En haut de tableau, il n’y a pratiquement plus de suspense que pour la place en Ligue des Championnes que lorgne à nouveau Juvisy après sa victoire dans le match à rejouer contre Saint-Étienne. Elle se jouera sans doute lors de l’avant dernière journée où les Essonniennes recevront le PSG pour une sorte de match de barrage.

En dehors de ce match, l’intérêt de cette fin de championnat réside dans la lutte pour le maintien.

On a coutume de dire qu’en D1 féminine, 4 équipes jouent le haut du tableau et les autres jouent le maintien. Depuis la saison 2009-2010 que le PSG regarde en haut, il y a toujours au moins 14 points d’écart entre le 4^e et le 5^e à ce moment de la saison1.

Cette année la situation est particulièrement frappante, le cinquième Soyaux se situe 18 points derrière Montpellier et seulement 7 devant Saint-Étienne, 10^e et premier relégable. Toutefois, à trois journées de la fin, les Sojaldiciennes ne sont plus vraiment en danger, pas plus que les Guingampaises qui les suivent d’un point.

Mais derrière Rodez, Hénin-Beaumont, Arras et Saint-Étienne se tiennent en 2 points. Et même Yzeure que l’on prévoyait en difficulté en début de saison après avoir chamboulé son effectif n’est pas encore relégué2.

Cinq pour trois places

Sauf cataclysme, trois de ces cinq équipes vont se maintenir et deux vont descendre. Le calendrier de la fin de saison est le suivant :

Lors des 10 saisons précédentes, la 9^e place s’est jouée entre 38 (Saint-Memmie en 2005) et 48 points (Toulouse en 2009) et la 10^e entre 35 (Vendenheim l’an dernier) et 44 points (Hénin-Beaumont la saison précédente)3.

Cette année, tout devrait se jouer entre 40 et 41 points. Pour se faire une idée, on peut faire la supposition peu risquée qu’aucune de ces équipes ne prendra plus que le point de la défaite contre l’équipe du quatuor de tête que chacune rencontrera d’ici la fin de saison, sauf Hénin-Beaumont qui se déplacera à Juvisy et à Lyon. Autre hypothèse plausible qui concerne également les Vertes du nord, elles prendront sans doute 4 points contre Muret.

Tout devrait donc se jouer d’une part contre les équipes du ventre mou (limité à Soyaux et Guingamp) et d’autre part lors des confrontations directes.

Yzeure est bien sûr l’équipe la plus en difficulté avec 4 points à remonter, mais deux matchs contre des adversaires directs pour le faire. Une victoire à Saint-Étienne lors de la prochaine journée permettrait aux Auvergnates de gagner une place4, une autre contre Rodez la journée suivante de la conserver. Yzeure serait à 42 points, devant Saint-Étienne mais derrière Hénin-Beaumont à 43 et devrait compter sur Soyaux et Guingamp pour empêcher Arras et Rodez de prendre des points.

Vu d’en face, les Stéphanoises joueront gros contre Yzeure puisqu’en cas de défaites, elles auraient l’obligation de s’imposer à Soyaux et resteraient également tributaires des résultats de Rodez et Arras contre Soyaux et Guingamp. Toutefois, la saison de Saint-Étienne reste assez mystérieuse et cette équipe semble la plus capable du lot de battre Soyaux.

Julie Debever, défenseuse de l'AS Saint-Étienne

Ces calculs mettant Yzeure au mieux à 42 points et Hénin-Beaumont à 43, c’est le total que devront viser Arras et Rodez, ce qui signifie qu’une victoire devrait être suffisante. Mais elle sera sans doute plus facile à aller chercher pour Rodez qui a un match contre Yzeure dans la mesure où aucune des équipes en lutte n’a emporté de match en dehors des confrontations directes.

L’état de forme jouera aussi un rôle important, même s’il est difficile de l’anticiper après une nouvelle pause du championnat de près d’un mois. Néanmoins Rodez et Yzeure restent sur des prestations convaincantes contre Lyon et Juvisy et Saint-Étienne a récemment poussé au nul le PSG.

Bref la situation la plus critique semble celle d’Arras qui n’a plus d’adversaire direct contre qui prendre des points, et pour le perdant du match Yzeure-Saint-Étienne qui ne devrait pas s’en remettre. Hénin-Beaumont en gagnant à Muret et Rodez même en perdant trois fois devraient s’en sortir.

Qui pour remplacer les reléguées ?

Pour remplacer les relégués, la situation ne semble claire que dans le groupe C de D2. Albi compte 10 points d’avance sur Nîmes à quatre journées de la fin et est donc en D1 virtuellement sinon mathématiquement. Dans ce groupe, le relégué Toulouse navigue en milieu de tableau. Ses collègues des autres groupes s’en sortent mieux. Dans le groupe A, Vendenheim est à la lutte avec Algrange pour monter. Deux points séparent les deux équipes qui s’affrontent dimanche. Une victoire permettrait aux Lorraines de prendre une avance presque définitive.

Le groupe B est le plus serré des trois : Issy semble bien parti pour remonter directement mais ne compte que quatre points d’avance sur La Roche et cinq sur Le Mans et Saint-Maur.

Séverine Cabec, capitaine du Rodez Aveyron Football