La SheBelives Cup va connaître sa troisième édition, probablement la dernière à laquelle participera la France. Compétition qui oppose quatre des meilleures sélections mondiales, elle présente cette année un plateau rajeuni par des équipes en reconstruction après des échecs plus ou moins marqués.
Les États-Unis accueillent à nouveau l’Allemagne, l’Angleterre et la France pour la troisième édition de la SheBelieves Cup. Version très élitiste des traditionnels tournois de fin d’hiver1, il regroupe donc les deux équipes qui se partagent les deux premières places du classement Fifa depuis 2003, le troisième de ce classement (la France les deux dernières saisons et maintenant l’Angleterre) et une dernière équipe n’est pas très loin (l’Angleterre 5e et cette saison la France 6e).
Sa création est due aux barrages pour les Jeux Olympiques de Rio programmés lors de la période internationale de fin de l’hiver 2016 et qui occupait une bonne partie des équipes européennes et asiatiques, laissant prévoir un affaiblissement conséquent du plateau à 12 équipes du tournoi de l’Algarve. Les meilleures équipes disponibles2 avaient donc fait sécession pour un tournoi à quatre avec un match de moins et entre adversaires de qualité.
Dès le début, le contrat portait sur trois éditions et il se pourrait bien que la prochaine soit la dernière, au moins sous cette forme. La sélectionneuse française Corinne Diacre a fait savoir son opposition à cette compétition qui l’oblige à traverser l’Atlantique pour rencontrer deux adversaires européens.
D’une manière générale, la situation a beaucoup évolué depuis la première édition. En 2016, les quatre équipes restaient sur une Coupe du monde réussie même si l’Allemagne et la France avaient pu concevoir une légère déception quant au résultat final. Mais les équipes se présentaient sûres de leur force et en favorites pour les compétitions à venir, Jeux Olympiques et Euro suivant les cas.
Deux ans plus tard, les échecs se sont succédé : la France a échoué en quart de finale aussi bien à Rio qu’à Deventer et surtout n’a jamais justifié son statut, l’Euro marquant une nette régression. Les États-Unis ont abandonné « leur » médaille d’or olympique dès les quarts de finales. L’Allemagne a remporté (sans vraiment convaincre d’ailleurs) le titre à Rio mais a cédé sa couronne européenne dès les quarts de finales également. Et l’Angleterre qui a été plus à son aise sur le terrain malgré la correction reçue des Pays-Bas en demi-finale de l’Euro a compensé par un psychodrame en dehors avec l’éviction du sélectionneur Mark Sampson pour des propos à caractère raciste tenus quelques années auparavant.
C’est d’ailleurs l’un des indicateurs qui montre que les équipes sont en reconstruction : Jill Ellis est la seule sélectionneuse restante de la première édition de la SheBelieves Cup. En Allemagne, Steffie Jones a comme c’était programmé pris la succession de Silvia Neid après les Jeux Olympiques. La France arrive avec une troisième sélectionneuse en trois édition.
Et en Angleterre, après un intérim de Maureen Marley, c’est Phil Neville qui est le nouveau patron, sans référence et visiblement choisi par défaut.
Par ailleurs le calendrier est évidemment favorable à des expérimentations puisque 2018 est l’année blanche de l’olympiade3 et qu’il reste plus d’une saison avant la prochaine échéance, celle de la Coupe du monde française.
Les quatre équipes présentent donc des effectifs sensiblement plus jeunes et moins expérimentés qu’en 2016. La France et l’Angleterre se renouvellent cette année alors que l’Allemagne l’avait plutôt fait l’an dernier, sous l’influence dans tous les cas des changements de sélectionneuses. Pour les Américaines de Jill Ellis, la situation est plus ambiguë avec un effectif de moins en moins expérimenté mais dont la moyenne d’âge ne diminue pas tellement.
Équipe | 2016 | 2017 | 2018 |
---|---|---|---|
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54 | 65 | 38 |
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41 | 30 | 34 |
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52 | 52 | 37 |
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64 | 52 | 49 |
Équipe | 2016 | 2017 | 2018 |
---|---|---|---|
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26,1 | 26,3 | 25,0 |
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26,3 | 25,6 | 26,0 |
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28,1 | 28,2 | 27,0 |
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26,8 | 26,2 | 26,3 |
Quelques stars comme Camille Abily, Anja Mittag, Casey Stoney ou Ali Krieger sont absentes parce qu’elles ont pris leur retraite internationale4. D’autres sont blessées comme Wendie Renard, Steph Houghton, Jordan Nobbs, Karen Carney, Becky Sauerbrunn ou Tobin Heath.
Ces absences de joueuses dont la plupart ont dépassé les cent sélections ou pas loin accélèrent le renouvellement des deux équipes anglo-saxonnes. Les trois défections anglaises ont eu lieu après la parution de la liste initiale de Phil Neville et entraînent les arrivées de Rachel Daly, d’Abby McManus et de la très jeune Georgia Stanway qui rejoignent Gabrielle George et Hannah Blundell au rayon des nouveautés.
Côté américain, à défaut de Rose Lavelle, on observera avec attention Andi Sullivan et Tierna Davidson attendu qu’à 20 ans, Mallory Pugh fait déjà partie des cadres de l’USWNT.
Steffie Jones a pris un an d’avance sur le renouvellement de son équipe et les absences concernent plutôt des joueuses d’avenir comme Pauline Bremer ou Kristin Demann. Ce qui n’empêche pas la sélectionneuse d’emmener des novices comme Sharon Beck ou Carina Schlüter. Et le principal événement est le retour en sélection de Lena Goessling, fâchée avec Steffie Jones depuis l’automne.
Autre retour surprise, celui d’Anita Asante rappelée par Phil Neville après trois ans d’absences en sélection.
La France compte aussi son lot de revenantes. Le rappel d’Ève Périsset était assez attendu pour concurrencer Marion Torrent à un poste d’arrière droite où les essais effectués ont été assez peu concluants. Celui de Gaëtane Thiney était plus imprévu. L’expérimentée attaquante du PFC semblait faire partie de la génération que Corinne Diacre semblait pousser dehors en dehors de quelques relais triés sur le volet. Mais l’absence de solution au poste de meneuse ou à un poste équivalent permettant de fluidifier un minimum le jeu d’attaque a certainement plaidé pour son retour. Les Bleues sont arrivées en Amérique avec deux vraies novices, Maéva Clémaron et Solène Durand et deux presque novices, Estelle Cascarino et Faustine Robert qui ne comptent qu’une seule sélection.
La saison dernière, la France avait remporté la compétition après une victoire dans les arrêts de jeu contre l’Angleterre, un nul vierge contre l’Allemagne et une victoire de prestige contre les États-Unis construite avec deux buts dans les dix premières minutes. La saison précédente, elle avait fini en dernière position après deux défaites 1-0 en fin de match contre l’Allemagne et les États-Unis et un nul vierge contre l’Angleterre.
Au contraire, les Américaines ont emporté la première édition avec trois victoires et perdu la seconde malgré une victoire initiale contre l’Allemagne en perdant ensuite contre l’Angleterre et donc la France.
Allemandes et Anglaises ont conservé d’une année sur l’autre leurs positions respectives de deuxième et troisième.
En trois éditions, quatre matchs seulement sur douze ont fini avec plus d’un but marqué et la France est la seule équipe à avoir remporté un match par plus d’un but d’écart, mais elle a aussi participé aux deux seuls 0-0. Bref, la compétition a jusque là été très serrée et le calendrier très rapproché de trois matchs en une semaine ne favorise sans doute pas les initiatives.
Cette année, les Bleues commenceront à nouveau contre l’Angleterre mais affronteront ensuite les hôtesses américaines pour terminer contre les Allemandes.
Après avoir visité la Floride et le Tennessee en 2016, la Pennsylvanie, le New Jersey et Washington D.C. en 2017, les participantes découvriront cette année l’Ohio et retourneront dans le New Jersey et en Floride.
Allemagne-
France 1-0 : Maier 83’
États-Unis-
Angleterre 1-0 : Dunn 72’
États-Unis-
France 1-0 : Morgan 91’
Allemagne-
Angleterre 2-1 : Flaherty 76’ csc, Peter 82’ pen. ; Duggan 9’
France-
Angleterre 0-0
États-Unis-
Allemagne 2-1 : Morgan 35’, Mewis 41’ ; Mittag 29’
Place | Équipe | Pts | J | G | N | P | Bp | Bc | Diff. |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
1 | ![]() |
9 | 3 | 3 | 0 | 0 | 4 | 1 | 3 |
2 | ![]() |
6 | 3 | 2 | 0 | 1 | 4 | 3 | 1 |
3 | ![]() |
1 | 3 | 0 | 1 | 2 | 1 | 3 | −2 |
4 | ![]() |
1 | 3 | 0 | 1 | 2 | 0 | 2 | −2 |
Angleterre-
France 1-2 : Nobbs 32’ ; Delie 80’, Renard 95’
États-Unis-
Allemagne 1-0 : Williams 56’
France-
Allemagne 0-0
États-Unis-
Angleterre 0-1 : White 89’
Allemagne-
Angleterre 1-0 : Mittag 44’
États-Unis-
France 0-3 : Abily 8’ pen., 63’, Le Sommer 10’
Place | Équipe | Pts | J | G | N | P | Bp | Bc | Diff. |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
1 | ![]() |
7 | 3 | 2 | 1 | 0 | 5 | 1 | 4 |
2 | ![]() |
4 | 3 | 1 | 1 | 1 | 1 | 1 | 0 |
3 | ![]() |
3 | 3 | 1 | 0 | 2 | 2 | 3 | −1 |
4 | ![]() |
3 | 3 | 1 | 0 | 2 | 1 | 4 | −3 |
1er mars 2018 : Angleterre-
France et
États-Unis-
Allemagne à Columbus (Ohio)
4 mars 2018 : États-Unis-
France et
Allemagne-
Angleterre à Harrison (New Jersey)
7 mars 2018 : France-
Allemagne et
États-Unis-
Angleterre à Orlando (Floride)
Nom | Prénom | Sélections | Âge |
---|---|---|---|
Beck | Sharon | 0 | 23 |
Benkarth | Laura | 8 | 25 |
Blässe | Anna | 24 | 31 |
Däbritz | Sara | 48 | 23 |
Dallmann | Linda | 11 | 23 |
Doorsoun | Sara | 11 | 26 |
Elsig | Johanna | 3 | 25 |
Faisst | Verena | 34 | 29 |
Goessling | Lena | 97 | 32 |
Hendrich | Kathrin | 21 | 26 |
Huth | Svenja | 32 | 27 |
Islacker | Mandy | 22 | 30 |
Kayikçi | Hasret | 7 | 26 |
Kemme | Tabea | 45 | 26 |
Klasen | Jacqueline | 2 | 24 |
Magull | Lina | 17 | 24 |
Maier | Leonie | 60 | 25 |
Marozsan | Dzsenifer | 81 | 26 |
Peter | Babett | 116 | 30 |
Popp | Alexandra | 83 | 27 |
Schlüter | Carina | 0 | 21 |
Schüller | Lea | 3 | 21 |
Schult | Almuth | 49 | 27 |
Nom | Prénom | Sélections | Âge |
---|---|---|---|
Asante | Anita | 67 | 33 |
Bardsley | Karen | 71 | 33 |
Blundell | Hannah | 0 | 24 |
Bright | Millie | 18 | 25 |
Bronze | Lucy | 52 | 26 |
Chamberlain | Siobhan | 49 | 35 |
Christiansen | Izzie | 21 | 26 |
Daly | Rachel | 7 | 26 |
Duggan | Toni | 54 | 27 |
George | Gabrielle | 0 | 21 |
Greenwood | Alex | 26 | 24 |
Kirby | Fran | 26 | 25 |
Lawley | Melissa | 3 | 24 |
McManus | Abbie | 0 | 25 |
Parris | Nikita | 18 | 24 |
Scott | Jill | 126 | 31 |
Stanway | Georgia | 0 | 19 |
Stokes | Demi | 44 | 26 |
Taylor | Jodie | 24 | 32 |
Telford | Carly | 8 | 31 |
Walsh | Keira | 1 | 21 |
White | Ellen | 68 | 29 |
Williams | Fara | 167 | 34 |
Nom | Prénom | Sélections | Âge |
---|---|---|---|
Brian | Morgan | 69 | 25 |
Campbell | Jane | 2 | 23 |
Dahlkemper | Abby | 14 | 25 |
Davidson | Tierna | 1 | 19 |
Dunn | Crystal | 58 | 26 |
Ertz Johnston | Julie | 58 | 26 |
Harris | Ashlyn | 14 | 32 |
Horan | Lindsey | 44 | 24 |
Huerta | Sofia | 3 | 25 |
Lloyd | Carli | 247 | 36 |
Long | Allie | 33 | 31 |
McCaskill | Savannah | 1 | 22 |
Morgan | Alex | 135 | 29 |
Naeher | Alyssa | 24 | 30 |
O’Hara | Kelley | 105 | 30 |
Press | Christen | 97 | 29 |
Pugh | Mallory | 30 | 20 |
Rapinoe | Megan | 130 | 33 |
Short | Casey | 19 | 28 |
Smith | Taylor | 8 | 24 |
Sonnett | Emily | 13 | 24 |
Sullivan | Andi | 8 | 22 |
Williams | Lynn | 16 | 25 |
Nom | Prénom | Sélections | Âge |
---|---|---|---|
Asseyi | Viviane | 19 | 24 |
Benameur | Karima | 3 | 29 |
Bouhaddi | Sarah | 127 | 31 |
Cascarino | Estelle | 1 | 21 |
Clémaron | Maéva | 0 | 25 |
Diallo | Aminata | 5 | 23 |
Diani | Kadidiatou | 35 | 23 |
Durand | Solène | 0 | 23 |
Gauvin | Valérie | 5 | 22 |
Georges | Laura | 186 | 34 |
Geyoro | Grace | 13 | 21 |
Henry | Amandine | 70 | 28 |
Karchaoui | Sakina | 17 | 22 |
Le Sommer | Eugénie | 148 | 29 |
Léger | Marie-Charlotte | 7 | 22 |
Majri | Amel | 35 | 25 |
Mbock Bathy Nka | Griedge | 38 | 23 |
Perisset | Ève | 9 | 23 |
Robert | Faustine | 1 | 24 |
Sarr | Ouleymata | 7 | 22 |
Thiney | Gaëtane | 141 | 32 |
Torrent | Marion | 7 | 26 |
Tounkara | Aïssatou | 4 | 23 |
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