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Episode 53: Où 69 te met la tête à l’envers

29/12/2008 – 0:19

(Si vous n’avez pas lu les épisodes précédents, c’est mal, allez les lire… Ou alors vous pouvez commencer au 48 si vraiment vous êtes une feignasse.)

La dernière fois, cher lecteur, je t’ai raconté la lente, très lente, montée du Stade Saint-Germain vers l’élite du football français. Soit. Ca, comme on dit, c’est le pain quotidien d’un club, le rôti de porc avec la bonne grosse purée qui vous tient bien au corps, eh oui parce qu’à deux heures on rembauche, Marcel, remets-moi donc une cuillérée. Et puis, moins souvent, t’as les desserts, tu sais le bon chocolat fondant avec le coulis de framboises, mais ça c’est pas tous les jours, déjà parce qu’on peut pas se permettre, et puis ce serait gâché, on s’habituerait, on boufferait ça comme des topinambours, et alors le plaisir, il serait où?

En football, le dessert, ça s’appelle: la Coupe. Les Coupes, même, pour les cadors qui, comme ils disent, « jouent l’Europe ». Pour le Stade Saint-Germain et tous les autres anonymes, la Coupe, au singulier, et elle est tellement belle que ça suffit largement.

Alors en quelle année on va se retrouver, pour te parler de ça? Eh beh en 1969… Mais sois pas trop pressé non plus, on va faire un petit flash back avant.

Ca fait un bout de temps, déjà, que, du côté du Camp des Loges, on sent qu’y a comme un truc avec la Coupe de France. Genre la nana qui te fait en moins de dix secondes l’enchainement « je tourne la tête en faisant voler mes cheveux / oeillade / battement de cils / petit sourire / je détourne la tête et baisse les yeux, pudique et gênée, oh la la quel est cet émoi qui me gagne? »… Bizarrement, ensuite, le Stade Saint-Germain, il a comme de la bavouille aux lèvres et une raideur dans le pantalon.

Sauf que, come nous l’enseigne le Bouddha, de la raideur au Nirvana, y a souvent un bout de chemin. Et que pendant vingt ans, de 49 à 69, le Stade Saint-Germain va nous la jouer tango: deux pas en avant jusqu’aux seizièmes de finale, quatre pas en arrière pour revenir aux trente-deuxièmes… Un peu comme l’OL entre les quarts et les huitièmes du truc aux grandes oreilles – eh ouais les Gones, ça peut durer vingt ans, refaites donc une provision de quenelles pour la route.

Et puis arrive 1969… Sont-ce les effets du joli mois de mai de l’année d’avant? L’euphorie de se dire qu’on pourra bientôt aller taper la balle sur la lune? Le départ du vieux commandeur au grand nez? Ou le fol espoir d’une gauche libérée de ses querelles avec la mutation de la SFIO en PS? Toujours est-il qu’en 69, il y a du nouveau.

Ca commence en trente-deuxièmes de finale, là où si souvent la route s’arrête… Les petits Parisiens affrontent un gros, un pensionnaire de D1, les redoutables gars d’Ajaccio… Et – ô miracle! – le Stade Saint-Germain gagne trois à deux… France Footbal consacre une page à cet exploit, c’est la gloire, la première victoire face à des pros.

Ensuite, paf, ça s’enchaine, fingers in the nose. La Ciotat en seizièmes, bing. Evreux en huitièmes, bang. A nous les quarts, baby, pump up the volume and shake your body.

Et c’est ici, oui, juste ici, que commencent deux grandes histoires pour les Parisiens: une histoire d’amour et une rivalité. L’histoire d’amour, c’est que ce quart de finale va se jouer au Parc des Princes – dans sa tombe, Félix Boyer sourit: pour la première fois le public parisien va venir admirer son club dans l’écrin qu’il lui avait rêvé. La rivalité, c’est que pour la première fois également, le Stade Saint-Germain va affronter l’Olympique de Marseille.

Eh oh, vous voyez bien qu’on vous raconte pas que des conneries!

Les Marseillais, ils y connaissent un rayon niveau Coupe de France. L’affrontement promet d’être superbe et c’est une foule immense qui fait le déplacement: 15.000 personnes selon la police, beaucoup beaucoup plus d’après nos sources (voir notre illustration).

Pas de doute: le public s’attendait à un véritable festival.

Dès le début, on sent la tension monter. L’affrontement du regard entre les deux capitaines au moment de la poignée de main constitue l’une des images fortes de cette année 1969:

Ah! La rude loi de l’Ouest parisien!

Ensuite, c’est un peu comme la chèvre de Monsieur Seguin: les Parisiens se battent, au courage, à la vaillance, et ils résistent et ils tiennent, jusqu’à la 72e minute… Et puis ils plient – bam premier but marseillais, et puis ils rompent – bam second but… Le retour au Vélodrome complètera le chemin de croix: 5 à 1 pour les Olympiens… Ouais, c’est ça, rigolez, rigolez, on se retrouvera, et même que quand ça arrivera on aura Dhorasoo, Kalou et Bernard Mendy, alors hein, rira bien qui rira le dernier… Non mais, sont d’un pénible, ces Sudistes.

Après cette cruelle défaite, le public venu en nombre a du mal à cacher sa déception.

  1. 2 560 réponses to “Episode 53: Où 69 te met la tête à l’envers”

  2. Le commentaire posté en réaction à cet article a malencontreusement été effacé. Nos excuses à son auteur et bonne année 2009 à tous.

    De Les Auteurs le 1/01/2009

Pas de commentaire à faire sur ce sujet, merci de contacter M. Martinon.