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France 2 Footage : L’Oeil de Francis Huster

19/03/2008 – 13:07

Ce week-end se déroulait la 29ème journée de journalisme sportif (sic) de Ligue 1. Alors que la relégation de France 2 Foot est désormais actée, que Canal + s’envole vers un nouveau titre de champion, que France 3 réalise un bon parcours en coupe, que M6 se complait dans le ventre mou et que TF1 se focalise sur l’Europe, on ne peut pas dire que le suspense anime ce qui reste du championnat. Heureusement, Francis Huster, supporteur du PSG à plein temps et homme de théâtre à ses heures perdues, a décidé de passionner le débat.

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Alors voilà, Paris Sonne le Glas m’a engagé pour commenter les prestations verbales de cette 29ème journée. Heureusement que je suis payé, sinon je préfèrerais encore me coudre les testicules au fil à couper le beurre. Ah si on aime le journalisme, c’est pas la Ligue 1 qu’il faut regarder. Mais ce week-end, il faut bien avouer qu’on a assisté à un événement au championnat de l’offensive verbeuse : le séditieux pamphlétaire Guy Carlier a tenté de s’extirper de ses habituels lieux communs.

Bon, pas tout le temps, rassurez-vous. Il faut savoir garder ses fondamentaux sur l’inculture supposée de ces fachos de Boulogne Boys, rester sur les appuis de la blague de cul populo, tacler le PSG et, bien sûr, savoir relancer proprement sur l’incurie footballistique de Bernard Mendy. Le chemin le plus court entre deux poncifs, c’est le raccourci. Monsieur Carlier a probablement craint que, sans cela, ses téléspectateurs ne se croient tout à coup sur Arte. Car oui, Guy Carlier, qui avait dû au préalable renifler de trop près le crâne lubrifié au beurre de chanvre de Denis Balbir, s’est lancé dans un sophisme anaphorique digne des meilleures chroniques littéraires de la bande à Ruquier, le célèbre dramaturge.

Revenons donc sur ce soufflé suffisant qui voulut se donner des lettres et dont l’introduction n’était pas sans rappeler les plus beaux csc de la défense parisienne : « Au foot, contrairement au théâtre, on ne simule pas, ce qui donne au foot une dimension shakespearienne« . Rien que ça. Où l’on apprend donc que la dimension shakespearienne, vous ne la trouverez pas au théâtre mais dans la réalité. Merci le service public.

Sans dec’, fallait oser, même Ceará a semblé impressionné par tant d’audace. Certains mal pensants lui objecteraient que c’est éventuellement dans une théâtralisation du foot que l’on pourrait entrevoir ce baroque de Shakespeare, et encore, à condition d’y regarder par le trou des chiottes. Ce n’est pas comme si le but premier de la tragédie était justement de créer une distance par rapport à la réalité. De surcroît, si l’on écoute Guy, la dimension shakespearienne se caractériserait par l’absence de simulation. Hamlet, Henry IV et Falstaff doivent bien se marrer en regardant France 2 Foot.

Mais le bougre ne s’arrête pas là, loin s’en faut : « Franck Dumas, sous l’emprise d’un coup de folie digne de MacBeth, qui remplace trois de ces joueurs, c’est du Shakespeare. » Cher monsieur Carlier, il n’y a pas de coup de folie dans MacBeth. Macbeth et sa Lady, à l’instar du Roi Lear, sombrent irrémédiablement, tragiquement et pathétiquement dans la folie, qu’elle soit ambitieuse ou meurtrière, mais en aucun cas ne sont sujets à de vulgaires coups de folie. C’est William qu’on assassine, là, en prêtant à ses personnages à la grandeur céleste des comportements tristement quotidiens. Un peu comme si on disait d’une de vos chroniques très ordinaires qu’elle fut écrite sous l’emprise d’une haine digne de Desproges. Un peu de sérieux, je vous prie.

Mais Guy n’a peur de rien, et c’est même à ça qu’on le reconnaît. Le voilà qui, sûr de son effet grandiloquent sur une plèbe dominicale avachie devant le poste, martèle à propos de la stratégie de Franck Dumas : « le destin qui frappe aussitôt avec l’exclusion du gardien caennais, c’est aussi du Shakespeare« . Diantre, même Diané ne s’emmêle pas les pinceaux avec autant de brio. C’est dans la tragédie grecque que le destin punit les personnages pour avoir commis une faute à cause de leur démesure (oser changer 3 joueurs, quelle gageure). Dans Shakespeare, le malheur n’est la conséquence d’aucune faute, c’est de naissance (le FC Metz serait shakespearien, limite). D’où la différence entre destin et fatalité, entre drame et tragédie.

Vous pensiez que ça allait s’arrêter là ? Que nenni. Il fallait au pontifiant une conclusion digne de l’introduction. Lorsque Guy, à propos d’un de ses boucs émissaires, déclame « on a même eu, pour finir, l’ironie, la touche d’humour qu’on trouve dans toutes les grandes tragédies classiques« , on assiste là à une erreur comparable à une relance dans l’axe. Fatale. Guy ! Guy ! Guy ! Shakespeare, c’est le théâtre baroque. Pas classique.

Monsieur Carlier, je vous préfère quand vous écrivez des bouquins à la gloire de Johnny … le genre de truc à la portée de vos prétentions. Je suis convaincu que ça fait moins de peine à la mémoire de Frédéric Dard.

Je vous embrasse,

Francis

Et pour prouver qu’on n’invente rien, la chronique de Guy Carlier : http://www.dailymotion.com/relevance/search/guy+carlier/video/x4qgwz_guy-carlier-limite-hors-jeu-1603200_fun

  1. 5 173 réponses to “France 2 Footage : L’Oeil de Francis Huster”

  2. Vous me scotchâtes*. Les chroniques de PSG, c’est pas du Shakespear mais c’est vachement bien.

    *De scotcher, rien à voir avec un félin écossais.

    De Lucarelli le 19/03/2008

  3. « le FC Metz serait shakespearien, limite »
    Ca, c’est grand ; bravissimo !

    NB : A la vue de son emphatique chronique dominicale, on ne peut que penser que le sieur Carlier est bientôt mûr pour reprendre le rôle de Brando dans « L’île du Dr Moreau ».

    De Un gars qui passe par là le 19/03/2008

  4. Excellent, il y a pas moyen de lui faire parvenir votre mise au point à cette brosse pour la barbe que l’on utilise pour faire mousser le savon ?

    (modifié par les auteurs)

    De cagette le 19/03/2008

  5. « Le monde est une scène. Et tous, hommes et femmes, ne sont que des acteurs »

    William Shakespeare

    Donc Carlier a raison.

    (Bon blague à part, c’est excellent ce billet. En revanche, c’est pas un peu trop bien écrit pour du Francis H. ? Allez, Francis, dis-le : tu as un nègre* ?)

    * Non, pas Othello, ce serait vulgaire et raciste de parler ainsi de lui.

    De Papin jour pape toujours le 19/03/2008

  6. … ou le jour où j’ai cessé de croire en la liberté d’expression universelle…

    Sur le lien vidéo:
    « la phrase que prononçaient les gladiateurs: Muratori te salutant »…

    Je viens de découvrir Guy Carlier à travers cette chronique et deux autres… Jusque là je pensais que tout le monde se plaignait d’un mec qui ne s’égarait que quand il évoquait le PSG. Après tout Paris fait souvent cet effet là aux âmes perdues… et même à des gens normaux parfois.
    J’en ai les yeux au niveau des bras qui m’en étaient déjà tombés au ras du sol.

    C’est un truc à se choper des cancers ou des tumeurs du tympan à court terme ça. Cet homme souffre, et vous avec. Alors pourquoi diable l’écoutez-vous?

    De la menace chantôme le 21/03/2008

  7. Euh, pas grand chose à dire pour ma part, je me suis juste éclaté de rire en voyant le pseudo de « la menace chantome ».

    De Esteban le 23/03/2008

Pas de commentaire à faire sur ce sujet, merci de contacter M. Martinon.