Salut les vivants,
J’étais un peu ému avant ce match car cette habitude qu’a l’OM de n’offrir à ses supporters que des « finales » qui n’en sont pas vraiment, cela m’a rappelé… bref. À chacun le Grand Soir qu’il peut.
Je craignais vraiment le match nul ou la victoire 1-0. Prendre le risque que Moscou mette une valise à Zilina, très peu pour moi. C’est qu’en Slovénie, une valise bien remplie, ça trouve preneur très vite.
Margarita semblait d’autant plus excitée par ce match que Moscou est le grand rival de Saint-Pétersbourg, sa ville natale. C’est sans doute aussi l’effet de tous ces joueurs en collant; ça a du lui rappeler la fois où je l’ai emmenée voir Le lac des cygnes. Ne restait plus qu’à espérer que les danseuses soient dans l’équipe d’en face. Et voilà que les joueurs continuent de réussir tout ce qu’ils ont raté de mon vivant. Cette fois, c’est la qualif en huitièmes.
Sans transition, voici mes notes:
Mandanda: La mouette. Il a su prendre son envol chaque fois que ce fut nécessaire, mais gare à l’atterrissage: il a failli s’écraser suite à la tentative de coup du lapin de Welliton. Cinq huitièmes
Azpilicueta: Un bretteur. Azpi fait exactement le même contre qu’au match aller contre Kombarov mais la met en corner plutôt que dans le but: en progrès. Avec très peu de déchet, voilà lancée la chasse au gars Azpi. Sept huitièmes
Diawara: Tragédien malgré lui. Postule officiellement au Bolchoï avec sa belle performance dramatique après avoir titillé Wellington. En net progrès toutefois: il fait encore une faute dans la surface sans se faire prendre, mais provoque cette fois un rouge. Comme quoi, quand il fait froid, il lui est enfin utile de prendre des gants. Cinq huitièmes
Mbia: Du danger de se livrer à des rêves ambitieux. Les spécialistes locaux auront apprécié la performance de gymnastique artistique. Il expurge son casier avant les huitièmes en prenant un jaune avant même que l’équipe marque un but : sans aucun doute le joueur le plus génial ayant jamais porté ce maillot. Cinq huitièmes
Heinze: Après avoir réussi à servir Valbuena de volée, il a balancé des transversales à l’adversaire tout le match. Faire jouer Heinze sur du synthé, c’est aussi cruel que de dormir avec La Femme d’un autre et le mari sous le lit. Trois huitièmes
Cissé: La transparence des choses. Personne ne l’a vu, c’est sans doute qu’il a fait son boulot. Ou que ses coéquipiers ont fait le sien. Zéro huitièmes
Lucho: Le poète. Deschamps doit avoir quelque chose à lui reprocher: il lui a imposé de jouer au niveau de Cissé. Ne réussissant pas à être aussi transparent que son coéquipier, c’est lui que Deschamps sortira. Cinq huitièmes. Remplacé par Abriel, qui se voit offrir un face à face en fin de match, mais oublie d’avancer avec le ballon.
Valbuena: Le petit héros. Après trois années passées à régler la mire sur cet enroulé-lucarne opposée, il lui arrive d’en mettre un de temps à autres. Fêtant cela comme il se doit, nous avons pu voir que Valbuena roule encore mieux sur le synthétique. Cinq huitièmes Remplacé par Cheyrou. Oui, Cheyrou. Ben quoi?
Rémy: Inadvertance. Il a réussi l’exploit de paraître moins technique que Brandao. Et comme il est moins intelligent dans ses déplacements… Beaucoup trop derrière, il a profité d’une de ses rares présences devant pour chambrer Brandao en imitant l’une de ses reprises de volée, sous le regard béat de la défense adverse. Même le poteau l’a félicité et récompensé. Quatre huitièmes Remplacé par Kaboré, avec lequel Deschamps semble décider à ne plus prendre aucun risque.
Brandao: Résurrection. A parfois mal compris le concept de point de fixation et a cru que cela lui interdisait de bouger. Mieux inspiré sur la fin, Brandao aurait-il vu le match de Gomis? Une partition hautement collective, somme une symphonie de Prokofiev. Six huitièmes
Ayew: L’aîné des Frères Karamazov est lui aussi apparu très curieux de ce nouveau revêtement: il a passé beaucoup de temps allongé sur le synthétique. Sept huitièmes
Deschamps: Désormais respectablement coiffé, Le chien a réussi son combo d’aboiements : je me leve « woow », je regarde la faute à gauche « woooow », je regarde le 4ème arbitre à droite « woooooow », je reregarde la faute « wooooooooow ».
L’adversaire: Guerre et paix. L’armée rouge n’est plus ce qu’elle était. Seul a surgi, au milieu du froid, le sang chaud de Welliton, L’idiot, qui avait jusque là préservé l’OM d’une bérézina en s’abstenant de tout coup de Trafalgar. Jusqu’à son carton, donc: Crime et châtiment. Pas mauvais joueur, le Spartak a fait rentrer l’un des enfants de Margarita en fin de match.
Les remplaçants: Les possédés. Andrade et N’Diaye se jettent hilares sur Brandao: tu m’étonnes, ils vont jouer contre Chelsea.
Le geste de la soirée: Les mots en français de Lolita Margarita: poussifs, peu entreprenants, mal assurés et peu précis. C’est la première fois qu’une statue de cire s’exprime en dehors du musée Grévin, aussi.
Bob-Loulou.