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Coupe du monde 2019 – Troisième journée – Un tableau de rêve

La qualification des meilleures troisièmes a permis de maintenir du suspense jusqu’au dernier match alors que les favoris étaient déjà qualifiés depuis longtemps. Le plateau des huitièmes de finale comprend toutes les meilleures équipes du monde.

Du côté des Bleues, c’est un match contre le Brésil qui s’annonce qu’il ne faudra pas sous estimer même si tout le monde a les yeux tournés depuis le tirage au sort vers un éventuel quart de finale contre les favorites américaines. Une victoire contre les coéquipières de Marta serait aussi un premier pas vers une qualification pour les Jeux Olympiques de Tokyo.

La troisième journée de la Coupe du monde a apporté assez de surprises pour la rendre passionnante mais elle n’a pas changé fondamentalement le plateau de la phase à élimination directe. Les favorites ont fait respecter leur rang et l’animation est venue des équipes à la lutte pour les troisièmes places, à l’intérieur des groupes et entre les différents groupes.

Dans quatre groupes, les deux premiers sont ceux qui étaient attendu dans l’ordre, les Pays-Bas ont devancé le Canada dans le groupe E et l’Australie et le Brésil l’ont été par l’Italie dans le groupe C mais seront au tour suivant. Les équipes de deux premiers pots du tirage au sort sont donc qualifiés et le Brésil est le seul qui aura profité de la règle de qualification des meilleurs troisièmes.

Mariana Larroquette et Jenny Beattie

Mariana Larroquette et Jenny Beattie

Les seize qualifiées sont les équipes les mieux placées au classement Fifa moins les deux Corées et plus deux équipes africaines, le Nigeria et le Cameroun.

On peut supposer que la difficulté à se réunir régulièrement pénalise ces sélections pour obtenir des résultats lors des matchs amicaux et leur vaut un classement en deçà de leur valeur réelle, remarque qui est sans doute valable également pour les sélections sud-américaines, Argentine et Chili. Ces équipes du quatrième chapeau se sont classées troisièmes de leur groupe même si cela n’a pas permis aux Chiliennes et Argentines de se qualifier (à un but près dans les deux cas).

La répartition par continent est assez équilibrée même si l’Europe est légèrement sur représentée. Avec deux tiers de qualifiés, on devrait avoir deux équipes européennes de moins pour respecter un équilibre parfait remplacées par une équipe de la zone Amérique du Sud et une autre de la zone Asie-Océanie.

Les Jeux Olympiques en ligne de mire

Avec huit qualifiées, il y aura une équipe européenne dans chaque huitième de finale. Le taux de qualification en quart de finale aura une grande importance au-delà de la Coupe du monde elle-même puisqu’elle sert également d’éliminatoires pour les prochains Jeux Olympiques à Tokyo en 2020.

Les trois équipes les mieux classées en France seront celles qui iront au Japon un an plus tard. La question se pose tous les quatre ans mais normalement l’Angleterre n’est pas concernée (comme ne l’était pas l’Écosse) car le CIO ne reconnaît que la Grande-Bretagne et qu’il fallait vraiment que les Jeux Olympiques se déroulent à Londres pour faire passer une équipe d’Angleterre pour une équipe de Grande-Bretagne.

Le seul classement reconnu pour ces éliminatoires celui officiel de la Coupe du monde où les quatre premiers sont classés mais où les quarts de finalistes perdants ne sont pas départagés entre eux ni les huitièmes de finalistes.

Amandine Henry (France)

Amandine Henry (France)

Avec sept équipes encore en course, les 8e de finales devraient éclaircir la situation. Si trois équipes européennes exactement passent ce tour, elles iront aux Jeux Olympiques. S’il n’y en a qu’une ou deux, elle ira ou elles iront également et il faudra que l’UEFA invente un moyen de départager les cinq ou six autres1. Ou les sept si aucune ne se qualifie. S’il y en a quatre ou plus, le problème sera repoussé d’un tour : si trois équipes européennes au moins vont en demi-finales, elles seront toutes classées et les trois premières obtiendront leur billet. Sinon, il faudra également organiser une compétition pour départager les éliminés des quarts de finales.

Il est probable qu’il y aura au moins trois équipes européennes en quart de finales et qu’une élimination avant sera donc rédhibitoire. Mais il est également peu probable que trois équipes européennes (hors Angleterre) atteignent les demi-finales. Le premier tour éliminatoire est donc capital dans l’optique olympique.

Quelques chiffres

Attaques

La deuxième mi-temps des États-Unis contre la Thaïlande a porté l’attaque américaine à un niveau inaccessible pour les autres équipes. Elle est aussi l’équipe qui tire le plus et qui cadre le plus (même si c’est surtout le premier qui implique le second et que le taux de tir cadré est seulement dans la moyenne). En revanche, le taux de conversion des tirs cadrés en buts est parmi les meilleurs même s’il n’atteint pas celui de la Norvège qui n’a eu besoin que de 7 tirs cadrés pour marquer 6 buts.
A contrario et dans le même groupe, la Corée du Sud a cadré deux fois plus de tirs mais n’a marqué qu’une seule fois.

Rosario Balmaceda (Chili) face à Tierna Davidson (États-Unis)

Rosario Balmaceda (Chili) face à Tierna Davidson (États-Unis)

Assez logiquement, le classement des attaques permet à peu près de retrouver celui des qualifiées même si le match nul 3-3 entre l’Écosse et l’Argentine fait remonter tout en les éliminant. Toutes les équipes ont marqué au moins un but et la Chine se qualifie en ne marquant qu’une seule fois.

La Thaïlande est étonnamment l’équipe dont la proportion de tirs cadrés est largement la plus importante. Mais elle est aussi celle qui a le moins tiré.

Attaques
Pos. Équipe Buts
1 États-Unis 18
2 Australie 8
3 Suède 7
Italie 7
France 7
6 Pays-Bas 6
Norvège 6
Brésil 6
Allemagne 6
10 Écosse 5
Angleterre 5
12 Canada 4
13 Espagne 3
Cameroun 3
Argentine 3
16 Nigeria 2
Japon 2
Chili 2
19 Thaïlande 1
Nouvelle-Zélande 1
Jamaïque 1
Corée du Sud 1
Chine 1
Afrique du Sud 1
Tirs cadrés
Pos. Équipe Tirs
1 États-Unis 34
2 Allemagne 25
3 Suède 24
4 Espagne 23
5 Australie 19
Angleterre 19
7 France 17
8 Écosse 15
Corée du Sud 15
10 Japon 14
Brésil 14
12 Italie 13
13 Canada 12
14 Pays-Bas 10
Cameroun 10
16 Jamaïque 8
Chili 8
18 Thaïlande 7
Norvège 7
Argentine 7
21 Nouvelle-Zélande 6
22 Chine 4
Afrique du Sud 4
24 Nigeria 3
% cadrés
Pos. Équipe %
1 Thaïlande 53.8
2 Australie 48.7
3 Écosse 46.9
4 Allemagne 44.6
5 Italie 43.3
6 États-Unis 41.0
7 Angleterre 40.4
8 Suède 36.9
9 Corée du Sud 35.7
10 Espagne 35.4
11 Nouvelle-Zélande 35.3
12 Argentine 35.0
13 Japon 33.3
Brésil 33.3
15 Norvège 30.4
16 France 28.8
17 Pays-Bas 28.6
18 Cameroun 26.3
19 Afrique du Sud 25.0
20 Canada 24.0
21 Jamaïque 22.2
Chili 22.2
23 Chine 18.2
24 Nigeria 13.0
Tirs cadrés par but
Pos. Équipe Tirs
1 Corée du Sud 15.0
2 Jamaïque 8.0
3 Espagne 7.7
4 Thaïlande 7.0
Japon 7.0
6 Nouvelle-Zélande 6.0
7 Allemagne 4.2
8 Chine 4.0
Chili 4.0
Afrique du Sud 4.0
11 Angleterre 3.8
12 Suède 3.4
13 Cameroun 3.3
14 Écosse 3.0
Canada 3.0
16 France 2.4
Australie 2.4
18 Brésil 2.3
Argentine 2.3
20 États-Unis 1.9
Italie 1.9
22 Pays-Bas 1.7
23 Nigeria 1.5
24 Norvège 1.2

Défenses

Deux équipes seulement ont fini le premier tour sans avoir encaissé de buts, les deux premières au classement Fifa. Le classement des défenses est encore plus proche que celui des attaques de celui des qualifiées.

Défenses
Pos. Équipe Buts
1 Allemagne 0
États-Unis 0
3 Angleterre 1
Chine 1
France 1
6 Canada 2
Espagne 2
Italie 2
Pays-Bas 2
10 Brésil 3
Japon 3
Norvège 3
Suède 3
14 Argentine 4
Nigeria 4
16 Australie 5
Cameroun 5
Chili 5
Nouvelle-Zélande 5
20 Écosse 7
21 Afrique du Sud 8
Corée du Sud 8
23 Jamaïque 12
24 Thaïlande 20

Possession

Les États-Unis et l’Espagne possèdent les plus forts pourcentages de possession de balle ce qui promet une belle opposition en huitième de finale. Elles devancent le Canada et cela marque un vrai virage pour les deux équipes nord-américaines plus habituées jusque là à un jeu direct. Pour les premières, on attendra toutefois une opposition plus consistante que deux des équipes les plus faibles du plateau et une Suède décidée à ne pas se perdre dans un combat inutile pour savoir quelle est la part de philosophie de jeu et celle de nécessite face à des équipes incapables de tenir la balle.

Cette grande hétérogénéité du plateau explique sans doute aussi pourquoi le classement de la possession de balle est tellement corrélé avec celui des qualifiées, la Corée du Sud étant la seule équipe éliminée qui a eu plus de 50% du temps le ballon (alors que la Norvège et le Nigeria se sont qualifiés dans le même groupe en l’ayant moins). La suite du tournoi dira si la possession de balle est à nouveau une arme importante.

Possession
Pos. Équipe %
1 États-Unis 67 %
2 Espagne 64 %
3 Canada 62 %
4 Pays-Bas 59 %
France 59 %
6 Suède 57 %
Australie 57 %
Angleterre 57 %
9 Japon 53 %
Corée du Sud 53 %
Allemagne 53 %
12 Brésil 52 %
13 Italie 50 %
14 Écosse 48 %
Norvège 48 %
16 Chine 43 %
17 Chili 42 %
Argentine 42 %
19 Jamaïque 41 %
Cameroun 41 %
21 Nigeria 39 %
Afrique du Sud 39 %
23 Nouvelle-Zélande 38 %
24 Thaïlande 34 %

Caractéristiques des équipes

En données pondérées des temps de jeu, la Suède est l’équipe la plus grande du premier tour avec une taille moyenne d’1m73, soit douze centimètres de plus que l’Afrique du Sud.

La deuxième équipe la plus grande est la Jamaïque et la deuxième plus petite le Japon, un centimètre de moins que le Cameroun. Mais ces équipes sont des contre exemples puisque la taille des joueuses est très fortement corrélée avec le classement des qualifiées : six des équipes éliminées sont parmi les neuf plus petites du tournoi.

Yuika Sugasawa (Japon)

Yuika Sugasawa (Japon)

L’âge au contraire ne semble pas discriminant. Les États-Unis ont la deuxième équipe la plus âgée derrière le Brésil et ces équipes sont six ans plus vieilles que la Jamaïque. Mais si Brésil, États-Unis, Suède, France et Cameroun ont profité de leur expérience pour se qualifier, le Japon, l’Espagne, l’Australie et l’Allemagne ont usé de leur jeunesse pour faire de même.

Taille
Pos. Équipe Taille
1 Suède 173
2 Jamaïque 172
3 Pays-Bas 171
Allemagne 171
5 États-Unis 170
Chine 170
Angleterre 170
8 Écosse 169
Norvège 169
Nigeria 169
France 169
Espagne 169
Canada 169
14 Italie 168
Australie 168
16 Argentine 167
17 Nouvelle-Zélande 166
Corée du Sud 166
Brésil 166
20 Chili 165
21 Thaïlande 164
Cameroun 164
23 Japon 163
24 Afrique du Sud 161
Âge
Pos. Équipe Âge
1 Brésil 28.7
2 États-Unis 28.5
3 Suède 28.2
4 Thaïlande 27.7
France 27.7
Cameroun 27.7
Angleterre 27.7
8 Nouvelle-Zélande 27.4
9 Afrique du Sud 27.3
10 Corée du Sud 26.8
11 Norvège 26.7
Chine 26.7
Argentine 26.7
14 Italie 26.5
Canada 26.5
16 Écosse 26.2
Pays-Bas 26.2
18 Nigeria 26.0
Chili 26.0
20 Allemagne 25.7
21 Australie 25.3
22 Espagne 25.1
23 Japon 24.4
24 Jamaïque 22.8

Joueuses utilisées

Le premier tour a vu différents stratégies de gestion de l’effectif : pour les États-Unis, Jill Ellis a aligné toutes ses joueuses de champ dès le deuxième match et 17 ont été titularisée au moins une fois. Malgré la qualification assurée de l’Italie avant le dernier match, Milena Bertolini au contraire n’a utilisé que quinze joueuses dont huit ont été titulaires à chaque fois.

La France de Corinne Diacre n’a aligné que seize joueuses différentes, tout comme la Norvège, le Japon, le Canada et les Pays-Bas. Les Néerlandaises sont sans doute un exemple à suivre pour la sélectionneuse des Bleues puisque lors de l’Euro 2017, Sarina Wiegman n’avait réellement utilisé que treize joueuses durant la compétition.

Joueuses utilisées

Pos. Équipe Joueuses
1 États-Unis 21
2 Suède 20
Jamaïque 20
Angleterre 20
5 Écosse 19
Espagne 19
Corée du Sud 19
Cameroun 19
Afrique du Sud 19
10 Thaïlande 18
Chili 18
Brésil 18
Argentine 18
Allemagne 18
15 Nouvelle-Zélande 17
Nigeria 17
Chine 17
Australie 17
19 Pays-Bas 16
Norvège 16
Japon 16
France 16
Canada 16
24 Italie 15

Affluences

Le classement des affluences par équipe est déterminé par trois facteurs : la présence de l’équipe de France, celle de l’équipe des États-Unis et le stade où se sont joués les matchs.

La France et les États-Unis sont les deux équipes ont attiré le plus de monde et ces deux équipes ont joué au Parc des Princes, attirant plus de 45 000 personnes chacune alors que la moyenne de l’ensemble de la compétition est de moins de 19 000.

Le Chili et la Corée du Sud ont joué à Paris contre les États-Unis et la France et l’Argentine a joué deux matchs Porte d’Auteuil, ce qui a permis à ces équipes de jouer devant plus de 23 000 spectateurs de moyenne.

Affluence
Pos. Équipe Affluence
1 France 36 133
2 États-Unis 28 868
3 Chili 25 012
4 Argentine 24 518
5 Corée du Sud 23 182
6 Norvège 19 655
7 Brésil 18 790
8 Écosse 18 198
9 Japon 17 525
10 Pays-Bas 17 451
11 Allemagne 17 182
12 Nigeria 16 859
13 Australie 16 605
14 Italie 16 355
15 Angleterre 15 934
16 Suède 15 882
17 Afrique du Sud 15 852
18 Chine 15 703
19 Jamaïque 15 695
20 Canada 14 948
21 Espagne 14 873
22 Thaïlande 13 837
23 Cameroun 13 714
24 Nouvelle-Zélande 11 173

Tableau final

Le classement Fifa est construit en estimant à chaque match un pourcentage pour les deux adversaires basé sur leur différence de points au classement puis en comparant ce pourcentage à celui établi à partir du résultat réel2.

Le tableau suivant présente les pourcentages des oppositions du tableau final de la Coupe du monde, jusqu’à la finale si la logique est respectée.

La France est favorite de la compétition en vertu des 100 points de bonus accordés par la méthode pour manifester l’avantage de jouer à domicile et parce que les les Bleues comptent 2043 points au dernier classement, donc moins de 100 de retards sur les 2101 des États-Unis en tête de ce classement. Que cela soit de bonne augure pour la suite comme on dit dans le football.

Tableau prévisionnel suivant le classement Fifa
NOR 37,6% AUS 43,4% ENG 36,8% FRA 60,1%
AUS 62,4%
ENG 96,0% ENG 56,6%
CMR 4,0%
FRA 75,9% FRA 56,0% FRA 63,2%
BRA 24,1%
ESP 25,3% USA 44,0%
USA 74,7%
ITA 50,3% ITA 33,0% JPN 38,5% DEU 39,9%
CHN 49,7%
NLD 46,6% JPN 67,0%
JPN 53,4%
DEU 93,8% DEU 59,4% DEU 61,5%
NGA 6,2%
SWE 43,7% CAN 40,6%
CAN 56,3%
Wang Shuang (Chine)

Wang Shuang (Chine)

France-Brésil

La France affronte le Brésil en huitième de finale. L’affiche est belle, elle a un lustre de finale de Coupe du monde masculine. Pourtant si le Brésil a connu une période dorée entre 2004 et 2008 avec trois finales mondiales (dont deux aux Jeux Olympiques) il n’est pas pentacampeón comme en football masculin. Et Marta Ballon d’Or, Cristiane Ballon de Bronze et Formiga membre de l’équipe all-star de la Coupe du monde 2007, sont encore ses joueuses les plus importantes comme il y a douze ans.

La première confrontation entre la France et le Brésil date de la Coupe du monde 2003. Marta était titulaire tout comme Corinne Diacre. Cristiane était entrée en jeu en seconde mi-temps et Formiga était sur le banc.

Déjà dans le groupe de la Corée du Sud et de la Norvège, la France avait battu la première mais perdu contre la seconde et avait besoin d’une victoire lors du dernier match. Le Brésil avait lui remporté ses deux premiers matchs mais n’était pas qualifié même s’il aurait fallu une large défaite couplée à une large victoire de la Norvège sur la Corée pour l’éliminer.

La future lyonnaise Katia ouvrait la marque en seconde mi-temps à un moment où la Norvège menait déjà de 5 buts et obligeait les coéquipières de Sandrine Soubeyrand à l’emporter d’au moins quatre buts pour se qualifier. Dans les arrêts de jeu, Marinette Pichon obtenait l’égalisation qui ne servait à rien pour la compétition mais permet à l’équipe de France d’être toujours invaincue contre le Brésil.

Coupe du monde 2019 – Deuxième journée – Les favorites sont en place

Plus de la moitié du plateau des 8e de finales était connu au bout de 2 journées mais aucune équipe n’était encore éliminée. Toutefois il n’y aura sans doute pas de surprise et les favorites ont déjà leur ticket.

Les affluences augmentent un peu quand les États-Unis jouent dans un stade plus grand mais le record de billets vendus ne tiendra qu’à l’augmentation du nombre de matchs total.

C’est le lot d’une formule qui qualifie 16 équipes sur 24, au bout de deux journées on connaissait déjà 9 qualifiés et aucune équipe n’était éliminée (même si les chances sont inégales, la Thaïlande ayant sans doute besoin de s’imposer avec plus d’une quinzaine de buts d’écart face au Chili pour se qualifier).

Dès la deuxième journée, trois groupes avaient au moins trois équipes à trois points (groupes A, B et C) et dans un quatrième, la troisième place se jouera au moins à deux points (l’Argentine en compte déjà un et elle affrontera pour finir l’Écosse qui n’en compte aucun). Cela signifie que la qualification comme l’un des quatre meilleurs troisièmes se jouera avec au moins deux points.

Concrètement, le Cameroun dans le groupe E et le Chili dans le groupe F savent qu’un match nul ne pourra pas leur suffire, même s’il leur assurerait la troisième place de leur groupe.

Toutes les favorites sont là

Deux tiers des équipes qui passent le premier tour et presque pas de surprise, le résultat est évident : les favorites seront au rendez-vous des huitièmes de finales. Huit des dix équipes les mieux classées par la Fifa sont déjà qualifiées (dont les cinq premières). Seules l’Australie (6e) et le Brésil (10e) doivent encore gagner leur place ce qui semble probable sauf large défaite des coéquipières de Marta face à l’Italie.

La Norvège, la Chine et l’Espagne s’étant qualifiées lors des premiers matchs de la troisième journée, les deux seules équipes du Top 16 mondial qui ne seront pas dans le Top 16 du mondial devraient être les deux Corée, celle du Nord ayant été éliminée par celle du Sud dès la première phase éliminatoire.

Pour les Bleues, il faudra attendre la fin du premier tour pour être fixées mais il est très probable qu’elles affronteront le troisième du groupe C. L’organisation de la répartition des meilleurs troisièmes est faite de telle sorte que si celui du groupe C en fait partie, il affronte presque à coup sûr le premier du groupe A (donc la France), sauf s’il est accompagné de ceux des groupes B, E et F. Or le groupe F, celui du Chili et de la Thaïlande est celui qui semble avoir le moins de chance de fournir un troisième qualifié. La France devrait donc affronter le Brésil ou l’Australie, voire l’Italie.

Une victoire 2-0 du Brésil sur l’Italie associée à une victoire 3-1 de l’Australie sur la Jamaïque – deux résultats plausibles – mettrait ces trois équipes à égalité sur les trois critères habituels (nombre de points, différence buts, buts marqués) et enverrait chercher les critères suivants, le nombre de points marqués dans les confrontations directes qui laisserait tout le monde ex-aequo puis la différence de but dans les confrontations directes où le Brésil prendrait enfin la tête devant l’Australie puis l’Italie.

Bref la France sait qu’elle doit regarder avec attention les deux matchs du groupe C mais sans trop savoir à quoi s’attendre, sauf si l’Italie prend vite les devant sur le Brésil qui deviendrait alors son adversaire.

Moyenne en hausse mais peut mieux faire

Au rayon des affluences, le Parc des Princes transformé en stade américain lors du match États-Unis-Chili a battu le record du match d’ouverture pour 350 spectateurs, trois heures seulement après que Suède-Thaïlande avait été le premier à descendre sous la barre des 10 000 à Nice.

La moyenne remonte à près de 19 000 spectateurs par match, grâce donc au match des Américaines joué dans un plus grand stade et aussi grâce à l’invasion batave à Valenciennes.

Ville Stade Matchs Moyenne Capacité Remplissage
Paris Parc des Princes 5 33 980 48 583 70 %
Nice Stade de Nice 4 19 138 36 178 53 %
Rennes Roazhon Park 5 17 151 29 820 58 %
Grenoble Stade des Alpes 4 17 114 20 068 85 %
Valenciennes Stade du Hainaut 4 16 999 25 172 68 %
Reims Stade Auguste-Delaune 5 13 888 21 608 64 %
Montpellier Stade de la Mosson 4 13 871 27 310 51 %
Le Havre Stade Océane 5 11 966 25 278 47 %

La Fifa annonce qu’avec plus d’un million, le record du nombre de billets vendu pour la compétition devrait être battu. Mais ce sera sans combattre. Le nombre de matchs est passé de 32 à 52 depuis l’édition 2015 et le nombre de séance était quasiment deux fois moindre au Canada puisque la plupart des billets du premier tour permettaient de voir deux matchs successifs.

Nombre de billets vendus pour des séances d’un ou deux matchs
Édition Organisateur Billets Moyenne
1991 Chine 451 000 21 476
1995 Suède 112 261 4 318
1999 États-Unis 658 159 38 715
2003 États-Unis 360 320 21 195
2007 Chine 869 781 37 817
2011 Allemagne 845 711 26 428
2015 Canada 1 003 847 26 417
2019 France 452 433* 18 851*
* : chiffres après 24 matchs sur 52

Joueuse professionnelle et contrat fédéral

La mise en lumière de la discipline à l’occasion de la Coupe du monde incite les médias à s’intéresser de plus près au statut et aux revenus des footballeuses. Apparaît alors le très mystérieux « contrat fédéral » dont la nature de contrat de travail ne semble pas bien comprise.

Les joueuses disposant de ce type de contrat sont bien des joueuses de football professionnelles. Ce qui ne veut pas dire qu’elles sont forcément bien payées.

Dans son dossier du jour sur les retombées possibles de la Coupe du monde sur la Division 1, le journal L’Équipe indique que « seuls trois clubs (le PSG, l’OL et Montpellier) sont totalement professionnels alors que les autres bénéficient de contrats fédéraux »1.

Libération disait à peu près la même chose à la veille du match d’ouverture dans un cheknews sur les salaires en D1 : « Techniquement, il n’y a pas de joueuses professionnelles de football en France puisqu’il n’y a pas encore de ligue professionnelle de football féminine. 161 des 290 joueuses de Division 1 disposent toutefois de contrats amateurs (appelés «contrats fédéraux») qui leur permettent d’être rémunérées. »2

Cette incompréhension de la professionnalisation tire sans doute son origine de deux confusions, celle du statut professionnel qui peut concerner le club ou l’athlète et celle due à l’homonymie entre le contrat fédéral masculin et féminin.

La Ligue de Football Professionnel définit le statut professionnel des clubs, qui est obligatoire pour disputer les championnats masculins de Ligue 1 et Ligue 2 et qui peut être conservé pendant un certain temps pour les clubs descendants dans le championnat de National 1 masculin.

Ce statut professionnel n’existe pas pour les clubs qui disputent les compétitions féminines et on peut effectivement dire qu’il n’existe pas de club professionnel féminin, même si la plupart des équipes qui disputent le championnat de Division 1 sont alignées par des clubs disposant du statut professionnel au sens de la LFP (elles seront 10 sur 12 la saison prochaine).

Mais le statut d’un club ne définit pas entièrement le statut de la joueuse ou du joueur qui le représente. Un club professionnel peut aligner un joueur amateur, un club amateur peut aligner un joueur ou une joueuse professionnelle.

Dans son « Règlement du Statut et du Transfert des Joueurs », la Fifa définit ce qu’est un joueur (ou une joueuse) professionnel : « Est considéré comme joueur professionnel tout joueur ayant un contrat écrit avec un club percevant, pour son activité footballistique, une rétribution supérieure au montant des frais effectifs qu’il encourt. Tous les autres joueurs sont considérés comme amateurs. »

Le professionnalisme est simplement caractérisé par le fait d’être rémunéré pour jouer et que cela soit fixé par contrat.

En France, ce type de contrat est encadré par un statut défini par la FFF, le « Statut de la Joueuse Fédérale » et qui commence par reprendre la définition de la Fifa et par l’appliquer dans le cadre de la législation française : « Une joueuse fédérale est une sportive qui met à disposition d’un club de football visé à l’article 1 du présent Statut, contre rémunération, ses compétences et son potentiel physique en vue de participer aux compétitions. La joueuse fédérale est une salariée occupant un emploi dans le secteur du football. La joueuse fédérale est une professionnelle du football fédéral par la nature salariale de son activité et non par le statut de son club. »

L’appellation « contrat fédéral » est la même que celle employée pour un joueur masculin disposant d’un contrat défini par le « Statut du Joueur Fédéral » qui précise le cadre des contrats des joueurs professionnels pour les clubs « n’ayant pas le statut professionnel, au sens du Règlement Administratif de la L.F.P. ».

Ainsi les garçons et pour les filles disposant d’un « contrat fédéral » sont bien professionnelles au sein de clubs qui n’en ont pas le statut.

Contrat de travail

Un contrat de footballeuse professionnelle est un contrat de travail. À ce titre il obéit en France à la réglementation du travail. Le statut précise explicitement qu’il se conforme aux articles L.222-2-3 et suivant du code du sport3.

Parmi les différentes dispositions qui découlent de ce type de contrat se trouvent celles concernant les couvertures sociales. « Les noms et adresses des caisses de retraite complémentaire et de prévoyance et de l’organisme assurant la couverture maladie complémentaire » font partie des mentions qui doivent obligatoirement y figurer. C’est une différence fondamentale avec une joueuse amatrice touchant des primes de matchs.

Pour autant, si le contrat fédéral assure à la joueuse un vrai statut de salariée, il n’est pas nécessairement très rémunérateur. Il peut être à temps partiel jusqu’à mi-temps.

La rémunération minimale est définie en lien avec le chapitre 9 de la « Convention collective nationale du sport ». Globalement, elle correspond à peu près à un salaire brut de 1 500 € pour un temps plein ce qui signifie qu’une joueuse professionnelle disposant d’un contrat à mi-temps peut ne toucher que 750 € bruts par mois pour son activité de footballeuse alors que les stars du championnat touchent à peu près 50 fois plus avec le même type de contrat.

  1. « Le Virage ou le mirage », article issu du journal et réservé aux abonnés
  2. « Checknews : Quel est le salaire moyen des footballeuses professionnelles en France ? »
  3. « Code du sport, chapitre II : Sport professionnel » sur Legifrance.

Coupe du monde 2019 – Première journée – Jusque là tout va bien

Toutes les équipes ont désormais joué au moins un match. Pour le moment, le mondial est conforme aux attentes. Les favorites font respecter leur rang mais sans excès en dehors des États-Unis et les stades sont fréquentés à défaut d’être pleins.

Il serait présomptueux de tirer déjà des conclusions sur la Coupe du monde après seulement un tiers du premier tour mais quelques grandes tendances se font déjà sentir.

Si l’adage qu’il veut qu’il n’y a plus de petites équipes est surtout un cliché et s’il a légèrement été mis à mal par le match d’ouverture et par le dernier match de la première ronde, peu d’autres équipes que la Corée du Sud et la Thaïlande ont été vraiment dépassées jusque là. La suite dira peut-être aussi la part prise par la France et les États-Unis dans cette constatation. Et il sera alors temps de se lamenter que les deux soient appelées à se rencontrer avant même les demi-finales.

L’amélioration de la compétitivité des équipes les plus faibles n’est pas vraiment concomitante avec une amélioration de la qualité du spectacle. Des équipes comme l’Argentine ou le Chili se sont par exemple surtout appliquées à bien défendre et mais l’ont fait avec une organisation très rigoureuse.

Autre fait saillant, la plupart des gardiennes de buts ont réalisé de très bonnes prestations, y compris dans les équipes les moins cotées comme la Chilienne Christiane Endler et la Jamaïcaine Syndey Schneider.

Sydney Schneider

Sydney Schneider

Toutefois si les équipes les plus faibles ont bien résisté, les équipes les plus fortes se sont presque systématiquement imposées. Seule l’équipe du Japon a concédé le match nul à l’Argentine. La défaite de l’Australie dans les arrêts de jeu n’est pas conforme à la hiérarchie supposée mais elle n’est pas une très grosse surprise, l’Italie ayant été la première équipe qualifiée de la très dense zone Europe. Les matchs au sommet entre équipes favorites de ce premier tour n’ont pas encore eu lieu mais la plupart ayant déjà obtenu trois points, il est probable qu’il ne manquera pas grand monde au rendez-vous des huitièmes de finale.

Au plan individuel, l’Américaines Alex Morgan a bien entendu frappé fort avec son quintuplé rehaussé de trois passes décisives contres les très faibles Thaïlandaises et dans un match où toute la ligne offensive américaine a brillé. Aucun autre nom ne ressort encore vraiment et les titres de joueuse du match ont pour le moment été attribués de façon systématique à celle qui a marqué le plus de buts, sauf Lieke Martens dont la notoriété a permis de doubler Jill Roord qui n’était entrée qu’en fin de match. Le mode de désignation par acclamation du public accentue sans doute le phénomène du vote pour la joueuse dont le nom apparaît sur le tableau d’affichage.

De belles affluences mais sans record

La Coupe du monde sera réussie si les stades sont pleins et si les Bleues font un beau parcours, ce qui est sans doute en partie lié. Pour le moment, c’est plutôt bien parti.

Le match d’ouverture s’est joué à guichets fermés, les autres matchs de l’équipe de France le seront aussi comme ceux des États-Unis. En dehors du Parc des Princes qui a accueilli 45 000 personnes pour le match d’ouverture puis 25 000 pour Japon-Argentine, les affluences des autres stades oscillent entre 10 000 et 20 000 spectateurs. La moyenne actuelle de 17 500 est la plus faible de l’histoire après celle de l’édition 1995 en Suède (où il n’y avait eu qu’un peu plus de 4 000 spectateurs par match) mais la comparaison est difficile à faire puisque dans la plupart des éditions précédentes, la plupart des matchs étaient groupés par deux avec un billet unique.

Les chiffres les plus comparables sont ceux de la Coupe du monde 2011 en Allemagne où ce couplage n’existait pas. Le match d’ouverture Allemagne-Canada s’était joué à Berlin devant près de 74 000 spectateurs et la moyenne avait été d’un peu plus de 26 000.

Pour l’instant, l’édition en cours en est loin et même en comptant un stade plein à Lyon pour les demi-finales et la finale, il faudrait augmenter nettement les affluences pour retrouver des chiffres comparables à la Coupe du monde 2011.

Toutefois il n’était sans doute pas au programme de la Fifa et du comité d’organisation de faire plus qu’en Allemagne puisque la moitié des stades choisis n’atteignent pas les 26 000 places et que trois seulement dépassent les 30 000.

Affluence moyenne
Année Organisateur Équipes moyenne
1991 Chine 12 19 615
1995 Suède 12 4 316
1999 États-Unis 16 37 319
2003 États-Unis 16 21 240
2007 Chine 16 37 218
2011 Allemagne 16 26 248
2015 Canada 24 26 029
2019 France 24 17 564*
Source : Fifa.com
* : moyenne après 12 matchs seulement
Affluence des stades de la Coupe du monde 2019
Ville Stade Matchs Moyenne
Paris Parc des Princes 2 35 158
Grenoble Stade des Alpes 1 17 668
Rennes Roazhon Park 2 15 579
Valenciennes Stade du Hainaut 1 15 380
Reims Stade Auguste-Delaune 2 14 825
Nice Stade de Nice 1 13 188
Le Havre Stade Océane 2 11 349
Montpellier Stade de la Mosson 1 10 710
Source : Fifa.com

Édition du 15/06/2019 : les chiffres des deux premiers matchs du groupe F à Rennes et Reims avaient été inversés. Les moyennes de ces deux stades ont été corrigées.

Elles connaissent déjà la France

Le monde du football se retrouve en France pour un mois mais ça ne sera pas une découverte pour toutes les joueuses. Tour d’horizon de celles qui ont déjà fréquenté les pelouses françaises soit pour avoir émargé pour un club français, soit pour avoir participé à la dernière Coupe du monde des moins de 20 ans

Elles vont être 552 à se disputer la Coupe du monde sur les pelouses françaises du 7 juin au 7 juillet. En dehors des Françaises, une cinquantaine d’entre elles ne sera pas en terrain complètement inconnu pour avoir déjà porté les couleurs d’un club français.

Quatre sélections seulement ne comptent aucune joueuse déjà passée par la France, l’Afrique du Sud, la Jamaïque, la Thaïlande et l’Australie même si Sam Kerr a plusieurs fois été annoncée au PSG.

Les sélections qui seront le plus en terrain de connaissance seront le Cameroun avec huit joueuses devant la Suède et les États-Unis avec six. Mais les Américaines ont le plus souvent fait des passages éclairs en France là où leurs consœurs suédoises y ont plus souvent fait carrière.

Alex Morgan

Alex Morgan

Vu du côté club, ce sont bien sûr les plus riches qui sont le plus internationalisés : 19 joueuses sont passées par le PSG, 14 par Lyon et 9 par Montpellier, les autres n’en ayant vu qu’une ou deux à l’exception de Guingamp qui en a accueilli quatre. Sept clubs de D1 sur douze envoient au moins une joueuse étrangère à la Coupe du monde et avec Soyaux dont deux anciennes seront présentes, ce sont les 8 équipes les mieux classées cette saison qui sont représentées.

Chez les Sud-Américaines, l’Argentine est représentée par l’attaquante Sole Jaimes qui a fait une pige sans grand relief cette saison à Lyon, le Chili par la gardienne du PSG Christiane Endler et le Brésil par une autre Parisienne Formiga et par la défenseuse bordelaise Katheleen. Mais la sélection auriverde compte aussi dans ses rangs Erika et Cristiane, anciennes du PSG et la Barcelonaise Andressa Alves passée par Montpellier.

Un tiers de la sélection camerounaise joue en France

Côté africain, huit Camerounaises jouent sur le sol français en D1 ou D2. La capitaine Christine Manie évolue à Nancy tout comme sa partenaire Marlyse Ngo Ndoumbouk qui a passé une demi-saison en D1 à Saint-Maur après une extraordinaire saison en D2 où elle avait presque à elle seule permis à l’équipe du Val-de-Marne de monter avec ses 43 buts. Trois autres ont déjà fait un grand tour des club français. Yvonne Leuko jouait cette saison chez les Pierrots Vauban de Strasbourg en D2 mais elle était déjà en D1 à Montigny il y a dix ans et est passée aussi par Arras et Albi dans l’élite. De même Madeleine Ngono Mani évoluait cette année à Ambilly en D2 à 35 ans mais elle a connu aussi une longue carrière en première division de Saint-Étienne à Guingamp en passant par Soyaux où elle a eu Corinne Diacre comme entraîneuse. Jeannette Yango n’a connu la D1 qu’une saison à Yzeure mais a depuis joué à Rouen, Brest et Saint-Malo cette saison.

Aurelle Awona, née à Yaoundé, a passé sa jeunesse en France où elle a fréquenté différents clubs de la région parisienne puis débuté au Mans en D1 avant de rejoindre le Soyaux de Corinne Diacre où elle a passé sept saisons et dépassé les 100 matchs, et de jouer cette saison à Dijon. Michaela Abam est arrivée au Paris FC en début de saison avec l’étiquette de joueuses américaine. Née à Houston et passée par les équipes de jeunes des États-Unis, elle possède la double nationalité et est devenue internationale Camerounaise au mois de novembre.

Enfin Claudine Meffometou, qui officie plutôt à Guingamp sous le nom de Falone Tcheno a occupé ses deux dernières saison le flanc droit de la défense guingampaise après avoir joué deux saisons en D2 à Arras. Et elle pourrait se retrouver la saison prochaine dans l’axe de la défense bretonne déserté par ses deux titulaires Julie Debever et Charlotte Lorgeré.

Claudine Falonne Meffometou Tcheno

Claudine Falonne Meffometou Tcheno

Guingamp est aussi la terre d’accueil de deux des trois Nigérianes passées par la D1. Desire Oparanozie est depuis cinq saisons la pointe de l’attaque de l’EAG dont elle a été quatre fois la meilleure buteuse. Au contraire Evelyn Nwabuoku arrivée comme capitaine des Super Falcons n’a passé qu’une seule saison dans les Côtes d’Armor où elle a joué les quatre premiers matchs de la saison avant de disparaître des feuilles de match.

La troisième Nigériane passée par la France est la latérale Ngozi Ebere, au PSG entre 2015 et 2017 mais qui n’a joué qu’une poignée de matchs et n’est jamais parvenue à s’imposer.

L’Océanie n’est représentée que par la gardienne néo-zélandaise Erin Nayler. Arrivée à Lyon pour concurrencer Sarah Bouhaddi, elle a dû plier bagage en cours de saison sans avoir jamais joué pour libérer une place d’extra communautaire pour Alex Morgan et Kadeisha Buchanan, a fait un passage à Grenoble avant de signer à Bordeaux où elle est titulaire depuis deux saisons.

Les Américaines de passage

Les Nord-Américaines, Américaines ou Canadiennes donc, se concentrent à Paris et Lyon. Kadeisha Buchanan et Ashely Lawrence sont désormais des habituées de la D1, elles ont été rejointe cet hiver discrètement par la défenseuse Rebecca Quinn arrivée à Paris mais au PFC. Et la jeune Jordyn Huitema a déjà signé au PSG pour la saison prochaine.

Au contraire, les six américaines passées par la France jouent toutes actuellement au pays, conformément à la politique instituée par leur fédération. Et si Lindsey Horan qui a commencé sa carrière professionnelle au PSG a fait une vraie carrière en France avec quatre saisons et 58 matchs de D1, les autres n’ont le plus souvent fait que passer. Toujours au PSG, Tobin Heath a passé une saison et demi mais elle a été beaucoup blessée et n’a joué qu’une douzaine de matchs et Allie Long n’est restée que six mois à une autre époque où elle ne postulait pas vraiment à la sélection et où le PSG n’avait pas des fonds illimités.

Ashley Lawrence

Ashley Lawrence

Les Américaines de l’OL ont dans l’ensemble été encore moins convaincantes. Megan Rapinoe a joué deux demi-saisons dans l’équipe de Patrice Lair sans s’imposer, Alex Morgan n’a été rien d’autre qu’un coup marketing pour le club et la joueuse s’est empressée de repartir une fois qu’elle a eu garni son palmarès de la Ligue des Championnes et Morgan Brian n’est elle aussi restée que six mois où elle n’a joué que cinq matchs et n’étaient même pas retenue dans le groupe qui a joué la finale contre Wolfsbourg.

L’Asie est elle aussi représentée par l’OL et le PSG. La Japonaise Saki Kumagai vient de boucler sa sixième saison à Lyon et si elle a été un peu moins titulaire, elle a disputé à peu près tous les matchs cette saison. La Chinoise Wang Shuang est arrivée cette saison au PSG pour en être la meneuse.

Mais c’est Montpellier qui avait été précurseur en recrutant Rumi Utsugi alors que le Japon n’était pas encore champion du monde et n’avait à peu près rien remporté. Elle passera au total six saisons pleines dans l’Hérault avant de traverser l’Atlantique pour jouer à Seattle depuis trois ans. Et pendant une saison à Montpellier, elle avait été rejointe par sa compatriote Aya Sameshima.

Toute l’Europe vient en France

Le contingent européen est sans surprise le plus nombreux. Le plus important est celui de la Suède qui s’est aussi concentré que le même trio de clubs. Linda Sembrant et Sofia Jakobsson font depuis longtemps les beaux jours de Montpellier, la première comme défenseuse et capitaine, la seconde comme attaquante, elles étaient accompagnées en début de saison par Stina Blackstenius dont le passage a été plus inégal et qui est retournée en Suède.

La défenseuse latérale Hanna Glas est la concurrente d’Ève Périsset au PSG qui a aussi vu passer Kosovare Asllani, arrivée avec de flatteuse comparaison avec Zlatan et repartie beaucoup plus discrètement et la capitaine Caroline Seger, qui a fait un détour par Lyon avant de rentrer mais qui avait déjà passé ses plus belles années quand elle était en France.

Deux Allemandes jouent à Lyon, Dzsenifer Marzsan bien sûr, maîtresse à jouer de l’OL et Carolin Simon qui est en concurrence avec Selma Bacha au poste d’arrière-gauche. La saison prochaine, elles seront rejointes en France par Sara Däbritz qui a signé au PSG.

Elle sera donc la coéquipière de l’Espagnole Irene Paredes alors que la Montpelliéraine Virginia Torrecilla devrait retraverser les Pyérénées après quatre saisons. La milieu Jenni Hermoso a également joué au PSG la saison dernière sans grande réussite.

Anouk Dekker

Anouk Dekker

La Néerlandaise Anouk Dekker tient le milieu de Montpellier depuis plus de trois saisons et sera encore dans l’Hérault la saison prochaine. Sa compatriote Shanice van de Sanden est arrivée à Lyon il y a deux saisons auréolée de son titre de championne d’Europe et si ses prestations ont été très irrégulières, elle a été décisives deux saisons de suite en finale de Ligue des Championnes. La deuxième gardienne des Pays-Bas Loes Geurts a passé une saison au PSG il y a deux ans dans le même rôle.

Dernière joueuse évoluant actuellement sous les couleurs d’un club français, Lucy Bronze sort de deux très bonnes saison à Lyon et elle est peut-être la meilleure joueuse anglaise actuellement. Nikita Parris, désignée meilleure joueuse du championnat anglais la rejoindra la saison prochaine.

Les trois dernières sélections européennes ne comptent actuellement aucune joueuse dans les championnats français mais l’Italienne Sara Gama a passé deux saisons au PSG, essentiellement sur le banc, l’Écossaise Jenny Beattie a passé une saison et demi à Montpellier où elle avait rejoint son frère alors rugbyman au MHR et la Norvégienne Isabell Herlovsen a passé un peu plus d’une saison à Lyon où son principal fait d’arme a été son tir au but manqué lors de la première finale européen du club contre Potsdam en 2010.

Et bien entendu, la joueuse étrangère la plus célèbre du championnat de France ne disputera pas cette Coupe du monde au contraire de sa sélection : Ada Hegerberg est en retrait de son équipe nationale, en désaccord avec sa fédération.

De la Coupe du monde à la Coupe du monde

Outre Émelyne Laurent, 23 joueuses qui ont disputé il y a moins d’un an la Coupe du monde des moins de 20 ans en Bretagne reviennent en France pour disputer la Coupe du monde tout court.

On retrouve bien sûr les stars de l’an dernier, en particulier le podium du titre de meilleure joueuse, l’Espagnole Patri Guijarro et les Japonaises Moeka Minami et Saori Takarada, cette dernière ne remplaçant qu’à la dernière minute sur blessure Riko Ueki, qui était elle-aussi déjà là il y a un an.

Le podium du classement des meilleures buteuse était aussi occupé par Guijarro et Takarada accompagnées par l’Anglaise Georgia Stanway qui portera le numéro 19 des Three Lionesses cette fois.

Georgia Stanway

Georgia Stanway

La Brésilienne Geyse, l’Allemande Giulia Gwin, la Néerlandaises Victoria Pelova et l’Espagnole Aitana Bonmati seront également de retour alors que le Japon, le Nigeria et la Nouvelle-Zélande compteront quatre joueuses de cette Coupe du monde des moins de 20 ans.

Joueuses ayant disputé la Coupe du monde des moins de 20 ans
Équipe Poste Nom
Brésil A 23 Geyse
Chine G 1 Xu Huan
Angleterre M 19 Georgia Stanway
France A 12 Émelyne Laurent
Allemagne D 15 Giulia Gwinn
Allemagne A 19 Klara Bühl
Allemagne M 6 Lena Oberdorf
Japon D 12 Moeka Minami
Japon D 16 Asato Miyagawa
Japon M 13 Saori Takarada
Japon M 19 Jun Endo
Pays-Bas G 16 Lize Kop
Pays-Bas M 12 Victoria Pelova
Nouvelle-Zélande D 15 Sarah Morton
Nouvelle-Zélande G 23 Nadia Olla
Nouvelle-Zélande A 19 Paige Satchell
Nouvelle-Zélande G 23 Nadia Olla
Nigeria M 15 Rasheedat Ajibade
Nigeria A 7 Anam Imo
Nigeria G 16 Chiamaka Nnadozie
Nigeria D 20 Chidinma Okeke
Espagne M 12 Patri Guijarro
Espagne M 18 Aitana Bonmati
Espagne A 17 Lucía García
Patri Guijarro

Patri Guijarro

Vingt-trois pour une coupe

Elles sont désormais 23 qui vont tenter de remporter pour la première fois un titre international lors de cette Coupe du monde à la maison. Vous ne pourrez plus dire que vous ne les connaissez pas.

1-Solène Durand

Gardienne, 24 ans, Guingamp, 1m70, 66kg, 0 sélection, 77 matchs de D1, 19 matchs de Coupe de France

Club précédent : Montpellier

Palmarès : 1 Euro M19 (2013)

Longtemps barrée par Laetitia Philippe à Montpellier où elle avait débuté à 17 ans dans une équipe où elle côtoyait Marion Torrent, Charlotte Bilbault et Viviane Asseyi, la Chalonnaise est depuis deux ans la titulaire indiscutable à Guingamp (deux saisons pleines de 22 matchs).

Elle arrive à la Coupe du monde sans avoir porté le maillot bleu des A mais elle est passée par toutes les sélections de jeunes et elle était la gardienne titulaire lors de la victoire à l’Euro M19 en 2013 avec Aïssatou Tounkara et Kadidiatou Diani, puis lors de la Coupe du monde M20 au Canada un an plus tard que les coéquipières de Griedge Mbock et Ève Périsset avaient fini à la troisième place.

2-Ève Périsset

Arrière droite, 24 ans, PSG, 1m59, 55kg, 14 sélections, 75 matchs de D1, 19 matchs de Coupe de France, 18 matchs de Ligue des Championnes

Club précédent : Lyon

Palmarès : 3 D1 (2014, 2015,2016), 4 Coupes de France (2014, 2015, 2016, 2018), 1 Ligue des Championnes (2016)

Lyonnaise formée à Lyon comme milieu récupératrice, elle a réussi à se faire une petite place dans l’armada de Patrice Lair puis de Gérard Prêcheur mais le retour d’Aurélie Kaci qui postulait comme elle au milieu et en latérale droite la réduit à la portion congrue en 2015-2016. Elle fait donc le chemin inverse la saison suivante et est depuis trois saisons titulaire indiscutable sur le flanc droit de la défense du PSG dont elle est l’une des vice-capitaines.

Testée comme beaucoup de joueuses dans les sélections des moins de 16 et 17 ans, elle attend ensuite la Coupe du monde des moins de 20 ans au Canada pour retrouver le maillot bleu. Ses prestations sous le maillot parisien lui valent de faire partie de la première liste d’Olivier Echouafni et d’être régulièrement titulaire jusqu’à l’Euro qu’elle achève sur une expulsion contre la Suisse pour avoir empêché une action de but de Ramona Bachmann. Après divers essais peu concluants, Corinne Diacre en a fait la remplaçante de Marion Torrent.

Joueuse endurante et accrocheuse malgré son petit gabarit, elle est aussi une excellente tireuse de coups de pieds arrêtés.

3-Wendie Renard

Arrière centrale, 28 ans, Lyon, 1m87, 70kg, 108 sélections, 20 buts, 213 matchs de D1, 43 matchs de Coupe de France, 82 matchs de Ligue des Championnes

Palmarès : 13 D1 (2007 à 2019), 8 Coupes de France (2008, 2012 à 2017, 2019), 6 Ligues des Championnes (2011, 2012, 2016, 2017, 2018, 2019)

Régulièrement la plus grande joueuse engagée dans les compétitions avec son 1m87, son palmarès en club est également surdimensionné puisqu’elle a remporté l’intégralité des 27 titres de l’OL depuis 2007.

Arrivée à 15 ans de Martinique à Lyon, elle s’est vite imposée comme titulaire d’abord en alternant avec le côté droit puis exclusivement dans l’axe avant de devenir capitaine à la retraite de Sonia Bompastor.
En équipe de France, son parcours a été similaire. Après une première expérience de phase finale lors de la Coupe du monde 2011 où elle a commencé à droite avant d’entrer dans la rotation avec Sabrina Viguier et Ophélie Meilleroux dans l’axe. Elle a ensuite joué l’intégralité de tous les matchs de phase finale des Bleues avant de manquer le dernier quart de finale de l’Euro 2017 contre l’Angleterre, suspendue.

Désignée capitaine des Bleues par Philippe Bergerôo à son arrivée et confirmée dans ce rôle par Olivier Echouafni, elle ne l’est plus depuis l’arrivée de Corinne Diacre.

Très puissante malgré son physique longiligne, elle a aussi un sens de l’anticipation au-dessus de la moyenne et une très bonne technique qui lui permet de casser des lignes sur les relances. Elle marque aussi beaucoup pour une défenseuse, évidemment en plaçant sa tête sur coup de pied arrêté mais aussi avec ses pieds : son sens du but est aussi digne d’une attaquante.

4-Marion Torrent

Arrière droite, 27 ans, Montpellier, 1m64, 56kg, 21 sélections, 200 matchs de D1, 32 matchs de Coupe de France, 12 matchs de Ligue des Championnes

Palmarès : 1 Coupe de France (2009), 1 Euro M19 (2010)

La Châlonnaise a débuté à Montpellier alors qu’elle n’avait pas encore 16 ans et deux ans plus tard elle était régulièrement titulaire, souvent dans l’axe de la défense alors qu’elle a été formée au milieu1. C’est également en étant surclassée qu’elle remporte l’Euro M19 en 2010 après avoir fréquenté toutes les catégories de jeunes. Elle participe même à la Coupe du monde M20 la même année où elle joue un match.

Son destin semble alors s’écrire en bleu mais tour à tour Bruno Bini, Philippe Bergerôo et Olivier Echouafni l’ignorent alors que personne ne s’impose vraiment au poste de latérale droite. Titulaire depuis près de dix ans à Montpellier, elle doit attendre l’arrivée de Corinne Diacre pour connaître sa première cape. Elle devient non seulement la titulaire du poste mais elle est aussi celle qui aura le plus joué depuis la prise de fonction de la sélectionneuse.

5-Aïssatou Tounkara

Arrière centrale, 24 ans, Atlético Madrid, 1m74, 60kg, 12 sélections, 87 matchs de D1, 22 matchs de Liga, 10 matchs de Coupe de France, 4 matchs de Coupe de la Reine, 5 matchs de Ligue des Championnes

Club précédent : Juvisy puis Paris FC

Palmarès : 1 Liga (2019), 1 Coupe du monde M17 (2012), 1 Euro M19 (2013)

twitter Aïssatou Tounkara @Aissatou75

Photo: twitter Aïssatou Tounkara @Aissatou75

La Parisienne formée à Juvisy est avec Kadidiatou Diani le symbole de deux générations. En club elle représente la nouvelle génération juvisienne appelée à ramener au plus haut les couleurs de l’historique club essonnien. Mais après avoir été titulaire trois ans dans un effectif vieillissant, sa dernière saison sous la nouvelle appellation de Paris FC est gâchée par une grave blessure contractée lors de la SheBelieves Cup. Elle choisit donc de se relancer à l’Atlético Madrid où elle devient championne d’Espagne et manque de peu le doublé, battue en finale par la Real Sociedad.

Elle fait aussi partie de la génération de tous les succès en sélection : finaliste malheureuse de l’Euro M17 2012, battue aux tirs aux buts par l’Allemagne de Pauline Bremmer et Sara Däbritz, elle se rattrape trois mois plus tard lors de la Coupe du monde de la même catégorie remportée aussi aux tirs aux buts face à la Corée du Nord avec Griedge Mbock, Delphine Cascarino, Kadidiatou Diani et Grace Geyoro. Elle remporte ensuite l’Euro M19 en 2013 avant de prendre la troisième place de la Coupe du monde M20 au Canada en 2014. Elle est ainsi montée sur le podium dans toutes les catégories, il ne lui manque plus que les seniors.

Plutôt milieu récupératrice à ses débuts à Juvisy, elle a ensuite reculé d’un cran en échangeant alors sa place avec Annaïg Butel et s’est maintenant stabilisée dans l’axe de la défense. Elle évolue dans un secteur très concurrentiel chez les Bleues où Wendie Renard et Griedge Mbock semblent indéboulonnables mais elle est mieux qu’une remplaçante.

6-Amandine Henry

Milieu défensive, 29 ans, Lyon, 1m71, 57kg, 83 sélections, 11 buts, 213 matchs de D1, 33 matchs de NWSL, 40 matchs de Coupe de France, 58 matchs de Ligue des Championnes

Clubs précédents : Hénin-Beaumont, CNFE, Lyon, Portland, PSG, Portland

Palmarès : 11 D1 (2008 à 2016, 2018, 2019), 1 NWSL (2017), 6 Coupes de France (2012 à 2016, 2019), 5 Ligues des Championnes (2011, 2012, 2016, 2018, 2019), Ballon d’Argent de la Coupe du monde 2015

Dès ses débuts en première division à Hénin-Beaumont alors qu’elle n’avait pas encore 15 ans, il était annoncé que le talent hors norme de la Lilloise la mènerait haut.

Meilleure joueuse héninoise à 15 ans, elle passe ensuite deux au CNFE2 où elle côtoie Charlotte Bilbault, Louisa Necib, Kheira Hamraoui et Marie-Laure Delie parmi d’autres. À la sortie de sa formation elle signe à l’OL tout frais champion de France dont elle joue le premier match européen. Mais un mois après, c’est le premier coup dur de sa carrière. Une grave blessure au genou l’oblige à s’arrêter pendant dix-huit mois, et n’est pas loin de l’obliger a arrêter tout court. Mais preuve 19 ans elle était déjà attendue, le sélectionneur Bruno Bini lui tend la main deux mois à peine après son retour à la compétition en lui offrant sa première sélection puis en la sélectionnant pour l’Euro 2009.

Elle devient alors l’une des pièces maîtresses de l’entrejeu lyonnais mais se retrouve mise à l’écart des Bleues par Bruno Bini pour des questions relationnelles au sein du groupe. Elle manque ainsi la Coupe du monde 2011 et les Jeux Olympiques 2012 avant d’être réintégrée pour l’Euro 2013 sous la pression populaire et fédérale, mais blessée elle ne joue qu’une heure contre l’Angleterre.

Ses prestations à Lyon et en bleu la désignent comme l’une des meilleures joueuses du monde : sur le podium du titre de meilleure joueuse européenne désigné par l’UEFA en 2015 et 2016, elle obtient même le Ballon d’Argent désignant la deuxième meilleure joueuse de la Coupe du monde 2015 au Canada derrière l’intouchable Carli Lloyd, une performance alors que les Bleues n’ont pas atteint le dernier carré de l’épreuve.

C’est forte de cette stature de star mondiale qu’elle passe deux saisons à Portland dans la NWSL américaine où elle remporte la saison régulière en 2016 et le titre en 2017. Son séjour n’est pas à la hauteur de l’une des meilleures joueuses du monde mais elle en revient avec un statut renforcé qui explique sans doute pourquoi Corinne Diacre décide de lui confier le brassard pour être la capitaine de l’équipe de France lors de sa Coupe du monde à domicile.

Elle porte le numéro 6 et joue au poste de numéro six qui convient parfaitement à sa puissance et son activité mais son talent lui aurait sans doute permis d’être l’une des meilleures à presque n’importe quel poste. À ses débuts en D1, elle a vite été positionnée plus haut au point de finir meilleure buteuse de son équipe à Hénin-Beaumont puis au CNFE la première saison et de n’être devancée que par Marie-Laure Delie la seconde. Puis comme les places dans l’axe sont souvent chères pour les jeunes joueuses dans les effectifs expérimentés, elle a beaucoup dépanné à droite – devant ou derrière – au début à Lyon. C’est comme latérale droite qu’elle a disputé son premier match de phase finale en équipe de France lors du quart de finale de l’Euro 2009. Enfin c’est derrière dans l’axe d’une défense à trois qu’elle a terminé sa première période lyonnaise sous les ordres de Gérard Prêcheur lors de la finale de Ligue des Championnes 2016.

7-Sakina Karchaoui

Arrière gauche, 23 ans, Montpellier, 1m59, 53kg, 19 sélections, 95 matchs de D1, 18 matchs de Coupe de France, 6 matchs de Ligue des Championnes

Ailière de formation, la Salonaise s’est rapidement imposée à 19 ans sur le côté de la défense Montpelliéraine. Au bout d’une seule saison complète, elle a été appelée chez les Bleues par Philippe Bergerôo en 2016 ce qui lui a permis de disputer les Jeux Olympiques de Rio. C’est avec cette expérience chez les A qu’elle a ensuite disputé la Coupe du monde des moins de 20 ans en Papouasie-Nouvelle-Guinée que les Bleuettes de Delphine Cascarino et Valérie Gauvin ont achevé sur une finale perdue face à la Corée du Nord.

Très vive et très offensive, elle n’hésite pas à se porter vers l’avant parfois à l’excès mais elle est plus qu’une remplaçante d’Amel Majri.

8-Grace Geyoro

Milieu, 21 ans, PSG, 1m68, 61kg, 21 sélections, 1 but, 64 matchs de D1, 12 matchs de Coupe de France, 12 matchs de Ligue des Championnes

Palmarès : 1 Coupe de France (2018), 1 Euro M19 (2016)

Lancée par Farid Benstiti à 17 ans dans un match contre Issy où elle a remplacé Fatmire Alushi, elle fait alors partie de la génération montante du PSG avec notamment Marie Katoto, Hawa Cissoko et Perle Morroni. À 19 ans, Patrice Lair en fait une titulaire indiscutable de son équipe ce qui la mène jusqu’en finale de Ligue des Championnes, perdue seulement aux tirs aux buts.

Passée par toutes les sélections de jeunes, sa progression est météorique en 2016-2017 puisqu’en six mois elle remporte l’Euro M19, atteint la finale de la Coupe du monde M20 et accède à l’équipe de France A qui prépare l’Euro 2017 où elle est titulaire trois matchs sur quatre.

Régulièrement titulaire à côté d’Amandine Henry au début de l’ère Corinne Diacre, elle a depuis été dépassée par Élise Bussaglia et semble devenue la remplaçante de Gaëtane Thiney au poste de meneuse de jeu.

9-Eugénie Le Sommer

Attaquante, 30 ans, 1m61, 58kg, 159 sélections, 74 buts, 242 matchs de D1, 48 matchs de Coupe de France, 69 matchs de Ligue des Championnnes

Club précédent : Saint-Brieuc

Palmarès : 9 D1 (2011 à 2019), 7 Coupes de France (2012 à 2017, 2019), 6 Ligues des Championnes (2011, 2012, 2016, 2017, 2018, 2019)

Formée à Lorient, elle débute en D1 à 19 ans à Saint-Brieuc pas encore devenu Guingamp où elle passe trois saisons comme titulaire mais en prenant de plus en plus d’importance comme en témoigne la progression du nombre de ses buts 4, 10 puis 19. En 2010 elle est logiquement désignée meilleure joueuse du championnat, succédant ainsi à Marinette Pichon sacrée avec Saint-Memmie en 2002 et seule autre joueuse désignée sans jouer dans l’une des équipes de tête.

La saison suivante, elle signe à Lyon récent finaliste de la Ligue des Championnes où elle s’impose aussi immédiatement. En douze saisons de D1, elle n’a jamais joué moins de 18 matchs (sur 22) et toujours atteint (et souvent dépassé) les dix buts.

Régulièrement appelée dans les sélections de jeunes, elle n’y remporte aucun titre malgré sa participation à trois campagnes européennes des moins de 19 ans. Elle dispute également la Coupe du monde des moins de 20 ans en 2008 au Chili en compagnie de Wendie Renard et Charlotte Bilbault où les Bleuettes obtiennent la quatrième place. Elle est sacrée Ballon de Bronze, troisième meilleure joueuse de la compétition derrière les Américaines Sydney Leroux et Alex Morgan et elle fini vice-meilleure buteuse.

Forte de cette compétition réussie, elle est appelée un mois plus tard chez les Bleues d’où elle n’est pas ressortie depuis, participant aux sept phases finales disputées entre les Euros 2009 et 2017. Avec 74 buts marqués en 159 sélections, elle n’est plus qu’à 7 unités du record de Marinette Pichon.

Joueuse plutôt axiale, sa capacité à jouer à tous les postes de l’attaque a souvent été utilisée pour la faire évoluer avec des joueuses plus exclusivement centrales comme Ada Hegerberg à Lyon ou Valérie Gauvin en équipe de France. Son sens du but est alors moins mis en valeur mais sa capacité de percussion et de dribble est augmentée. Pour Corinne Diacre, pas de doute, elle doit jouer à gauche pour pouvoir rentrer sur son pied droit.

10-Amel Majri

Arrière gauche, 26 ans, Lyon, 1m64, 54kg, 46 sélections, 4 buts, 119 matchs de D1, 28 matchs de Coupe de France, 44 matchs de Ligue des Championnes

Palmarès : 9 D1 (2011 à 2019), 7 Coupes de France (2012 à 2017, 2019), 6 Ligues des Championnes (2011, 2012, 2016, 2017, 2018, 2019)

Née à Monastir mais ayant grandi à Vénissieux, elle a été formée à Lyon où elle a jusque là toujours joué. En une petite dizaine d’années elle est passée sans à-coup d’espoir prometteuse à titulaire dans une équipe confirmée puis à star au milieu des stars au point d’être désignée meilleure joueuse de D1 en 2016, d’apparaître dans la liste restreinte pour le premier Ballon d’Or en 2018 et d’avoir son mot à dire sur son poste sur le terrain.

Elle n’a connu aucune sélection dans aucune catégorie des Bleuettes. Jusqu’à l’âge de 20 ans elle ne possédait que la nationalité tunisienne et compte quelques sélections chez les moins de 20 ans de son pays de naissance. Mais quand elle a eu la nationalité du pays où elle a toujours vécu, elle a quasiment immédiatement été appelée par Philippe Bergerôo avant de participer à la Coupe du monde 2015 et aux Jeux Olympiques 2016. Elle était absente du dernier Euro sur blessure.

Gauchère et formée attaquante, sa capacité à répéter les efforts et à se projeter vers l’avant en fait le prototype de la latérale moderne. Mais elle ne joue derrière qu’avec réticences et la question de son positionnement sur le terrain avait été au cœur de sa prolongation de contrat à Lyon en 2016. L’émergence de Selma Bacha l’an dernier et l’arrivée de Carolin Simon cette saison lui ont permis de postuler en attaque où son début de saison a confirmé ses prétentions. Mais en équipe de France, la place d’attaquante sur le côté gauche est réservé à Eugénie Le Sommer et Corinne Diacre ne l’envisage que derrière, position où elle au aussi fini la saison à Lyon, autant pour suppléer aux difficultés de ses concurrentes que pour faire de la place à d’autres joueuses devant.

11-Kadidiatou Diani

Attaquante, 24 ans, PSG, 1m68, 64kg, 46 sélections, 9 buts, 117 matchs de D1, 19 matchs de Coupe de France, 10 matchs de Ligue des Championnes

Club précédent : Juvisy

Palmarès : 1 Coupe de France (2018), 1 Coupe du monde M17 (2012),1 Euro M19 (2013)

Après trois saisons à cumuler le championnat de France des moins de 19 ans et la D1 à Juvisy, son premier coup d’éclat a été de disputer une bonne partie de la campagne 2013 de Ligue des Championnes et en particulier les deux matchs de la demi-finale face à Lyon et à 20 ans elle était titulaire dans son club formateur.

En 2017 après trois saisons pleines, elle passe chez les voisines du PSG où elle a été la joueuse la plus utilisée ces deux dernières saisons. Depuis un peu plus d’un an, elle semble avoir passé un cap et confirmer toutes les qualités qu’on lui prête.

Comme son ancienne coéquipière juvisienne Aïssatou Tounkara, elle est passée par toutes les sélections de jeunes avec qui elle a réalisé de longs parcours dans toutes les catégories : championne du monde M17 en 2012 et d’Europe M19 un an plus tard, elle est aussi finaliste de l’Euro M17 en 2011 face à l’Espagne d’Alexia Putellas et troisième de la Coupe du monde M20 en 2014, éliminée en demi-finale par l’Allemagne de Sara Däbritz. Philippe Bergerôo la convoque ensuite chez les Bleues et elle retourne au Canada en 2015 avec les A où elle joue quelques minutes contre la Corée du Sud. Un an plus tard, elle est titulaire aux Jeux Olympiques et son statut ne change ensuite pas avec l’arrivée d’Olivier Echouafni ni avec celle de Corinne Diacre.

Plutôt avant-centre chez les jeunes, elle a classiquement fait ses gammes sur un côté. Au PSG, l’axe est occupé par Marie Katoto mais en équipe de France elle est à ce poste la première remplaçante de Valérie Gauvin. À moins qu’elle n’en devienne la titulaire ce qui aurait l’avantage de libérer le côté droit pour Delphine Cascarino. Ses prestations comme avant-centre contre les États-Unis et la Thaïlande plaident en ce sens.

12-Émelyne Laurent

Attaquante, 20 ans, Guingamp, 1m61, 50kg, 4 sélections, 55 matchs de D1, 5 matchs de Coupe de France, 5 matchs de Ligue des Championnes

Clubs précédents : Montpellier, Bordeaux, Lyon

Palmarès : 2 D1 (2018, 2019), 2 Ligues des Championnes (2018, 2019)

Benjamine de la sélection, la native de Fort-de-France est pourtant l’une de celles qui a joué en D1 pour le plus d’équipes différentes. Formée à Montpellier, elle n’y a joué que trois bouts de matchs début 2016. Elle a ensuite passé six mois à Bordeaux où ses cinq buts en neuf matchs ont beaucoup aidé au maintien des Girondines. Son passage à Lyon a été plus difficile mais elle faisait de fréquentes apparition cette saison avant d’être prêtée pour trouver plus de temps de jeu et maximiser ses chances d’être appelée pour la Coupe du monde, pari gagnant donc.

Elle fait partie de la génération de Bleuettes qui a sans cesse buté sur l’Espagne de Patri Guijarro, lors de l’Euro M17 en 2015, de l’Euro M19 en 2017 et de la Coupe du monde M20 l’an dernier en Bretagne. Toutefois ses performances lors de ces compétitions ont beaucoup fait pour lui ouvrir les portes de ses différents clubs puis de l’équipe de France A.

Attaquante extrêmement rapide, elle évolue principalement côté droit mais elle avait été employée comme avant-centre à Bordeaux.

13-Valérie Gauvin

Avant-centre, 23 ans, Montpellier, 1m73, 70kg, 18 sélections, 9 buts, 89 matchs de D1, 11 matchs de Coupe de France, 4 matchs de Ligue des Championnes

Club précédent : Toulouse

Après des débuts en D1 à Toulouse à seize ans, elle réalise une deuxième saison tonitruante en D2 en marquant 32 buts en 20 matchs qui lui valent de rejoindre Montpellier. Son parcours dans l’Hérault est plus difficile. Elle ne parvient pas à s’imposer comme titulaire depuis cinq saisons et marque une dizaine de buts par saison ce qui est peu pour une postulante internationale mais dans le haut du panier de la D1.

Passée par l’équipe de France des moins de 17 ans, elle est appelée en 2015 par Philippe Bergerôo qui cherche une avant-centre après la mise à l’écart de Gaëtane Thiney mais sans suite. Elle enchaîne donc avec la Coupe du monde M20 en Papouasie-Nouvelle-Guinée où elle n’est titulaire qu’une fois mais entre quasiment à chaque match et elle devient un pilier de l’équipe de France B. Après la déroute de l’Euro 2017, Corinne Diacre en fait son point d’appui en attaque et lui conserve sa confiance malgré une dernière saison difficile.

Avant-centre puissante, elle joue un rôle de pivot autour duquel peuvent tourner les attaquantes les plus rapides. Son abattage défensif plaît à la sélectionneuse mais elle peine à retrouver le sens du but qui avait fait sa réussite à Toulouse.

14-Charlotte Bilbault

Milieu défensive, 29 ans, Paris FC, 1m69, 65kg, 6 sélections, 1 but, 214 matchs de D1, 28 matchs de Coupe de France

Clubs précédents : CNFE, Soyaux, Nord-Allier, Montpellier, Soyaux

Formée au CNFE où elle a débuté à 17 ans en D1 comme défenseuse, elle choisit ensuite de rejoindre Soyaux où Corinne Diacre est en train de finir sa carrière (en faisant deux apparitions en attaque…). Après deux saisons pleines en Charente où elle a surtout joué en défense mais dépanné au milieu, elle rejoint Nord-Allier, le club d’Yzeure qui vient de finir cinquième et qui reproduit la saison suivante. Ses bonnes prestations lui permettent de signer à Montpellier, quart de finaliste européen et qui cherche à retrouver la Ligue des Championnes.

Après trois bonnes saisons, la quatrième est plus difficile et la Berruyère choisit de se relancer en retournant à Soyaux où elle réalise une très bonne saison en défense centrale qui lui permet une nouvelle fois de repartir à la conquête des sommets, cette fois à Juvisy (devenu Paris FC depuis) où elle est désormais une cadre.
Passée par toutes les sélections de jeunes dans une période faible des équipes de France, elle réussit toutefois l’exploit de participer à deux éditions de la Coupe du monde des moins de 20 ans en 2008 au Chili et en 2010 en Allemagne en compagnie de Pauline Peyraud-Magnin et Marion Torrent.

Elle passe ensuite sa période montpelliéraine dans un certain anonymat vis-à-vis des sélections mais son retour à Soyaux est remarqué par Philippe Bergerôo qui l’appelle en équipe de France A à près de 25 ans. Elle alterne ensuite entre les équipes de France A et B, n’est pas retenue pour la Coupe du monde 2015 ni pour les Jeux Olympiques 2016 bien que faisant partie du groupe élargi de Philippe Beregerôo. Olivier Echouafni ne fait jamais appel à elle mais Corinne Diacre finit par la rappeler il y a un an après avoir testé plusieurs joueuses à son poste.

En équipe de France, elle est milieu défensive choisie pour amener de l’impact. En club elle joue aussi régulièrement en défense centrale selon les besoins.

15-Élise Bussaglia

Milieu défensive, 33 ans, Dijon, 1m64, 55kg, 187 sélections, 30 buts, 286 matchs de D1, 33 matchs de Bundesliga, 22 matchs de Liga, 33 matchs de Coupe de France, 9 matchs de Coupe d’Allemagne, 4 matchs de Coupe de la Reine, 33 matchs de Ligue des championnes

Clubs précédents : Saint-Memmie, CNFE, Juvisy, Montpellier, PSG, Lyon, Wolfsbourg, Barcelone

Palmarès : 4 D1 (2006, 2013, 2014, 2015), 1 Bundesliga (2017), 6 Coupes de France (2005, 2009, 2010, 2013, 2014, 2015), 2 Coupes d’Allemagne, 1 Coupe de la Reine, 1 Euro M19 (2003)

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Photo: feminafutbol.com

Dernière joueuse (avec Sarah Bouhaddi) à avoir joué avec Corinne Diacre, en sélection entre 2003 et 2005, la Sedanaise est la plus âgée du groupe en devançant d’un mois Gaëtane Thiney avec qui elle débuté dans le Saint-Memmie de Marinette Pichon. Et comme elle a débuté à quinze ans, elle a eu le temps d’avoir plusieurs carrières. Elle rejoint ensuite Clairefontaine et le CNFE où elle a pour coéquipières Sarah Bouhaddi mais aussi Laura Georges, Camille Abily, Élodie Thomis ou Jessica Houara.

Tête d’affiche de sa génération, elle rejoint l’armada juvisienne avec qui elle remporte le titre la seconde saison avec un bilan presque parfait de 21 victoires et une seule défaite en fin de saison contre les dauphines montpelliéraines alors que le titre était déjà joué. Elle est ainsi la seule joueuse de l’effectif à avoir connu les joies du titre de championne de France dans un autre club que Lyon. Elle passe ensuite deux saisons à Montpellier où elle est vice-championne de France avant de rejoindre le PSG pré-QSI qui tente déjà de concurrencer les équipes de tête. Elle est élue meilleure joueuse du championnat en 2011 alors qu’elle est encore professeur de écoles, la professionnalisation de la D1 n’en étant qu’à ses balbutiements.

Elle franchit le pas un an plus tard en signant à Lyon. Son passage est mitigé entre concurrence et blessures mais elle arrive à jouer 47 matchs de D1 en trois ans. Ces trois saisons sont surtout celles où l’OL ne parvient pas à remporter la Ligue des Championnes.

Désireuses de pousser son expérience de footballeuse professionnelle jusqu’au bout, elle part ensuite à Wolfsbourg, l’autre place forte européenne où elle bute deux fois sur son ancien club, manquant le tir au but décisif en finale en 2016. Mais elle en profite pour garnir son palmarès et réaliser deux saisons pleines.

Elle continue ensuite ses découvertes en signant au FC Barcelone en train de s’ouvrir à des joueuses étrangères pour passer un cap. Après une première saison très réussie malgré la perte du titre face à l’Atlético Madrid d’Aurélie Kaci, elle est poussée sur le banc par l’arrivée de Kheira Hamraoui. Elle rejoint donc Dijon cet hiver pour préserver ses chances de participer à la Coupe du monde. Elle en pour participer grandement au maintien du club en D1.

Elle a donc fréquenté près d’une dizaine de clubs en presque vingt ans de carrière. Elle est la seule joueuse avec Céline Deville et Laure Lepailleur à avoir joué pour les quatre meilleures équipes françaises des quinze dernières années3 et elle a remporté la Coupe de France avec chacune, tout comme elle a remporté la Coupe nationale en Allemagne et en Espagne. Elle a aussi disputé la Coupe d’Europe avec cinq clubs différents ce qui ne doit pas être loin d’un record.

En sélection, elle fait partie des pionnières championnes d’Europe des moins de 19 ans en 2003 sous les ordres de Bruno Bini, premier titre international du football féminin français. Trois mois plus tard, elle connaît sa première sélection. Depuis elle a participé à toutes les aventures de l’équipe de France dans les bons comme dans les mauvais moments. Elle marque de but égalisateur contre l’Angleterre qui permet au Bleues d’atteindre le dernière carré de la Coupe du monde 2011, elle manque un an plus tard le pénalty qui aurait permis de revenir contre le Japon en demi-finale des Jeux Olympiques de Londres. Elle est la seule joueuse du groupe à avoir disputé toutes les phases finales des Bleues depuis 2005 et avec 30 matchs, elle y est bien sûr la plus expérimentée (à égalité avec Gaëtane Thiney).

Son statut a d’abord semblé remis en cause à l’arrivée de Corinne Diacre. Pendant la première saison, elle n’a pas toujours été appelée et a très peu joué. Mais depuis un an elle est redevenue indispensable, probablement moins à cause de ses propres performances, puisque cela a correspondu à l’époque où elle a été reléguée sur le banc à Barcelone, qu’à des événements extérieurs. La baisse de régime de Grace Geyoro a ouvert le jeu au milieu de terrain et la retraite de Laura Georges a sans doute obligé Corinne Diacre à chercher un autre relai d’expérience.

Formée au milieu de terrain, elle est resté milieu de terrain. Elle a pu jouer plus ou moins haut, défensive, relayeuse ou offensive mais si elle ne s’est logiquement jamais aventuré en attaque, elle n’a à peu près pas joué en défense non plus. Ses qualités de couverture du terrain, d’endurance et d’anticipation ne seraient sans doute pas exploité de façon optimale derrière.

16-Sarah Bouhaddi

Gardienne, 32 ans, Lyon, 1m75, 69kg, 139 sélections, 280 matchs de D1, 32 matchs de Coupe de France, 63 matchs de Ligue des Championnes

Clubs précédents : CNFE, Toulouse, Juvisy

Palmarès : 10 D1 (2010 à 2019), 7 Coupes de France (2012 à 2017, 2019), 6 Ligues des Championnes (2011, 2012, 2016, 2017, 2018, 2019), 1 Euro M19 (2003)

La Cannoise débute à 16 ans au CNFE au milieu des premières promotions du centre alignées en D1. Même si la règle est une certaine alternance pour permettre à toutes les pensionnaires de progresser en D1, elle prend le pas chaque saison sur ses concurrentes. À la sortie de cette formation, elle part pour Toulouse qui n’est plus que l’ombre du club dominateur qu’il était encore deux saisons plus tôt mais qui finit tout de même quatrième. Après seulement une saison elle part pour Juvisy tout récent champion de France où elle joue et finit trois fois sur le podium. Lyon à la recherche d’une gardienne pour succéder à la mythique Norvégienne Bente Nordby l’attire et elle quitte l’Essonne dans des termes mitigés.

Sa première saison entre Rhône et Saône est perturbée par une longue blessure mais elle revient à temps pour la fin de saison (après avoir repris avec la réserve où jouent Ève Périsset et Amel Majri) et pour la finale de Ligue des Championnes contre Potsdam achevée sur le score de 0-0 mais perdue aux tirs aux buts. Elle remporte avec Lyon tout ce qu’il est possible de remporter, se montrant en particulier décisive dans les deux victoires aux tirs aux buts en 2016 contre Wolfsbourg en arrêtant les tirs de Nilla Fischer et d’Élise Bussaglia alors que la séance était mal engagée et en 2017 en marquant elle-même le tir au but après l’échec de son homologue parisienne Katrzyna Kiedrzynek. La saison dernière elle avait même fini la finale avec une fracture de la main qui la privera ensuite de la finale de Coupe de France. Malgré le passage de plusieurs autres gardiennes internationales comme Céline Deville, Méline Gérard, Wang Fei ou Lisa Weiß, son statut de titulaire n’a jamais été remis en cause pas aucun de ses entraîneurs successifs.

Titulaire de l’équipe de France des moins de 19 ans championne d’Europe avec Bruno Bini, elle connaît sa première sélection chez les Bleues à 17 ans. Elle ne se passe pas très bien puisqu’Élisabeth Loisel la remplace avant la demi-heure de jeu alors que le score est de 3-2 pour les Écossaises. Mais elle revient six mois plus tard et en 2005 est non seulement dans le groupe pour l’Euro mais à la surprise générale, elle clôt le débat pour savoir qui de Céline Deville ou Sandrine Capy sera titulaire et s’installe.

Elle reste titulaire à l’Euro 2009 avec Bruno Bini mais après la blessure qui a handicapé sa première saison lyonnaise, elle n’est rappelée que pour le tournoi de Chypre début 2011 où elle ne joue qu’un match. Entre temps Bérangère Sapowicz s’est imposée et le sélectionneur craint que la concurrence de l’ancienne titulaire de perturbe la vie de groupe et choisit de l’écarter.

Mais la gardienne du PSG blessée lors du dernier match de la compétition ne retrouvera que brièvement les terrains et lui laisse à nouveau le champ libre. Malgré une relation tendue avec le sélectionneur elle est titulaire lors des Jeux Olympiques de Londres où elle sauve les Bleues en quart de finale contre la Suède avant de manquer une prise de balle contre le Japon dont elles ne se remettront pas.

Initialement écartée lors des matchs qui suivent les Jeux, elle profite des blessures de Laetitia Philippe pour revenir dans le groupe puis de Céline Deville pour reprendre une place de titulaire qu’elle occupe depuis sans personne pour lui contester. Elle a ainsi disputé tous les matchs de phase finale des Bleues depuis 2005 hormis le quart de finale de l’Euro 2009 sur blessure, le match sans enjeu contre l’Angleterre et bien sûr la Coupe du monde 2011.

Ses qualités sont quelques fois aussi ses défauts. Excellente joueuse au pied, il lui arrive d’en abuser (et il a pu arriver à ses entraîneurs d’en abuser aussi). Joueuse très confiante en ses qualités, elle peut parfois se déconcentrer. Pour le reste, elle est solide sur sa ligne, n’hésite pas à aller chercher les ballons aériens, occupe sa surface et au-delà et n’est jamais passive.

17-Gaëtane Thiney

Meneuse de jeu, 33 ans, Paris FC, 1m69, 62kg, 155 sélections, 58 buts, 379 matchs de D1, 45 matchs de Coupe de France, 17 matchs de Ligue des Championnes

Clubs précédents : Saint-Memmie, Compiègne

Palmarès :1 Euro M19 (2003)

Joueuse au parcours atypique, ell a débuté à Saint-Memmie avec Élise Bussaglia et partage avec elle le rôle de doyenne de la sélection qui défendra les couleurs de la France à domicile. Mais entre temps, elles auront eu presque 20 ans de choix différents si ce n’est que toutes deux ont longtemps mené une autre carrière professionnelle parallèlement à leur activité de joueuse. Mais si la Sedanaise de Dijon a fini par se mettre en disponibilité pour vivre quelques années par et pour le football, la Troyenne du Paris FC a toujours conservé le statut amateur – même si son activité professionnelle se déroule au sein de la FFF ce qui ne l’éloigne pas du monde du football.

Elle a démarré à Saint-Memmie après avoir longtemps joué plutôt dans des équipes masculines et n’est jamais passée par le système fédéral de formation. Quand le club a été relégué en D2, elle a migré à Compiègne où elle a connu sa deuxième relégation. Elle a suivi son équipe à l’étage inférieur, le temps de devenir meilleure buteuse puis elle est revenue en première division en signant à Juvisy dont elle est immédiatement devenue une pièce essentielle et qui a fusionné il y a deux ans avec le Paris FC.

Championne d’Europe des moins de 19 ans de Bruno Bini en 2003, elle a ensuite dû attendre sa promotion avec les A pour être appelée en 2006. Son parcours hors du système fédéral et les clubs où elles évoluaient expliquent sans doute qu’elle n’ait pas été retenue par Élisabeth Loisel plus tôt.

Joueuse de base et relais privilégié de Bruno Bini, elle fait partie des quelques joueuses qu’il couche en premier sur ses feuilles de matchs. Elle est titularisée à tous les matchs de phase finales entre le second de l’Euro 2009 et le quart de finale de l’Euro 2013.

L’arrivée de Philippe Bergerôo remet son statut en question et elle répond sur le terrain en étant la meilleure buteuse européenne des éliminatoires pour la Coupe du monde 2015. Mais lors de la phase finale qu’elle débute comme titulaire, elle est l’une des victimes du match raté contre la Colombie et n’entre qu’en fin de matchs pour les trois suivant. Cause ou conséquence, une cassure se produit avec le sélectionneur et elle n’est plus appelée de toute la suite du mandat de Philippe Bergerôo et manque les Jeux Olympiques de Rio.

Elle est rappelée par Olivier Echouafni dès sa première liste mais elle est dès lors moins souvent titulaire. Lors de l’Euro 2017, elle ne débute que contre l’Autriche, entre en fin de partie lors des deux autres matchs du premier tour et ne participe pas du tout au quart de finale.

L’arrivée de Corinne Diacre n’améliore d’abord pas du tout sa situation : il faut six mois à la sélectionneuse pour prendre acte qu’elle ne dispose pas d’autres meneuse de jeu au niveau international et elle est rappelée pour la SheBelievesCup 2018 qui est l’occasion du grand virage qui voit le retour en force des joueuses expérimentées. Depuis sa place derrière l’attaquante de pointe semble garantie.

Buteuse mais pas avant-centre, elle peut jouer sur les côtés mais préfère l’axe où elle peut mieux faire parler ses qualités qui sont plus dans l’orientation du jeu et la frappe de balle que dans le dribble et le débordement. Longtemps employée sur un côté quand Bruno Bini avait au moins trois meneuses à aligner ensemble, elle a maintenant la main sur le poste de numéro 10.

18-Viviane Asseyi

Attaquante droite, 25 ans, Bordeaux, 1m63, 59kg, 31 sélections, 5 buts, 189 matchs de D1, 35 matchs de Coupe de France, 2 matchs de Ligue des Championnes

Clubs précédents : Rouen, Montpellier, Marseille

Buteuse prolifique en D2 à 16 ans, la Rouennaise est repérée par Montpellier qui l’attire en cours de saison en partie pour pallier la blessure d’Élodie Ramos. Titulaire la moitié des matchs et entrant dans les autres, elle n’atteint pourtant jamais les dix buts en six saisons et demi dans l’Hérault. Après deux dernières saisons un peu plus difficiles, elle part se relancer à Marseille récent promu où elle passe de jeune joker à référence expérimentée. Elle participe grandement au maintien et à la bonne première saison du club mais se retrouve emportée par la catastrophique seconde qui voit les Phocéennes retourner en D2. Elle trouve refuge à Bordeaux où elle réalise la meilleure saison de sa carrière.

Passée par les sélections de jeunes à une époque où les Bleuettes sont à la peine, elle y côtoie déjà Pauline Peyraud-Magnin, Marion Torrent et Maéva Clémaron. Elle est appelée par Bruno Bini juste avant l’Euro 2013 auquel elle participe sans toutefois entrer en jeu. Elle est ensuite appelée ponctuellement par Philippe Bergerôo pendant tout son mandat. Tout comme Marion Torrent et Charlotte Bilbault, elle fait partie du groupe élargi avant la Coupe du monde 2015. Jamais appelée par Olivier Echouafni, elle revient chez les Bleues avec l’arrivée de Corinne Diacre qui l’intègre à presque chacune de listes sauf un avertissement fin 2018 auquel elle répond d’un triplé contre Rodez et d’un double contre Montpellier.

Attaquante rapide et intrépide, elle occupe son aile droite plus en puissance qu’en technique et ne rechigne pas aux efforts qu’ils soient offensifs et défensifs.

19-Griedge Mbock Bathy Nka

Défenseuse centrale, 24 ans,Lyon, 1m72, 68kg, 49 sélections, 5 buts, 154 matchs de D1, 20 matchs de Coupe de France, 32 matchs de Ligue des Championnes

Club précédent : Saint-Brieuc puis Guingamp

Palmarès : 4 D1 (2016 à 2019), 3 Coupes de France (2016, 2017, 2019), 4 Ligues des Championnes (2016 à 2019), 1 Coupe du monde M17 (2012), 1 Euro M19 (2013)

Titulaire en défense centrale à quinze ans à Saint-Brieuc, la Brestoise le reste une fois le club passé sous les couleurs guingampaises. Pendant quatre saisons, son équipe progresse jusqu’à finir par recoller à Montpellier et Juvisy loin devant le peloton. Elle signe alors à Lyon et les résultats guingampais montrent ensuite toute la part qu’elle y prenait.

Avec elle, les championnes de France redeviennent championne d’Europe. Après avoir obligé Gérard Prêcheur a faire monter Saki Kumagai au milieu, elle est mise en concurrence avec la meilleure jeune joueuse du mondial 2015 Kadeisha Buchanan de neuf mois sa cadette mais prend nettement l’ascendant.

Elle est aussi la capitaine de la génération qui est allé au bout ou presque de toutes les compétitions : finaliste de l’Euro M17 en 2011, elle remporte l’année suivant la Coupe du monde de la catégorie puis l’Euro M19 avant d’échouer en demi-finale lors de la Coupe du monde M20 au Canada. Un an plus tard elle est de retour pour la Coupe du monde avec les A même si elle ne joue pas une minute. Et lors des Jeux Olympiques de 2016 elle profite de l’absence de Laura Georges pour prendre la place en défense centrale à côté de Wendie Renard, place qu’elle ne rend pas l’année suivante à l’Euro 2017 et qu’elle occupera aussi cette fois.
Défenseuse puissante et successeuse de Laura Georges, elle en est pourtant à peu près l’antithèse : dotée d’une technique très sûre et d’un très bon sens du jeu, elle n’hésite pas à monter balle au pied ou à tenter des relances vers l’avant.

20-Delphine Cascarino

Attaquante droite, 22 ans, Lyon, 1m65, 58kg, 12 sélections, 3 buts, 57 matchs de D1, 13 matchs de Coupe de France, 21 matchs de Ligue des Championnes

Palmarès : 5 D1 (2015 à 2019), 4 Coupes de France (2015, 2016, 2017, 2019), 4 Ligues des Championnes (2016, 2017,2018, 2019), 1 Coupe du monde M17 (2012), 1 Euro M19 (2016)

Annoncée très tôt comme un grand talent, la San-Priote (comme Ève Périsset) débute en demi-finale de Coupe de France contre Rouen et se fait petit à petit une place dans la constellation de stars de l’OL. Sa progression est blessée un an et demi plus tard par une blessure au genou qui la tient éloignée des terrains près de neuf mois. À sont retour, le club a engagé à son poste la championne d’Europe Shanice van de Sanden. Mais si la concurrence entre les deux est acharnée, c’est la Française a le plus souvent la préférence de Reynald Pedros dans les matchs décisifs.

Repérée très jeunes, elle est passée par toutes les sélections de jeunes. Ses deux campagnes européennes chez les moins de 17 ans n’ont pas connu de réussite mais contrairement à ses coéquipières, elle pouvait se prévaloir d’avoir déjà remporté le titre de championne du monde de la catégorie avant même son premier Euro. Benjamine du groupe avec Grace Geyoro – mais contrairement à la Parisienne elle participera à l’aventure sur le terrain – elle est la bande de Sandie Toletti en Azerbaïdjan.

Elle dispute ensuite deux éditions de l’Euro des moins de 19 ans. En 2015, elle est blessée au bout d’une demi-heure lors du premier match et elle assiste impuissante à l’élimination aux tirs aux buts en demi-finale contre l’Espagne. Un an plus tard, accompagnée de sa sœur Estelle, de Marie Katoto, Clara Matéo et Mylène Chavas, elle prend sa revanche en battant en finale Patri Guijarro, Aitana Bonmati et leurs coéquipières. Et en fin d’année, elle atteint sa troisième finale internationale lors de la Coupe du monde des moins de 20 ans en Papouasie-Nouelle-Guinée, perdue cette fois contre la Corée du Nord.

À peine un mois plus tard, elle est convoquée par Olivier Echouafni pour le match contre l’Afrique du Sud à Saint-Denis de La Réunion où elle se blesse gravement pendant le stage. Elle manque l’Euro 2017 et n’est rappelée par Corinne Diacre que lors du second rassemblement. Après quelques incompréhensions, elle finit par s’imposer et postule pour être titulaire à un poste déjà occupé par Kadidiatou Diani, l’une des Bleues les plus en forme.

Ailière de débordement, elle ajoute à sa vitesse une grande qualité technique qui lui permet de prendre régulièrement le dessus sur sa latérale. Depuis peu, elle semble avoir pris confiance en sa capacité à marquer et n’hésite plus à tenter sa chance.

21-Pauline Peyraud-Magnin

Gardienne, 27 ans, Arsenal, 1m73, 57kg, 2 sélections, 57 matchs de D1, 13 matchs de FAWSL, 5 matchs de Coupe de France, 1 match de Coupe d’Angleterre, 1 match de Ligue des Championnes

Clubs précédents : Lyon, Issy, Saint-Étienne, Marseille, Lyon

Palmarès : 3 D1 (2013, 2014, 2018), 1 FAWSL (2019), 1 Ligue des Championnes (2018)

twitter Arsenal @ArsenalWFC

Photo: twitter Arsenal @ArsenalWFC

Formée à Lyon, elle y reste pendant longtemps dans l’ombre de Sarah Bouhaddi, deuxième ou troisième gardienne. Spécificité du poste de gardienne, il se passe quatre ans entre sa première apparition sur le banc de l’équipe première et son premier match en fin de saison 2013 alors que Patrice Lair prépare le départ de Céline Deville. Elle passe donc la saisons suivante avec le statut de seconde gardienne ce qui ne lui donne pas plus de temps de jeu. Après six ans passés sur le banc et seulement cinq matchs joués, elle est alors prêtée à Issy, promu en D1 où elle fait pour la première fois une saison pleine. Elle enchaîne avec un autre prêt à Saint-Étienne où elle réalise une bonne saison malgré la concurrence de Mylène Chavas. Elle est enfin transférée chez un autre promu à Marseille où elle participe grandement avec Viviane Asseyi à la très bonne première saison des phocéennes.

Elle revient alors à Lyon pour remplacer Méline Gérard en partance pour Montpellier mais elle est passée en trois ans de l’espoir formé au club à la gardienne expérimentée de D1. Ce changement ne l’aide pas plus que ses prédécesseuses à déboulonner Sarah Bouhaddi. Elle ne dispute qu’un seul match de D1, le dernier après la blessure de sa titulaire. Mais elle se voit offrir la possibilité de jouer la Coupe de France dont elle perd la finale contre le PSG dans l’orage de Strasbourg.

Elle passe alors la vitesse supérieure en quittant non seulement Lyon mais la D1 et en signant à Arsenal. À Londres, elle a affaire à forte partie puisque la titulaire du poste est alors Sari van Veenendaal, gardienne des Néerlandaises championnes d’Europe. Mais elle s’impose et dispute comme titulaire la saison qui permet aux canonnières de remporter à nouveau le titre sept ans après la fin de leur série historique.

Passée par les sélections de jeunes avant l’ère des victoires, elle est d’abord pénalisée par son absence de match. Ses prestations à Saint-Étienne lui valent d’être convoquée avec l’équipe de France B puis elle est appelée par Olivier Echouafni à la fin de sa saison marseillaise mais sans entrer en jeu et sans faire partie de la liste pour l’Euro. Corinne Diacre l’appelle une fois pendant sa saison lyonnaise bien qu’elle n’apparaisse plus sur les terrains. Mais c’est avec son transfert à Arsenal et sa manière de s’y imposer qu’elle devient membre à part entière du groupe bleu.

Elle connaît sa première sélection en avril dernier contre le Japon, achevée prématurément pour une blessure musculaire mais a été de nouveau alignée lors du premier match de préparation à la Coupe du monde contre la Thaïlande et sera comme elle en a l’habitude numéro 2 derrière Sarah Bouhaddi lors de la Coupe du monde.

22-Julie Debever

Défenseuse centrale, 31 ans, Guingamp, 1m74, 65kg, 3 sélections, 256 matchs de D1, 22 matchs de Coupe de France

Clubs précédents : Hénin-Beaumont, Juvisy, Saint-Étienne

Formée à Hénin-Beaumont, elle y débute comme Amandine Henry et dispute six saisons pleines, les trois premières au milileu, les suivantes en défense centrale. Elle y connaît des fortunes diverses entre une 10e place en 2007 et une 4e deux ans plus tard. À 23 ans, elle tente sa chance à Juvisy où elle rejoint Gaëtane Thiney et les débutantes Aïssatou Tounkara et Kadidiatou Diani. Mais elle ne parvient pas à débouloner Nelly Guilbert et Annaïg Butel et ne joue que trois bouts de matchs au milieu en fin de saison.

Elle rejoint ensuite Saint-Étienne et Maéva Clémaron pour retrouver une place de titulaire en défense centrale. Sa première saison l’amène jusqu’à la finale de Coupe de France, la deuxième est plus difficile et les Vertes ne se sauvent qu’à la dernière journée (et c’est Hénin-Beaumont qui est alors relégué). Elle est mise à l’écart la saison suivante après un début de championnat manqué par l’ASSE et elle passe même plus de six mois sans apparaître sur une feuille de match de l’équipe première.

Elle rejoint donc Guingamp qui cherche à compenser le départ de Griedge Mbock, accompagnée de sa coéquipière stéphanoise Charlotte Lorgeré avec qui elle forme depuis la charnière guingampaise. Déjà vice-capitaine l’an dernier, elle devient titulaire du brassard cette saison avec le départ de Marine Pervier.

Passée par la sélection des moins de 19 ans, elle est très ponctuellement appelée dans de grandes revues d’effectifs d’équipes de France A’ ou B mais son nom n’est jamais évoqué pour les Bleues jusqu’à ce Corinne Diacre ne la convoque il y a un an. Depuis elle a participé à tous les rassemblements même si elle n’a presque jamais joué.

Débutante en équipe de France à 30 ans passés, sans expérience du haut niveau et sans avoir particulièrement brillé sur les pelouses de D1 ces deux dernières saisons, sa présence dans les 23 tient certainement à l’équilibre du groupe et son rôle de capitaine à Guingamp a sans doute plus pesé que ses matchs.

23-Maéva Clémaron

Milieu défensive, 26 ans, Fleury, 1m65, 60kg, 4 sélections, 1 but, 177 matchs de D1, 24 matchs de Coupe de France

Club précédent : Saint-Étienne

Palmarès : 1 Coupe de France (2011)

Formée à Lyon, elle rejoint à 15 ans le RC Saint-Étienne qui devient un an plus tard l’AS Saint-Étienne. Entre études et blessures, ses premières saisons dans le Forez sont en pointillé mais elle participe à la victoire en Coupe de France en 2011 où elle remplace Kheira Hamraoui pour les dernières minutes de la finale. En 2015 elle succède à Morgane Courteille comme capitaine et peut enfin faire des saisons complètes. Mais deux ans plus tard une phase retour catastrophique (dix défaites et deux nuls) envoie son équipe en D2 pour un point.

Pour rester en D1, elle rejoint Fleury, promu, amateur mais ambitieux où elle vient de passer deux saisons solides à assurer le maintien et dont elle est devenue capitaine en fin de saison, les deux précédentes Julie Machart-Rabanne et Teninsoun Sissoko passant désormais plus de temps sur le banc.

Joueuse de la génération de Pauline Peyraud-Magnin et Marion Torrent, elle a connu quelques sélections chez les jeunes mais n’a ensuite retrouvé le maillot bleu que sur la fin de sa période stéphanoise en équipe de France B à nouveau accompagnée de la gardienne d’Arsenal et de la défenseuse de Montpellier. Elle est ensuite appelée début 2018 par Corinne Diacre dans sa large revue d’effectif et elle est régulièrement présente depuis même si elle n’a eu droit qu’à quatre entrées en jeu en fin de match.

Milieu accrocheuse mais avec une bonne vision du jeu elle peu jouer relayeuse autant que défensive et devrait plutôt être la remplaçante d’Élise Bussaglia que d’Amandine Henry.

Nouvelle ère à Budapest

Pas de club allemand en finale de Ligue des Championnes cette année mais le FC Barcelone qui tentera d’être le premier club à avoir à son palmarès la Coupe d’Europe des garçons et des filles.

L’équipe catalane vise ouvertement le titre dans les prochaines années mais à l’occasion de prendre un peu d’avance en conclusion d’une saison où elle a de nouveau été devancée par l’Atletico Madrid.

Cette année à Budapest, la finale de la Ligue des Championnes n’opposera pas un club français à un club allemand comme cela a été le cas sept fois sur neuf depuis que la compétition a pris ce nom en 2009 (auparavant, c’était plutôt les Suédoises qui se partageaient les finales avec les Allemandes). La faute au FC Barcelone qui est venu à bout du Bayern Munich en demi-finale alors que Lyon avait éliminé Wolfsbourg un tour plus tôt.

L’équipe catalane sera donc la deuxième équipe non franco-allemande à parvenir en finale de Ligue des Championnes (en 2017, la finale était franco-française entre l’OL et le PSG) après l’artificielle équipe suédoise de Tyresö en 2014, battue à l’époque par Wolfsbourg 4-3 à l’issue d’une finale épique.

Pour la partie française de la finale, on retrouve l’Olympique lyonnais, déjà présent sept fois sur neuf et triple tenant du titre. L’armada de Reynald Pedros se présentera presque au complet, seulement privée d’Izzy Christiansen dont la course contre la montre pour être revenue à temps pour la Coupe du monde n’a pas été couronnée de succès. Delphine Cascarino devrait par contre être sur pied et reprendre sa place à Shanice van de Sanden dans une équipe qui ressemblera certainement de très près à celle qui a débuté la finale de Coupe de France contre Lille.

Barcelone sera la première équipe espagnole représentée en finale de Coupe d’Europe féminine, la treizième équipe à tenter sa chance. Jusque là, l’Allemagne (15), la France (9) et la Suède (7) se sont partagées 31 des 34 places de finalistes. Seule les Danoises du Fortuna Hjørring, les Russes du Zvezda 2005 et les Anglaises d’Arsenal avaient brisé cette hégémonie et les dernières avaient même remporté le titre en 2008.

La présence en finale du FC Barcelone dans une édition où l’on trouvait aussi le Bayern et Chelsea en demi-finale est peut-être l’indication d’un changement d’ère où les grands clubs de football masculin commencent à envisager de monter une équipe féminine performante et d’y consacrer des moyens. Le club catalan est en lice pour être le premier à avoir à son palmarès la Ligue des Champions et la Ligue des Championnes. Arsenal est pour l’instant le seul à avoir remporté des coupes d’Europe masculine et féminine mais il ne compte pas de C1 masculine à son palmarès (et le 1. FFC Francfort est distinct de l’Eintracht Francfort vainqueur de la Coupe de l’UEFA en 1980).

Un recrutement international

Pour Barcelone cela se traduit par un recrutement international depuis deux saisons et cela pourrait se poursuivre puisque l’on parle de l’intérêt du club pour les Lyonnaises Ada Hegeberg et Amel Majri et que la Norvégienne de Wolfsbourg Caroline Graham Hansen en serait très proche.

Cela marquerait une inflexion puisque jusque là, Barcelone a plutôt engagé des seconds couteaux. La Néerlandaises Lieke Martens a signé en 2017 en provenance de Rosengård après plusieurs bonnes saisons en Allemagne et en Suède. Entre sa signature et son arrivée, elle a réalisé un Euro extraordinaire à la maison qui lui a valu le titre de meilleure joueuse européenne mais elle a depuis été rattrapée par son statut, celui d’un bonne joueuse fiable mais loin du top mondial. Sa compatriote Stefanie van der Gragt, la Brésilienne Andressa Alves arrivée de Montpellier, l’Anglaise Toni Duggan et la Nigeriane Asisat Oshoala arrivée cet hiver sont d’authentiques internationales mais aucune n’émarge dans la liste des toutes meilleures joueuses mondiales.

Les deux françaises qui ont participé à la saison barcelonaise permettent aussi de comprendre le type de recrutement de Barcelone. Élise Bussaglia était arrivée la saison dernière pour apporter son expérience en provenance de Wolfsbourg où elle ne jouait plus un rôle important. Et elle a été remplacée cette saison par Kheira Hamraoui, arrivée de Lyon où elle jouait seulement pour faire souffler les titulaires.

À Barcelone, l’ancienne Héninoise et Stéphanoise a été cette saison un élément essentiel pour stabiliser le milieu de terrain et lui apporter de la puissance et elle était titulaire indiscutable, absente seulement quand il fallait la faire souffler.

Pallier l’absence de Kheira Hamraoui

Mais elle va manquer la finale à cause d’un deuxième carton jaune reçu à vingt minutes de la fin de la demi-finale retour contre le Bayern. Ce sera la quatrième fois en cinq ans qu’elle appartient à un club qualifié pour la finale de la Ligue des Championnes mais ce sera aussi la quatrième fois qu’elle ne la jouera pas. Déjà en 2015 avec le PSG, elle était suspendue pour avoir été expulsée en demi-finale contre Wolfsbourg. En 2017, elle n’était même pas dans le groupe lyonnais et la saison dernière, elle était restée sur le banc.

Malheureusement pour elle, cette absence n’est que la conséquence logique du nombre de cartons qu’elle reçoit. Cette saison en Coupe d’Europe, neuf cartons ont été infligés à Barcelone dont cinq pour elles. Toutes compétitions confondues c’est onze sur quarante.

Son absence va poser problème à son équipe où elle joue un rôle prépondérant et où elle a toujours participé aux matchs importants cette saison. C’est sans doute Vicky Losada qui redescendra légèrement pour prendre sa place et elle devrait être remplacée numériquement par Aitana Bonmati, l’une des stars de la dernière Coupe du monde M20 et peut-être de la prochaine Coupe du monde. Par contre sa coéquipière dans ces deux sélections Patri Guijaro ne jouera pas, absente depuis le début de l’année.

En défense, l’indestructible Mapi León devrait être accompagnée d’Andréa Pereira devant Sandra Paños. Si à droite Marta Torrejón est à peu près sûre de débuter, à gauche Leila Ouhabi est en concurrence avec Melanie Serrano. La première part avec une longueur d’avance après avoir joué les deux matchs de la demi-finale contre le Bayern.

Au milieu, Alexia Putellas complètera le trio avec Vicky Losada et Aitana Bonmati. Et devant Toni Duggan jouera son rôle de point d’appui avec Lieke Martens sa gauche et sans doute plutôt Mariona Caldentey plutôt qu’Andressa Alves à droite.

Globalement, l’équipe qui sera alignée devrait ressembler d’assez près à celle qui avait été éliminée par l’OL l’an dernier en quart de finale puisqu’en l’absence de Kheira Hamraoui, Andrea Pereira arrivée cet été de l’Atletico devrait être la seule nouvelle joueuse à débuter. La Nigériane Asisa Oshoala pourrait aussi entrer en jeu.

Si l’OL a déjà réalisé le doublé en France cette saison, Barcelone compte sur la finale de Ligue des Championnes pour garnir son palmarès après avoir été devancé par l’Atletico Madrid en Liga et éliminé par la même équipe en demi-finale de Coupe de la Reine.

La saison aura été particulièrement frustrante pour les Barcelonaise qui n’a connu que deux défaites dont une quasiment sans enjeu lors de la dernière journée et surtout après avoir battu deux fois leurs concurrentes directes de l’Atletico en championnat. Mais des nuls contre Valence et l’Espanyol, deux équipes de milieu de tableau et contre Levante, troisième du championnat ont permis à l’Atletico d’Aurélie Kaci et Aïssatou Tounkara de prendre l’avantage en ayant remporté tous les matchs qui ne l’opposaient pas à Barcelone.

La saison européenne de Barcelone avait elle-même très mal commencé par une défaite 3-1 à Chimkent au Kazakhstan face au BIIK Kazygurt où la réduction du score de Toni Duggan à 3-0 peut être vue comme le début de l’aventure menant à la finale. À l’heure actuelle, la Géorgienne Gulnara Gabelia reste la dernière joueuse à avoir trompé Sandra Paños en Coupe d’Europe, ce que n’ont pu faire aucune joueuse de Glasgow, de Lillestrøm ou du Bayern.

Toutefois Lyon reste évidemment favori, triple tenant du titre, double vainqueur de Barcelone la saison dernière.

Les effectifs

Lyon
Nom Poste Nationalité Âge Matchs Temps Buts
1 Lisa Weiß G DEU 32 10 900 0
16 Sarah Bouhaddi G FRA 33 25 2250 0
30 Audrey Dupupet G FRA 18 0 0 0
2 Lucia Bronze D ENG 28 28 2361 2
3 Wendie Renard D FRA 29 29 2610 14
4 Selma Bacha D FRA 19 23 1599 1
18 Éva Kouache D FRA 19 5 271 0
21 Kadeisha Buchanan D CAN 24 14 975 1
26 Carolin Simon D DEU 26 14 1163 0
29 Griedge Mbock Bathy Nka D FRA 24 27 2334 5
5 Saki Kumagai M JPN 29 33 2155 2
6 Amandine Henry M FRA 30 30 2285 8
8 Isobel Christiansen M ENG 28 18 941 4
10 Dzsenifer Marozsán M DEU 27 26 1996 13
19 Lorena Azzaro M FRA 19 1 19 0
24 Jessica Fishlock M WAL 32 25 1710 2
7 Amel Majri A FRA 26 30 2309 15
9 Eugénie Le Sommer A FRA 30 30 2297 21
11 Shanice van de Sanden A NLD 27 30 1420 8
14 Ada Hegerberg A NOR 24 32 2697 26
17 Jessy Danielle Roux A FRA 19 0 0 0
20 Delphine Cascarino A FRA 22 28 1463 6
25 Sole Jaimes A ARG 30 7 352 1
27 Emelyne Laurent A FRA 21 14 403 1
28 Melvine Malard A FRA 19 4 140 0
Barcelone
Nom Poste Nationalité Âge Matchs Temps Buts
1 Sandra Paños G ESP 27 38 3420 0
13 Pamela Tajonar G MEX 34 3 270 0
25 Gemma Font G ESP 20 0 0 0
3 Stefanie van der Gragt D NLD 27 9 653 1
4 Mapi León D ESP 24 41 3553 2
5 Melanie Serrano D ESP 30 22 1709 0
8 Marta Torrejón D ESP 29 38 3289 8
15 Leila Ouahabi D ESP 26 29 2051 0
17 Andréa Pereira D ESP 26 32 2718 0
26 Jana Fernandez D ESP 17 1 32 0
6 Vicky Losada M ESP 28 33 2567 2
7 Gemma Gili M ESP 25 10 534 0
9 Mariona Caldentey M ESP 23 27 1898 11
11 Alexia Putellas M ESP 25 38 2613 18
12 Patri Guijarro M ESP 21 18 1301 6
14 Aitana Bonmati M ESP 21 36 2221 12
18 Kheira Hamraoui M FRA 29 34 2646 4
20 Élise Bussaglia M FRA 34 3 111 0
23 Candela Andujar M ESP 19 21 630 2
24 Claudia Pina M ESP 18 12 353 2
10 Andressa Alves A BRA 27 35 1570 7
16 Toni Duggan A ENG 28 36 2179 15
19 Bárbara Latorre A ESP 26 15 511 0
20 Asisat Oshoala A NGA 25 10 504 7
21 Nataşa Andonova A MKD 25 30 976 2
22 Lieke Martens A NLD 26 30 2243 14

Lille en finale

Lille joue sa première finale de Coupe de France quatre jour après avoir perdu sa place en D1. Le LOSC perpétue une longue tradition de football féminin dans le Nord.

La saison lilloise a montré une équipe plus à l’aise contre les adversaires huppés, ce qui lui a été fatale en championnat mais qui peut lui laisser des espoirs face aux ogresses lyonnaises.

Cette année, ce n’est ni le PSG ni Montpellier qui sera opposé à Lyon en finale de Coupe de France. Avec Saint-Étienne, ces équipes avaient occupé toutes les places en finales depuis dix ans, et 28 sur 34 possibles depuis la création de la compétition sous le nom de Challenge de France en 2001.

C’est Lille qui sera opposé à Lyon cette année et qui tentera de réussir la même performance que le PSG l’an dernier, qui avait mis fin à une série de six titres.

Maud Coutereels, Morgane Nicoli et Sole Jaimes

Maud Coutereels, Morgane Nicoli et Sole Jaimes

Avant Lille, Étrœungt, Hénin-Beaumont et Arras

L’équipe lyonnaise est désormais bien connue et c’est donc l’occasion de s’intéresser à son adversaires. Le football au féminin n’est pas une nouveauté dans le nord de la France. Dès les années 70, l’équipe d’Étrœungt – ville d’un peu moins de 1500 habitants située à quelques kilomètres de Maubeuge – avait été la première à contester la domination des invincibles Rémoises et à remporter trois fois le championnat de France au tournant des années 1980. Puis c’est Hénin-Beaumont qui s’est essayé à concurrencer la VGA Saint-Maur avec un peu moins de succès (deux finales seulement) mais une pérennité plus grande puisque le club était encore en D1 durant les années 2000 avant d’y faire un dernier passage en 2013 (voir Hénin-Beaumont et Soyaux, une page d’histoire). Enfin Arras a connu trois saisons en D1 entre 2012 et 2015 avant de tenter vainement de remonter. Le club arrageois devrait postuler à nouveau à la D1 puisqu’il va devenir la section féminine du RC Lens.

C’est aussi de cette manière que le club de Templemars-Vendeville – deux communes situées à deux pas de l’aéroport de Lille-Lesquin – est devenu en 2015 la section féminine du Lille Olympique Sporting Club et de ramener le centre du football nordiste du Pas-de-Calais vers le Nord.

Les Belges en voisines

De la même manière que différentes équipes de la région parisiennes qui se sont succédé en D1 avaient beaucoup de joueuses en commun, de Montigny à Fleury en passant par Issy et Saint-Maur, plusieurs Lilloises ont été Héninoises ou Arrageoises, voire les deux. Une vingtaine de joueuses ayant porté les couleurs du LOSC depuis 2015 en D1 ou D2 étaient passées auparavant par Arras ou Hénin-Beaumont et une dizaine par les deux.

La joueuse la plus symbolique de cette proximité est l’actuelle entraîneuse lilloise Rachel Saïdi qui a joué cinq saisons de D1 avec Hénin-Beaumont, une avec Arras et une et demi avec Lille avant de prendre la responsabilité de l’équipe pour tenter d’arracher le maintien.

L’effectif est bien sûr moins régional même si on retrouve encore Marine Dafeur et Ludivine Bultel, passées entre temps par Guingamp et Dijon, alors que Jessica Leron et Carla Polito sont arrivées d’Arras, la première en D2 et la seconde cet été à l’issue de la Coupe du monde des poins de 20 ans. La nécessité de se mettre au niveau de la D1 a entraîné un recrutement plus international.

Carla Polito et Amel Majri

Carla Polito et Amel Majri

Mais la première filière n’est pas vraiment plus lointaine. Lille compte dans son effectif trois « red flames », des joueuses de l’équipe nationale belge. La capitaine et défenseuse Maud Couteerels, la milieu Silke Demeyere et l’attaquante Jana Coryn sont arrivée pour faire monter l’équipe en première division et ont participé aux deux saison dans l’élite. Toutefois la troisième s’est gravement blessée en septembre dernier et n’a pas encore rejoué depuis.

Ouleymata Sarr, Carla Polito, Maud Coutereels, Morgane Nicoli, Danielle Tolmais, Lina Boussaha, Jessica Lernon, Silke Demeyere, Elisa Launay, Rachel Saïdi et Marine Dafeur

Ouleymata Sarr, Carla Polito, Maud Coutereels, Morgane Nicoli, Danielle Tolmais, Lina Boussaha, Jessica Lernon, Silke Demeyere, Elisa Launay, Rachel Saïdi et Marine Dafeur

Troisième composante de l’effectif, le LOSC a recruté des joueuses françaises ayant un peu d’expérience de la D1 : la gardienne Élisa Launay formée à Montpellier et passée par Bordeaux et l’attaquante Ouleymata Sarr arrivée du PSG ont été appelées par Corinne Diacre sous les couleurs lilloises. Héloïse Mansuy arrivée de Metz, Morgane Nicoli prêtée par Montpellier et Lina Boussaha par le PSG sont de jeunes joueuses prometteuses qui sont venues chercher une place en D1. Mais le LOSC dispose aussi de ses jeunes pousses comme la jeune belge Chrystal Lermusiaux, Maïté Boucly et surtout Julie Dufour, alignée quasiment à tous les matchs cette saison à 17 ans.

Enfin cet hiver, le LOSC a tenté de changer son destin en attirant les Américaines Sarah Teegarden et Hannah Diaz sans réussite même si la seconde a régulièrement été alignée à la pointe de l’attaque, prenant la place de Danielle Tolmais, l’attaquante franco-américaine arrivée de Soyaux cet été et qui n’a jamais réussi à s’imposer.

Le paradoxe lillois

Le niveau de l’équipe lilloise cette saison est difficile à cerner malgré la relégation. Lille a pris presque autant de points (6) contre le quintet de tête que contre ses cinq concurrentes les plus proches (8). En dehors d’une très lourde défaite 8-0 lors de la première journée contre Lyon, les Lilloises n’ont perdu qu’un seul match par plus d’un but d’écart contre Bordeaux. Elles ont obtenu le nul contre le PSG, la seule fois où les joueuses d’Olivier Echouafni ont perdu des points hors Lyon (et match pour du beurre contre Guingamp) tout comme contre Montpellier à l’aller. Elles ont également un bilan positif contre le PFC avec un nul à l’aller et une victoire au retour (et elles l’ont éliminé en demi-finale de Coupe de France). Et elles ont tenu les Lyonnaises à 1-0 au match retour.

Le problème c’est que rivaliser avec les meilleures ne rapportent pas beaucoup de points et qu’il vaut souvent mieux lâcher contre les gros et gagner les confrontations directes. Et là, entre une victoire à Rodez pour la 2e journée et une autre contre Metz pour la 19e, Lille n’a ramené que deux malheureux points sur 24 possibles, qui expliquent son classement final. Le LOSC n’a un bilan favorable que contre le PFC et Soyaux, les 5e et 6e du classement.

Mais ce paradoxe lillois est peut-être le principal motif d’espoir avant d’affronter Lyon.

Une équipe expérimentée et expérimentale

Corinne Diacre a annoncé la liste des joueuses qui participeront à la Coupe du monde à domicile et elle ne recèle pas beaucoup de surprise.

L’effectif des Bleues est plus renouvelé que d’habitude mais il n’est pas rajeuni. Et si la sélection élargit son horizon à d’autres joueuses et d’autres clubs, cela ne s’est pas encore vu sur le terrain.

Corinne Diacre a eu les honneurs du 20h de TF1 pour annoncer la liste des 23 joueuses conviées à disputer la Coupe du monde en France au mois de juin. Le grand public sait donc que Marie Katoto et Kheira Hamraoui n’en feront pas partie alors qu’il y a 8 ans, seul l’amateur de football averti savait qu’Amandine Henry et Sarah Bouhaddi n’iraient pas en Allemagne et qu’en 2003 il fallait vraiment être un spécialiste pour savoir que Ludivine Diguelman et Candie Herbert ne joueraient pas la première Coupe du monde de la France.

En dehors du cas de l’attaquante parisienne, la liste ne recèle pas vraiment de surprise. C’est le même groupe de joueuses qui avait affronté le Japon et le Danemark il y a un mois. Seule Maéva Clémaron retrouve sa place aux dépens de Kheira Hamraoui et le discours de la sélectionneuse au sujet de la Barcelonaise à l’issue du rassemblement ne laissait à l’époque pas tellement de doute sur son absence de la liste.

Une sélection renouvelée mais pas rajeunie

Après une longue période de stabilité où deux sélectionneurs venant de chez les garçons avaient succédé à Bruno Bini qui avait conservé à peu près le même groupe pendant les six ans de son mandat, Corinne Diacre arrivait avec la mission de renouveler l’effectif après la déroute de l’Euro néerlandais.

Dans sa liste de 23, dix joueuses seulement étaient déjà internationales il y a quatre ans (dont neuf étaient à la Coupe du monde canadienne). L’objectif de renouvellement semble donc atteint puisque cela fait entre trois et cinq nouvelles internationales de plus que ce que l’on constatait lors des compétitions précédentes1.

Toutefois avec cinq joueuses qu’elle a fait débuter elle-même, la sélectionneuse est un peu en dessus de la moyenne mais elle n’atteint pas les sommets de 2015 où Philippe Bergerôo en avait convoqué six joueuses et moins encore celui de la première Coupe du monde des Bleues en 20032 où Élisabeth Loisel en avait emmené sept (sur vingt) aux États-Unis. Quatre d’entre elles n’avaient même connu leur première sélection qu’un mois avant le début de la Coupe du monde3.

Ce renouvellement se traduit aussi par la diminution de l’expérience internationale des 23 : les Bleues comptent 50 sélections en moyenne, soit près de vingt de moins qu’à l’Euro et c’est le total le plus faible depuis dix ans.

Pour autant, il ne s’agit pas d’un rajeunissement : l’effectif aura 26,2 ans de moyenne au début de la Coupe du monde ce qui est légèrement plus que lors des dernières compétitions.

Cela s’explique par le profil des joueuses nouvellement appelées par Corinne Diacre. La joueuse de l’équipe de France a un parcours moyen assez balisé : des débuts en D1 très tôt (entre 15 et 18 ans en général) et une première sélection entre 19 et 21 ans. Ce parcours se retrouve aussi bien pour les plus anciennes de la liste comme Gaëtane Thiney (débuts en D1 à 15 ans, première sélection à 21) que pour la plus jeune Émelyne Laurent (premier match en D1 à 17 ans, première sélection à 19).

Mais il y a dans cette liste cinq exceptions, des joueuses qui ont démarré comme les autres en D1 (Marion Torrent n’avait pas 16 ans lors de ses débuts contre Évreux, Maéva Clémaron a débuté à 15 ans avec Saint-Étienne contre Soyaux) mais qui ont attendu beaucoup plus avant de connaître l’équipe de France : 24 ans pour Charlotte Bilbault, 25 pour Marion Torrent et Maéva Clémaron (donc près de neuf ans après leurs débuts en D1), 27 ans pour Pauline Peyraud-Magnin et même 30 ans pour Julie Debever qui écumait les pelouses de D1 depuis plus de 13 ans.

Si la milieux du PFC a connu sa première sélection en 2015 sous les ordres de Philippe Bergerôo, les quatre autres ont débuté avec Corinne Diacre. La seule autre nouvelle est la benjamine du groupe Émelyne Laurent4.

Âge de débuts des 23 sélectionnées pour la Coupe du monde
Nom DDN D1 Sélection CM
1 Solène Durand 20 novembre 1994 14 22 24
2 Ève Perisset 24 décembre 1994 16 21 24
3 Wendie Renard 20 juillet 1990 16 20 28
4 Marion Torrent 17 avril 1992 15 23 27
5 Julie Debever 18 avril 1988 17 29 31
6 Amandine Henry 28 septembre 1989 14 19 29
7 Amel Majri 25 janvier 1993 17 21 26
8 Delphine Cascarino 5 février 1997 18 18 22
9 Eugénie Le Sommer 18 mai 1989 18 19 30
10 Maéva Clemaron 10 novembre 1992 15 25 26
11 Émelyne Laurent 4 novembre 1998 17 19 20
12 Aïssatou Tounkara 16 mars 1995 16 21 24
13 Valérie Gauvin 1 juin 1996 16 19 23
14 Charlotte Bilbault 5 juin 1990 16 24 29
15 Élise Bussaglia 24 septembre 1985 18 18 33
16 Sarah Bouhaddi 17 octobre 1986 16 17 32
17 Gaëtane Thiney 28 octobre 1985 17 21 33
18 Viviane Asseyi 20 novembre 1993 16 19 25
19 Griedge Mbock Bathy Nka 26 février 1995 15 18 24
20 Kadidiatou Diani 1 avril 1995 15 19 24
21 Pauline Peyraud-Magnin 17 mars 1992 17 25 27
22 Sakina Karchaoui 26 janvier 1996 16 20 23
23 Grace Geyoro 2 juillet 1997 17 19 22

Un groupe à deux vitesses

En début de mandat, Corinne Diacre a lancé une vaste revue d’effectif pour trouver les pépites ignorées par ses prédécesseurs. Puis après la claque infligée par l’Angleterre à la SheBelievesCup, elle a resserré son groupe autour d’un noyau de joueuses assez proche de celui qui avait disputé les compétitions précédentes.

Étrangement, parmi la vingtaine de joueuse qu’elle a fait débuter, Corinne Diacre a finalement sélectionné pour la Coupe du monde celles qu’elle a le moins fait jouer. À l’exception de Marion Torrent qui est la joueuse la plus utilisée depuis deux ans, aucune des cinq autres nouvelles n’a joué plus de 75 minutes. Les dix débutantes qu’elle a le plus utilisé, à commencer par Aminata Diallo et Ouleymata Sarr regarderont la Coupe du monde à la télévision. Et seules Clara Matéo, Élisa Launay et Daphne Corboz qui ne sont jamais entrées ont eu moins de temps de jeu que Maéva Clémaron et Pauline Peyraud-Magnin depuis deux ans en sélection.

Temps de jeu des internationales depuis la prise de fonction de Corinne Diacre
Nom Temps (min.) Sélections Titularisations
Marion Torrent 1 547 20 17
Griedge Mbock Bathy Nka 1 440 16 16
Eugénie Le Sommer 1 440 18 16
Amandine Henry 1 408 18 18
Sarah Bouhaddi 1 328 15 14
Wendie Renard 1 260 14 14
Amel Majri 1 230 14 14
Valérie Gauvin 1 077 16 12
Kadidiatou Diani 1 047 16 12
Gaëtane Thiney 897 13 11
Grace Geyoro 838 12 9
Élise Bussaglia 827 12 8
Viviane Asseyi 647 17 6
Aïssatou Tounkara 583 7 7
Delphine Cascarino 533 10 7
Sakina Karchaoui 493 8 5
Aminata Diallo 473 7 5
Laura Georges 448 7 5
Ouleymata Sarr 419 10 4
Charlotte Bilbault 355 8 3
Méline Gérard 270 3 3
Karima Benameur 270 3 3
Camille Catala 225 3 3
Marie Antoinette Katoto 164 4 1
Ève Perisset 156 4 1
Faustine Robert 142 2 2
Léa Le Garrec 140 4 2
Marie-Laure Delie 134 2 2
Inès Jaurena 126 2 2
Hawa Cissoko 95 2 1
Théa Greboval 90 1 1
Annaig Butel 90 1 1
Estelle Cascarino 90 1 1
Sandie Toletti 84 1 1
Julie Debever 75 2 1
Kenza Dali 71 3 0
Charlotte Lorgeré 66 1 1
Émelyne Laurent 55 3 0
Marie-Charlotte Léger 46 3 0
Nadjma Ali Nadjim 45 1 1
Maéva Clemaron 36 3 0
Pauline Peyraud-Magnin 22 1 1
Kheira Hamraoui 8 1 0
Solène Durand 0 0 0
Laëtitia Philippe 0 0 0
Clara Matéo 0 0 0
Élisa Launay 0 0 0
Daphne Corboz 0 0 0
En gras les 23
En rouge les joueuses que Corinne Diacre a fait débuter

La liste des 23 comprend donc d’une part 16 joueuses qui ont largement été utilisées depuis deux ans et qui possédaient déjà une solide expérience de la sélection en dehors de Marion Torrent et dans une moindre mesure Valérie Gauvin et Delphine Cascarino, et d’autre part 5 joueuses qui ont débuté sous Corinne Diacre mais qui n’ont jamais eu plus d’une poignée de minute pour s’exprimer. Entre les deux on trouve Charlotte Bilbault et Ève Périsset, un peu plus expérimentées et un peu plus utilisées.

Si l’on met de côté le cas des gardiennes toujours un peu particulier surtout dans la mesure où Pauline Peyraud-Magnin ne compte qu’une sélection mais qui est la gardienne titulaire des championnes d’Angleterre, la France se présente donc avec 3 joueuses de champ sur 20 qui n’ont non seulement pas d’expérience internationale mais qui n’ont pas non plus eu l’occasion d’en acquérir depuis deux ans. Julie Debever a été appelée pour les onze derniers matchs des Bleues mais elle n’a été sur le terrain qu’une heure et quart contre l’Autralie dans une défense à trois et quelques secondes en fin de match contre le Brésil. Autant dire que si elle doit être alignée lors de la Coupe du monde, elle fera quasiment ses débuts internationaux.

Cette scission entre des joueuses expérimentées très utilisées et des nouvelles joueuses qui restent sur le banc se retrouve directement dans l’équipe type. Le onze de départ supposé correspond naturellement aux joueuses les plus utilisées par Corinne Diacre, même si Grace Geyoro a légèrement plus joué que sa concurrente Élise Bussaglia qui ne l’a dépassée dans la hiérarchie que cette année.

Mais il est aussi très fortement corrélé à l’expérience antérieure à 2017. Neuf des dix joueuses en activité qui comptaient le plus de sélection à l’entrée en fonction de la sélectionneuse sont dans la liste des 23 et seront vraisemblablement titulaires5. Seules Marion Torrent et Valérie Gauvin ont pu se faire une place. Le renouvellement des titulaires de l’Euro 2017 s’est plus fait par départ à la retraite (Camille Abily, Laura Georges, Élodie Thomis voire Jessica Houara) que par des choix de la sélectionneuse qui ne concernent que Marie-Laure Delie et Claire Lavogez.

Outre qu’elle indique que la France va sans doute disputer la Coupe du monde à 18, cette séparation remet en perspective la réalité du renouvellement opéré : il n’y a finalement pas tellement de nouvelles joueuses appelées à jouer un vrai rôle sur le terrain. Et les entrantes sont deux joueuses de Montpellier, auxquelles on peut sans doute ajouter la Lyonnaise Delphine Cascarino

Plus de clubs pour fournir des remplaçantes

Dans le story-telling de son début de mandat, Corinne Diacre annonçait que les internationales pourraient venir de l’ensemble des clubs de D1. Et effectivement elle a appelé des joueuses venant de 11 clubs de D16 et 8 seront représentés à la Coupe du monde chez les Bleues (plus l’Atletico Madrid et Arsenal).

Avec 10 clubs représentés, la provenance des internationales n’avait pas été aussi variée depuis 10 ans. La structure de la liste est d’ailleurs très proche de celle de l’Euro 2009 avec déjà sept joueuses de l’OL et deux de clubs étrangers, à l’époque Camille Abily et Sonia Bompastor qui jouaient aux États-Unis. Mais la répartition du temps de jeu avait été beaucoup plus égalitaire que celle annoncée si la Coupe du monde ressemble à sa campagne préparatoire.

Et là aussi la donnée brute est à nuancer. D’abord parce que les nouveaux clubs comme Dijon et Bordeaux sont représentés par Élise Bussaglia et Viviane Asseyi qui ne sont pas exactement de nouvelles internationales. La politique affichée de la sélectionneuse a plus eu pour conséquence de permettre à ces clubs d’attirer des internationales qu’à des joueuses de ces clubs de devenir internationales.

Ensuite parce que la séparation en deux de la sélection suivant un critère d’expérience se retrouve à peu près exactement dans les clubs d’où proviennent les joueuses. L’équipe type devrait compter six joueuses de Lyon, deux de Montpellier, une de chacun des deux clubs parisiens et Élise Bussaglia. Et les joueuses les moins utilisées jusque là sont les trois Guingampaises et la Floriacumoise.

Les 23 pour la Coupe du monde
Nom Âge Taille Poids Club Sélections Buts
1 Solène Durand 24 1,70 66 Guingamp 0 0
2 Ève Perisset 24 1,59 55 PSG 13 0
3 Wendie Renard 28 1,87 70 Lyon 108 20
4 Marion Torrent 27 1,64 56 Montpellier 20 0
5 Julie Debever 31 1,74 65 Guingamp 2 0
6 Amandine Henry 29 1,71 57 Lyon 83 11
7 Amel Majri 26 1,64 54 Lyon 46 4
8 Delphine Cascarino 22 1,65 58 Lyon 11 3
9 Eugénie Le Sommer 30 1,61 58 Lyon 159 74
10 Maéva Clemaron 26 1,65 60 Fleury 3 1
11 Émelyne Laurent 20 1,61 50 Guingamp 3 0
12 Aïssatou Tounkara 24 1,74 60 Atletico 11 0
13 Valérie Gauvin 23 1,73 70 Montpellier 17 9
14 Charlotte Bilbault 29 1,69 65 Paris FC 14 1
15 Élise Bussaglia 33 1,64 55 Dijon 188 30
16 Sarah Bouhaddi 32 1,75 69 Lyon 141 0
17 Gaëtane Thiney 33 1,69 62 Paris FC 157 58
18 Viviane Asseyi 25 1,63 59 Bordeaux 30 5
19 Griedge Mbock Bathy Nka 24 1,72 68 Lyon 49 5
20 Kadidiatou Diani 24 1,68 64 PSG 45 7
21 Pauline Peyraud-Magnin 27 1,73 57 Arsenal 1 0
22 Sakina Karchaoui 23 1,59 53 Montpellier 23 0
23 Grace Geyoro 22 1,68 61 PSG 20 1

Quatre ans après

Il y a quatre ans, l’annonce de l’organisation de la Coupe du monde 2019 par la France, et donc de la qualification des Bleues avait été l’occasion de tenter de deviner quelles seraient les joueuses qui seraient de la partie, à un moment où la liste pour la Coupe du monde 2015 semblait bouclée – et elle n’évoluera effectivement pas ensuite.

Les critères généraux d’âge, d’expérience et de profil devraient devraient être globalement respectés et si la liste de Corinne Diacre ne sera pas celle prévue il y a quatre ans, elle lui ressemblera quand même fortement quatre ans plus tard après deux changements de sélectionneuse.

Il y a quatre ans la France obtenait l’organisation de la Coupe du monde 2019 et par la même occasion les Bleues assuraient leur place en phase finale. En s’appuyant sur les constantes des sélections en phases finales depuis 2003, on avait essayé ici même de prévoir qui seraient les joueuses appelées pour cette compétition à domicile (voir Quelles Bleues pour 2019 ?).

La moyenne d’âge des sélections bleues en phase finale tourne autour de 26 ans depuis 10 ans et la prochaine ne devrait pas faire exception avec une répartition de deux petites moitiés de joueuses entre 20 et 24 ans et entre 25 et 29 ans complétées de quelques joueuses plus âgées (mais d’aucunes plus jeunes cette fois alors que c’était plus courant jusqu’en 2015).

Toutefois la génération des moins de 26 ans de la Coupe du monde 2015 qui devait former l’ossature de celle de 2019 n’a pas complètement survécu. Elles étaient onze et Claire Lavogez n’a jamais été appelée par Corinne Diacre, Méline Gérard et Annaïg Butel ont assez vite disparu de ses listes alors que Kenza Dali et Kheira Hamraoui peuvent encore espérer mais partent de loin.

Une des hypothèses faite était que les seules nouvelles seraient de jeunes joueuses pas assez âgées pour avoir déjà débuté. Trois joueuses appelées par Corinne Diacre ne remplissent pas vraiment ce critère : Marion Torrent et Maéva Clémaron ont débuté en sélection à 25 ans et Julie Debever à 30. Toutefois la première était attendue depuis longtemps et c’est plutôt son absence jusque là qui était surprenante.

Enfin l’analyse avait montré que quatre ans avant une phase finale, toutes les joueuses jouaient déjà en D1 sauf les plus jeunes, et la plupart du temps déjà dans les clubs du quatuor de tête.

En 2015, Viviane Asseyi, Marion Torrent, Solène Durand et Valérie Gauvin jouaient à Montpellier.

En 2015, Viviane Asseyi, Marion Torrent, Solène Durand et Valérie Gauvin jouaient à Montpellier.

En 2019, le quatuor de tête n’existe plus vraiment mais la règle reste vraie. De toutes les joueuses appelées pour les matchs contre le Japon et le Danemark, quatre seulement ne jouaient en 2015 ni à Lyon, ni au PSG, ni à Montpellier, ni à Juvisy. Et encore, Charlotte Bilbault était en train de se relancer à Soyaux en provenance de Montpellier avant de partir pour Juvisy au bout d’une saison. Pauline Peyraud-Magnin était prêtée à Issy par Lyon où elle avait été formée. Seules Griedge Mbock, alors à Guingamp et Julie Debever qui jouait à Saint-Étienne (tout comme Maéva Clémaron qui n’a pas été appelée cette fois) étaient vraiment hors du quatuor de tête. Mais si l’actuelle défenseuse lyonnaise faisait déjà partie des Bleues et s’apprétait à disputer la Coupe du monde canadienne, son homologue guingampaise (et successeuse en Bretagne) avait quasiment disparu des feuilles de matchs stéphanoises depuis septembre précédent. Autant dire que si sa présence est actuellement une surprise, elle n’était tout simplement pas envisageable en 2015.

Les joueuses annoncées en 2015

Sur 23 joueuses proposées en 2015, deux seulement ont disparu du paysage et pour cause : Louisa Necib et Élodie Thomis ont arrêté leur carrière de joueuse.

Douze ont été appelées en équipe de France depuis un an et si Kenza Dali et surtout Sandie Toletti risquent de manquer le train, les dix autres ont une place quasiment assurée et formeront l’ossature de l’équipe type lors de la Coupe du monde.

Sept des joueuses restantes ont été appelées en équipe de France A par Corinne Diacre il y a plus d’un an et trois d’entre elles étaient encore en équipe B dernièrement.

Seules Pauline Dhaeyer, restée en D2 à Issy puis La Roche-sur-Yon (mais elle aussi appelée en équipe de France B en fin de saison dernière) et Claire Lavogez n’ont jamais été appelées par Corinne Diacre.

Gardiennes

« Céline Deville à la retraite et Sarah Bouhaddi devenue joueuse de champ, il ne reste que Méline Gérard. Les deux gardiennes de Montpellier, Laetitia Philippe (enfin épargnée par les blessures et devenue titulaire) et Solène Durand prennent les deux places restantes. »

Sarah Bouhaddi n’est pas finalement pas devenue joueuse de champ et reste la gardienne titulaire. Méline Gérard et Laetitia Philippe ont été appelées par Corinne Diacre mais ne seront pas du voyage en France. Au contraire Solène Durand semble bien partie tandis que Karima Benameur est revenue du diable vauvert et que Pauline Peyraud-Magnin s’est imposée.

Pauline-Peyraud Magnin sous le maillot d'Issy

Pauline-Peyraud Magnin sous le maillot d'Issy

Défenseuses

« Wendie Renard reste capitaine, Griedge Mbock est titulaire à ses côtés et Anaig Butel reste dans le groupe. Aïssatou Tounkara entre chez les Bleues en défense centrale. »

Wendie Renard n’est plus capitaine mais forme bien la charnière avec Griedge Mbock. Aïssatou Tounkara est bien entrée en défense centrale. Par contre Annaïg Butel a été supplantée contre toute attente par Julie Debever. Toutefois la pariso-juvisienne a plus joué sous Corinne Diacre que Julie Debever (90 minutes contre 75).

Griedge Mbock avec Guingamp

Griedge Mbock avec Guingamp

« Sur le côté gauche, Amel Majri est toujours présente avec comme suppléante Théa Gréboval, actuellement à Juvisy. »

Amel Marji est toujours là, mais plutôt que Théa Gréboval testée en début de mandat et pas rappelée, c’est Sakina Karchaoui, 19 ans à l’époque qui s’est imposée dès 2016.

« À droite, Marion Romanelli, championne du monde des moins de 17 ans déjà une des pièces maîtresses d’Albi a un temps d’avance pour la place de titulaire sur Pauline Dhaeyer, qui peut jouer latérale des deux côtés et qui est aussi recentrée chez les Bleuettes et quelques fois à Issy en raison de sa taille. Une polyvalence utile. »

Marion Romanelli a été appelée par Corinne Diacre mais s’est blessée au cours du stage et Pauline Dhaeyer est toujours à La Roche-sur-Yon où elle joue plutôt en défense centrale.

Ce sont donc Marion Torrent (qui aurait eu le profil pour être citée en 2015) et Ève Périsset qui jouait plutôt au milieu à l’époque à Lyon qui prennent les places.

Milieux

« Amandine Henry, Louisa Necib et Claire Lavogez sont toujours là. Sandie Toletti fait désormais pleinement partie de la sélection. Elles sont rejointes par Aminata Diallo, suppléantes naturelles d’Amandine Henry et par Ève Périsset qui peut jouer à tous les postes du milieu mais aussi sur les deux côtés de la défense. »

Amandine Henry est toujours là mais Louias Necib a pris sa retraite il y a trois ans et Claire Lavogez est la seule sélectionnée de 2015 qui n’a jamais été appelée par Corinne Diacre sans être à la retraite internationale. Sandie Toletti a ponctuellement été appelée mais semble passer à côté de la carrière qu’on lui prédisait. Aminata Diallo est bien entrée dans la sélection, a été conservée pendant longtemps avant d’en ressortir. Et Ève Périsset est donc devenue arrière latérale droite

Charlotte Bilbault avec Soyaux

Charlotte Bilbault avec Soyaux

Par contre Élise Bussaglia est toujours là, et Grace Geyoro est arrivée dès 2017. D’autres joueuses qu’on n’attendaient pas postulent : Maéva Clémaron n’était pas toujours titulaire à Saint-Étienne et Daphne Corboz était une jeune joueuse américaine. Au contraire, la présence de Charlotte Bilbault était beaucoup plus envisageable puisqu’elle a connu sa première sélection avant même la Coupe du monde 2015.

Attaquantes

« Peu de changement devant où le renouvellement a été le plus important sous les deux derniers sélectionneurs.

Eugénie Le Sommer, Marie-Laure Delie, Kenza Dali, Kadidiatou Diani et Élodie Thomis sont en pleine force de l’âge. Gaëtane Thiney étant quasiment la dernière arrivée de sa génération, elle sera aussi la dernière à partir. »

Eugénie Le Sommer, Kadidiatou Diani et Gaëtane Thiney seront à la Coupe du monde et sans doute titulaires. Élodie Thomis a pris sa retraite. Kenza Dali a peut-être perdu sa place en raison de ses récentes blessures mais elle était jusqu’à il y a peu la remplaçante annoncée de Gaëtane Thiney. Marie-Laure Delie a fini par perdre sa place mais elle a été réessayée par Diacre.

À leurs places on devrait voir Marie Katoto et Dephine Cascarino. La première sera lancée en équipe première du PSG quinze jours après l’article cité (en demi-finales retour de C1) et la seconde était apparue pour la première fois quinze jours avant en demi-finale de Coupe de France.

Les débuts de Delphine Cascarino en demi-finale de Coupe de France à Rouen

Les débuts de Delphine Cascarino en demi-finale de Coupe de France à Rouen

Parmi les autres postulantes, Émelyne Laurent n’a débuté que près d’un an après en D1 avec Montpellier contre le Saint-Étienne de Pauline Peyraud-Magnin et Maéva Clémaron.

Viviane Asseyi comptait déjà 7 sélections et s’apprêtait à faire partie du groupe élargie préparant la Coupe du monde 2015. Valérie Gauvin avait 19 ans et aurai pu être citée : pour sa première saison de D1 elle avait alors marqué trois buts pour finir la saison à sept après un quadruplé lors de la dernière journée contre Issy. De même Ouleymata Sarr débutait avec le PSG. Pour sa deuxième saison, elle comptait alors deux buts avant d’améliorer son score d’un quadruplé lors de l’avant dernière journée contre Rodez.

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