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Faux départ pour le PSG

Lyon et Juvisy marquent leur territoire d’entrée, Montpellier assure l’essentiel au contraire du PSG accroché par Guingamp. Les trois promus chutent pour leur débuts.

La saison reprend à peu près là où la précédente s’était arrêtée, avec Lyon en tête devant Juvisy. Championnes de France en titre, les Lyonnaises avaient l’honneur de débuter la saison sur l’antenne d’Eurosport qui mettra toute la première mi-temps à réussir à diffuser le match. Dommage parce que c’était la meilleure des deux.

Face à une équipe de Rodez annoncée affaiblie mais qui est restée aussi cohérente que possible face aux championnes d’Europe, Patrice Lair alignait une composition qui aurait presque pu passer pour une provocation destinée à Bruno Bini : Sarah Bouhaddi était titulaire mais Céline Deville en tribune, remplacée sur le banc par la jeune Pauline Peyraud-Magnin ; Sabrina Viguier était préférée à Laura Georges dans l’axe, Amandine Henry l’était à Élise Bussaglia, elle aussi en tribune, Camille Abily était titularisée juste derrière l’attaquante Laetitia Tonazzi, soit plus haut que Louisa Necib. Bref il n’aurait plus manqué qu’Eugénie Le Sommer à droite à la place d’Élodie Thomis pour avoir la totalité des choix contestés du sélectionneur.

Toutefois, malgré l’animosité entre les deux hommes, il ne s’agissait très certainement que de la composition qui semblait la plus performante dans ce contexte de début de championnat, face à un adversaire réputé plus faible et avec des états de formes variés, en particulier pour les joueuses ayant participé aux Jeux Olympiques.

Laetitia Tonazzi et Camille Abily ont marqué les quatre buts de la première mi-temps, servies par Lara Dickenmann et Élodie Thomis

Laetitia Tonazzi et Camille Abily ont marqué les quatre buts de la première mi-temps, servies par Lara Dickenmann et Élodie Thomis

La copie était presque parfaite en première mi-temps : les ailières Lara Dickenmann et Élodie Thomis offraient des centres que Laetitia Tonazzi, seule recrue alignée, et Camille Abily transformaient en buts, la première s’offrant en plus un but solitaire. À la mi-temps, les deux joueuses avaient marqué leur doublé et le seul point qui tracassait Patrice Lair semblait sa défense : il avait remplacé Laura Georges par Sabrina Viguier dès la 20e minute mais ne semblait toujours pas satisfait malgré l’inoffensivité ruthénoise.

Lotta Schelin et Laetitia Tonazzi ensemble dès la première journée

Lotta Schelin et Laetitia Tonazzi alignées ensemble dès la première journée

Cependant, ses changements de la pause étaient sans doute plutôt dictés par la gestion des temps de jeu : deux avant-centres supplémentaires, Lotta Schelin et Ami Otaki, entraient sur la pelouse à la place d’une meneuse, Louisa Necib, et de l’arrière droite Corine Franco. L’OL passait dans une sorte de 3-2-5 avec Laura Georges arrière droite (ce qui a permis de voir que ce n’était pas son poste), deux milieux, deux ailières et trois avant-centres.

Le score a enflé dans les mêmes proportions en seconde mi-temps, les doublés des entrantes Lotta Schelin et Ami Otaki répondant à ceux de Laetitia Tonazzi et Camille Abily mais la raison était plus à chercher dans le talent individuelle, en particulier celui de l’attaquante suédoise et dans la fatigue des joueuses de Rodez que dans le nouveau système de jeu assez peu convaincant.

8-0 et quatre doublés de quatre des joueuses qui joueront la place de meilleure buteuse de l’OL (et encore, Eugénie Le Sommer n’a pas joué), la saison est déjà lancée à Lyon. Malgré le score, Rodez n’a pas démérité et ne comptait sans doute pas sur ce match pour prendre les points nécessaires à son maintien.

Ami Otaki, un doublé comme ses coéquipières

Ami Otaki, un doublé comme ses coéquipières

Juvisy et Montpellier commencent bien

Pour son retour dans son stade Georges-Maquin après une saison de travaux, Juvisy a également marqué les esprits face au promu arrageois. Le premier enseignement était sur la feuille de match : les trois recrues de Juvisy étaient titulaires. Si cela était attendu pour Camille Catala qui prenait la place laissée vacante par Laetitia Tonazzi à la pointe de l’attaque entre Julie Machart et Janice Cayman, il était moins certain que la défense serait ainsi renouvelée de moitié : indiscutables l’an dernier avec les sœurs Butel, Émilie Trimoreau et Nelly Guilbert étaient remplacées par Julie Soyer à droite et Sandrine Dusang dans l’axe.

Comme à Lyon, les joueuses offensives faisaient leur part du travail : 5 des 6 buts étaient marqués par les trois attaquantes (avec un doublé pour Julie Machart) et par Gaëtane Thiney placée en soutien des attaquantes et qui a transformé un pénalty. Le sixième but était l’œuvre de Sandrine Dusang qui fêtait ainsi son retour après quasiment deux saisons blanches.

Montpellier rajeunit

Pendant ce temps, Montpellier se rendait à Saint-Étienne privé de sa gardienne internationale Laetitia Philippe et de sa championne du monde japonaise Rumi Utsugi. Pour faire bonne mesure, Sarah M’Barek laissait Ophélie Meilleroux sur le banc, et ne faisait entrer Hoda Lattaf qu’à la mi-temps et Marie-Laure Delie à l’heure de jeu. La jeunesse montpelliéraine menée par Claire Lavogez, l’emportait grâce à des buts de sa recrue Zohra Ayachi et de Viviane Asseyi. Le score est moins lourd que pour Lyon et Juvisy mais l’adversaire n’était sans doute pas du même calibre, Saint-Étienne visant plus que le maintien.

Yzeure et Vendenheim prennent de l’avance

Cela n’est pas le cas d’Yzeure, Vendenheim, Toulouse et Issy. Les deux premiers ont fait parler leur expérience de la D1 face aux deux promus. Yzeure a battu Toulouse en une demi-heure et trois buts, qui ont tenu jusqu’à la fin malgré une réduction du score de Lilas Traïkia. Les Auvergnates sont très provisoirement 3e au nombre de buts marqués.

Vendenheim recevait Issy à Mundolsheim. On attendait les anciennes Parisiennes d’Issy mais c’est celle de Vendenheim Cindy Thomas qui se mettait en évidence en ouvrant le score peu avant la mi-temps. Sa coéquipière Joanna Schwartz doublait ensuite le score avant que Gwenaëlle Migot ne prouve qu’elle pouvait marquer aussi en D1. Si Yzeure et Vendenheim font déjà une bonne opération pour un maintien qui devrait se jouer comme d’habitude avec peu de points, le résultat est encore loin d’être rédhibitoire pour les promus.

Guingamp irréductible village breton

Par contre, cela n’est peut-être pas le cas pour le PSG : la lutte pour le titre et la place européenne devrait se jouer lors de confrontations directes entre des équipes du quatuor de tête qui n’auront à peu près tout gagné par ailleurs. Chaque point perdu contre les autres adversaire devra donc être regagné contre Juvisy, Lyon ou Montpellier. Et l’ambitieuse armada parisienne a déjà perdu des points face à Guingamp sur la pelouse du stade Fred-Aubert de Saint-Brieuc. L’équipe bretonne n’était sans doute pas le meilleur adversaire possible pour une équipe en construction comme ce PSG. Malgré le changement d’entraîneur, elle n’a pas énormément changé et elle présentait un jeu collectif qui tranchait avec celui de l’équipe parisienne qui a elle aussi changé d’entraîneur mais qui comptait 5 nouvelles joueuses dans son onze de départ.

Kheira Hamraoui, première buteuse du nouveau PSG.

Kheira Hamraoui, première buteuse du nouveau PSG.

Emmené par une Shirley Cruz au four et au moulin, le PSG menait 1-0 à la mi-temps sur un but de Kheira Hamraoui, bien servie par la Costaricienne, mais Guingamp avait fait quasiment jeu égal. La deuxième mi-temps était du même ordre, d’abord dominée par les Parisiennes qui ne mettaient pas vraiment en danger une Emeline Mainguy attentive. Guingamp prenait peu à peu le jeu à son compte et c’est assez logiquement que Julie Morel égalisait à l’issue d’une action individuelle où elle effaçait Sabrina Delannoy avant de laisser Véronique Pons sans réaction d’une frappe placée tout contre son poteau droit.

Julie Morel est sur le point de tromper Véronique Pons et d'égaliser.

Julie Morel est sur le point de tromper Véronique Pons et d'égaliser.

Depuis que Saint-Brieuc est devenu Guingamp, on sait que cette équipe dispose de moyens qui devraient lui permettre à terme de viser mieux que le maintien, et qu’elle ne constitue plus une proie facile à croquer pour les rapaces du haut du classement (les rapaces croquent-ils vraiment leurs proies d’ailleurs ?). On peut donc imaginer que d’autres équipes du quatuor de tête perdront des points face aux Costarmoricaines.

Cependant, ce sont justement celles qui en perdront le moins qui empocheront la mise et à ce titre, le PSG a réalisé une mauvaise opération dans ce match qui a montré ses limites actuelles. Il sera vite oublié si l’équipe monte en puissance et gagne contre ses adversaires directes. Mais il vient de griller un joker dès la première journée.



6 commentaires pour “Faux départ pour le PSG”

  1. Merci CHR$ pour ces tours d’horizon toujours très bien faits.

    J’ai dû rater un épisode, à cause des vacances sans doute mais pourquoi les Guingampaises jouent-elles à St-Brieuc maintenant, elles faisaient de belles affluences au Roudourou, non ?

  2. Malgré la transformation du Stade Briochin en En Avant Guingamp (ou plus exactement En Avant Guingamp-Ville de Saint-Brieuc) au début de la saison dernière, le club reste principalement basé à Saint-Brieuc.
    L’an dernier, il n’a joué au Roudourou que les matchs contre Lyon, Montpellier et Saint-Étienne. Et si l’affluence a été importante contre Lyon (plus de 12 000), on est resté à environ 600 contre Montpellier et Saint-Étienne, ce qui est certes plus qu’en général à Fred-Aubert, mais qui n’est pas énorme non plus.

  3. Le motif de cette fusion est en effet d apporter un soutien logistique a une equipe qui est amenee a se professionaliser (dans la maniere de fonctionner, pas tant sur le plan des contrats des joueuses a court terme).
    Elles joueront quelques affiches a Guingamp, mais l essentiel restera (pour le moment) a Saint-Brieuc.

  4. PSG en mode faux-départ pour le haut du tableau , mais pour le bas,et d’après l’article précédent « c’est la rentrée »,je pense que c’est les TF7 qui ont le pompon.

  5. Ah OK, merci CHR$ et A la gloire.

  6. Saloutazif3ns cher Panda Toke9!Ben moi j’ai eu envie de douceur aussi penadnt le de9bat et je me suis finie au pif blanc. Voile0. Mais si tu m’avais invite9e c’est ton baba que j’aurais fini of course! Des becs!

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