Ni buts ni soumises » Des surprises, pas de révolution

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Des surprises, pas de révolution

La première journée de groupe de l’Euro a donné lieu a beaucoup de matchs serrés et à quelques surprises mineures. Mais pour l’instant, rien de suffisant pour remettre en cause les statuts supposés.

La France a eu beaucoup de difficulté à se défaire de l’Islande mais une pénalty d’Eugénie Le Sommer en fin de match a permis d’assurer l’essentiel.

Il a fallu attendre le quatrième jour de l’Euro et le dernier groupe à entrer en piste pour voir des favoris manifester réellement leur supériorité supposée. Il faut dire que le Portugal est certainement l’équipe la plus faible du plateau et que l’Écosse privée de Kim Little devient une équipe très limitée. L’Espagne et l’Angleterre ont toutefois parfaitement entamé leur compétition, et même un peu plus pour les joueuses de Mark Sampson qui ont quasiment marqué autant que toutes les équipes des autres groupes réunies.

La victoire 6-0 avec un triplé de Jodie Taylor met les Anglaises en position de force avant leur duel face à l’Espagne dimanche puisqu’on peut commencer à imaginer qu’un nul pourrait leur suffire pour finir premières du groupe mais il n’est même pas certain que cette place leur semble intéressante. Au moment d’affronter les joueuses de Jorge Vilda, elles auront toutefois une meilleure visibilité sur les parcours que pourraient leur valoir la première et la deuxième place.

Car il se pourrait que l’Allemagne ne soit pas au rendez-vous prévu en demi-finale mais aille dans l’autre moitié de tableau. Les tenantes du titre ont concédé le nul 0-0 à la Suède et si leur qualification pour la suite de la compétition n’est pas du tout remise en cause, il se pourrait que la première place du groupe B se joue à la différence de buts.

Eugénie Le Sommer

Eugénie Le Sommer

Mais la principale surprise de ce groupe est venue de l’autre match où la Russie a battu l’Italie, emmenée par sa génération dorée qu’on croyait à peu près perdue, symbolisée par les deux buts d’Elena Danilova et d’Elena Morozova. La faiblesse récurrente des Italiennes et la fin de match où les transalpines ont assiégé la cage de Tatiana Shcherbak sans parvenir à égaliser tempèrent toutefois l’impression laissée par les Russes et aucune des deux équipes ne semble en mesure de gêner vraiment l’Allemagne et la Suède.

Le groupe A s’annonçait serré et jusque là il l’est mais en respectant l’ordre supposé1. Pour l’ouverture de leur Euro, les Néerlandaises ont battu les Norvégiennes à l’issue d’un match intense mais peu emballant. Le Danemark a ensuite profité d’un coup-franc pour marquer en tout début de match et rejoindre les Pays-Bas au classement. Ces résultats ne remettent pas en cause la hiérarchie annoncée mais ils ne la confirment que très légèrement. Tout est encore possible.

Dzsenifer Marozsan et Caroline Seger

Dzsenifer Marozsan et Caroline Seger

Le groupe C, celui de la France a commencé la victoire surprise de l’Autriche sur la Suisse. Les Autrichiennes ont parfaitement joué le contre laissant les talentueuses attaquantes helvètes faire leur numéro à tour de rôle et s’empaler sur leur solide défense. La situation se complique pour les partenaires de Lara Dickenmann qui ont perdu le match qui était le plus facile sur le papier et qui devront peut-être aller chercher leur qualification au troisième match contre la France.

Pour débuter contre l’Islande, Olivier Echouafni avait concocté une équipe dans la droite ligne des deux matchs de préparation mais avec un côté gauche surprise puisque Sakina Karchaoui reprenait sa place après une blessure qui l’avait privé des matchs contre la Belgique et la Norvège et que la dernière appelée Clarisse Le Bihan débutait devant elle, remplaçant ainsi Amel Majri non seulement dans le groupe mais aussi sur le terrain.

Comme souvent, les Bleues dominaient, menées par une Wendie Renard impériale, mais peinaient à trouver l’ouverture à l’image d’une tête de la capitaine sur la transversale.

Il fallait un pénalty d’Eugénie Le Sommer consécutif à une faute d’Elín Jensen sur Amandine Henry pour enfin marquer à cinq minutes de la fin. L’essentiel est fait et on peut supposer que le pic de forme des Bleues n’était pas prévu pour ce premier match.

Groupe A

Pays-Bas-Norvège 1-0 : van de Sanden 66’

Danemark-Belgique 1-0 : Troelsgaard 6’

Équipe Pts J G N P Bp Bc Dif
1 Pays-Bas 3 1 1 0 0 1 0 1
Danemark 3 1 1 0 0 1 0 1
3 Norvège 0 1 0 0 1 0 1 -1
Belgique 0 1 0 0 1 0 1 -1

Groupe B

Russie-Italie 2-1 : Danilova 9’, Morozova 26’ ; Mauro 88’

Allemagne-Suède 0-0

Équipe Pts J G N P Bp Bc Dif
1 Russie 3 1 1 0 0 2 1 1
2 Allemagne 1 1 0 1 0 0 0 0
Suède 1 1 0 1 0 0 0 0
4 Italie 0 1 0 0 1 1 2 -1

Groupe C

Autriche-Suisse 1-0 : Burger 15’

France-Islande 1-0 : Le Sommer 86’

Équipe Pts J G N P Bp Bc Dif
1 France 3 1 1 0 0 1 0 1
Autriche 3 1 1 0 0 1 0 1
3 Islande 0 1 0 0 1 0 1 -1
Suisse 0 1 0 0 1 0 1 -1

Groupe D

Espagne-Portugal 2-0 : Losada 22’, Sampedro 41’

Angleterre-Écosse 6-0 : Taylor 10’, 26’, 53’, White 33’, Nobbs 86’, Duggan 93’

Équipe Pts J G N P Bp Bc Dif
1 Angleterre 3 1 1 0 0 6 0 6
2 Espagne 3 1 1 0 0 2 0 2
3 Portugal 0 1 0 0 1 0 2 -2
4 Écosse 0 1 0 0 1 0 6 -6


Un commentaire pour “Des surprises, pas de révolution”

  1. Pic de forme à incriminer pour l’EdF ? Au vu du denier match contre l’Autriche le sélectionneur devra proposer autre chose au niveau du jeu et de l’organisation…Depuis sa nomination à ce poste en septembre 2016, Mr Echouafni ne semble pas avoir révolutionné techniquement le fond de jeu de l’équipe au vu des matchs des six derniers mois. Hormis une apparente revue d’effectif, les postes semblent avoir été consolidés sans apporter de notables modifications sur le schéma tactique. Aucune joueuse dotée d’un fort potentiel technique à même de jouer conjointement un rôle de leader ne semble avoir émergée. Ainsi Camille Abily s’avère avoir la maturité, l’expérience et le volume de jeu pour continuer à jouer ce rôle, secondée par Amandine Henry mais le temps compte. Il serait certainement judicieux de confier le brassard à l’une de ces deux joueuses de champ, ce qui permettrait de casser la relation sénile de jeux de passe entre Sarah Bouhaddi et Wendy Renard. Le résultat est que cette équipe présente un schéma de jeu hyper-connu de ses adversaires et tactiquement contre-carrable à cent lieues. La grande absente de ce tournoi, Amel Majri, reste à mon humble avis la nouvelle joueuse accomplie techniquement et présentant un vaste potentiel au niveau de l’animation.
    Le corollaire du premier point est que cette équipe semble avoir stagné sur le plan technique au vu de belles perspectives d’il y a quelques années alors que la tendance est à un très net resserrement chez ses adversaires du Top 10. Un manque flagrant de spontanéité et de soudaineté dans le jeu se fait jour, avec le schéma chronique des deux défenseurs latéraux aptes à remonter très vite le ballon en débordant son adversaire et s’appuyer sur de rapides avants. Par contre dans l’entre-jeu, les milieux ne font plus la différence et on se contente de passes courtes ou de jeu long, toujours vers ces mêmes avants, le dribble semblant appartenir aux échéances passées et nos joueuses se heurtent inéluctablement à la muraille adverse renforcée en deux lignes devant leur but. Le déchet technique est beaucoup plus présent qu’auparavant et le ballon est perdu donc rendu très vite à l’adversaire par manque de précision dans les passes, et de précipitation. Le jeu est moins posé que lorsque Melle Necib officiait tantôt au sein de l’équipe et équilibrait l’ensemble.
    Quant aux joueuses, sans vouloir porter préjudice à aucune d’elle et avec la réserve et l’humilité qui sied, certaines d’entre elles ont certes apporté du sang neuf en se fondant dans le collectif en manifestant une évidente maîtrise à leur poste, mais sans écraser la concurrence, pire certaines ayant encore à prouver leur aptitudes lors de compétitions internationales (Griedge M’Bock, Lavogez, Le Bihan, Perissey, Karchaoui). Quant aux vétéranes certaines semblent marquer le pas techniquement avec une marge de manœuvre désormais limitée (Marie Laure Delie, Elise Bussaglia, Laura Georges, Elodie Thomis, Kadidiatou Diani).
    Sur le plan marketing l’EdF féminine est un argument désormais très vendeur dont la FFF use et abuse afin de récolter de sonnantes espèces trébuchantes au gré des contrats sponsors. Simultanément les médias nationaux sont enclins à profiter de la manne en espérant booster l’audience au travers d’annonces ciblées et ainsi que leur chiffre d’affaire. Il s’en suit à ce jour un décalage entre les résultats de l’équipe, à savoir la stagnation actuelle, et le battage ressassé à longueur d’antenne par les commentateurs sportifs. Et l’argument number one est que cette équipe a battu l’équipe US championne du monde – première au Ranking mondial Coca-Cola – sur le score de 3-0 en ce début d’année à la She Believes Cup ! Oui sauf que…l’équipe US n’ayant pas terminé sa préparation, elle se présentait avec un ensemble de joueuses à court de forme et légèrement déconcentrées. De plus, il semble inopportun au vu tout ce brassage médiatique de rajouter une pression inutile sur le dos des joueuses, rapport au signe indien de la quatrième place qui hante la plupart d’entre elles depuis quelques années de compétition.

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