujours relativement porteur (même s’il s’essoufle). Maints blogs nous exposent depuis dix ans la face cachée – et souvent fascinante – du monde enseignant, des hôpitaux, des commissariats, etc. Le football s’imposait donc comme vecteur idéal pour étoffer le genre. Quoi de plus alléchant en effet que de pénétrer dans les coulisses de ce sport qui recèle tant de mystères et secrets intrigants ? (si tant est qu’il en reste encore à découvrir).

Toutefois, là où les blogs professionnels parvenaient aisément à happer et passionner le chaland grâce à leurs révélations aussi fraîches que troublantes, ce livre pêche par la (relative) faiblesse de ses insights, pourtant censées faire sa force et son originalité (la version anglaise est sous-titrée « Lifting the lid on the beautiful game » – révélations sur les dessous du football). Pourquoi, par exemple, ne pas avoir évoqué dans le livre l’inique et ô combien critique Football creditor rule (voir article TK là-dessus) ou l’actuelle refonte de la formation, points que le SF aborde – trop brièvement – dans ses chroniques ? Ces aspects essentiels du football anglais sont méconnus et bénéficieraient grandement d’un éclairage de l’intérieur, surtout s’il est apporté par un professionnel tel le SF, manifestement ouvert et éloquent.

Une « belle opportunité de gâchée » dirait un consultant ; « Monstrueuse occase vendangée » lâcherait le supporter. De fait, ce sentiment de mal ciblé ou d’inachevé traverse le récit comme un ballon chaud filant dans une surface bondée sans que personne ne concrétise. Frustrant. Rageant, même. En définitive, le lecteur s’est certes diverti mais il n’apprend pas grand-chose de réellement nouveau. A fortiori le consommateur de football anglais, assailli en permanence, voire abruti, par un déluge « d’informations » via les chaînes TV et radio, les réseaux sociaux, les milliers de sites, blogs, forums, livres, (auto)biographies, magazines, journaux, suppléments, fanzines, etc.

De surcroît, si l’anonymat des blogs professionnels passe bien (car de nature généraliste : on traite d’une profession dans son ensemble et l’identité des protagonistes – inconnus du grand public – importe peu), il n’en est pas de même pour le SF. Sa posture anonyme, évidemment compréhensible, compromet la substance du livre qui, lui, se polarise sur une profession où, ère de la célébrité oblige, le Nom (l’Individu) fascine tout autant que le sport qu’il représente ; les anecdotes de X qui parle de Y en évoquant Z sont certes parfois cocasses mais cette dilution en cascade entretient un flou artistique susceptible de lasser, voire égarer, le lecteur qui en veut surtout pour son argent (et à 16 € le bouquin, on le comprend).

Rue89 (31/12/2012). Le « footballeur secret » vide son sac et obsède les Britanniques.

L’équipe (3/01/2013). Foot – Eco : Les secrets des vestiaires anglais. Dans un livre publié ce jeudi en France, un joueur anglais éclaire sous couvert d’anonymat la face cachée de la Premier League. Où il est question du terrain (un peu), de sexe (pas mal) et d’argent (beaucoup).

So Foot (26/01/2013) THE SECRET FOOTBALLER – INTERVIEW. Qui est « The Secret Footballer » ? En Angleterre, cette question est devenue une obsession depuis qu’un footballeur mystère livre une chronique hebdo truffée d’anecdotes sur les sombres coulisses du foot dans l’excellent Guardian. Son ouvrage sort en France. L’occasion d’une interview épistolaire avec le traducteur du livre. Sous couvert d’anonymat, bien sûr.

Toutefois, le contenu du livre est peut-être moins à blâmer que la décennie de sortie. Il y a quelques années, cet ouvrage aurait présenté un intérêt certain. Mais, entre-temps, les vannes se sont ouvertes qui ont assouvi la soif de curiosité de nombreux supporters sur cet univers ouvert et proche mais clos et lointain à la fois, tant il est devenu sanctuarisé. Cette surdose d’infos semble avoir parfois poussé l’auteur dans ses derniers retranchements.

D’où le recours à de l’anecdote paroxystique de petite volée. Pour un texte qui se veut original et novateur, était-il indispensable de réserver autant de place à l’argent ou consacrer cinq pages détaillées à une soirée obscènement coûteuse (100 000 €) à Las Vegas ? Un domaine devenu en Angleterre, depuis George Best, Malcolm Allison ou Stan Bowles, l’équivalent foot du chien écrasé dans la gazette locale. Le SF a-t-il estimé que pour le supporter lambda, blasé et souffrant d’information overload, seule une surenchère dopée par quelques labels bling-bling (Barça, Anelka, etc.) pouvait créer un électrochoc et le sortir de sa torpeur cognitive ?

Une inquiétante déferlante d’éloges

Et c’est véritablement là où le bât blesse. Ce texte émane de la plume d’un footballeur qui promet de tout déballer en plaçant la barre très haut pour finalement accoucher d’un livre « grand public » qui fleure bon le déjà-vu et l’anecdote facile ou éculée (sexe, argent, paris, potins, wags, conflits de vestiaire : le pain quotidien des médias anglais depuis les Swinging Sixties ; sauf que cette fois-ci, avec la version SF chiche en noms, on a le droit à un croûton rassis).

Si ce livre possède indéniablement des qualités – il se laisse globalement lire, fait parfois sourire et les chapitres sur la tactique ou les agents présentent un certain intérêt – il se déleste vite de ses engagements initiaux pour verser dans le truisme. En termes professionnels, il ne remplit pas son contrat. Certes, en marketing, comme en politique, la promesse a depuis longtemps été érigée au rang d’art obscur et la vigilance (caveat emptor) doit faire partie de l’arsenal défensif de tout consomma(c)teur. Se laisser « berner » par une campagne médiatique savamment menée ou une couverture alléchante n’est pas une excuse mais se conçoit.

« 95 ou 98 % de ce qui passe dans le football est inconnu du grand public », clame le Secret Footballer. Notre taux d’ignorance est donc de 95 ou 98. Nous assimile-t-on à du carburant sans plomb dans la cervelle ? En clair, le SF nous prend-il pour des buses ?

Il est donc d’autant plus étonnant de constater l’accueil si unanimement et uniformément dithyrambique des médias français pour ce qui ressemble à une enfilade de chapitres tournant souvent à l’enfonçage de portes ouvertes. Ce livre tient davantage de l’autobiographie d’honnête facture ou de ces « exclusifs » qui ne le sont guère que d’un catalogue de révélations chocs censées nous ébranler en permanence (en quatrième de couverture : « On dit souvent que 95 % de ce qui arrive dans le football se passe derrière des portes closes. La plupart de ces histoires, je ne devrais pas vous les raconter. Et pourtant, je vais le faire. » Traduction de France24, qui lui aussi annonce « le grand déballage ». C’était 98 % dans le clip de lancement. Notre taux d’ignorance est donc de 95-98 %… Nous assimile-t-on à du carburant sans plomb dans la cervelle ? En clair, le SF nous prend-il pour des buses ?).

Pourquoi l’esprit critique, si souvent associé au tempérament français, se liquéfie-t-il aussi mystérieusement devant l’avis largement diffusé d’une poignée d’intervenants issus du « sérail » (tel le traducteur [4]) et qui ont, directement ou pas, un vested interest à défendre l’ouvrage ? Immaturité ou carence réelle des médias foot français sur les moeurs du football ou émerveillement surfait ? Ou s’agit-il, tout bêtement, d’un manque de discernement analytique (ou de courage) lié à un penchant humain à suivre le mouvement ? La solution de facilité a-t-elle, par commodité, pris le pas sur le principe et la conviction ?

Autant de questions et points qui seraient assurément au moins aussi intéressants à approfondir que de rechercher en vain l’identité de ce Secret Footballer qui, en promettant la lune tout en brouillant les pistes, a su générer un intérêt que son récit seul peine à susciter.

Liste non exhaustive des révélations fracassantes du livre

– tout footballeur préfère jouer en Premier League qu’en Football League mais la pression est bien plus intense en PL et les propriétaires souvent plus exigeants

– certains journalistes / ex pros / consultants sont poliment détestés, en particulier quand ils critiquent « leurs » anciens collègues (joueurs). Mais les médias ont aussi leur utilité, surtout pendant les périodes de transferts (les agents se servent d’eux pour jauger l’offre et faire monter les enchères)

– il est fortement recommandé d’avoir quelques amis ou connaissances journalistes dans les médias, cela facilite la vie (faveurs accordées), rend à la fois les appréciations plus douces en cas de pépin ou embrouilles (avec staff ou coéquipiers) et toute représaille bien plus aisée (réglements de compte par média interposé)

– la mentalité et le foot anglais en général ont fortement évolué depuis l’avènement de la Premier League

– les médias aiment exagérer, voire faire dans le sensationnel

– plus un joueur est connu, plus il est protégé et traité favorablement par son club, surtout en cas de gros problème

– les histoires de fesses agitent parfois le vestiaire

– beaucoup de jeunes femmes courrent après les footballeurs en quête d’une vie confortable et facile. Certaines vendent leurs histoires aux tabloïds qui en font leurs choux gras

Steven Ireland n'a rien à voir dans l'histoire mais son lit est trop classe

Stephen Ireland n'a rien à voir dans l'histoire (de moins en moins à voir avec le foot tout court d'ailleurs) mais son lit est irrésistible

– nul besoin de bien s’entendre avec son partenaire de jeu (charnière centrale ou attaque par exemple) pour être performant

– un footballeur gagne et dépense beaucoup mais il ne vole pas son argent, il le mérite

– un bon entraîneur doit être ferme et savoir se faire respecter, tout en faisant de la psychologie et du man-management. Il est préférable qu’il s’entende bien avec son adjoint et le reste du staff. Avoir un bon numéro 2 est essentiel mais leur utilité n’est pas assez reconnue

– un bon agent vaut de l’or, il peut te négocier un tas de primes. Les agents ont mauvaise presse et c’est injuste

– ne pas croire les rumeurs de transferts, elles sont souvent inventées par les agents eux-mêmes

– la relation entre les footballeurs et les supporters s’est considérablement distendue et c’est regrettable. Mais certains supporters se croient un peu tout permis sous prétexte qu’ils payent cher leur billet

– La pression et le cocktail succès-argent-adulation peuvent conduire à la solitude ou l’isolation (page 12 : « Je n’aimais pas la vie quotidienne du footballeur. […] Pendant la semaine, il n’y avait absolument rien à faire, hormis rester chez soi, lire et regarder la télévision. »).

Petit conseil de Kevin aux footeux qui se trouvent trop oisifs : qu’ils créent une fondation et s’occupent ou fassent s’occuper de jeunes ; ou tout simplement qu’ils s’impliquent davantage dans la vie locale via la branche Football in the Community du club. Enrichissement personnel garanti, pour tout le monde. Et sans qu’il soit question d’argent.

Kevin Quigagne.

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[1] Plusieurs chroniques du Guardian ne figurent pas dans le livre (dans l’ensemble, une sage décision selon moi).

[2] Voir extraits en bleu en milieu d’article.

Non, ce livre n’a pas « obsédé » les Britanniques comme il a été dit et écrit à l’envi, bien imprudemment. Pour s’en convaincre, prenons quelques indicateurs de popularité, critères utilisés par les médias français eux-mêmes pour étayer leur argumentation d’extrême popularité du livre*.

a) Le nombre de comments sous la rubrique TSF du Guardian a souvent été donné comme « parmi les plus élevés du Guardian », notamment sur RMC en janvier lors d’un long Spécial SF dans l’After Foot.

Vérification faite, il est de 136 en moyenne (sur les 54 chroniques SF publiées), ce qui le situe dans la moyenne d’un article football du Guardian online (certains journalistes / certaines rubriques dépassent régulièrement les 300 ou 400 réactions, quotidiennement).

De surcroît, beaucoup de ces réactions ne portaient pas sur le livre en lui-même (qualité) mais tournaient autour de l’identité de ce mystérieux footballeur. Un travail de fin limier bien naturel au pays d’Agatha Christie et Conan-Doyle. Les Britanniques raffolent du genre whodunit.

b) Le clip du Guardian mis en ligne fin août 2012 n’avait attiré que 4 800 views quatre mois plus tard.

c) Le site www.whoisthesecretfootballer.co.uk, là encore décrit comme « pris d’assaut par les internautes » par les médias français. En réalité, il a été bien loin de faire sauter le serveur  : sur ses 12 sondages effectués sur l’identité du SF en un an, seuls 4 ont recueilli… plus de 300 votes (379, 466, 630, 890).

d) Le compte Twitter et la page Facebook de Who is the SF : respectivement 970 et 639 followers au 30/01/2013 (en berne depuis cette date).

e) Rue 89 écrivait ici que (feu) le compte Twitter du TSF avait attiré plus de 50 000 abonnés au 31/12/2012.

Pour relativiser et remettre ce chiffre dans le contexte souvent irrationnel des réseaux sociaux, le compte Twitter de Charlie Morgan, ce grotesque ramasseur de balle du Swansea-Chelsea du 23 janvier, passa de 600 (avant l’incident impliquant Eden Hazard) à 100 000 le surlendemain… (environ 25 000 twittos se sont désabonnés depuis).

f) Dans son encadré Toute une marque, Rue89 fait état d’une interview livrée « à la BBC ». Il s’agit en fait de 6 minutes sur BBC Radio Four (souvent abrégé en R4 par ses fans, dont je suis), la Arte de la radio britannique et station très confidentielle (bien malheureusement).

g) Toujours dans cet encadré, Rue89 évoque le site officiel du Secret footballer ainsi que les chroniques radio du SF.

Le site d’abord. Ultra discret, aucunement en phase avec la folie médiatique dont on a rebattu les oreilles : les 8 articles figurant aujourd’hui (26 mars) en page d’accueil ont attiré 8 réactions. Collectivement.
Une visite dans les Archives, donc ces articles censés avoir fait exploser le compteur, sera forcément plus fructueuse se dit-on. Nope, c’est pire même. Par exemple ici : ces 10 articles du SF de septembre à décembre 2011 totalisent… zéro réaction.

Les chroniques radio quant à elles sont loin d’avoir déclenché l’hystérie : 2 872 views au compteur.

[*A ma connaissance, à aucun moment la question du volume des ventes du Secret Footballer en Angleterre (publié par Guardian Books) n’a été débattue ou même mentionnée par les médias français, sauf pour l’affubler d’un très vague « bestseller », davantage par réflexe pavlovien d’amplification qu’autre chose. Un argument vente qui aurait peut-être pu étayer leur théorie de popularité record du livre : il est possible en effet que ce chiffre soit fort honnête, relativement parlant. Il figure en tout cas en 648è position des ventes sur Amazon.co.uk au 26 mars. Mais comment interpréter son classement… 3 000 exemplaires vendus ? 5 000 ? 10 000 ? 25 000 ? Plus ?).

Par souci d’objectivité, j’ai donc mené mon enquête ces derniers jours pour connaître ce chiffre ou au moins obtenir un ordre d’idée. Une info difficile à traquer… Par courriel et au téléphone, mes interlocuteurs du Guardian se sont montrés quelque peu gênés devant mes questions sur le sujet (« Nous ne divulguons que très rarement ce genre d’info, il faut comprendre que c’est délicat » m’a-t-on dit en substance, l’expression commercially sensitive revenant plusieurs fois). A ce jour, pas de réponse concrète. Si j’en reçois une, je la communiquerai. Mais nul doute que s’il devient ce best-seller que se sont empressés de rapporter les médias français, les chiffres seront alors largement disponibles sur le Net]

[3] Coupes budgétaires « obligent* », nombre de municipalités et Conseils généraux de Comté envisagent de fermer des bibliothèques ou de réduire considérablement leurs horaires d’ouverture (ou même d’enrôler des volontaires pour les faire fonctionner, en adéquation avec la « vision » de Big Society souhaitée par David Cameron. Pour faire court, cette BS – tiens, mêmes initiales que bullshit, souvent abrégé en BS – consiste à faire tourner le pays par des bénévoles et des chômeurs obligés de bosser pour toucher leur misérable alloc, 300 £/mois).
Newcastle prévoit par exemple de fermer 10 bibliothèques (sur 18) d’ici trois ans ! (ici). Liverpool, idem. Pendant ce temps, le contribuable anglais offre le Stade Olympique à West Ham (ainsi que la quasi totalité des colossaux frais de transformation qui pourraient s’élever à 150M £ – ici et ici).

[*- 26 % versés aux collectivités locales de 2011 à 2015, plan quadriennal du gouvernement bicéphal Cameron-Clegg – non, pas Johnny, mais le triste Nick]

[4] Sur RMC, dans So Foot, L’Equipe, etc.  Le traducteur, Bertrand Pirel, est l’administrateur bénévole du club d’Epinal.

21 commentaires

  1. Pedro dit :

    Ce n’est pas mon habitude de laisser des commentaires sur les blogs, mais là je me sentais obliger de vous remercier pour ce travail d’investigation.

    Aujourd’hui vous m’avez donné envie de croire un peu plus dans le journalisme ou plutôt votre journalisme.

    Merci

  2. ethique estac dit :

    Du grand boulot cet article, comme tk en général en fait. Merci, c’est très éclairant. La question qui demeure, c’est le pourquoi du tapage médiatique français autour du SF (et donc le « qui » de qui y a de l’intérêt en gros). Et bravo aussi pour la note 3, situation parfaitement résumée.

  3. David Brent dit :

    Merci pour cet article qui me rejoint mon avis : j’avais acheté le bouquin a Londres en décembre (tete de gondole chez Waterstones + entendu parler des chroniques du Guardian), et j’avais été amerement décu du contenu…
    Et j’approuve aussi la note 3, a l’exception de la dernière phrase COYI 😉

  4. Blinis dit :

    Super article ! Merci pour les éclairages.

  5. fredo dit :

    Excellent article, meme si je ne suis pas d’accord sur tout.

  6. Paul Scholes dit :

    Belle critique.

    Logique et compréhensive quand on a lu le bouquin, même si finalement l’intérêt principal n’a pas été dévoilé.

    Par contre j’espère que ça motivera d’autres pour faire ce genre de bouquins, un Secret Team Manager ou Coah m’aurait très fortement intéressé.

    Sinon j’ajouterais que pour une fois, que ce n’est pas le championnat Espagnol, mais bel et bien la PL que les médias Français nous vendent, je vais pas trop me plaindre non plus !

    Un grand merci !

    P.S

  7. Sev dit :

    Les journalistes français ne sont donc pas meilleurs que ceux du Times !
    What a surprise.

  8. Kevin Quigagne dit :

    Merci à tous.

    Gros sujet, vaste débat.

    @ Horsjeu.net : je vais garder mes sous-vêtements si ça ne te dérange pas, il fait pas chaud ici.

    @ Ethique estac.

    Pourquoi autant de tapage médiatique en France autour de ce livre ? A vrai dire, je suis mal placé pour répondre à cette interrogation, ayant quitté la France il y a longtemps et ne suivant que de loin l’actu foot française et ses médias.

    En discutant avec quelques Français sur ce livre, eux me disent que ce gros buzz de janvier est dû au fait que peu de bouquins foot (à fortiori un peu chauds / originaux) sortent en France comparé à l’Angleterre donc dès que y’en a un d’un peu atypique, ça buzze (comme ça avait fait pour le Full Time de Cascarino y’a une douzaine d’années, toutes proportions gardées – normal, car FT était excellent).
    De plus, en France, y’a pas de tabloïds (avec gros suppléments foot bien axés sur le potin, lectorat énorme) donc les gens sont bien plus sevrés qu’outre-Manche sur ce point-là. Cette explication est sans doute incomplète mais y’a du vrai.

    Ce qui me dérange, ce n’est pas tant le buzz (après tout, ce bouquin n’est pas immonde – y’a quelques trucs intéressants) mais :

    a)cette fausse unanimité autour du livre (on se copie les opinions les uns les autres) et le manque de critique de fond. A mon avis, beaucoup de ces sites ne l’avaient pas lu au moment de sa parution en France début janvier (je ne parle pas forcément des 4 ou 5 que j’ai cités mais de tous ceux qu’on trouve sur Internet quand on google le titre du bouquin, liste impressionnante, l’Express, etc.).

    Quelle est la part de ceux qui l’avaient lu début janvier et ceux qui se contentèrent de broder autour d’une poignée d’avis/critiques déjà sortis ? Nul ne sait mais j’ai mon idée là-dessus.

    b)ce qui a été écrit sur le soi-disant engouement démentiel du bouquin outre-Manche, en fort décalage avec la réalité comme je l’ai démontré.

    c)que des médias « d’opinion » disons, style So Foot ou les grandes gueules de l’After, puissent tout avaler sans essayer ni de se faire leur propre opinion ni de jeter un œil un tant soit peu critique ou informé sur ce livre.

    Aucune critique du bouquin sur So Foot online par exemple, ils se sont contentés d’inviter le traducteur. C’est bien d’inviter le traducteur mais c’est largement insuffisant. Ils ont des correspondants outre-Manche, alors qu’ils les utilisent, au moins pour un article court sur le sujet.

    C’est le genre de livre qui, à l’évidence, ne sort pas souvent en France. Un petit effort de traitement particulier aurait été souhaitable.

    Sont-ils devenus si fadement mainstream que ça ? C’est un énorme mag qui bénéficie et occupe d’une place de choix dans la presse foot française, j’aurais aimé qu’ils se montrent plus « pédagogues » disons, qu’ils informent en gros. J’ai la faiblesse de considèrer qu’en tant que « locomotive » de la presse foot française, ils devraient endosser ce rôle, au moins de temps en temps.

    @ David Brent.

    Je n’ai rien contre l’attribution du Stade Olympique à West Ham bien sûr (pour moi, il n’aurait jamais dû être construit – j’avais expliqué pourquoi dans les articles – mais c’est autre chose) mais j’aurais simplement aimé que WH participe plus £££ à la rénovation (15M £ sur 150 ou 180M, c’est ridicule – bien moins que les plans initiaux) et qu’ils payent un plus fort loyer.

  9. Kevin Quigagne dit :

    J’ai retrouvé le Spécial SF de l’After Foot du 9 janvier dernier et certains propos laissent sur le cul. Par exemple quand le traducteur dit (à 6’00 dans ce clip http://www.youtube.com/watch?v=TjApe30CMHk) :

    « [le style du SF], c’est la Comédie Humaine de Balzac à Anfield, A la Recherche du temps perdu à Old Trafford. […] C’est magnifiquement écrit. ».

    C’est correctement écrit dans l’ensemble (sans plus), de toute manière rien de comparable avec des auteurs classiques du XIXè (plutôt XXè pour Proust mais peu importe), c’est une toute autre langue, comparer tout ça n’a aucun sens.
    Il peut très bien défendre « son » livre avec conviction et vigueur sans tomber dans un tel excès, enfin c’est plus de l’excès là, c’est du délire total.

    Voici le lien podcast de ce Spécial SF sur l’After Foot du 9 janvier (cliquez sur tranche 22-23h)

    http://www.rmcsport.fr/podcast/podcast.php?actu=7&id=59

  10. iPee dit :

    Un article très intéressant une fois encore. Merci 😉

  11. Kevin Quigagne dit :

    Merci iPee.

    J’avais promis de vous livrer la réponse de mon échange avec le Guardian sur les ventes du livre si j’obtenais un chiffre ou ordre d’idée. J’ai reçu hier la réponse finale et malheureusement, malgré mon insistance et divers leviers utilisés, je me suis pris un Niet catégorique :

    « […] il nous est impossible de divulguer les ventes de livres publiés par Guardian Books. »

    Or, dans ce clip fort intéressant, Philippe Auclair parle de best-seller (à 2’50), il doit donc avoir des chiffres j’imagine :

    http://www.youtube.com/watch?v=TjApe30CMHk

    Brisbois : « Le SF, c’est un best-seller en Angleterre ? »

    (avec Riolo en voix de fond, « Ça a cartonné » – sans qu’on puisse determiner si c’est une question ou une affirmation de sa part).

    Auclair : « Oh, ben évidemment etc. »

    Bon, Phil, je sais que tu nous lis de temps en temps, alors si tu as des chiffres, communique les stp, ça nous intéresse et je les mettrai ici. Il est fort possible que ce livre se soit bien vendu et on aimerait en savoir plus là-dessus. Mais décidément, tout est très mystérieux autour de ce bouquin.

  12. marco dit :

    Merci pour cet excellent papier.

    On peut noter que le SF est publié en France chez Hugo & Cie, qui est aussi l’éditeur de Daniel Riolo. Ceci n’explique pas forcément cela mais c’est à garder en tête par rapport aux commentaires de l’After.

  13. NottsGooner dit :

    Je me joins au remerciements, excellent article. J’ai moi meme lu ce bouquin peu apres sa parution et globalement je suis assez d’accord sur la critique. J’avais etait assez surpris de certaines remarques dans l’After qui me semblait en decalage avec mon impression vu d’Angleterre: aucun de mes potes branches foot n’ont lu ce bouquin et beaucoup n’en ont meme pas entendu parler (je sais, pas tres scientifique mais ca donne quand meme une impression d’ensemble et mais en doute la notion de best-seller!).
    Une ou deux petite remarques supplementaires. J’ai trouve le bouquin relativement interessant pour commencer mais il a aussi rapidement perdu de son interet. Le chapitre sur les agents (ecrit par un ami agent du SF si je me souviensbien) ne semble etre qu’une defense corporatiste et assez simpliste: en gros, ceux qui critiquent les agents sont tout simplement jaloux!

  14. Kevin Quigagne dit :

    @ Marco.

    Point non négligeable, merci de le souligner. Surtout que Daniel Riolo s’exalte beaucoup et prend tous les propos du traducteur et de Philippe Auclair pour argent comptant et d’une manière bien docile, ce qui est fort inhabituel chez lui (et il en fait des caisses, cf podcast*). Pour reprendre l’une de ses expressions fétiches, il « se couche » facilement pour le coup je trouve.

    Etrange attitude pour un journaliste censé être le poil à gratter/ l’agitateur ou le contradicteur en chef de l’émission.

    Il est vrai aussi que quand tous les intervenants sur un plateau sont issus du même milieu / de la même coterie (donc, évidemment, bien moins susceptibles de se contredire vraiment sur le fond les uns les autres), il est bien plus difficile pour un journaliste X de réellement ruer dans les brancards.
    En plus, si Riolo apportait la contradiction à Auclair et au traducteur, il lui faudrait avancer des arguments plutôt foot anglais, ce qui n’est pas sa spécialité, il pourrait s’emmêler les pinceaux, voire risquer le « ridicule » et a peut-être préféré ne pas s’aventurer sur ces terrains-là. Il est bien plus simple d’être d’accord. Même si ce Footballer Secret, au fond, pourrait évoluer dans n’importe quel championnat et raconter à peu près la même chose.

    Mais dans l’absolu, j’ai vraiment du mal à croire qu’un type comme D. Riolo, avec sa grande culture footballistique (certes plus foot latin), puisse kiffer ce bouquin à ce point (et à fortiori Phil Auclair). Ou alors Riolo n’a pas lu / écouté / vu grand chose dans sa vie, ne lit jamais les médias anglais, n’a jamais entendu parler des tabloïds, etc. Ou alors j’y comprends vraiment plus rien de rien (cette dernière hypothèse est aussi fort plausible).

    [*Podcast 9 janvier tranche 22-23 h: http://www.rmcsport.fr/podcast/podcast.php?actu=7&id=59%5D

  15. Kevin Quigagne dit :

    @ NottsGooner.

    Effectivement, et c’est ce gros décalage que j’ai surtout voulu souligner. En France on a marketé le bouquin comme un Ovni qui avait explosé tous les records de vente et fait un buzz monstrueux dans tous les médias anglais. Or, la réalité est toute autre.

    Je n’ai plus le livre sous la main* mais il me semble me rappeler qu’effectivement, ça démarrait pas mal puis ça s’enlisait relativement vite.

    Oui, pour le chapitre sur les agents, il s’agissait bien d’un ami à lui. Pas mal de corporatisme en effet dans ce passage mais quelques trucs intéressants cependant, pas de la dernière fraîcheur (surtout que dans Four Four Two ou d’autres médias, y’a déjà eu à peu près pareil, et récemment) mais bon, par rapport au reste, j’ai trouvé que y’avait un effort d’information.

    Après, oui, cet agent-ami en fait des tonnes sur le fait que, selon lui, seul un agent peut négocier un bon contrat car il connaît tout le monde, les ficelles du métier, etc. Ça tombe alors dans le truc de boutiquier, dans les généralités et devient un peu indigeste.

    Cet agent dit par exemple (si je me souviens bien) qu’un avocat ne pourrait pas faire un bon agent car sa connaissance du milieu est insuffisante. Il prend l’exemple de l’avocat car il dit avoir connu « des » joueurs qui avaient essayé de faire négocier leur contrat par leur avocat et c’était pas terrible et que lui (l’agent) aurait pu leur négocier un contrat en béton. De là, il en déduit tout un tas de trucs douteux.

    Le problème d’une telle affirmation est qu’on ne peut pas vérifier vu qu’on a RIEN comme info. On a ni le nom de l’agent qui a dit ça ; ni le nom des joueurs ; ni le nom des avocats ; ni les conditions £££ des dits contrats ; ni le nom des clubs ; ni aucun chiffre, rien rien rien. Et de combien de joueurs au contrat « mal négocié par des avocats-agents » cet agent secret parle-t-il ? S’il s’agit de 2 ou 3 joueurs, ça ne prouve absolument rien. Bref, ça reste très vague / invérifiable / évasif et c’est l’un des problèmes du bouquin.

    [* je l’ai rendu à ma bibliothèque car il ne leur restait plus qu’un exemplaire les pauvres : le second, prêté au YOI du coin – Young Offenders Institution, prison pour jeunes – n’est jamais revenu ! (véridique)]

  16. Sept confidences sur The Secret Footballer | Union Square dit :

    […] blog Teenage Kicks revient sur la différence de traitement du bouquin entre le Royaume-Uni et la […]

  17. Nieso dit :

    Bonjour Kevin,

    Félicitation pour ton travail d’investigation approfondi et ton analyse riche, c’est vraiment du bon boulot, c’est toi qui devrait écrire un livre et mérite le buzz 😉

    Je suis tombé par hasard sur cet article en cherchant à me renseigner sur le livre SF, du coup je vais regarder les autres articles de TK car ça m’a vraiment donné envie.

    Pour revenir sur le sujet du battage médiatique, et surtout la présentation comme étant un « phénomène » en Angleterre, je pense que ce que tu avances (sevrage de ce genre de livres et succès de la catégorie « people foot, regardez ce qui se passe en coulisse », qui fait toujours recette) et un facteur très important. Je pense qu’il y en a également un deuxième, le facteur « mythe-exostisme », ou en quelque sorte cliché : tout comme le Brésil fera toujours rêver comme pays du foot et de la samba, la Premier League fait rêver en France, et les médias aiment se gargariser de cette super league, avec toutes ses stars et ses paillettes, et tout ce qu’il y a autour : les tabloïds, le fonctionnement du foot business qui est à son paroxysme en Angleterre… Pour eux ce livre rentre donc complétement dans l’image qu’ils ont du monde du football en Angleterre et de ce qui doit y être populaire (notamment comme tu l’as dit le côté « whodunit »), et ils le qualifient donc automatiquement de best-seller, sans même se renseigner pour chercher à savoir si s’en est vraiment un.

    Et pour conclure mon post, une petite question perso : je compte acheter le livre, mais j’hésite entre l’anglais et le français. Tu penses que le livre puisse être accessible en anglais à un français qui est loin d’être bilingue mais qui se « débrouille » quand même bien en anglais (on va dire « fluent »)? Quel est le niveau de langue, y-a-t-il beaucoup d’expressions et de petits mots populaires comme ceux qui sont souvent employés dans les tabloïds, mais qui ne sont pas vraiment compréhensibles pour un lecteur non averti?

  18. Kevin Quigagne dit :

    Merci de ton commentaire et compliments Nieso, désolé du retard à répondre, j’étais en vacances et en mode hibernation estivale.

    J’espère que depuis ton comm’ tu as pu lire quelques-uns de nos articles !

    Pour répondre à tes 2 questions, non, le bouquin n’est pas difficile à lire à mon avis, c’est correctement écrit mais rien de transcendant. Tu peux de toute manière te faire une opinion toi-même car le bouquin est tiré des chroniques éponymes du Guardian, ici:

    http://www.theguardian.com/football/series/the-secret-footballer

    Le registre est neutre, ni familier ni soutenu, donc accessible. Si je me souviens bien (j’avais emprunté le livre à ma biblio de quartier), peu de tournures familières difficiles ou d’idiotismes (pas mal d’idioties par contre) donc à mon avis, si tu débrouilles bien en anglais comme tu l’écris, c’est largement jouable.

  19. Patrick dit :

    Je trouve que ce livre est une bonne manière d’éclairer les esprits sur le fait d’être footballeur. Beaucoup de jeunes veulent devenir footballeur pour pouvoir vivre dans la richesse ou encore pour voyager à travers le monde, ou même juste pour attirer les filles. Donc, je pense que ce livre décevra un peu ces gens-là, mais cela leur remettra les idées en place au moins. Au fait, pourquoi y a t-il eu un long disclaimer juridique?

  20. Kevin Quigagne dit :

    Tout à fait d’accord avec toi Patrick, ce livre (SF 1) est utile pour comprendre les coulisses du football SI (et c’est un énorme et problématique si) on est novice dans le foot ou qu’on s’y intéresse de loin. C’est un bouquin de vulgarisation donc, qui s’adresse surtout à ceux qui n’y connaissent pas grand-chose. En soit, pas de problèmes, il est évidemment bien que de tels bouquins existent, il en faut pour tous les publics.

    Or, et c’est là que le bât blesse à mon avis, ce livre nous a été vendu par tous en France, mais vraiment tous – de So Foot à Philippe Auclair, en passant par l’Equipe, Daniel Riolo ou Rue89 – comme un bouquin indispensable, formidable et révolutionnaire, à même de contenter et ravir absolument tout le monde, du connaisseur au néophyte, avec une ridicule exagération dans l’engouement qu’il aurait suscité en Angleterre, ce que je démontre.

    Alors que bon, hormis quelques passages comme je l’écris (« Si ce livre possède indéniablement des qualités – il se laisse globalement lire, fait parfois sourire et les chapitres sur la tactique ou les agents présentent un certain intérêt »), ça sent le réchauffé et le supp lambda n’y apprend pas grand-chose au final à mon avis, beaucoup moins en tout cas que ce qu’on voudrait bien nous faire croire.
    N’oublions pas le sous-titre anglais hein : « Lifting the lid on the beautiful game » – révélations sur les dessous du football. Ainsi que le gimmick central de com du livre en quatrième de couverture : « On dit souvent que 95 % de ce qui arrive dans le football se passe derrière des portes closes. La plupart de ces histoires, je ne devrais pas vous les raconter. Et pourtant, je vais le faire. »

    Coup de com’ plus que réalité puisqu’on peut pas dire qu’il grouille de révélations, sauf si on n’a jamais ouvert un livre/mag/journal, n’a jamais consulté un site/blog sur le foot en général (pas qu’anglais évidemment), jamais vu ou écouté une émission sur le foot, etc. Quand aux 95 % de top secret, ça serait plutôt l’inverse aujourd’hui, 95 % de public et 5 % de confidentiel.

    En milieu d’article, j’écris : « Toutefois, le contenu du livre est peut-être moins à blâmer que la décennie de sortie. Il y a quelques années, cet ouvrage aurait présenté un intérêt certain. Etc. »
    C’est le gros défaut de ce livre je pense par rapport à ses engagements, le timing dans sa sortie. Cinq ans plus tôt, il aurait pu légitimement être qualifié de révolutionnaire mais aujourd’hui, une telle revendication est franchement risible pour la plupart des gens qui suivent le football.

    Le disclaimer juridique, si je me souviens bien (comme je l’indique en intro, je ne possède pas ce livre, je l’avais emprunté à une biblio de quartier) tournait autour de son contrat PL qui l’obligeait à rester anonyme et à ne pas tenir des propos sur clubs/joueurs qui auraient pu porter atteinte à leur intégrité professionnelle, personnelle, etc., un truc dans ce style.

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