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Marseille vu du ciel » 2010 » octobre

Archive for octobre, 2010

Je conserve un souvenir très précis de ma première visite du stade Vélodrome, avant de signer mon testament avec Jean-Claude Gaudin.

L’histoire de ma vie est celle de ma séduction irrationnelle par les Jean-Claude. J’aurais aimé être Duvalier, j’ai fini par passer le témoin à Dassier, en dépêchant en équipe de France un lilliputien qui s’exprime comme Van Damme. Néanmoins, reprendre l’OM s’apparentait plutôt à une visite du stade de l’Huveaune: le sentiment que quelque chose de grand avait vécu, puis était mort. Comme moi.

Pensant à cela, je m’étonnai de croiser Woody Allen au détour d’un nuage. Il a perdu tous ses cheveux avant de rendre l’âme ; foutue chimiothérapie. Il me regardait avec insistance, et une certaine émotion. J’ai alors compris qu’il s’agissait en fait de Le Corbusier. Rassurant pour Woody Allen : cela n’a pas fonctionné pour moi, mais pour lui, avoir épousé une gamine fut une vraie cure de jouvence.

« Avec tous les piliers de comptoir qui supportent ce club, ils auraient pu en trouver quatre pour soutenir un toit. »

Il s’approche de moi:

– Bougre, je redoutais de ne jamais pouvoir vous remercier d’avoir lavé ce mépris que me vouait Marseille, me dit-il.

– Pardon?

– Oui, vous avez consenti à la construction d’un édifice plus hideux encore que ma Cité radieuse.

– Malheureusement, je suis bien d’accord. Avec tous les piliers de comptoir qui supportent ce club, ils auraient pu en trouver quatre pour soutenir un toit.

– La lumière, mon cher, la lumière!

– Il n’aurait pas fait d’ombre à notre jeu.

– Cela, je l’ignore. Il faut avouer que cette forme en feuille de lotus…

– Oui, c’est encore pire vu d’ici !

Lorsque fut discuté à l’époque le projet de « Stade Olympique de la Nerthe », sur le moment, j’en ai rêvé. Sa délocalisation et ses 400 millions ont fait peur, paraît-il. Pour pratiquement le même prix, nous avons eu « L’enrhumeur », comme l’appelait Roland Courbis. Quand j’y repense, rien d’étonnant à ce que le public m’ait pris en grippe.

– D’ailleurs, à votre avis, que voulait faire l’architecte quand il nous a annoncé que le stade « a la forme d’une coque de navire posée avec légèreté sur des cales »?

– Aucune idée, cher Robert, mais personnellement j’aurais préféré des pilotis. Et un toit-terrasse.

– Oui, pourquoi pas, nous aurions peut-être moins souvent failli couler.

– Vous n’avez pas cherché à ériger un autre stade?

– L’OM c’était ma faiblesse. J’ai construit un empire, et je me suis laissé faire quand on m’a dit qu’il était impensable de construire un stade. Au fait, Marc Aurèle, puisque tu passes par là, tu as répondu quoi quand ils t’ont refusé un nouveau Colisée en dehors de Rome? Quoi? « Vous voulez que je Parthe? » Quel déconneur ce Marco.

– Ah vous devriez parler avec Périclès de ses problèmes de permis de construire pour édifier le Parthénon. Trop exposé…

– Les syndicats, quelle plaie pour les entrepreneurs.

– Entre Suisses, nous nous comprenons.

Alors qu’il s’éloignait pour faire d’un nuage une machine à habiter, je repensais aux projets de rénovation du stade Vélodrome en vue de la Coupe du Monde de rugby 2007, puis de l’Euro 2016 de football: j’ai bien connu le stade terminal, mais pas le bon. J’étais enthousiasmé et inquiet à la fois en saisissant cette ultime ironie: si j’avais fait construire un toit, comment aurais-je pu les voir célébrer le titre depuis là-haut?

Bob Loulou.

Salut les vivants,

Figurez-vous que Georges Frêche est arrivé juste à temps pour voir le match. « J’ai passé le flambeau à Guerlain, je peux enfin me reposer » nous a-t-il lancé. Et quel match, ça fait bizarre pour deux morts récents de voir une équipe ressusciter comme ça. A la fin de la première mi-temps, Georges me dit que le geste du match, c’est incontestablement le contrôle à 3 mètres. Si j’avais eu droit à des contrôles fiscaux aussi lâches, je serais Bettencourt. Quoique, à voir le pognon qu’il sont venus me demander, j’aurais pu faire voter des lois pour nous faire gagner le championnat tous les ans.

Sans transition, voici mes notes

Mandanda: Quand il a vu deux Lillois se ruer sur lui suite à la frappe de Cabaye, il a eu un flash de Jackie Chan dans Rush Hour 2. Ou alors il s’est demandé « Comment Mbia ferait pour dégager ce ballon chaud? »  Nous a maintenus dans le match comme on maintient la tête d’un créancier sous l’eau 10/10 comme sa vision à chaque oeil, malgré les poches.

Heinze: Un Argentin de père allemand et de mère italienne, une tronche bien catholique (plutôt version Torquemada), Georges approuve. 5/10

Mbia: Après sa mémorable performance au milieu, il a gagné sa place en défense pour la saison. Soucieux de paraître encore plus exubérant que Mandanda et son dégagement Hip-Hop, il s’offre la relance Capoeira dans les pieds de Cabaye. Des contrôles à trois mètres. 5/10

Diawara: Un vrai tirailleur, Diawara relance directement sur Hazard sans doute pour mieux le descendre. 6/10

Azpilicueta: Il réalise pour la cinquième fois cette saison sa spéciale « Je reste à traîner dans l’axe à cinq mètres de l’ailier adverse pour lui laisser tout le temps de s’imposer », sur le but Lillois. Probablement passible d’un procès pour plagiat: ce mouvement a déjà été copyrighté par Habib Beye. 4/10 Remplacé par Abriel, enfin je crois.

Lucho: Il a beaucoup couru à quelques mètres du ballon sans jamais l’avoir, on aurait dit un chiot dans une piscine de balles rebondissantes, même si Georges me demande qui serait assez cruel pour tatouer son chiot. Martine Aubry peut-être? A fini par balancer une balle qui a rebondi dans le bon sens. Beaucoup de contrôles à trois mètres. 4/10

Kaboré: Défensivement, ce garçon est une énigme. Il passe son temps à se livrer, à tel point que j’ai eu envie de lui offrir une mobylette et une casquette rouge. Très bon pour intercepter les passes moins pour les récupérer dans les pieds,
En le regardant j’ai eu une vision d’un joueur qui aurait ses oreilles, les dents d’Azpilicueta, le nez de Valbuena, et les yeux de Mandanda. J’ai eu une trouille bleue, surtout quand je me suis rendu compte que c’était le portrait de Margarita avant qu’elle passe sur le billard. 4/10

A. Ayew: Le même genre de match que Lucho, mais en plus rapide. Il a du coup attrapé quelques ballons. Le sosie d’MC Solaar a semé le vent mais assez peu imposé le tempo. 4/10 Remplacé par Cheyrou, pas requinqué par l’air lillois.

Valbuena: Quand j’ai vu que Mandanda et lui avaient sauvé notre première mi-temps, au prix où je les ai payés, j’ai eu l’impression un instant que j’avais bien su gérer le club. A gagné un duel de la tête contre Rami. Le défenseur central de l’équipe de France. Y a des jours comme ça où on est content d’être Suisse. Bon, pas beaucoup je vous l’accorde. 8/10

Gignac: André-pierre-feuille-ciseaux : encore perdu. Des contrôles à trois mètres (quand il les réussissait). 4/10 Remplacé par Brandao qui s’est senti dans son élément, forcément.

Rémy: Des contrôles à trois mètres en première mi-temps, mais ce garçon réussit tout ce que Gignac rate: ses tirs, être sélectionné en équipe de France, ses têtes, cultiver pour de bon sa ressemblance avec un attaquant légendaire du foot français. Un peu comme DSK pour Fabius, me souffle Georges.  Il marque le deuxième but sur une merveille de non marquage de Beria. 7/10

L’adversaire: C’est touchant, ça m’a rappelé l’équipe d’il y a 4 ans: tu joues merveilleusement bien avec 5 attaquants sur 11 joueurs, mais au final tu te fais plier dans les trente dernières minutes. Par contre, quelle drôle d’idée de faire jouer les acteurs de Mars attacks…

Deschamps: Il a battu son record de « wooo » au bord du terrain. Georges me dit que Sarkozy devrait le convoquer à l’Elysée pour prendre des conseils en remaniement en cours de partie.

Je vous laisse, Georges me demande où se trouvent les dortoirs de Jaurès et Martin Luther King.

Bob-Loulou

Salut les vivants,

C’est bien la peine de se qualifier en LDC tous les ans si c’est pour se retrouver à jouer contre des équipes d’UEFA et faire des matchs d’Intertoto. Le temps des grèves est arrivé: encore une fois, ce sont les petites gens qu’on prend en otage.

Sans transition, voilà mes notes.

Mandanda: Quelle belle invention la sécurité sociale, les Anglais devraient penser à l’importer. 7/10

Azpilicueta: Toute langue dehors, il a beaucoup de points communs avec le golden retriever: attachant, généreux, affectueux et balourd. Les touches longues, c’est sympa mais peu efficace, sauf pour renvoyer une grenade lacrymogène.  6/10

Diawara: Il a pris des cours avec Heinze et l’a démontré dès la deuxième minute avec un pénalty évident non-sifflé. A remplacé son cousin au poste d’homme des buts décisifs. 7/10

Heinze: Véxé de l’imitation de Souley, il a boudé le match pour manifester ses inquiétudes sur la maintien de sa retraite dorée. Il voit quand même mieux les mains dans la surface qu’un arbitre. 4/10

Taiwo: Le carton le plus stupide du match, le drapeau de la CGT n’a rien a faire sur un terrain de foot. Pour une fois qu’il se met au niveau de ses partenaires. 4/10

Mbia: Un match de MEDEF, et un bel hommage a Cissé: pas besoin de laver le maillot, il doit encore sentir le neuf. Aligner le maître et l’élève dans le même match ça frise l’indécence, l’imitation est parfaite. 0/10

André Ayew: Il faut vraiment que Guy Stephan lui confisque la filmographie de Steven Seagal. J’ai failli gagner mon pari avec Dédé tronche plate, mais Barracuda n’a jamais reçu son second carton malgré ses appels au calme après un tacle Świerczewskiesque. Futé. 7/10

Lucho: Le moteur de l’équipe est en panne sèche, sans doute la pénurie. Un bon corner, mais pour le deuxième match consécutif il pense feinter l’adversaire en laissant passer le ballon pour le fantôme de Niang. 4/10 Remplacé par Abriel: Le service minimum, c’est pas si mal.

Valbuena: Je ne sais pas qui est le con qui a dit « Quand il y a une grève dans ce pays, plus personne ne s’en aperçoit », mais il est temps pour Valbuena de reprendre le travail devant le but. Toujours disponible et dans les bon coups. 5/10

Brandao: Première minute: première faute. Cinquième minute: première volée dévissée. Il a réussi à tomber tout seul en tentant un dribble. Il revient en pleine possession de ses moyens: on aurait dit un fan qui a gagné un concours « un jour dans la peau d’un joueur de l’OM ». 3/10 Remplacé par Remy qui s’est très bien remis de sa morsure de panda.

Gignac: Je vous l’avais déjà annoncé ce week-end: à gauche, ça ne passe toujours pas 5/10. Remplacé par Cissé: Meilleur que d’habitude, il a brillé. Par son absence 0/10

Dechamps: Annoncé en direct sur Canal+, il fait le minimum syndical.

Les arbitres: Une main et deux penaltys selon les manifestants, Zéro selon les autorités. Ces dernières n’ont d’ailleurs pas hésité à déployer des CRS munis de matraques derrière les buts.

L’adversaire: Un ancien de Zebda chez le Brésil du pauvre et un Cissé de Gambie. La contrefaçon c’est la mort du petit commerce.

Grégorini: oublié par ses partenaires sur le parking du Vélodrome, il a cherché a gagner de quoi se payer le voyage retour en jouant pour la première équipe de foot qu’il a croisée.

Je vous laisse, j’ai une partie de poker en cours avec Marchais et Krazucki.

Bob-Loulou.

Salut les vivants,

J’ai bien regardé Nancy, le problème c’est pas leur synthétique, c’est leur équipe de foot. Enfin, de foot, c’est pas prouvé. De notre coté, c’est pas brillant mais je m’en fous, on a pris Rémy.

Sans transition, voilà mes notes.

Damien Grégorini : La tactique de Deschamps était claire: on joue tout sur Grégorini. Meilleur point d’appui pour les attaquants marseillais, une qualité de remise exceptionnelle, et des deux mains s’il vous plait. 9/10

Taye Taiwo : Il y a encore des joueurs qui tentent de prendre Taiwo de vitesse. J’ai même vu un gars essayer de prendre Ayew de vitesse avec Taiwo en couverture. 5/10

Gabriel Heinze : C’est le seul joueur de L1 qui a le droit de jouer avec les mains. Barjot, costaud et spécialiste à la fois. Sérieux, les règles sont différentes en Argentine ou quoi? M’étonne pas que tous les criminels aillent finir là-bas, j’aurais du y penser. 5/10

Souleymane Diawara : J’ai essayé avec Meité, j’ai essayé avec Zubar, j’ai essayé avec Jambay, j’ai essayé avec Domoraud, j’ai essayé avec Camara, si j’avais su que le Thuram que j’ai toujours cherché était un fan de Patrick Sébastien, j’aurais fait plus confiance à Abardonado. 5/10

Charles Kaboré : Nous a gratiifié de sa spéciale, la roulette cul-en-arrière: j’élimine le joueur avant de faire ma roulette. Un geste travaillé au FC Macumba en compagnie d’Hassan Mido, dont le coup de cul est resté en mémoire d’un bon paquet de cagoles. 5/10 Remplacé par Azpilicueta, qui a montré les dents, 32.

Edouard Cissé : S’est mis au niveau de l’adversaire: inexistant, notamment en essayant de tacler Cheyrou sans vraiment y arriver. Il reste le meilleur de toute l’équipe… en interview. 0/10

Bruno Cheyrou : Ses non convocations lui ont fait du mal : On l’a vu vertement replacer Heinze. Des tendances suicidaires, assurément. 5/10 Remplacé par Mbia, certainement marqué par ses déboires de la semaine: mou. 2 Immodium et au lit.

Lucho Gonzalez : Un match d’une générosité extraordinaire: a fait briller Grégorini sur deux frappes faciles sorties par des claquettes, a laissé Cheyrou et Valbuena tirer les coups de pied arrêtés. De la générosité dans l’effort, sans l’effort. 5/10

André Ayew : Normalement, tant qu’il n’a pas mis un vilain taquet à un adversaire, je ne le vois pas. Il progresse puisque cette fois, c’est lui qui l’a subi. Mais N’Guémo lui met le même genre de tacle que s’est pris son prédécesseur parti à Newcastle, et le fils de a gardé son tibia et son péroné en un seul morceau. Marseille y gagne. 5/10 Remplacé par Valbuena, remuant, mais dont le nez l’empêche de voir le jeu. Penser à demander à MJ l’adresse de son chirurgien.

Loïc Rémy : Dire que j’ai raté Koné à l’âge adulte, ces escrocs de Niçois m’avaient envoyé à la garderie. Va se faire taper sur les doigts par le WWF pour agression sur un panda: le nez de Grégorini a arrêté son pied mais pas son tir. Dire qu’avec Valbuena dans les buts de Nancy, ça faisait 0-0. 5/10

André-Pierre Gignac : Les défenseurs commencent à savoir qu’il est incapable de déborder par l’extérieur et l’y emmènent systématiquement. A part ça, des remises parfaites de la tête, du pressing, une bonne présence devant le but mais maladroit dans le dernier geste, ça change de Brandao. 5/10

L’adversaire : Il y a forcément un Ballon de plomb dans cette équipe mais c’est tellement homogène dans la médiocrité que ces tocards des Cahiers du foot seront incapables d’en désigner un qui sorte du lot. -1

Pablo Correa : Ressemble à frère Tuck, mais un frère Tuck incapable de prononcer un z correctement. Céro.

Sami : j’ai eu peur.

Je vous laisse, je vais apprendre à MJ à moonwalker avec des tongs.

Bob-Loulou

« L’OM, c’est un peu comme Margarita : cela m’a coûté des mille et des cents pour les façonner, et finalement ce sont des autres qui profitent du lifting. »


Une fois encore, ce fut ma fête.

Dès ma reprise du club en 1996, j’ai su que nos destins allaient être liés comme le yin et le yang, et équilibrés comme les deux assiettes de la balance de cette chère Justice qui m’aimait tant. Une sorte d’équilibre cosmogonique semblable à celui qui mêlait les pieds de Mendoza.

Ainsi a-t-il fallu attendre mon ultime sacrifice pour que l’OM puisse enfin ressusciter. J’ai bien essayé de vaincre cette prophétie, en me laissant affaiblir progressivement, espérant que cela suffirait ; mais ce club à dû me prendre mon ultime soupir afin de laisser la victoire l’insuffler.

Ah ! J’ai bien ri à les voir se harponner à mon chevet. Et quel tremblement de terre à mon départ !

Demandez à Madonna.


Depuis, ils m’ont gâté.
Tout est devenu prétexte à penser à moi. Il faut dire que je crois mériter ces honneurs. L’OM, c’est un peu comme Margarita : cela m’a coûté des mille et des cents pour les façonner, et finalement ce sont des autres qui profitent du lifting. Mais je vous parlerai de Vincent Labrune une autre fois.

À vrai dire, je ne m’inquiétais pas trop quant à ces célébrations : j’ai toujours su que ces passionnés que sont les supporteurs de l’OM ne seraient pas ingrats. Je l’ai vu dès le jour où ils ont eu l’honnêteté de m’avouer à tue-tête qu’ils désiraient donner du plaisir à ma femme. Sans doute voulaient-ils me reprocher indirectement de m’être occupé d’elle avant leur club. Ils avoueront qu’il s’agissait de deux sacrés chantiers. Comme l’avenue du Prado : toujours en travaux.

En revanche, j’ai vite déchanté devant la teneur des commémorations. Passe encore le pog géant à mon effigie, déballé sur le rond central avant les matchs : il fallait recycler les bâches « Ligue des Champions » achetées au début des années 2000, paraît-il. Passe encore l’horrible maillot blanc avec lequel ils ont débuté la saison dernière à domicile. Je dois reconnaître que c’était particulièrement bien vu, cette tunique m’a étrangement rappelé mon casier judiciaire : presque blanc, avec mon nom dans un coin, et tout un tas de sociétés dont j’ignorais l’existence autour.

Ce qui a commencé à m’inquiéter, c’est quand José Anigo s’est mis à crier à qui voulait bien l’entendre qu’il fallait gagner la Coupe de la Ligue en ma mémoire. Sérieusement, vous avez-vu ce trophée ? Tordu comme une phrase de Pape Diouf et éventé comme la ferronnerie d’un campenard. Essayaient-ils de me faire passer pour une girouette ? Si je vivais en Suisse, c’était bien pour ne plus avoir à subir ces histoires de clochers.

« Cette tunique m’a étrangement rappelé mon casier judiciaire : presque blanc, avec mon nom dans un coin, et tout un tas de sociétés dont j’ignorais l’existence autour. »

Et ils l’ont gagnée ! Allez, prenez, et buvez-en tous, car ceci est la coupe de mon argent, l’argent de l’alliance nouvelle et éternelle qui a été versé pour vous et pour la multitude en rémission de vos péchés de gestion. Vous ferez cela, en mémoire de moi.

Dans un calice percé, comme mes poches.

Le titre de champion de France, en revanche, clairement, je ne l’espérais même plus. À croire que les Bordelais et les Lyonnais tenaient eux aussi à me remercier pour l’absence de concurrence que je leur ai opposée pendant plus d’une décennie.

Quelle belle fête ! Cela m’a rappelé l’époque où j’étais encore assez gras pour mettre des tongs sans qu’elles me cisaillent les orteils.

Et pour finir, un trophée à mon nom. J’ai trouvé cela bien plus brillant que de renommer le centre d’entraînement. D’une part car je ne peux y voir autre chose que du mauvais goût tant le nouveau bâtiment ressemble à un crématorium. D’autre part car cela contribue un peu plus à détourner les recherches Google sur mon patronyme des activités intéressantes de l’empire que j’ai laissé en héritage.

Brillante idée, donc. Comment n’ai-je pas eu plus tôt cette idée que de créer un trophée que mon équipe serait en mesure de gagner. Et amical qui plus est : la défaite à moindre risque !

Finalement, ces cérémonies ont eu quelque chose de vrai.

Ma réussite à l’OM, c’est un peu comme le feu d’artifice qu’ils ont tiré le jour de ce trophée : un retard à l’allumage, et des étincelles une fois les intéressés partis.

Bob Loulou.