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D1 2017-2018 – Reprise

La D1 reprend ce dimanche avec beaucoup de nouveautés. Lyon s’annonce toujours comme grandissime favori mais Montpellier et le PSG se partagent le rôle d’outsider. Les promus ne sont pas favoris pour la descente grâce à des recrutements ambitieux. Et surtout, le championnat va se jouer sans Juvisy qui s’appelle désormais Paris FC.

Comme d’habitude, on ne cherchera pas l’intérêt de la D1 dans le suspense pour le nom du futur champion. Tout peut toujours arriver mais on ne voit pas bien ce qui pourrait empêcher l’Olympique Lyonnais d’empocher un douzième titre consécutif. Reynald Pedros qui remplace Gérard Prêcheur aura à sa disposition un effectif encore une fois largement au dessus de la concurrence. Plus que jamais, le terrain de jeu lyonnais se situe en Europe.

Montpellier et le PSG chercheront bien sûr à rivaliser mais ils devraient d’abord se disputer la seconde place qualificative pour la Ligue de Championnes. Ce duel à distance devrait être le principal objet d’attention en haut de tableau. Mais là aussi, le trio de tête semble déjà établi.

L’an dernier, Marseille avait fait sensation en prenant la quatrième place. Elle ne sera pas favorite à sa propre succession suite à un mercato qui a vu le départ d’une dizaine de joueuses dont près de la moitié de l’équipe type et l’arrivée d’une poignée de joueuse qui ne semblent pas vraiment supérieures aux partantes. Pendant ce temps, la concurrence a travaillé.

Bordeaux a tiré les leçons de la saison dernière et du maintien sur le fil en opérant le recrutement le plus impressionnant de l’été. Si la mayonnaise prend, les Girondines viseront le quatuor de tête.

D’habitude, on aurait bien sûr parlé de Juvisy comme d’un prétendant à cette place. Mais c’est du passé : l’un des derniers clubs historiques a été absorbé par le Paris FC et jouera sous les couleurs parisiennes. L’équipe sera presque identique à celle de la saison dernière ce qui n’est pas forcément encourageant mais devrait permettre de rester à la lutte pour le haut de tableau.

Cette année, les promus ne devraient pas être les favoris pour la descente. Avec le soutien d’un club professionnel, Lille a largement recruté pour être tout de suite au niveau de D1. L’autre promu s’est aussi associé à un club masculin, mais avec moins de moyens. En fin de saison dernière, on attendait les derbies essonniens entre Juvisy et Val d’Orge. Il faudra se contenter des matchs entre le Paris FC et Fleury1. Avec moins de moyens, la meilleure équipe de D2 de la saison dernière s’est aussi renforcée assez pour postuler de façon crédible à un place au milieu de tableau.

Du coup, c’est Albi et Rodez qui vont jouer les rôles des équipes qu’on condamne d’entrée et qui se battront pour donner tort aux pronostics. Les deux ont changé d’entraîneur et ont tenté de recruter malin pour compenser le départ de joueuses importantes.

Du changement sur les bancs et dans les buts

L’intersaison a d’ailleurs été marquée par les changements d’entraîneurs : la moitié des équipes maintenues reprennent avec un nouveau sur le banc. Mais si Reynald Pedros est nouveau dans la discipline, Pascal Gouzenes avait déjà opéré au club quand il s’appelait Juvisy, Sébastien Joseph a simplement fait le trajet de Rodez à Soyaux alors que Grégoy Mleko et Théodore Genoux ont déjà l’expérience de la D2 respectivement à Yzeure et Bordeaux.

Le poste gardienne a aussi fait l’objet d’un grand jeu de chaises musicales, puisque seules Céline Deville, Romane Muniche, Katarzyna Kiedrzynek et Sarah Bouhaddi étaient déjà titulaires dans leur club il y a un an. Certaines ont gagné ou regagné leur place entre temps comme Déborah Garcia à Rodez ou Gabrielle Lambert à Albi mais les autres se sont échangées les places. Seule la canadienne Geneviève Richard n’était pas déjà en D1 l’an dernier. Sinon Erin Nayler est passée de Lyon à Bordeaux (via Grenoble), Maryne Gignoux de Guingamp à Fleury, Solène Durand de Montpellier à Guingamp, Élisa Launay de Bordeaux à Lille et Méline Gérard de Lyon à Montpellier.

Recrutement à l’étranger

Plus d’un tiers des joueuses qui arrivent en D1 arrivent de l’étranger. Et ce n’est pas l’apanage des équipes du haut de tableau puisque Bordeaux, Marseille mais aussi Rodez et Albi sont allés chercher hors des frontières hexagonales.

Enfin deux des joueuses qui avaient marqué la deuxième partie de saison dernière après être arrivées pendant l’hiver ont profité de leur nouvelle notoriété pour signer dans une équipe de haut de tableau. Émelyne Laurent avait réussi l’opération maintien avec Bordeaux contrairement à Melike Pekel avec Metz mais les deux joueuses avaient été très en vues et avaient changé le visage de leur équipe. La première a signé à Lyon et la seconde au PSG.

Les équipes

Albi

Après avoir perdu Tatiana Solanet l’hiver dernier, Albi a vu partir cet été sa capitaine Anaïs Arcambal, ainsi que Lauriane Cervera, Coline Gouineau et Laura Condon. Pour les remplacer, le club s’est tourné vers sa filière serbe pour attirer Dejana Stefanovic, milieu de l’Étoile Rouge de Belgrade, vers la D2 et vers des joueuses du championnat U19 à la recherche d’une place en D1. Le maintien sera difficile mais c’est le cas depuis qu’Albi est en D1 et ça fait quatre ans que ça dure.

Bordeaux

Après une première saison en D1 difficile mais un maintien obtenu grâce à de très bonnes performances face aux équipes du haut de tableau, Bordeaux a décidé de monter en gamme. Une dizaine de joueuses sont parties dont quatre ou cinq titulaires mais autant sont arrivées et toutes postuleront à l’équipe type. Entre Solène Barbance, Julie Thibaut et Juliane Gathrat, les places seront chères au milieu.

Bordeaux a même joué la carte internationale avec la gardienne néo-zélandaise Erin Nayler (déjà en France), la défenseuse irlandaise de Chelsea Niamh Fahey et l’attaquante brésilienne d’Orlando Carol Rodrigues. Rose Lavaud, Chloé Bornes et la buteuse grenobloise Nadjma Ali Nadjim ne déparent pas dans ce tableau qui fait que le départ d’Émelyne Laurent a été totalement oublié.

Fleury

Le FC Fleury 91 est non seulement un promu mais un jeune club : il a été créé en 2003 sous le nom de FC Val d’Orge. Mais son effectif est rompu à la D1. Déjà l’an dernier, il avait un fort accent Juvisien avec des joueuses comme Gwenaëlle Butel, Corinne Lebailly, Lilas Traïkia ou Julie Machart (meilleure joueuse de D2) qui avaient fait les beaux jours du voisin essonnien. Pour la D1, le recrutement est allé chercher plus loin mais avec l’expérience de la D1. Maryne Gignoux arrive de Guingamp, Léonie Multari de Marseille, Teninsoun Sissoko et Maéva Clémaron de Saint-Étienne dont elles étaient les deux capitaines l’an dernier, Sarah Palacin revient au clubet surtout, Fleury a réussi le gros coup d’attirer la talentueuse meneuse de Guingamp Salma Amani.

Ce sera également la quatrième expérience de D1 pour Céline Chatelain avec son quatrième club différent d’Île-de-France après Montigny, Issy et Saint-Maur. Sans jamais avoir joué à Juvisy ou au PSG donc.

Guingamp

Cette année, Guingamp a fait dans la continuité. L’équipe a perdu sa gardienne Maryne Gignoux mais Sarah M’Barek est allé chercher une autre ancienne de Montpellier, Solène Durand qui devrait enfin pouvoir faire une saison comme titulaire en D1.

L’autre défection importante est celle de Salma Amani, partie à Fleury. Dans l’autre sens, seule l’Arrageoise Claudine Meffometou vient renforcer l’équipe.

Lille

L’équipe de Templemars Vendeville a changé de dimension en devenant LOSC Lille Métropole. Elle s’était appuyé pour monter sur une escouade de joueuses passées en D1 avec Arras et Hénin-Beaumon, et sur les deux internationales belges Maud Coutereels. Pour se maintenir, elle a ajouté une poignée de joueuses talenteuses habituées de la D1 avec en figure de proue la messine Héloïse Mansuy.

Lyon

La liste des joueuses parties à l’intersaison pourrait faire peur. Elle ne compte quasiment que des internationales. Mais il faut dire que l’effectif lyonnais ne compte que des internationales. Mais à regarder de plus près, Alex Morgan a été plus divertissante qu’utile, Méline Gérard était la remplaçante de Sarah Bouhaddi, Caroline Seger commençait à sentir le poids des ans, Pauline Bremer a été régulièrement arrêtée par des blessures, Josephine Henning n’a joué que des matchs sans enjeu qu’Aurélie Kadi n’a même pas eu l’occasion de disputer.

Pour compenser ces départs et faire le nombre, Lyon est donc aller chercher la gardienne titulaire de Marseille Pauline Peyrauds-Magnin et un sérieux espoir du poste Romane Bruneau qui était déjà titulaire à La Roche-sur-Yon puis à Dijon. Il a réussi a attirer l’une des meilleures arrières droites du monde, l’Anglaise Lucy Bronze et comme il fallait céder à la hype néerlandaise, a fait signer Shanice van de Sanden.

Et comme cette vingtaine d’internationales ne suffit pas, on prête au club lyonnais l’intention de faire traverser l’Atlantique cet hiver à Amandine Henry et Morgan Brian.

Marseille

Marseille a été la très bonne surprise de l’an dernier. Et ce serait un suprise encore plus grande s’il renouvelait sa performance. D’abord parce qu’il est toujours difficile de confirmer.

Mais surtout parce que si l’équipe type est encore à peu près là en dehors de Pauline Peyraud-Magnin, retournée à Lyon et de Sandrine Brétigny partie à la retraite, le club compte une dizaine de départs dont ceux de la plupart des recrues de l’année dernière.

Et dans l’autre sens les arrivées ont été peu nombreuses et sont pour la plupart des paris. Hawa Cissoko était un grand espoir du PSG mais elle ne s’est pas imposée comme ses consœurs Grace Geyoro et Marie Katoto. La Canadienne Geneviève Richard et la Mexicaine Cristina Ferral ne sont pas vraiment des valeurs sûres internationales et l’attaquante Namnata Traoré ne s’est pas imposée à Saint-Étienne.

Pour la première fois depuis sa création, l’équipe marseillaise ne devrait pas avoir une équipe plus forte que la saison précédente. Cela devrait suffire pour le maintien mais être trop juste pour lutter pour le haut de tableau comme la saison dernière.

Montpellier

Après la deuxième place de l’an dernier, la perspective de retrouver l’Europe n’a pas suffi à pousser Montpellier à de grandes manœuvres. Méline Gérard est venue concurrencer Laetitia Philippe et pousser Solène Durand au départ et la Danoise Katrine Veje croise l’Américaine Genessee Daughetee qui n’avait presque pas joué l’an dernier.

En dehors de ça, les seuls mouvements sont le retour de Manon Uffren et le départ d’Aimy Diop. Le principal renfort arrivera en fait avec le retour de blessure de Sofia Jakobsson. Mais sur la lancée de sa fin de saison dernière, l’équipe héraultaise visera à coup sûr un bon double parcours en France et en Europe.

Paris FC

Malgré le changement de nom, Juvisy-Paris FC fait dans la continuité pour son effectif. Sandrine Dusang a arrêté et Kadidiatou Diani est partie au PSG. Les autres départs concernent des jeunes joueuses.

Le club a recruté Inès Koré et Anissa Lahmari mais va surtout tenter de combler don manque à la pointe de l’attaque en sortant la Japonaise Ami Otaki de sa retraite. L’attaquante avait marqué régulièrement avec Lyon mais dans une situation assez favorable et elle n’avait pas tellement convaincu à Guingamp. Elle a été assez convaincante lors des matchs de préparation.

Finalement, le principal changement – outre le nom – se situe sur le banc où Pascal Gouzènes revient et semble vouloir se démarquer d’Emmanuel Beauchet. Annaïg Butel devrait retourner en défense centrale et Clara Matéo quitter la pointe de l’attaque pour prendre un poste plus reculé qui devrait mieux lui convenir. Il semble par contre que les expérimentations avec Gaëtane Thiney en position reculée soient encore à l’ordre du jour.

PSG

Beaucoup de mouvemenet dans l’effectif du PSG mais cela concerne surtout des joueuses de complément. Ce n’est bien sûr pas le cas de la capitaine emblématique Sabrina Delannoy qui a mis un terme à sa carrière ni de Cristiane partie pour un lucratif contrat en Chine.

En dehors de l’arrivée de Kadidiatou Diani, le PSG est allé faire son marché à l’étranger. Pas strictement dans les cas d’Erika qui revient au club après sa blessure et maintenant qu’une place d’extra communautaire s’est libérée ni de Melike Pekel qui était déjà en D1 à Metz. Mais l’Espagnole Jenni Hermoso arrive de Barcelone et la Suédoise Emma Berglund de Rosengård. Enfin, le PSG remplace Loes Geurts et Romane Salvador par la Chilienne Christiane Endler et l’Allemande Charlotte Voll.

Avec la progression de Grace Geyoro et peut-être une saison pleine pour Marie Katoto, le PSG semble pouvoir concurrencer Montpellier plus que l’an dernier. L’absence de Coupe d’Europe deux ans de suite serait sans doute mal perçue au club.

Rodez

Rodez a eu du mal à mettre quelqu’un sur son banc. Sébastien Joseph a choisi de quitter le club au bout de deux saisons pour aller à Soyaux et son remplaçant Nicolas Piresse est finalement allé subrepticement à Tours pour jouer la dernière place de L2 en tant que préparateur physique.

Du coup, c’est l’entraîneur d’Yzeure qui est finalement arrivé dans un club qui a perdu les trois quarts de sa défense, sa capitaine et sa meilleure joueuse. Il va tenter de les remplacer avec Julie Peruzzetto en provenance de Saint-Étienne où elle avait été extraordinaire il y a deux ans et moins l’an dernier et avec l’Espagnole Rachel Infante en provenance de Levante et la Russe Ekaterina Tyryshkina qui arrive de Brescia.

Le collectif peut bien sûr faire des miracles mais la saison s’annonce difficile dans l’Aveyron.

Soyaux

Soyaux s’est payé une révolution de palais l’an dernier aussi bien dans le staff technique, remercié à quelques journées de la fin, que dans la direction du club. Les choses semblent rentrées dans l’ordre chez les dernier des clubs historiques de la D1.

Quelques joueuses importantes ont quitté les club comme Julie Thibaut partie à Bordeaux ou Cynthia Viana et Maud Hurault qui ont arrêté leur carrière. Elles sont remplacées par l’Espagnole Elba Vergés Prats, la défenseuse de Rodez Cathy Couturier qui a suivi son entraîneur Sébastien Joseph et l’attaquante stéphanoise Léonie Fleury.

Le changement est à la fois suffisant pour apporter du sang frais et assez limité pour permettre de travailler dans la continuité.



2 commentaires pour “D1 2017-2018 – Reprise”

  1. Concernant le LOSC, il semble que vous ayez omis Ouleymata Sarr parmi les titulaires. Très impressionnante lors des amicaux, elle a déjà inscrit un triplé dimanche. Bultel se retrouvera souvent sur le banc.

  2. Il me semble qu’au PSG, Cruz doit être comptée au départ comme une titulaire. De même pour Boulleau, Lawrence montant d’un cran (à la place de Morroni).

    A l’OM, il va falloir voir si les arrivées tardives de l’internationale islandaise Fanndis Fridriksdottir et d’une 2e Canadienne, Marie-Yasmine Alidou d’Anjou, sont susceptibles de modifier le onze-type, recomposant le milieu (avec l’oubli ici de Coton-Pélagie) et l’attaque, celle-ci pouvant peut-être se composer d’un trio Caputo (ou Traoré) / Asseyi / Fridriksdottir.

    Pour Lyon, la compo est bizarre avec Maro en pointe au côté d’Hegerberg et Le Sommer au milieu. La compo lyonnaise que j’imagine (une fois Henry arrivée en janvier) serait plutôt : Bouhadi – Bronze, M’Bock, Renard, Buchanan – Henry, Marozsan, Majri – Van de Sanden, Hegerberg, Le Sommer.

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