Coupe de la ligue : l’œil au beurre de couleur d’un CRS

En marge de la tragédie nationale de ce week-end, l’appel au génocide d’une race régionale, un autre match s’est déroulé mais a été éclipsé, et c’est bien légitime, par l’atrocité d’un linge de maison close. Elevés et nourris au journalisme sportif français môôôssieur, c’est bien sûr sans enquête complémentaire et en totale partialité que Paris Sonne le Glas est allé au péril de son imagination interviewer l’équipe victorieuse de la Compagnie Républicaine de Sécurité.

Les divers témoignages rapportent que les CRS déployés autour du Stade de France avaient l’air sur les dents. Vous confirmez ?

Lieutenant Adhémar Hockar de Tour : Ouaip, mais sur celles des supporteurs

Commandant Gédéon Teuzmany : Adhémar, arrête tes pitreries ! Donc oui, c’est vrai, lors des rencontres précédentes j’avais trouvé que mon équipe manquait un peu d’agressivité dans le bon sens du terme. Je leur ai donc demandé de rentrer tout de suite dans le lar… euh dans la partie et d’imposer le défi physique aux supporteurs. Je crois qu’à ce titre on a bien répondu présent, et je tiens à féliciter mes gars qui ont pris directement l’adversaire à la gorge par un pressing acharné. Ce soir, je n’ai rien à leur reprocher.

Acharné, c’est le mot, certains supporters ont été écrasés contre les barrières pendant que d’autres se faisaient piétiner.

Capitaine Melrick Arofrès : On a vu de jolies choses, c’est vrai. C’était viril mais correct. En Angleterre, on voit des charges comme ça tous les week-ends, on n’arrête pas le jeu pour autant et ça ne choque personne. Les charges n’étaient pas méchantes et ne visaient pas à blesser, il serait donc injuste que l’on soit suspendu pour ça ; on a juste fait preuve d’engagement. C’est regrettable mais ce sont les aléas du haut niveau.

Oui, enfin nombreux sont ceux qui ont passé le match à l’infirmerie du Stade de France

Brigadier Alex Kuzbidon : C’est plutôt à la ligue qu’il faut adresser vos critiques. On arrive en fin de saison et le calendrier a été surchargé pour les supporteurs. Ils arrivent au stade fatigués, usés et leurs organismes sont plus fragiles. Forcément, le risque de blessure est plus grand.

En revanche, on a vu des supporters blancs taper sur des supporters de couleur devant un cordon de sécurité sans que vous réagissiez. Pourquoi ?

Brigadier Matt Lekukella : On a bien respecté les consignes de l’entraîneur qui nous a demandé de ne pas se disperser et de rester bien concentrés sur nos objectifs. A partir de là, si on ne s’était mis à taper que sur les caucasiens, ça aurait pu être interprété comme de la discrimination, voire du racisme. Et nous, dans la police, on dit non au racisme. (NDLR : en dessous de son gilet pare balles, Matt Lekukella nous montre le t-shirt antiracisme de la LFP)

Personne sur place n’a compris pour quelle raison vous aviez chargé avec les chevaux alors que tout semblait se passer calmement ?

Lieutenant Ali Pitivinblanc : C’était une stratégie du coach. On sait qu’à l’extérieur, les supporteurs préfèrent en général nous laisser faire le jeu pour placer des contres. Là, on a vu tout de suite que les parisiens évoluaient dans un faux rythme, très calme et qu’ils voulaient nous endormir. On ne s’est pas fait piéger et on a su imposer notre jeu par des attaques puissantes qui pouvait s’appuyer sur un bon bloc équipe et une circulation fluide des matraques. Techniquement, on était vraiment au point. On a aussi déséquilibré leur organisation avec des tirs de loin, bien cadrés, de flashballs. Je crois qu’on a marqué des points au challenge de l’offensive.

Mais y’avait des enfants, vous auriez pu y aller doucement !

Brigadier Alec Toumouvitmouvit : Oh vous savez, il n’y a plus de petits supporteurs. Il ne faut pas faire preuve de suffisance. C’est important de respecter l’adversaire, même s’il joue dans une catégorie d’âge inférieure. On a mis l’équipe type sur le terrain et on a joué tous les coups à fond.

Certains ont même été brûlés par des cartouches de gaz.

Lieutenant Adhémar Hockar de Tour : Vous savez ce qu’on dit : l’important est de ne pas s’enflammer.

Des plaintes ont quand même été déposées et vous risquez des sanctions a posteriori.

Commandant Gédéon Teuzmany : Vous croyez ? Heureusement que notre commission de l’éthique, l’IGS, est dirigée par un grand admirateur de Dominique Rocheteau