Ni buts ni soumises » Quinzième journée de D1 2016-2017 – Lyon et le PSG remportent les matchs au sommet

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Quinzième journée de D1 2016-2017 – Lyon et le PSG remportent les matchs au sommet

Les deux matchs au sommet de la quinzième journée ont confirmé que le titre se jouera encore une fois à deux. La victoire de Montpellier sur le PSG avait laissé pensé le contraire mais ça n’aura été qu’un feu de paille.

Marseille profite du surplace de tous ses adversaires pour consolider sa quatrième place. Mais l’événement de la journée est la victoire d’Albi à Saint-Étienne qui lui permet de passer devant son adversaire du jour.

La quinzième journée devait offrir une double confrontation entre les quatre équipes de tête. Ce n’était finalement pas le cas, la saison de Juvisy amoindrissant le niveau du duel Juvisy-PSG qui n’est pas non plus vraiment une confrontation historique puisque la présence de l’équipe parisienne en haut de tableau est assez récente.

La défaite place Juvisy dans une deuxième série de quatre matchs sans victoires – dont trois défaites – seulement séparées par une victoire face à Albi. Mais cette deuxième série est le fruit du double affrontement contre Lyon, de la réception du PSG et du déplacement à Montpellier. La série précédente comportait déjà le PSG mais également Saint-Étienne, Marseille et Bordeaux. Il n’y a certes pas de gloire à rater des choses difficiles mais la seconde série est beaucoup moins inquiétante et la manière a été beaucoup plus convaincante.
L’utilisation de l’effectif de Juvisy reste toutefois légèrement mystérieuse. Il compte de nombreuses absences en défense (Sandrine Dusang, Estelle Cascarino, Julie Soyer) mais cela n’explique pas totalement la composition alignée contre le PSG. Charlotte Bilbault était placée dans l’axe de la défense où elle a ses repères et où elle avait fait une très bonne saison il y a deux ans avec Soyaux. Annaïg Butel était arrière droite à un poste où elle n’a plus aucun repère et sa prestation s’en est nettement ressentie. Du coup, c’est Gaëtane Thiney qui s’est retrouvée aux côtés d’Inès Jaurena à la récupération, privant son équipe d’une partie de son apport offensif. Et c’est Léa Declercq qui l’a remplacée à un poste mi-attaquante de soutien, mi-meneuse de jeu.

Cette mise en place avait donc le défaut de placer deux des joueuses les plus importantes de Juvisy à des postes qui limitent leur expression alors même que Léa Declercq peut jouer arrière droite avec un certain succès comme elle l’avait fait à l’occasion au PSG. D’ailleurs en fin de match Gaëtane Thiney et Annaïg Butel ont été replacées à des positions plus conformes à leurs qualités.

Toutefois la prestation pleine d’abnégation de Juvisy qui a longtemps tenu en échec le PSG valide sans doute les choix d’Emmanuel Beauchet.

Cette mise en échec tiens aussi à la première mi-temps en demi-teinte des joueuses de Patrice Lair. Le tournant du match aura été l’entrée à la mi-temps de Grace Geyoro et Marie-Antoinette Katoto. Les deux jeunes Parisiennes avaient débuté ce match au sommet sur le banc, victimes de la concurrence internationale. Mais à l’issue de la partie, leur position dans la hierarchie est plutôt confortée : on ajoute des stars internationales mais elles sont toujours des joueuses clés du PSG. La première a remplacé la Brésilienne Formiga en manque de rythme après n’avoir plus joué depuis les Jeux Olympiques. Et la seconde a marqué le but de la victoire.

Lyon en forme européenne

Le seul match au sommet était donc le déplacement de Lyon à Montpellier. La séquence des réceptions à Grammont de Juvisy, du PSG et de Lyon pouvait permettre aux Montpelliéraines de se mêler à la lutte pour le titre. La victoire contre le PSG avait confirmé cette possibilité mais le nul contre Juvisy l’avait atténuée. La venue de Lyon a mis fin à ces espoirs. Au match aller, les joueuses de l’OL avait vite mené 2-0 puis Wendie Renard avait perdu un ballon dans l’axe qui avait permis à Anouk Dekker de réduire le score et la deuxième mi-temps avait été plus tendue. La capitaine lyonnaise avait sans doute cette action en mémoire et elle n’a laissé à personne d’autre le soin d’ouvrir le score de la tête sur un coup-franc de Dzsenifer Marozsan et d’assurer la victoire en marquant le troisième but sur un autre coup-franc cette fois de Camille Abily.

Entre temps, Pauline Bremer avait confirmé sa bonne forme en trompant au premier poteau Laetitia Philippe qui s’attendait sans doute à un centre. Le match de l’Allemande ne se résume pas à ce fait d’arme, elle a assez largement remporté son duel direct avec une autre jeune internationale, Sakina Karchaoui.

Pauline Bremer et Sakina Karchaoui

Pauline Bremer et Sakina Karchaoui

L’absence de Sofia Jakobsson qui s’ajoute à celle de Laetitia Tonazzi semble laisser un gros trou dans l’attaque héraultaise. Valérie Gauvin, Lindsey Thomas et Clarisse Le Bihan sont de très bonnes joueuses de D1 et sans doute un peu plus, d’ailleurs elles ont toutes les trois été appelées en équipe de France B pour l’Istria Cup. Mais la marche semble encore un peu haute contre Lyon à ce niveau.

À quelques semaines du quart de finale contre Wolfsbourg, Gérard Prêcheur a aligné ce qui semble être la meilleure formation possible de l’OL. Cette composition ne comprend pas Alex Morgan convalescente mais qui ne devrait pas dépasser Ada Hegerberg et Eugénie Le Sommer à la régulière d’ici le quart de finale européen. Et si les recrues de la saison Dzsenifer Marozsan et Kadeisha Buchanan étaient titulaires, Caroline Seger n’est entrée qu’en deuxième mi-temps, Jessica Houara est restée sur le banc alors que’Alex Morgan, Kenza Dali, Josephine Henning et Kheira Hamraoui n’étaient pas sur la feuille de match.

La dernière question qui reste en suspens en haut de tableau est l’équipe qui de l’OL ou du PSG remportera le titre. La réponse dépendra dépendra de deux facteurs. D’une part du déplacement du PSG à Lyon pour l’avant dernière journée. D’autre part de la décision définitive concernant l’affaire de la feuille de match du match Albi-PSG de la première journée. Si les Parisiennes récupèrent ne serait-ce qu’un point sur les quatre qu’elles ont perdus en première instance, la confrontation directe sera décisive. Si elles récupèrent l’intégralité des points, elle pourront même se contenter d’un match nul.

Marseille sur la trace de Saint-Étienne

La lutte pour la quatrième place est beaucoup plus honorifique mais dans une compétition tellement nivelée, les places d’honneurs sont importantes. En 2008, le RC Saint-Étienne1 tout juste promu avait profité de la période de transition entre la sortie de Toulouse du quatuor de tête et l’entrée du PSG pour prendre la quatrième place et réaliser la meilleure performance d’un promu depuis la deuxième place du Toulouse OAC en 1995. Depuis aucun promu n’a fait aussi bien.

Outre quelques noms connus comme Karima Benameur, Jessica Houara ou Michèle Ngono Mani et quelques championnes en titre priées par l’OL d’aller voir ailleurs (Delphine Blanc, Ludivine Bruet, Aurélie Naud et Anne-Laure Perrot), deux jeunes joueuses avaient participé à l’aventure verte2 et cherchent à la rééditer cette saison. Amandine Soulard alors âgée de 21 ans avait joué 9 matchs. Kelly Gadéa avait disputé à 16 ans deux matchs (qui n’étaient pas ses premiers en D1, elle en avait joué six avec Montpellier lors des deux saisons précédentes). Les deux joueuses sont désormais titulaires dans la défense de Marseille et sont en bonne position pour rééditer l’exploit.

Le match du jour était facile sur le papier face à une équipe de Metz qui ne comptait que trois matchs nuls à son bilan de la saison. Mais les Lorraines sont en bien meilleure forme ces derniers temps, restaient justement sur deux de leurs trois matchs nuls et surtout sur des prestations très convaincantes. Ce n’étais donc pas tout à fait une surprise qu’elles ouvrent le score en tout début de match grâce à leur recrue germano-turque3 en provenance de l’équipe B du Bayern Munich Melike Pekel.

Melike Pekel

Melike Pekel

L’avantage tenait près d’une heure avant que la supériorité marseillaise se ne concrétise grâce à Nora Coton-Pélagie et à un doublé de Viviane Asseyi. Marseille compte désormais trois points d’avance sur la cinquième place maintenant occupée par Soyaux. Les Charentaises ont doublé Guingamp en battant l’équipe bretonne 1-0 sur un pénalty de Viviane Boudaud consécutif à une faute de Soazig Quéro sur Laura Bourgouin.

Le match opposait deux équipes dont le dernier résultat était un nul à Metz et qui cherchaient à rattraper les points perdus. C’est donc Soyaux qui fait la bonne opération à l’issue d’un duel équilibré qui était marqué par la première titularisation de Gwendoline Djebbar depuis sa blessure contre Juvisy il y a près d’un an.

Louise Fleury et Gwendoline Djebbar

Louise Fleury et Gwendoline Djebbar

La scission du ventre mou

Traditionnellement, la D1 était constituée d’un quatuor de tête, d’une ou eux équipes décrochées en bas et d’un immense ventre mou entre les places d’honneur et la relégation. Cette saison, le quatuor de tête est un trio et seul Metz est vraiment décroché. Le reste du plateau constitué de huit équipes est insensiblement en train de se couper en deux. Marseille, Soyaux, Guingamp et Juvisy ont fait le trou et peuvent se contenter de regarder devant. Les quatre autres équipes sont concernées par la lutte pour le maintien qui ne se résumera peut-être finalement pas à un duel entre Albi et Bordeaux.

Le cas de Saint-Étienne est un peu à part puisque les Vertes ont deux matchs en retard contre Metz et Soyaux qui peuvent leur permettre de revenir sur le groupe précédent mais elles sont à l’origine du retour d’Albi par leur défaite surprise contre l’équipe d’Adolphe Ogouyon sur un but de l’internationale serbe Milica Mijatovic.

C’est la première victoire d’Albi cette saison qui soit à la fois sur le terrain et pas contre Metz. Elle permet aux Albigeoises de rejoindre leurs adversaires du jour (avec deux matchs joués en plus donc) mais aussi Rodez et de prendre trois points d’avances sur Bordeaux. Ces deux dernières équipes ont fait match nul 0-0 qui semblait favorables aux Girondines avant le match d’Albi.

Comme en haut de tableau, tout est encore soumis à la décision en appel concernant le match Albi-PSG mais avec cette victoire, la perte de ces trois points de bonus ne serait plus rédhibitoire. Et si on savait que Bordeaux aurait à conquérir son maintien point par point jusqu’à la dernière journée, la position de Rodez est plus étonnante. L’équipe de Sébastien Joseph ne possède donc que trois points d’avance sur la zone rouge et semble avoir perdu tout ce qui faisait sa force l’an dernier. L’avant dernière journée verra la confrontation pour le titre entre Lyon et le PSG mais elle pourrait bien être aussi décisive pour le maintien avec le match entre Albi et Rodez.

Résultats

9e journée

Juvisy-Lyon 0-1 : Abily 22′

11e journée

Metz-Guingamp 1-1 : Khelifi 71′ ; Amani 65′

Léa Khélifi buteuse contre Guingamp, face à Salma Amani et Soazig Quéro

Léa Khélifi buteuse contre Guingamp, face à Salma Amani et Soazig Quéro

15e journée

Juvisy-PSG 1-2 : Thiney 66′ ; Paredes 62′, Katoto 64′

Metz-Marseille 1-3 : Pekel 3′ ; Coton-Pelagie 59′, Asseyi 66′, 81′

Montpellier-Lyon 0-3 : Renard 13′, 67′, Bremer 26′

Rodez-Bordeaux 0-0

Saint-Étienne-Albi 0-1 : Mijatović 61′

Soyaux-Guingamp 1-0 : Boudaud 75′

Classement (en relief)

Rang Club [victoires / nuls / défaites / diff. de buts] Pts
1 Lyon [14/0/1/62] 42
    41
    40
    39
2 PSG [13/0/2/35] 38
    37
    36
    35
3 Montpellier [11/1/3/27] 34
    33
    32
    31
    30
    29
    28
    27
    26
    25
    24
4 Marseille [7/2/6/-7] 23
    22
    21
5 Soyaux [5/5/4/-6] 20
6 Guingamp [5/4/5/-8] 19
    18
7 Juvisy [5/2/8/10] 17
    16
    15
    14
8 Rodez [3/4/8/-24] Albi [4/1/10/-23] Saint-Étienne [3/4/6/-8] 13
    12
    11
11 Bordeaux [2/4/8/-26] 10
    9
    8
    7
    6
    5
    4
12 Metz [0/3/11/-32] 3


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