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La Capitale des Gaulées

10/03/2008 – 13:29

Là je suis colère. Et pas qu’un peu, plutôt du genre à faire un barouf de tous les diables. Ah je le retiens ce gougnafier. "Chérie, t’es belle comme une vente d’Edouard Cissé, tu sais que je t’aime mais faudrait que tu maigrisses un peu pour retrouver ton pouvoir de séduction" qu’il m’chuchote poliment avec sa bouche en cul de poule, mon Alain. "Je voudrais que tu redeviennes la reine des canons, tu comprends, parce que faut que je t’avoue que le petit peuple n’a d’yeux que pour la rhodanienne à présent ; la capitale des gaulées, qu’ils l’appellent même"."Et combien il voudrait que je perde, monsieur le pourceau, pour retrouver les premiers rôles ?", que j’le questionne. "Si tu pouvais te dégraisser de moitié, ce serait bien", il a osé m’répondre. Rien que ça. Il parait que plus t’as de pognon, moins t’as de principes, ben faut croire que la réciproque est loin d’être vraie. Voilà donc que ce serait ma faute si on ne grimpe plus aux rideaux du championnat, rapport à mon surplus de masse salariale et aux montants himalayens de mes frais de bouche-trou. Manque pas d’air le publiciste. Ouais ben désolée, mais s’il avait les reins assez solides, il me porterait haut dans ses petits bras musclés comme une jouvencelle filiforme. Il m’ferait pas le coup du lumbago à chaque fois que je lui susurre un petit caprice. Quand on épouse une femme du monde qui se dandine depuis 20 printemps dans l’opulence, on lui demande pas en six mois de passer de Botero à Modigliani sans craindre un violent retour de manivelle en pleine poire. Les souteneurs sont tous convaincus de leur supériorité, c’est ça la poisse. Ils nous voient toutes au garde-à-vous. Le pire demi-sel, le plus tocard des traîne-savates se prend pour m’sieur Aulas. Un qu’on houspille quand c’est le julot d’une autre mais qu’on épouserait bien quand même. L’hypocrisie est seulement un hommage à l’intérêt, comme on dit.

pingre.bmp Un pingre en hiver Mais par amour, je l’ai fait. Si, si. J’ai ravalé ma fierté de lady et je me suis serré la ceinture comme jamais en espérant retrouver les bonnes grâces de mon emperruqué de mari. Régime sec. Et puis pas une victoire à la clé, hein, histoire d’être bien sûre de rien avoir à célébrer ; ça fait gonfler, le champagne, surtout dans une coupe. Et quand je me suis présentée devant lui avec mes nouvelles mensurations, en lui disant que j’avais pas fait tous ces efforts pour rien, que dorénavant j’attendais qu’il m’emmène voyager à travers l’Europe, v’là qu’il me demande d’être patiente. Alors là je me suis fâchée rougeaude et je lui ai dit "Mon petit pote, maintenant, t’envoies l’oseille et fissa ! Les tailles mannequins, ça attend pas, ça fait des colères ! Si tu voulais de la conciliante, t’avais qu’à me laisser bien en chair". Quand t’as rien bouffé depuis un an, je t’assure que t’es pas du genre facile à vivre. Il a bien tenté de me raisonner, d’objecter que la dernière fois qu’on avait cédé à mes envies, ça s’était fini devant le juge d’instruction et que lui, l’était pas du genre à se faire baiser deux fois de suite. "Tu sais pas ce que tu perds" que je lui ai balancé. Parce qu’avant j’étais peut-être grasse comme un loukoum, mais au moins je faisais plaisir à voir. J’étais de toutes les fêtes, on m’invitait à la télé, je causais dans le poste. Recevoir la cylindrée un peu enveloppée de la capitale, ça faisait haut de gamme sur le faire-part, ça faisait venir la bourgeoisie locale aux sauteries du week-end. Maintenant que je suis maigre comme un clou, que j’ai retrouvé une taille de jeune promue, bah certes j’attire l’œil du banquier parisien, du financier de Boulogne ou d’autres pisse-froid endimanchés, mais l’esthète de province ou le luron du ballon rond, lui, il me reluque plus pareil. Avant y’avait de l’admiration dans son regard d’envieux. Désormais il me refilerait presque un bifton de 10 euros pour que j’aille recruter à ma faim. Passé le périphérique, je suis devenue aussi sexy que n’importe quelle sochalienne. "Avec la décentralisation, qu’il m’confie, l’argent s’est barré à Lyon, à Toulouse, à Lille. Je peux plus te nourrir comme je t’ai promis le jour de nos fiançailles. Même le rêve est devenu hors de prix." Si on m’avait dit que dans ce milieu, pour prendre de la fraîche, fallait aller draguer les prolos, j’aurais réfléchi à deux fois avant de fumer l’opium du peuple. Quand je repense aux aventures de la vieille époque, celle des Tapie, des Denisot, des Bez, des Courbis j’en ai la larme à l’œil. Ils savaient vivre en ce temps là sans se soucier d’un quelconque pragmatisme toujours un peu vulgaire. On était p’t’êt cocue, mais au moins ils nous mettaient de la magie plein les mirettes. "A eux, la magie, elle a coûté deux ans d’placard. C’est pourquoi, aujourd’hui, j’aime mieux un mauvais train de vie qu’un bon enquêteur de la DNCG !". Merci Alain, toi tu sais causer aux femmes. En tout cas, si j’ai appris un truc récemment, c’est que plus jamais je demanderai à un homme d’être franc avec moi. Aaah on glose, on glose … mais le vrai fléau de l’homme moderne, c’est la sincérité. Avec les dames, ça pardonne pas. Vivre avec un maquereau de l’honnêteté, je vous jure que c’est pas folichon.

Pas de commentaire à faire sur ce sujet, merci de contacter M. Martinon.