« Plus que des surprises, la Révolution
Les Pays-Bas et le Danemark vont se retrouver en finale après s’être déjà rencontrés au premier tour. Les hôtesses ont pulvérisé l’Angleterre qui n’aura donc toujours remporté aucun titre alors que les Danoises ont eu besoin des tirs aux buts pour éliminer l’Autriche qui termine donc l’Euro invaincu.
Les Néerlandaises seront bien sûr favorites après l’impression générale laissée tout au long de la compétition mais il est fréquent que quand deux équipes se rencontrent plusieurs fois dans une phase finale, la gagnante d’un jour n’est pas celle du lendemain.
Le Groupe A était finalement non seulement le plus homogène mais le plus relevé puisqu’il envoie deux équipes en finale de l’Euro. Les deux sélections les plus convaincantes des quarts de finale se retrouveront donc deux semaines après s’être déjà affrontées à Rotterdam.
Les Pays-Bas ont largement battu l’Angleterre dans la revanche de la demi-finale 2009. Le plan de jeu de Mark Sampson était le même que d’habitude mais il est cette fois tombé sur une équipe capable de mettre de la vitesse sur les côtés et qui l’a surtout battu à son propre jeu de l’efficacité : les Néerlandaises ont cadré quatre tirs pour trois buts. Les Anglaises en ont cadré cinq pour vingt tentatives et aucun but.
Le but de Vivianne Miedema est venu d’une belle construction mais les deux suivants ne sont que la sanctions d’erreurs des Anglaises. C’est d’ailleurs la première fois du tournoi que les Pays-Bas n’ont pas eu plus le ballon que leur adversaire, l’Angleterre n’ayant dominé cette statistique que contre l’Écosse et le Portugal. Le but marqué assez tôt par Vivianne Miedema a sans doute permis de laisser la balle à l’adversaire mais dans des conditions similaires contre le Danemark, la Norvège ou la Suède, les joueuses de Sarina Wiegman avaient réussi à garder largement la possession du ballon. Cette fois l’Angleterre a fait jeu égal, à rebours de ses habitudes.
Enfin, on notera qu’ironiquement, tous les buts du match ont été inscrits par des joueuses appointées par des clubs anglais, Vivianne Miedema ayant rejoint Daniëlle van de Donk à Arsenal (et Millie Bright jouant pour Chelsea).
On dit qu’on ne se qualifie jamais deux fois de suites aux tirs aux buts dans une compétition. Il y a sans doute des statistiques qui infirment ou confirment l’adage. Mais les deux autres demi-finaliste1 ont eu l’occasion de le vérifier en phase finale d’Euro. Après avoir éliminé l’Espagne en réussissant une séance parfaite, avec cinq tirs marqués pour cinq tireuses, l’Autriche a totalement manqué la suivante contre le Danemark. Pourtant les trois Autrichiennes ont changé leur manière de tirer par rapport au quart de final. La frappe de Laura Feiersinger est passée au dessus et celles de Verena Aschauer et Viktoria Pinther ont été arrêtées par Stina Lykke Petersen. La cinquième tireuse du quart de finale contre l’Espagne, Sarah Puntigam, n’aurait pas participé à la séance puisqu’elle était sortie avant la prolongation mais elle avait aussi eu l’occasion de s’essayer à la frappe à onze mètres en début de match, envoyant elle aussi la balle au-dessus du but.
L’Autriche termine donc la compétition invaincue et n’a encaissé que le but d’Amandine Henry. La déception passée, le bilan sera bien évidemment positif pour l’une des plus grosses cotes de la compétition qui à moins de 25 ans de moyenne était l’équipe la plus jeune du tournoi.
Elle pourra aussi se servir de l’exemple de son adversaire du jour. Il y a quatre ans le Danemark était éliminé aux tirs aux buts en demi-finale de l’Euro par la Norvège après avoir passé le quart de finale par le même moyen face à la France. Son bilan était beaucoup moins flatteur puisque les Danoises n’avaient remporté aucun match. Mais quatre ans plus tard, elle est en finale avec une équipe qui a grandi : sept des titulaires actuelles (plus Janni Arnth blessée après le premier match contre la Belgique) étaient déjà présentes en Suède dont six en tant que titulaires.
Cette fois, la présence danoise en demi-finale ne tenait pas à un concours de circonstance heureux (et à un tirage au sort favorable). La victoire sur l’Allemagne en quart de finale suffirait s’il en était besoin à rendre légitime cette place. Dominatrices dans le jeu, elles se sont pourtant procuré beaucoup moins d’occasions que les Autrichiennes durant le temps réglementaire, se rattrapant lors de la prolongation. Mais le talent de Pernille Harder et de Nadia Nadim n’a pas suffit pour trouver la faille. Celui Stina Petersen s’y sera substitué pour remporter la qualification.
Comme en 2013, la finale opposera deux équipes issues du même groupe. En Suède, l’Allemagne avait pris sa revanche sur la Norvège qui l’avait battue au premier tour dans un match relativement sans enjeu puisque les deux équipes étaient déjà assurées de la qualification après le nul la veille du Danemark sur la Finlande2. La finale était aussi une répétition du premier tour en 2005 (entre l’Allemagne et la Norvège déjà), 2001 (Allemagne-Suède) et 1999 (Allemagne-Italie). À l’époque c’était plus probable puisque le tournoi se jouait alors à huit et qu’il n’y avait alors que deux groupes au premier tour. Si l’Italie avait obtenu un nul au premier match, la Suède et la Norvège avaient déjà perdu.
Les Pays-Bas ont remporté la première manche il y a quinze jours sur un pénalty de Sherida Spitse qui portait à 5 le nombre de leurs victoires consécutives sur le Danemark. Cette série a débuté en 2009 à Lahti durant la phase finale de l’Euro. Pour le troisième match de poule, les deux équipes étaient à égalité après avoir chacune battu l’Ukraine et perdu contre la Finlande. Une victoire assurait la qualification alors qu’une défaite éliminait quasiment avec au mieux une troisième place à trois points alors que les deux autres groupes jouaient ensuite3. À l’heure de jeu, Sylvia Smit et Manon Melis donnaient l’avantage aux Néerlandaises, le but de Johanna Rasmussen en fin de match ne permettant pas aux Danoises de revenir.
Depuis, les Pays-Bas ont remporté trois matchs amicaux à chaque fois avec un but dans le temps additionnel, seul celui de Shanice van de Sanden en janvier 2016 n’étant pas décisif puisque Lieke Martens avait déjà donné l’avantage aux Oranjes. Les deux autres fois, c’est le but de la victoire qu’on marqué Marlous Pieete en 2013 et Daniëlle van de Donk en 2016.
Mais si la série en cours est nettement à l’avantage des locales, ce n’est pas le cas du bilan global. Pays-Bas et Danemark ont un riche passé commun avec 21 rencontres depuis qu’en octobre 1977 Lone Smidt Nielsen donnait la victoire aux Danoises. Le premier match officiel était remporté par les Pays-Bas en 1982 dans le cadre des éliminatoires pour l’Euro 84. Il s’agissait de la première victoire néerlandaise dans ces confrontations, et jusqu’à 2009, de la dernière. Le Danemark a remporté le match retour et neuf des treize confrontations suivantes, pour quatre nuls. Les deux équipes étaient dans le même groupe pour les éliminatoires de la première Coupe du monde en 91 puis de l’Euro 2005 avec à chaque fois la qualification danoise.
Cette nette inversion de tendance correspond au moment où le Danemark a quitté le top 10 mondial et où les Pays-Bas ont intégré le top 15.
Cette fois, les Néerlandaises partent donc nettement favorites tant par la qualité de leur jeu que par le fait d’être à domicile devant un public prompt à les soutenir. Les deux équipes ont en commun de n’avoir utilisé que 18 de leurs 23 joueuses mais si 16 des Danoises ont été titulaires au moins une fois, ça n’a été le cas que de 13 Néerlandaises. En dehors de la titularisation de Liza van der Most à la place de Desire van Lunteren malade contre la Belgique, le seul changement opéré par Sarina Wiegman dans son onze de départ a été la rentrée à partir de ce troisième match de la défenseuse du Bayern Stefanie van der Gragt à la place de la capitaine Mandy van den Berg. Elle fait jouer son équipe dans un système assez hollandais avec deux véritables ailières, Shanice van de Sanden et Lieke Martens pour alimenter la star de l’équipe Vivianne Miedema. Toutefois, ce sont surtout les deux premières qui ont brillé en début de compétition. La milieu de Montpellier Anouk Dekker opère en défense centrale.
Elle retrouvera sur sa route sa future coéquipière Katrine Veje qui occupe le flanc gauche de l’équipe danoise. Nils Nielson a beaucoup plus varié dans ses compositions que sa consœur néerlandaise. La blessure de sa patronne de défense Janni Arnth l’a poussé à abandonner la défense à trois pour un 4-4-2 dont une des conséquences a été de faire monter Pernille Harder de meneuse en attaque à la place de Stine Larsen. Après quelques tâtonnements, cette dernière joue désormais en défense centrale à gauche de Simone Boye Sørensen. D’autres ajustements ont été nécessaires comme le nom de la joueuse qui accompagne Line Sigvardsen Jensen dans l’axe du milieu de terrain. Contre l’Allemagne et l’Autriche, c’est Maja Kildemoes qui a occupé le poste, permettant à Sanne Troelsgaard d’occuper le flanc droit. La dernière incertitude concerne le poste d’arrière gauche où Line Røddik Hansen est en principe titulaire mais où elle a été régulièrement remplacée en cours de match par Cecilie Sandvej sauf contre les Pays-Bas où cette dernière était alignée d’entrée. Elle pourrait l’être à nouveau pour le remake.
Ce premier match était toutefois son unique titularisation comme il l’a été pour Mie Leth Jans en défense centrale. Dans la mesure où il s’agissait du premier match dans la nouvelle disposition et où Line Røddik Hansen avait commencé comme centrale gauche plutôt que comme latérale, Nils Nielsen cherchait sans doute plus la bonne solution plutôt qu’une tactique anti-orange particulière.
Il est aussi confronté à la grave blessure de Line Sigvardsen Jensen qui manquera la finale (et une bonne partie de la prochaine saison). Elle pourrait être remplacée poste pour poste par Nanna Christiansen qui avait joué le premier match contre les Pays-Bas ou par Frederikke Thøgersen sur l’aile droite, Sanne Troelsgaard glissant dans l’axe comme contre la Norvège.
Pays-Bas-Angleterre 3-0 : Miedema 22’, van de Donk 62’, Bright 93’ csc
Danemark-Autriche 0-0 (3 tàb 0)
Pays-Bas | Pays-Bas | Pays-Bas |
Suède | ||
Angleterre | Angleterre | |
France | ||
Allemagne | Danemark | Danemark |
Danemark | ||
Autriche | Autriche | |
Espagne |
N° | Nom | Poste | Âge | Taille | Club | Temps | Buts | Passes |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
1 | Sari van Veenendaal | G | 27 | 177 | Arsenal (ENG) | 450 | 0 | 0 |
2 | Desiree van Lunteren | D | 25 | 170 | Ajax | 360 | 0 | 0 |
3 | Stefanie van der Gragt | D | 25 | 178 | Ajax | 252 | 0 | 0 |
4 | Mandy van den Berg | D | 27 | 165 | Reading (ENG) | 177 | 0 | 0 |
5 | Kika van Es | D | 26 | 169 | Twente | 450 | 0 | 0 |
6 | Anouk Dekker | D | 31 | 182 | Montpellier (FRA) | 450 | 0 | 0 |
7 | Shanice van de Sanden | A | 25 | 168 | Liverpool (ENG) | 416 | 1 | 1 |
8 | Sherida Spitse | M | 27 | 167 | Twente | 450 | 2 | 0 |
9 | Vivianne Miedema | A | 21 | 178 | Arsenal (ENG) | 445 | 2 | 0 |
10 | Danielle van de Donk | M | 26 | 160 | Arsenal (ENG) | 432 | 1 | 0 |
11 | Lieke Martens | A | 25 | 168 | Rosengård (SWE) | 433 | 2 | 1 |
12 | Jill Roord | M | 20 | 173 | Bayern Munich (DEU) | 13 | 0 | 0 |
13 | Renate Jansen | A | 27 | 178 | Twente | 30 | 0 | 0 |
14 | Jackie Groenen | M | 23 | 164 | Francfort (DEU) | 439 | 0 | 2 |
15 | Sippie Folkertsma | M | 20 | 172 | Ajax | 0 | 0 | 0 |
16 | Angela Christ | G | 28 | 167 | PSV Eindhoven | 0 | 0 | 0 |
17 | Kelly Zeeman | D | 24 | 24 | Ajax | 37 | 0 | 0 |
18 | Vanity Lewerissa | A | 26 | 160 | PSV Eindhoven | 5 | 0 | 0 |
19 | Sheila van den Bulk | D | 28 | 167 | Djurgårdens (SWE) | 0 | 0 | 0 |
20 | Dominique Janssen | D | 22 | 174 | Arsenal (ENG) | 0 | 0 | 0 |
21 | Lineth Beerensteyn | A | 21 | 178 | Bayern Munich (DEU) | 21 | 0 | 0 |
22 | Liza van der Most | D | 24 | 165 | Ajax | 90 | 0 | 0 |
23 | Loes Geurts | G | 32 | 169 | 0 | 0 | 0 |
N° | Nom | Poste | Âge | Taille | Club | Temps | Buts | Passes |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
1 | Stina Lykke Petersen | G | 31 | 174 | KoldingQ | 480 | 0 | 0 |
2 | Line Røddik Hansen | D | 29 | 176 | Barcelon (ESP) | 293 | 0 | 0 |
3 | Janni Arnth Jensen | D | 31 | 174 | Linköpings (SWE) | 90 | 0 | 0 |
4 | Maja Ring Kildemoes | M | 21 | 173 | Linköpings (SWE) | 174 | 0 | 0 |
5 | Simone Boye Sørensen | D | 25 | 173 | Rosengård (SWE) | 480 | 0 | 0 |
6 | Nanna Christiansen | M | 28 | 167 | Brøndby IF | 64 | 0 | 0 |
7 | Sanne Troelsgaard | M | 29 | 176 | Rosengård (SWE) | 480 | 1 | 0 |
8 | Theresa Nielsen | D | 31 | 168 | Vålerenga (NOR) | 480 | 1 | 0 |
9 | Nadia Nadim | A | 30 | 175 | Portland Thorns (USA) | 450 | 1 | 0 |
10 | Pernille Harder | A | 25 | 168 | Wolfsburg (DEU) | 480 | 0 | 1 |
11 | Katrine Veje | M | 26 | 174 | Montpellier (FRA) | 457 | 1 | 0 |
12 | Stine Larsen | A | 21 | 168 | Brøndby | 381 | 0 | 1 |
13 | Sofie Junge Pedersen | M | 25 | 176 | Rosengård (SWE) | 52 | 0 | 0 |
14 | Nicoline Haugård Sørensen | M | 20 | 175 | Brøndby | 13 | 0 | 0 |
15 | Frederikke Skjødt Thøgersen | A | 22 | 163 | Fortuna Hjørring | 191 | 0 | 1 |
16 | Maria Christensen | G | 22 | 175 | Fortuna Hjørring | 0 | 0 | 0 |
17 | Line Sigvardsen Jensen | M | 26 | 168 | Washington Spirit (USA) | 428 | 0 | 0 |
18 | Mie Leth Jans | D | 23 | 164 | Manchester City (ENG) | 90 | 0 | 0 |
19 | Cecilie Sandvej | D | 27 | 173 | Francfort (DEU) | 197 | 0 | 0 |
20 | Stine Ballisager Pedersen | D | 24 | 175 | Skovbakken | 0 | 0 | 0 |
21 | Sarah Dyrehauge Hansen | M | 21 | 168 | Fortuna Hjørring | 0 | 0 | 0 |
22 | Line Johansen | G | 28 | 172 | Vejle | 0 | 0 | 0 |
23 | Luna Norgaard Gevitz | D | 23 | 164 | Fortuna Hjørring | 0 | 0 | 0 |
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