Archive for novembre 18th, 2012

Matchbox vintage – Angleterre 1 – 3 Pays-Bas (15 juin 1988)

La semaine dernière, la Suède a zlatané* l’Angleterre, le premier quadruplé encaissé par les Anglais dans leur histoire. Et le dernier triplé ? Il remonte à 1988. Récit.

Euro 1988, 2e journée Groupe B, 15 juin 1988 à Düsseldorf
Dans un match couperet pour les deux équipes, les Pays-Bas infligent une cuisante défaite aux Anglais, et van Basten inscrit un hat-trick.

Buts : Robson (53′) – van Basten (44′, 71′, 75′)

Le point sur le classement au coup d’envoi (uefa.com)

Dos au mur suite à leur défaite 1-0 face au rival irlandais, les Three Lions doivent absolument se reprendre face aux Hollandais s’ils veulent éviter une élimination prématurée, avant même le dernier match de poule.

Les Pays-Bas sont dans une situation identique, s’étant inclinés également 1-0 face à l’URSS lors de la première journée.

Le onze anglais

Peter Shilton – Tony Adams, Kenny Sansom, Gary Stevens, Mark Wright – Glenn Hoddle, Bryan Robson, Trevor Steven (Chris Waddle 69′) – John Barnes, Peter Beardsley (Mark Hateley 74′), Gary Lineker

Coach : Sir Bobby Robson

Le onze batave

Hans van Breukelen – Ronald Koeman, Frank Rijkaard, Berry van Aerle, Adri van Tiggelen, Gerald Vanenburg (Wim Kieft 62′) – Ruud Gullit, Erwin Koeman, Arnold Mühren, Jan Wouters – Marco van Basten (Wilbert Suvrijn 87′)

Coach : Rinus Michels

1988, l'époque où l'on pouvait encore faire le fier avec un maillot dégueu.

1988, l'époque où l'on pouvait encore faire le fier avec un maillot dégueu.

Les buts au ralenti

44ème minute : Suite à un duel remporté par Rijkaard face à Lineker, à l’aide peut-être d’une faute, le ballon se retrouve sur l’aile gauche, où Gullit le récupère dans les pieds de Gary Stevens, déborde, et centre de l’extérieur du droit. Le cuir arrive à ras de terre, dans le dos de van Basten, mais l’attaquant parvient à contrôler et se retourner, puis il élimine Tony Adams d’une accélération fulgurante, avant de tromper Shilton, bien aidé par le retour en catastrophe de Stevens. Une ouverture du score qui ne reflète pas forcément le déroulement de cette première période, les occasions les plus franches ayant été obtenues par les Anglais : un poteau de Lineker après avoir éliminé van Breukelen, et un coup-franc de Hoddle sur la barre. 0-1.

53ème minute : Robson obtient le ballon à 25 mètres des buts adverses, dans l’axe, et joue le une-deux avec Lineker à l’entrée de la surface. Sur la remise de l’avant-centre, Robson est plus prompt que ses adversaires, et il s’en va tromper van Breukelen. Michels paye peut-être son choix d’aligner une défense centrale (Koeman – Rijkaard) très joueuse à défaut d’être intraitable. 1-1.

71ème minute : Un coup-franc hollandais mal dégagé par la défense adverse revient dans les pieds de Gullit à l’entrée de la surface, lequel contrôle, puis décale van Basten sur sa gauche. Lancé, l’avant centre s’en va battre Shilton d’une belle frappe croisée du gauche. Un véritable cauchemar pour le gardien anglais, qui fête sa 100e sélection. 1-2.

75ème minute : Et le cauchemar n’est pas fini. 4 minutes plus tard, le corner d’Erwin Koeman est prolongé au premier poteau par Kieft, jusqu’à van Basten qui rôde au deuxième, et qui, d’une volée du droit, clôt le score. Le premier triplé encaissé par l’Angleterre depuis 1959. 1-3.

Les buts en video

Le classement à la fin du match

Si le nul entre l’Irlande et l’URSS n’arrange pas les Hollandais, il élimine définitivement les Anglais, qui rentreront chez eux penauds, et vierges de tout point ; ils seront en effet battus 3-1 par l’URSS lors du dernier match.

Les Hollandais, eux, doivent s’imposer face à l’Irlande lors du dernier match, et ils y parviendront, grâce à un unique but de Kieft à 8 minutes du terme. Ils battront ensuite l’Allemagne de l’Ouest en demi, avant de retrouver l’URSS en finale, et de s’imposer 2-0 pour remporter leur premier et pour l’instant seul titre majeur sur la scène internationale. Monsieur Marco** van Basten, lui, finira meilleur buteur de l’Euro, avec 5 buts inscrits.

* L’emploi du très controversé terme « zlataner » est assumé par l’auteur de cet article, mais n’engage en rien la position de la rédaction de TK, ou des Cahiers du Football.

** Toujours pas de pizza au caviar.