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Cayzac Meeting

24/01/2008 – 9:56

Au 24 rue du Commandant Guilbaud , Alain Cayzac arrive tous les jours au bureau sur les coups de 8 heures, 8 heures 2. Alain a la pêche ce matin-là. Comme tous les matins d’ailleurs car Alain est un gagnant et il kiffe son job. Accessoirement, cela lui donne aussi un peu le temps de parcourir la presse et de sécher ses larmes avant l’arrivée du personnel.

Ce matin, la réunion de cadrage mensuelle débute comme prévue à 9 heures. Le thème de la séance est le mercato hivernal, il y a une centaine de rumeurs à démentir et le temps presse : dans une semaine, Loris Arnaud sera officiellement le seul recours au poste de milieu droit et ça, non. Mais alors, non.

Le propriétaire des lieux, le sémillant Sébastien Bazin est confortablement installé dans son vaste fauteuil en cuir de maître du monde et contemple une réplique en pâte à sel de la Coupe des Coupes faite par Alain Roche à ses heures perdues. Assis à sa droite, Didier Digard lui explique que décidément, non, il n’est pas de la famille du célèbre et irrésistible humoriste qui a bourré Bercy.

Alain Cayzac prend un tabouret, s’assoit, et jette rapidement ce fameux petit coup d’oeil circulaire qui avait fait sa renommée jadis parmi les stagiaires de l’équipe compta et qui rappelle tant le regard de Jérôme Rothen les lendemains de soirée au Fouquet’s. Hormis Amara Diané qui n’assiste jamais aux réunions de cadrage, tout le monde semble là et pour une fois, Armand n’est pas en retard. La réunion peut débuter du spectacle, vu qu’ici, on est ambitieux.

Comme toujours, Alain doit annoncer à Sébastien Bazin qu’aucun des objectifs prévus ne sera atteint. Aussi, à peine échaudé par le recrutement de Sammy Traoré, il a décidé encore une fois d’employer les grands moyens : il commence sa présentation par un camembert de couleur, un truc de vieux briscard du marketing appris lors de son passage chez Procter et Gamble et qui avait jadis fait sa renommée parmi les stagiaires de l’équipe fromage. En vert les victoires à l’extérieur, en rouge les titularisations de Jérôme Alonzo. Imparable.

 

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« Oui, Sébastien ? Un problème avec le fromage ? Vous auriez préféré du brie ? »

 

Paul Le Guen a compris. A chaque fois, qu’Alain fait le coup du camembert, cela commence à sentir mauvais. Le Guen respire un grand coup et se met à penser à des trucs trop moches comme la guerre ou le 4×4 tuné de Fabrice Pancrate pour se mettre en colère. Tout en agitant son petit poing rageur sous la table en marbre, il menace – en le priant de bien vouloir l’excuser – de virer tout le monde, de les remplacer à nouveau par des jeunes qui n’en veulent, et de manger leurs pepitos si les résultats ne s’améliorent pas. Nom d’un petit bonhomme. Non mais dis donc.

Les yeux fixés sur l’ignoble tapisserie gris clair en poil de Ljuboja véritable, Bazin ne réagit pas et ronchonne car tout sémillant qu’il est, il se dit que ce n’est pas avec des histoires de ballon qu’il va pouvoir calculer son « Return on Assets ». Le Guen, dépité, s’en retourne tapoter sur son Minitel à la recherche d’un milieu droit sur sa base de données de joueurs morts. Luyindula lui demande s’il peut en profiter pour lui trouver le numéro de son grand ami Vikash. Cayzac vomit. Ambiance.

Après quelques minutes de silence gêné, Cayzac recommence à jouer nerveusement avec ses cheveux. « Pense ce que tu veux mais moi, ça me rappelle salement l’arrivée de Charles-Edouard Coridon » glisse Roche à Le Guen, en voyant muter le brushing de son Président. Cayzac leur jette le même regard qu’Armand à Ceará contre Caen et se remet à chiffonner frénétiquement ce qu’il reste du contrat de Yoan Gouffran sous les regards affolés du petit Clément Chantôme qui gémit « me le passe pas steuplé, me le passe pas ».

 

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« Alain, je t’adore mais nondidiou, si tu ne la boucles pas, je dis à tout le monde que Coridon, c’était ton idée ».

La tension est plus palpable qu’un supporter de Boulogne qui souhaiterait pénétrer dans le Parc avec une banderole de bienvenue pour Fabrice Fiorèse. Soudain, la boule de papier glisse des mains d’Alain Cayzac. C’est la panique. Dans un brouhaha indescriptible, tout le monde se met à crier et se précipite sur les chaises. Une mini bagarre éclate. Mario Yepes vient se coller à Alain Cayzac et le ceinture tandis que Gallardo file vers la sortie dans un rire dément.

Pour une fois indifférent à la scène, Jérôme Rothen n’a pas bougé, trop occupé à rafler les dernières cacahuètes. « Encore à toi la balle » lui lance Camara en rigolant. Pour la petite histoire, pendant la cohue, personne n’a remarqué l’arrivée du fax d’accord du CSKA Moscou pour le transfert de Milos Krasic. Classique. Le recrutement du PSG se fait à la corbeille.

Le calme revient. Le débonnaire Sébastien Bazin se lève. « Désolé, il faut que je me sauve. En tous cas, je suis bien content que tout aille bien ». La réunion est terminée. Il se dirige vers la porte, non sans fourrer en passant la réplique de la Coupe des Coupes dans la poche de son veston. Comme il le dit souvent : « il n’y a pas de petits profits ».

Pas de commentaire à faire sur ce sujet, merci de contacter M. Martinon.