Ni buts ni soumises » Quarts de finales des JO de Londres 2012

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Quarts de finales des JO de Londres 2012

Les Bleues ne sont plus qu’à une victoire d’une médaille olympique. Et si les États-Unis semblent nettement au dessus, les deux autres qualifiés, Japon et Canada, sont des équipes que les Françaises ont déjà battu cette année.

Pas de grosse surprise lors de ces quarts de finales puisque le seul match déséquilibré était celui des États-Unis qui sont passés aisément. Comme souvent dans une phase finale, surtout d’une telle densité (des matchs tous les trois jours), la vérité du premier tour n’est pas celle des éliminations directes. Si les États-Unis sont donc passées, les deux autres premières de groupes ont été sorties : les Britanniques par un surprenant Canada et les Suédoises par les Bleues.

La demi-finale nord américaine semble très à l’avantage de la plus sudiste des deux équipes alors que l’autre est a priori très indécise, et l’équipe qui perdra ce France-Japon devra rester mobilisée parce qu’elle sera favorite pour la médaille de Bronze si tout se passe normalement dans l’autre match.

Suède-France 1-2

L’équipe alignée par Bruno Bini était une nouvelle variation autour de la même base. Des quelques ajustements possibles, Élise Bussaglia était associée à Sandrine Soubeyrand au milieu, au détriment de Camille Abily, et Élodie Thomis était préférée à Eugénie Le Sommer sur l’aile droite, en considérant que Laura Georges a définitivement supplanté Ophélie Meilleroux dans l’axe, le match du jour n’étant pas de nature à remettre ce choix en cause.

Commencé sous le déluge, le match a terminé sous le soleil, c’est un peu un résumé du match des Bleues : les deux équipes ne semblaient pas vraiment crispées mais faisaient preuve d’une grande prudence et brillaient plus par leur organisation que par leurs envolées offensives. Ce n’est donc pas un hasard si tous les buts ont été marqués sur coup de pied arrêtés par des joueuse défensives.

Quand Nilla Fisher a marqué de la tête à la 18e minute, on pouvait craindre le classique scénario de l’équipe de France qui est au niveau de l’événement mais qui cède sur des coups de pieds arrêtés. Mais la stabilisation de la défense centrale française autour de Wendie Renard et de Laura Georges a non seulement permis de solidifier l’aspect défensif, mais il offre aussi des solutions offensives sur coup de pied arrêtés. Laura Georges de la tête puis Wendie Renard comme une avant-centre ont ainsi rejoint Marie-Laure Delie comme meilleures buteuses de Bleues lors de cette compétition, mais ont surtout donné l’avantage à la France avant la mi-temps.

Peu avant l’heure de jeu, la Suède sortait un peu du schéma rigide et permettait sur quelques actions de justifier pourquoi Bruno Bini avait été obligé de déroger légèrement à son projet de vie en rappelant Sarah Bouhaddi qui avait jusque là plutôt raté ses Jeux Olympiques mais qui en un arrêt et deux prises de balles aériennes a sans doute beaucoup fait pour la qualification en demi-finales. On dit souvent que tout se joue à des détails, voilà un détail important.

En fin de match, la France obtenait plusieurs occasions, soit que les Suédoises se découvrent pour essayer de revenir, soit que l’entrée de Camille Abily et d’Eugénie Le Sommer permette de donner plus de liant au jeu. Il semble que l’association entre Camille Abily et Élise Bussaglia a été condamnée par le seul match contre les États-Unis. On verra contre le Japon s’il s’agissait d’un choix tactique ou si l’équipe type a été trouvée.

Toutefois, il y aura peut-être un autre changement à faire : Gaëtane Thiney est sortie et semblait blessée, ce qui pourrait nécessiter un réaménagement si sa blessure s’avérait sérieuse.

La question de la valeur à donner aux résultats de la France cette saison semble maintenant tranchée avec cette victoire sur laSuède, après l’indice donné par celle contre le Japon à Charléty. Il reste maintenant renouveler ce dernier résultat pour s’offrir une finale olympique.

États-Unis-Nouvelle-Zélande 2-0

Les États-Unis participeront à leur cinquième demi-finale olympique, soit autant que de participation du football féminin aux Jeux. Pour l’instant, elles se sont toujours hissées en finale, et seront encore favorite pour le faire. Leur quart de finale semblait plus déséquilibré que les autres mais il a finalement donné un avant goût du scénario des deux suivants avec une équipe qui marque assez vite, avant d’enfoncer tranquillement le clou en deuxième période et de se qualifier presque sans coup férir sur le score de 2-0.

Brésil-Japon 0-2

Le Japon semble avoir légèrement laissé filer le dernier match contre l’Afrique du sud pour jouer plutôt contre le Brésil (ou la Grande-Bretagne à ce moment là) que contre la France. Le résultat ne lui a pas donné tort à défaut d’apporter la preuve qu’il avait raison.

Les Japonaises ont déployé leur jeu habituel dans lequel les coéquipières de Marta se sont englué tout au long du match. Menée dès la première demi-heure sur un but de Yuki Nagasato-Ogimi, les Brésiliennes ont eu une possession de balle stérile et concédé des contres qui ont amené au but de Shinobu Ohno.

Le Brésil ne fera donc pas la passe de trois médailles d’argent d’affilée, et repart de Londres comme d’Allemagne, éliminée en quart. Le Japon par contre confirme son titre de champion du monde en enchaînant une deuxième présence en demi-finale d’une compétition mondiale.

Grande-Bretagne-Canada 0-2

La sélection britannique n’aura pas pu profiter d’une organisation sur mesure qui lui offrait un adversaire plus à sa portée que ce qu’on trouvait dans l’autre moitié de tableau. Dans une affiche habituelle de la Cyprus Cup, le résultat a ressemblé à ceux de cette compétition avec la victoire de l’équipe canadienne.

Les Britanniques ont peut-être été tétanisées par l’enjeu de ce tour particulier situé en une première phase finalement assez facile avec 8 qualifiées sur 12 et la course à la médaille pour les équipes demi-finalistes (même si elles auraient sans doute été favorites pour la médaille en chocolat vue l’opposition), mais elles n’ont jamais vraiment semblé en position de s’imposer surtout après avoir encaissé deux buts très rapidement.



4 commentaires pour “Quarts de finales des JO de Londres 2012”

  1. On stigmatise assez souvent les performances des gardiens de but dans le foot féminin pour ne pas relever la très bonne sde mi-temps de Sarah Bouhaddi. Plus que son arrêt réflexe exceptionnel, je retiens sa présence énorme sur les corners et les nombreux coups de pieds arrêtés obtenues par les suédoises à 30/40 mètres des buts. Dégagements des 2 poings autoritaires, prises de balle impeccables, comme sur cet ultime corner, elle a dégagée une assurance qui a certainement déteint sur le reste de l’équipe. Toutes proportions gardées, il y avait du Grégory Coupet (et pas le plus mauvais!) chez Bouhaddi hier. Avec en plus une Wendie Renard qui prenait quasiment tous les ballons de la tête, c’est le point très positif de ce quart de finale.

  2. Match solide des Bleues qui ne se sont jamais affolées. Bouhaddi effectivement décisive et la paire Georges-Renard plus qu’impressionnante en ce moment. Soubeyrand bien meilleure que dans ses apparitions précédentes avec Bussaglia toujours énorme à la récup’. Necib fait un bien fou à l’équipe par sa technique et la fluidité de son jeu, tandis que Delie continue de peser de façon énorme sur les défenses adverses.
    Vous allez dire que je fais une fixation, mais je souhaite que l’équipe se trouve vite une arrière droit au niveau car le nombre de ballons perdus par Franco est énorme, entre les mauvaises passes et les erreurs de placement. Je précise qu’il n’y a rien de personnel, Corine est une fille super sympa !
    Je ne suis toujours pas convaincu par les USA dans le jeu. Tout repose sur la puissance de Wambach et les vitesses combinées de Rapinoe et Morgan et ça joue de plus en plus par grands coups de pied devant. Morgan a tout raté contre la N-Z, c’est rare. Wambach n’est plus capable de courir mais si elle est dans la surface, danger. Son but est clairement hors-jeu (faites un arrêt sur image, vous verrez).
    Le Canada est la bonne surprise. Elles ont arrêté de mettre des coups et ont commencé à (bien) jouer. Leur victoire est totalement méritée, la GB est en fait au niveau où l’Angleterre se situe, malgré l’apport important de Kim Little. L’absence de Kelly Smith pour ce match fait jaser.
    Le Japon monte en puissance et c’est de loin l’équipe la plus sereine dans son jeu et surtout la plus intelligente, capable de changer de système d’une seconde à l’autre. Si la France croit tomber sur le Japon de Charléty, attention au réveil. Les Bleues peuvent gagner cependant. Le match devrait être magnifique. Vu que ce sont mes deux équipes préférées, je serai de toute façon heureux à l’issue du match :o)

  3. Je suis un ardent défenseur de Franco…en milieu def!Si cette année à Lyon ça peut se faire, en EdF ça sera plus difficile…sans coupé qu’il manque effectivement un latéral gauche.
    Je suis toujours partagé sur l’association Soub’/Bussaglia. Dans un match où il y a besoin d’une grosse présence physique défensive (ie vs les USA), c’est une paire qui peut marcher. Dans un autre match (comme celui face à la Suède), on sent qu’aucune des deux ne peut vraiment porter le ballon, et là Abily manque. On voyait vraiment une équipe coupée en deux (6/4) hier en première.
    Content pour Laura Georges, privée de titularisations cette année, et que l’on retrouve au niveau de 2011. La paire Georges/Renard, je ne l’échnage contre aucune autre!

  4. Laura est bien meilleure qu’à la Coupe du Monde 2011 où elle était cramée.

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