Ni buts ni soumises » Deuxième journées des JO de Rio 2016

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Deuxième journées des JO de Rio 2016

Trois équipes sont déjà qualifiées pour les quarts de finales après deux journées : États-Unis, Canada et Brésil. Il n’y a pas eu tellement plus de surprise que lors des premiers matchs mais cela n’est pas sans enseignements.

Les Bleues n’ont toujours pas réussi à battre les Américaines en compétition officielle mais le bilan n’est peut-être pas si négatif d’autant que l’Allemagne fait un peu moins peur après son début de compétition.

On commence à avoir les idées un peu plus clair sur les forces en présence à Rio. Sur les résultats bruts, il n’y a à nouveau eu que deux surprises et elles viennent à nouveau de l’Australie et de la Suède.

Les Matildas ne sont pas où on les attend : après avoir perdu contre le Canada malgré une supériorité numérique qui a duré plus d’une heure, elles ont assez nettement dominé l’Allemagne, candidate à l’or. Mais dominer n’est pas gagner, surtout contre l’Allemagne. Après avoir très vite ouvert le score grâce à Samantha Kerr, elles ont même doublé la mise grâce à Caitlin Foord pour mener 2-0. Cet avantage n’a tenu que quelques secondes, Sarah Däbritz réduisant le score dans les arrêts de jeu de la première mi-temps. Après la pause, c’est bien l’Allemagne qui a dominé, offrant à l’Australie de nombreuses occasions en contre sans réussite. Et à force de rater, les Australiennes ont été rejointes en fin du match, Saskia Bartusiak profitant d’un cafouillage sur un corner pour marquer (à moins que ça ne soit Clare Polkinghorne contre son camp).

Cette égalisation est une très mauvaise affaire pour l’Australie qui aura désormais du mal à éviter la troisième place du groupe : si elle battra sans doute assez largement le Zimbabwe, elle doit espérer une défaite de l’Allemagne sur le Canada tout en rattrapant 7 buts de différence de buts. Cela n’est pas impossible mais difficile.

Et la troisième place du groupe F est évidemment à éviter puisqu’elle envoie directement affronter les États-Unis en quarts de finale. Il aurait été amusant de voir les deux premières équipes au classement Fifa s’affronter aussi tôt mais à vrai dire même quand l’Australie a été menée 2-0, c’est restée une hypothèse peu probable. Bien sûr le Canada peut battre l’Allemagne mais cette dernière reste favorite pour ce match et pour la première place du groupe. Sur le plan comptable, ce match nul ne change donc finalement pas grand chose côté allemand.

Mais la Mannschaft fait moins peur après ces deux premiers matchs même si on sait qu’il ne faut pas toujours se fier à ce genre d’impressions.

Le Brésil en forme olympique

Si l’Allemagne n’a pas impressionné, ce n’est pas le cas du Brésil. Bien sûr, on a toujours tendance à réécrire le déroulement d’un match après coup quand on connaît le score, surtout quand il est de 5-1. La Suède a fait très bonne impression face au pays hôte pendant une vingtaine de minute, le temps pour Kosovare Asllani de manquer une occasion très franche puis d’encaisser un but sur une mésentente entre Emma Berglund et Hedvig Lindahl. Elle a même égalisé immédiatement mais Lotta Schelin était hors-jeu et ne pensait pas à laisser la balle à Sofia Jakobsson qui ne l’était pas.

Mais après la superbe Crespo1 de Cristiane, les Suédoises se sont entièrement liquéfiées. Il faut dire que ce Brésil ne ressemble plus vraiment à celui de 2015 et Marta semble avoir retrouvé une partie de ses jambes d’il y a dix ans. Avec deux buts et deux passes décisives, elle a plus que contribué à mettre la Suède à terre. Le pays organisateur est celui qui a le plus impressionné jusque là avec les États-Unis bien qu’une revanche (ou une consolante) des finales de 2004 et 2008 soit peu probable puisque les deux équipes se rencontreraient en demi-finales si elles finissent premières de leurs poules – ce qui est probable – et qu’elles remportent leur quart de finale – ce qui est possible.

Dans l’autre match de la poule, la Chine s’est logiquement imposée 2-0 face à l’Afrique du Sud. Ce qui place la Suède dans une position plus délicate que prévue puisqu’elle ne pourra pas se contenter d’un nul pour prendre la deuxième place et qu’en cas de défaite, sa troisième place ne serait probablement pas qualificative sauf très grosse victoire de la France sur la Nouvelle-Zélande (ou de défaite encore plus grosse). Les coéquipières de Caroline Seger auront au moins l’avantage de jouer en dernier et de connaître toutes les données du problème.

Résultats et classements

Groupe E

Afrique du Sud- Chine 0-3

Brésil- Suède 5-1

Équipe Pts J G N P Bp Bc Dif
1 Brésil 6 2 2 0 0 8 1 7
2 Chine 3 2 1 0 1 2 3 -1
3 Suède 3 2 1 0 1 2 5 -3
4 Afrique du Sud 0 2 0 0 2 0 3 -3

Groupe F

Canada- Zimbabwe 3-1

Allemagne- Australie 2-2

Équipe Pts J G N P Bp Bc Dif
1 Canada 6 2 2 0 0 5 1 4
2 Allemagne 4 2 1 1 0 8 3 5
3 Australie 1 2 0 1 1 2 4 -2
4 Zimbabwe 0 2 0 0 2 2 9 -7

Groupe G

États-Unis- France 1-0

Colombie- Nouvelle-Zélande 0-1

Équipe Pts J G N P Bp Bc Dif
1 États-Unis 6 2 2 0 0 3 0 3
2 France 3 2 1 0 1 4 1 3
3 Nouvelle-Zélande 3 2 1 0 1 1 2 -1
4 Colombie 0 2 0 0 2 0 5 -5

Pas d’exploit pour les Bleues

Le compte-rendu du match entre la France et les États-Unis va sembler être recopié sur celui de nombreux matchs précédents qui ont opposé les Bleues aux Américaines ou en général aux autres favorites : domination française sur tout ou partie du match, des occasions manquées et finalement un but encaissé et de regrets.

Bien que privées d’Eugénie Le Sommer légèrement blessée et remplacée par Marie-Laure Delie, les Bleues ont réalisé une très bonne première période en obtenant plusieurs occasions très nettes. Après la pause, les choses ont été un peu plus difficiles et le but de Carli Lloyd sanctionne assez naturellement une période de domination américaine. Les Bleues ont ensuite repris un peu l’ascendant pour tenter de revenir.

Kadidiatou Diani a été l'une des meilleures françaises contre les Etats-Unis

Kadidiatou Diani a été l'une des meilleures françaises contre les Etats-Unis

Mais contrairement au lieu commun de l’histoire sans fin, la France n’avait jamais fait jeu égal comme cela contre les États-Unis en compétition officiel. Il y a quatre ans dans un contexte assez similaire, celui d’un match de poule, la France menait 2-0 au bout d’un quart d’heure en faisant preuve d’une très grande efficacité mais avait atteint la mi-temps à 2-2 et la fin de match à 2-4.

Si ce n’était le risque de retrouver l’Allemagne dès les quarts de finales, cette défait serait plutôt une bonne chose tant on voit mal une équipe battre deux fois ces États-Unis et s’il faut choisir, autant que ce soit en finale.

L’autre grand enseignement pour les Bleues ne vient pas de leur match mais du groupe F. L’Australie a montré l’exemple de ce qu’il fallait faire contre l’Allemagne même si le résultat n’a pas été tout à fait au bout. Silvia Neid finira peut-être par perdre à cause de la confiance absolue accordée à ses anciennes grognardes, Saskia Bartusiak et Anja Mittag en tête.

Du coup l’Allemagne ne fait peut-être pas beaucoup plus peur que le Canada.

La gestion de la fatigue

Enfin, la baisse de régime des Bleues en deuxième mi-temps pose la question de l’état physique des Bleues. Philippe Bergerôo a choisi de ne pas faire tourner entre les deux premiers matchs (et assez peu à l’intérieur des matchs). C’était un choix assumé avec l’espoir de pouvoir le faire contre la Nouvelle-Zélande en cas de qualification déjà assurée, c’est-à-dire de victoire contre les États-Unis. C’était un pari particulièrement risqué. D’une part parce que la victoire lors de ce match était loin d’être gagnée d’avance et ensuite parce que même en cas de victoire, il aurait été dommage d’en perdre l’avantage lors du match suivant.

Le seul changement dans le onze de départ était imposé par la blessure d’Eugénie Le Sommer. Avec dix joueuses qui ont débuté les deux matchs, la France n’est pas très loin de ce qu’ont fait les autres favorites – le Brésil a même reconduit les onze mêmes – mais la plupart ont changé une ou deux joueuses de plus ce qui est une proportion assez importante dans un effectif de 18.

Et là où certaines équipes vont pouvoir reposer des joueuses importantes, la France ne pourra sans doute pas, ce qui sera pénalisant pour le match (mais la Nouvelle-Zélande est dans la même situation) et pour l’éventuel suivant. Le seul point positif est que l’Allemagne a à peine plus tourné et devra aussi se battre contre le Canada.



Un commentaire pour “Deuxième journées des JO de Rio 2016”

  1. « Kadidiatou Diani a été l’une des meilleures françaises contre les Etats-Unis » ???? La meilleure derrière Renard, Henry, Mbock, Abily, Majri, Houara et Cadamuro, alors. Elle n’est pas encore au niveau et a perdu beaucoup de ballons. Thomis aurait certainement provoqué bien plus d’occasions ! Je ne comprends pas sa titularisation ni celle de Bussaglia.

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