Pep Guardiola dirigera un autre FCB. Après le Barça, le fantasme du football depuis son départ de Catalogne a décidé d’exporter ses idées en Allemagne. Chassé par l’Angleterre, il a joué au chat et à la souris, clamant son envie de travailler en Albion alors qu’il négociait avec le Bayern Munich. L’institution bavaroise a eu raison de la drague anglaise. À partir de l’été 2013, et jusqu’en 2016 selon son contrat, Josep Guardiola i Sala, 42 ans, tentera d’impressionner hors des frontières autant qu’il l’a fait chez lui. Anticipons son arrivée et ce qu’il pourrait faire en débarquant dans un club spécialiste de la défaite en finale européenne depuis quelques années.

2008-2012

Lorsqu’un idéologue du football quitte l’environnement propice à la popularité et l’expression de ses convictions, la question est toujours de savoir où il rebondira, et si il y parviendra. Comment il essaiera de recopier son modèle, de l’adapter. Faire des concessions si nécessaire. Lors de sa dernière saison à Barcelone, Guardiola avait insisté dans la direction visée depuis son arrivée. Un jeu de contrôle, de possession. Asphyxier l’adversaire. L’arrivée de Cesc Fabregas avait pour but d’installer un 3-4-3, le milieu roi. Le couronnement eut lieu via un 3-7-0 mais fut bref (Guardiola, le football sans attaquant). Le jeu catalan abandonna sa largeur et vit le Real Madrid ressusciter de la saison 2010-2011 et son historique manita pour finalement l’emporter au Camp Nou et valider le titre de champion d’Espagne 2012.

Le Barça perdit en demi-finale de Ligue des Champions face à Chelsea et se consola avec une Coupe d’Espagne remportée aux dépens de l’Athletic Bilbao. Fatigué, le nouveau prophète du football démissionna et prit une année sabbatique à New York, loin des préoccupations tactiques et médiatiques. Tito Vilanova, la moitié de Guardiola pendant cinq ans (dont la première année au Barça B), lui a succédé, a réinstauré le 4-3-3, moins marginal mais plus solide. Le Barça vit actuellement sa saison la plus impressionnante mathématiquement avec 55 points sur 57 possibles lors de la phase aller. Lionel Messi est encore plus présent dans les chiffres barcelonais. Dépendance ou optimisation. Les deux, sûrement.

IMPORT-EXPORT

Depuis le départ de Guardiola d’Espagne, la comparaison avec José Mourinho se fait attendre. Bien qu’ayant sept ans d’écart, leur duel épique long de deux saisons les a liés dans les récits passés et futurs. On leur prédisait un nouvel affrontement en Angleterre bientôt, il devra être reporté. Les pro-Guardiola et pro-Mourinho se battront sur un autre point : l’adaptation à un championnat étranger après un début de carrière exceptionnel. Le Portugais avait très vite enchaîné les succès connus à Porto (une Ligue des Champions, une Coupe de l’UEFA, deux championnats du Portugal, une Coupe du Portugal) par d’autres à Chelsea, puis d’autres à l’Inter et encore d’autres au Real, adaptant légèrement ses principes de jeu (travail collectif et transitions rapides) à la culture du pays qu’il découvrait.

Pep Guardiola aura un palmarès encore plus lourd à confirmer outre-Rhin. Deux Ligue des Champions et trois championnats d’Espagne en quatre ans transforment le CV de manager en une assurance-victoire. Hormis le renaissant Borussia Dortmund de Jürgen Klopp, aucune équipe ne semble capable de contester Munich, ni cette année, ni dans les années à venir. Les Bavarois sont partis pour retrouver le goût d’être champions d’Allemagne après deux saisons qui ont consacré les Marsupiaux. Et si la possibilité d’un échec existe, Pep Guardiola devrait pouvoir confirmer la domination du Bayern.

À la différence de Mourinho, les attentes se situent dans le champ tactique. Accroché à ses idées, Guardiola récupère une équipe qui lui convient côté statistique. Le club de Bavière affiche la deuxième meilleure possession de balle d’Europe (63%) derrière les 69% de son ancien Barça. Les joueurs de Jupp Heynckes effectuent 517 passes par match cette saison, n’étant devancés que par ceux de Tito Vilanova (678). Munich marque moins, 44 buts en 17 matchs de championnat contre 64 en 19, un déficit qu’il compense en étant moins généreux défensivement : un chiffre hallucinant de seulement 7 buts concédés en championnat.

L’EXIL TACTIQUE

Le vrai fossé entre l’équipe quittée par Guardiola il y a quelques mois et celle qu’il s’apprête à prendre en charge, ce sont les joueurs à sa disposition. Avec le Barça 2008 (et le Barça B), Pep trouvait là un réservoir idéal à ses ambitions. Il promut Busquets et Pedro, fit revenir Gérard Piqué et vit Daniel Alves signer au club. Il recruta peu et à bon escient (en dehors d’Ibrahimovic), changea l’effectif en le filtrant. Deco, Ronaldinho, Eto’o et les autres incompatibles à la nouvelle philosophie furent peu à peu priés d’aller voir ailleurs. La Masia connut son heure de gloire. Lionel Messi passa dans l’axe. Le Barça brilla.

Au Bayern, certains plaisent sans doute déjà à leur futur entraîneur, notamment ceux qui ont connu la période Louis Van Gaal, un héritage dont Guardiola pourra profiter. Manuel Neuer, capable de jouer gardien libéro (avec un bonheur relatif lorsque Stankovic est en face), les latéraux Philip Lahm et David Alaba, le trio du milieu Martinez – Schweinsteinger – Kroos, futur remake de Busquets – Xavi – Iniesta/Fabregas – à moins que Javi Martinez soit reculé en défense centrale -, l’hybride Thomas Müller et le jeune Xherdan Shaqiri. Luiz Gustavo, autre milieu, devrait également répondre aux exigences à venir. Les défenseurs Dante, Boateng et Badstuber auront probablement besoin d’une petite séance vidéo sur la métamorphose de Javier Mascherano, ou comment un milieu est devenu un meilleur défenseur que les autres défenseurs du Barça.

Le cas des attaquants sera plus complexe, ou plus simple si Guardiola prévoit un nettoyage. Le fameux Robbery, fusion de Ribéry et Robben, est composé de deux joueurs qui diffèrent des préférences catalanes et d’un joueur comme Pedro. Porteurs de ballons, tricoteurs bien que talentueux, ils n’aident pas la circulation de balle et provoquent l’adversaire techniquement au risque de perdre la balle. Dépasser leur instinct demandera des efforts mais c’est surtout dans la phase défensive qu’ils devront se surprendre : ne pas laisser libres les hommes de couloir adverses, surtout si Alaba et Lahm ont autant de liberté offensive qu’Alba et Alves (en supposant que Pep ne retentera pas le 3-4-3 !). En début de saison, Munich pourrait être vulnérable sur les contre-attaques. Un match face au Borussia Dortmund de Marco Reus dès les premières journées ne serait pas un cadeau. Le profil des avant-centres plaira-t-il à Guardiola ? Mario Gomez, Mario Mandzukic et Claudio Pizarro dépassent le mètre quatre-vingt-cinq, pas les vingt kilomètres à l’heure. Plus attirés par la surface que par l’espace et le ballon, ils n’accompliraient pas le mouvement perpétuel demandé par Guardiola. Voudra-t-il revenir à un football avec un vrai n°9 ?

C’est là la tâche gigantesque de l’entraîneur s’il veut rééditer sa révolution espagnole en Allemagne. Comment appliquer les mêmes idées, avec le même brio, sans Lionel Messi, un dribbleur qu’il a élevé au rang de machine, capable de tout faire et de jouer pour deux, de passer et de marquer, d’éliminer et de temporiser. Un joueur autour duquel il a progressivement construit son Barça. Fini le messicentrisme, Guardiola devra créer un courant indépendant de son ancien porte-voix. Les autres joueurs, s’ils détiennent un talent inégalé à leur poste, paraissent plus facilement substituables. Piochera-t-il dans son ancienne équipe ? Peut-être dans son premier amour, le Barça B, là où ses idées ont été pour la première fois appliquées. Difficile en effet d’imaginer les cadres quitter le futur champion d’Espagne. Dans tous les cas, il ne pourra pas recopier trait pour trait ce qu’il a mis en place de 2008 à 2012. Son défi : le succès et la continuité d’un modèle à travers l’adaptation.

Reste à savoir quelle équipe dirigera Pep Guardiola le 1er juillet prochain. Championne d’Allemagne certainement, championne d’Europe peut-être. Il n’y a plus qu’à souhaiter un match Barça – Bayern ce printemps pour faire de 2013 une année encore plus centrale dans la carrière du natif de Santpedor.

Raphaël Cosmidis

30 commentaires

  1. LMLP dit :

    Ce qui pourrait être intéressant aussi, c’est la capacité à utiliser le talent de certains (Schweinsteiger le premier) dans les frappes de loin.
    Le principal défaut que l’on peut trouver au Barça en attaque est peut-être qu’il n’a guère les moyens ou la volonté de tirer de loin lorsque l’adversaire gare son bus devant le but (en tout cas c’est mon sentiment sur les matchs que j’ai pu voir). Du coup l’adversaire attend encore plus et ne se jette pas.
    Mais laisser un Schweinsteiger (entre autres) s’amuser à tirer 2-3 fois seul à 25m, je ne pense pas que ça sera possible pour l’adversaire.. d’où potentiellement plus d’espaces derrière encore.

  2. Lucho Gonzealaise dit :

    J’espère honnêtement que Guardiola s’adaptera au football panache allemand, plutôt que l’inverse. On peut être impressionné par la façon avec laquelle il a redonné un vrai sens collectif au football. Mais de mon côté, je suis quand même un peu frustré de voir qu’on sacrifie le talent de joueurs comme David Villa ou Thierry Henry (même si ça peut porter à contestations selon certains qu’Henry a du talent).
    Ainsi, j’ai peur qu’en plus de perdre de vue le football plutôt enthousiasmant que produit le Bayern depuis quelques saisons, un football qui va vite vers l’avant à l’image de celui de la Mannschaft, j’ai peur de voir aussi des joueurs comme Gomez, Mandzukic ou Ribéry être sacrifiés sur l’autel de la nécessité d’être performant en équipe. Aussi frustrants soient-ils par moment, ces joueurs qui font parfois les mauvais choix représentent aussi ce qui fait pour moi la beauté du foot : l’incertitude, les erreurs… Les robots qui appliquent à la lettre les consignes et bouffent la ligne comme Pedro (dont je ne remet pas le talent en cause), très peu pour moi.

  3. sansai dit :

    Est-ce que le robot est celui qui va systématiquement au dribble, ou celui qui va être capable d’analyser, et de choisir la bonne solution en fonction de la situation et de ce que cherche à faire son équipe ?

    Pedro est aussi capable de dribbler. Il ne le fait pas à chaque fois, par contre – et effectivement, à Barcelone, on lui confie un rôle beaucoup plus important dans le jeu sans ballon.

    Ce qui va être intéressant c’est surtout de voir si Ribéry ou Robben sont des joueurs capables de faire un autre choix _quand leur entraîneur le leur demande_.
    Autrement dit, est-ce qu’un entraîneur dont le discours, et le travail qui en découle, est un peu plus complexe que « les attaquants doivent faire la différence » va permettre de voir un Robben ou un Ribéry un peu plus intelligents et pertinents dans leur jeu.

    J’ai tendance à penser que oui, ne serait-ce que parce que l’un et l’autre l’ont montré par le passé.

    Quant à Gomez, j’ai en tête la métamorphose de Llorente à Bilbao qui est devenu beaucoup plus, sous Bielsa, qu’un avant-centre dominant dans les airs.

    (ou si j’osais, celle de Djordjevic à Nantes sous Chauvin)

  4. waynedt12 dit :

    « Il recruta peu et à bon escient (en dehors d’Ibrahimovic) »
    Et Henry qui a joué 3 mois en deux saisons sans jamais y arriver, c’est une réussite ?

  5. L dit :

    En préambule, bienvenue à ce nouveau site tactique (après les non moins excellents e-foot et autre faute tactique que vous mentionniez dans votre introduction !).
    Si je adepte de Guardiola et trouve que le choix du Bayern est cohérent et excitant, il reste moins risqué que l’Angleterre (si sur la scène européenne il n’est pas favori, sur la scène nationale, et vous le rappelez dans votre article, il est peinard). Mais c’est surtout un point qui m’interpelle : le recrutement.
    En effet, au Barça il pourrait s’appuyer sur des joueurs maison formé à ses préceptes. Au Bayern, deux choix : où il s’appuie sur l’existant ou il recrute. Et je trouve que c’est là que le bât blesse. En effet, je trouve que justement Guardiola ne s’est pas trop distingué dans le recrutement. Vous dites qu’il recrute peu et à bon escient mais je dirais qu’il recrute cher pour des résultats limités. S’il y a fes succès comme Alves et Massherno et qu’il est difficile de parler totalement échec pour Villa, Henry, Fabregas ou même Ibrahimovic, il y a quand même eu les Hleb, Chygrynskyi et autres Affelay, qui ont tous coûté une somme rondelette. Je ne pense pas que le Bayern lâchera tous les ans 40 M€ sur un joueur comme ils l’ont fait avec Martinez.
    Ceci dit je suis plus qu’impatient de le voir à l’œuvre et notamment le übersexy milieu de terrain Martiniez- Schweini-Kroos à la sauce Guardiola 🙂

  6. raphaelcosmidis dit :

    Merci pour ces commentaires ! Très sympas et intéressants.

    Concernant le recrutement, Wayne je ne pense pas 1) que l’arrivée d’Henry soit du ressort de Guardiola, 2) que Henry soit l’échec que tu dis.

    L a raison, et pour être honnête j’avais totalement oublié Chygrynskyi. Il a joué autant que Lugano à Paris. Même échec. Hleb aussi, un joueur que j’aimais beaucoup à Arsenal et qui n’a pas eu sa chance derrière Iniesta & co. Assez logiquement. Affelay a été si souvent blessé que j’ai du mal à condamner qui que ce soit sur son cas. Donc oui, le recrutement de joueurs étrangers a été moyen.

    Pour Villa et Fabregas, le premier a été important dans la saison 2010-2011, la meilleure du Barça. Il s’est blessé ensuite. Et le second, s’il a galéré un peu en deuxième partie de saison l’année dernière, est indispensable cette saison. Sa complicité avec Messi est excellente. Je vous trouve durs avec Cesc.

    Plus généralement, très curieux en effet de voir si l’Allemagne et le Bayern changeront Guardiola ou l’inverse !

  7. Elinton dit :

    Le présupposé de l’article – Guardiola va vouloir faire la même chose à Munich – est un peu bancal.
    D’une parce qu’on sait que c’est impossible, de deux parce qu’on espère qu’il est assez intelligent pour savoir que ça ne marcherait pas.

    Ca semble un peu vain tant qu’on n’a pas vu ce que ça donnerait.

  8. mr.suaudeau dit :

    Je pensais, dans un rêve (ou cauchemar selon les goûts) utopique : quitte à pousser le fantasme de similitude entre Barça et futur Bayern jusqu’au bout, je verrais bien Pep essayer Robben avant-centre en clone de Messi. Ou plus sûrement, s’il s’agissait de placer en n°9 un joueur à la palette plus large qu’un Gomez, y remettre Thomas Müller, parce que Müller sur un côté, c’est un peu gâché.
    Mais d’ici à la prise de fonction de Guardiola, on ne peut que supposer.

  9. Lisieux pour pleurer dit :

    Si je trouve le choix du Bayern pertinent pour pep, le risque à mon sens provient surtout de la « mentalité » (ou psychologie plutôt ?) des joueurs du Bayern…
    J’ai l’impression, de loin, que le vestiaire catalon est plus « calme » que le teuton, avec moins de testostérone affichée, à moins tout simplement que les conflits et les « melonites » soient moins médiatisées dans un cas que dans l’autre.
    Après, il faut aussi dire que tous les égos susceptibles de faire de l’ombre au Messi ont été écartés : henry, éto’o, ibra, et plus récemment villa…

  10. Cunégonde dit :

    La question primordiale est : Va t-il importer son staff médicale ?

  11. L dit :

    raphaelcosmidis, je te rejoins sur le fait que j’exagère sur Fabregas car en effet Guardiola l’a acheté, cher, mais a pris le risque de modifier son équipe en 3-4-3 pour l’y intégrer, preuve qu’il comptait dessus et c’est vrai que cela a fonctionné la première partie de saison. Et pour Villa, idem puisque ce n’est que la blessure en CDM des clubs qui l’a sorti du 11 (et il marque évidemment ce p****** de but en finale contre Manchester).
    Mais c’est vrai que ça va être intéressant de voir la fusion entre la possession et le redoublement de passes guardiolesque et le tempérament « allemand ». Au final, je pense qu’il va y aller mollo sur les modifs sa première saison et que son Bayern 2013-2014 pourrait ressembler au Barça 2008-2009 avec trois vrais attaquants devant (Ribéry-Gomez-Robben). En gros, je fais tourner et dans les tous derniers mètres je laisse Ribéry et Robben perforer la défense.

  12. Baka dit :

    T’inquiètes Cunégonde, si on en croit les allusions d’Aulas, les gars du Bayern n’ont pas besoin du Dr du Barca!

    Sinon en effet la question est de savoir si Pep va faire du Barca au Bayern ou si il compte s’adapter. Je pencherais pour la 2nde solution; plus que sa vision du jeu, à mon sens ce qui est intéressant chez Guardiola c’est surtout sa curiosité tactique, son envie d’apprendre et d’expérimenter, d’essayer et de proposer de nouvelles choses.

    Je ne le vois donc pas poser le 4-3-3 du Barca tel quel au Bayern.
    Si on parle seulement de schéma tactique, vu l’effectif à dispo, il y a moyen par exemple de redonner ses lettres de noblesse au 4-4-2.
    Derrière ça manque peut-être un peu de vivacité au niveau des centraux, mais je rêverais aussi de voir le 3-3-1-3 chilien de Bielsa testé en C1.

    En tout cas dans l’animation, avec l’enthousiasme du foot allemand, il y a moyen de nous proposer quelquechose de bien explosif. J’ai hâte de le voir à l’oeuvre.

  13. haribolap dit :

    Article agréable, même si je ne porte dans mon coeur, ni le Barça, ni Pep, ni leur culture du football (handball?) offensif en 433 modulable mais finalement sans grande culture stratégique(aucune solution de rechange, immobilisme dans les schémas enseignés depuis le Barça poussin [peut être la raison pour laquelle Pep a tenté : 343, 361, 370, etc], lacunes tactiques)

    Bon passons la louange sur le recrutement intelligent de Pep… Hleb, Afellay, Chygrynskiy, Ibra… j’appelle un peu cela foutre de l’argent en l’air comme un nouveau riche mais bref…

    A vrai dire, vous soulevez discrètement ce que tous les Pep aficionados et suiveurs moutons du football espagnol se refusent à entendre, mais qui est loin d’être idiot, finalement, comment et dans quel mesure Pep saura t-il s’adapter à une nouvelle mentalité (allemande bavaroise), à un nouveau championnat plus relevé que la Liga, à un club historique, à des us et coutumes, une équipe, de nouveaux joueurs, etc. (oui parce que sa période italienne est loin d’avoir été une franche réussite d’adaptation, mis à part avoir vite adopté la coutume de la nandrolone à la mode en italie à l’époque…)
    Saura t’il faire évoluer ses idées stratégiques, s’adapter? Là est la vraie question, car s’il veut laisser sa trace dans la Bundesliga, il lui faudra s’en imprégner avant de faire du Barça bis!

  14. Radek Bejbl dit :

    La Bundesliga plus relevée que la Liga ? C’est au mieux très audacieux. Et, dans l’absolu, c’est un championnat qui me semble beaucoup plus facile à gagner quand on est au Bayern que la Liga quand on est à Barcelone.

  15. Cholera dit :

    Il recruta peu et à bon escient (en dehors d’Ibrahimovic), changea l’effectif en le filtrant. > Hleb, Caceres, Alves, Keita, Piqué, Chigrinskiy, Ibrahimovic, Edu Oriol, Maxwell, Henrique, Jonathan Soriano, Afellay, Mascherano, Adriano, Villa, Keirrison, Sanchez, Fabregas…

    Ces transferts ont tous eu lieu quand Guardiola dirigeait l’équipe 1… excusez moi, mais il y a plusieurs gros plantage dans le lot non?
    Je ne parle même pas du « peu » :).

    La première saison, il avait à disposition un trio d’attaque Messi, Henry et Eto’o… Messi n’était pas encore le joueur régulateur qu’il est aujourd’hui. Eto’o et Henry étaient un peu du type à « ne pas participer au jeu » (si Ribery est targué de ce sobriquet, je ne vois pas pourquoi ils y échapperaient…).

    Je pense qu’on risque de voir, dans un premier temps, plus le Barca 2008, dominateur mais plus équilibré et peut être avec un peu plus cette idée que l’on peut perdre le ballon que le Barca fantasme de Guardiola (le 3-4-3).

  16. Leo dit :

    C’est amusant de parler du manque de solutions de rechange d’une équipe qui a remporté 13 des 16 titres disputés pendant que Guardiola la dirigeait, haribolap.

  17. Patapouf dit :

    @Leo, Guardiola a voulu conserver son idéologie tactique jusqu’au bout peut-être par incompétence ou par peur.

    La saison 2011-2012 fut un échec. Les courses balle au pied de Messi du milieu de terrain pour finalement se briser sur la défense ne sont qu’un exemple, pathétique, du manque de solutions tactiques de Guardiola.

    Les matchs contre Milan et Chelsea en sont la preuve ainsi que d’autre match en Liga. Face à un bloc axial puissant pour couper les transmissions, il n’y avait aucune solution à part les pénaltys gracieusement offerts ou le génie de Messi. Incapable de modifier leur jeu pour faire face à une menace. La solidarité qu’a présenté Chelsea a vaincu la machine catalane, un prologue pour les années à venir ?
    Et Haribolap a bien raison et il vise les personnes comme toi Leo dans son commentaire…

  18. Leo dit :

    Personne ne dit que le Barça de Guardiola est parfait.

    Mais pendant qu’il l’entraînait, le Barça n’a réellement été mis en difficulté que sur une poignée de matchs. Rien qui ait pu pousser Guardiola à remettre en cause son travail tactique (je ne sais pas s’il est plus difficile de savoir faire jouer moyennement son équipe en attaque placée et en contre, à 5 derrière et à 4 derrière ou plutôt de la faire jouer avec la précision que le Barça a atteint ces dernières saisons).

    Si Guardiola a tenu à conserver ses idées jusqu’au bout, ce n’est certainement pas par peur mais par orgueil ou fanatisme. Pour faire jouer ton équipe comme le Barça l’a fait, avec les défenseurs centraux collés à la ligne de touche pour donner des solutions de passe au gardien, et la ligne défensives sur la ligne médiane il ne faut pas avoir trop froid aux yeux.

  19. haribolap dit :

    Pas parfait non, possible oui largement Leo, jouer 4 matchs valables par an dans ton championnat (Real*2, au choix un match retors contre un gros Sevilla/Atletico/Valencia, et un match piège) et 34 matchs d’entraînements dans un championnat au défenses ouvertes, au replacement défensif proche du néant, au niveau tactique stéréotypé « Je vis et meurs pour l’attaque », pas étonnant qu’une équipe composé de mecs formés ensemble depuis 20 piges se balade…

    Et tu cites des chiffres, moi je constate juste que sur les matchs importants que le Barça a perdu (contre l’Inter en 1/2 C1 par exemple) l’incapacité chronique du Barça a s’adapter au jeu, et au challenge proposé par l’adversaire m’a plus laissé pantois que leurs records…
    Une dimension unilatérale, voilà ce que je retiens de la soi-disante meilleure équipe de tout les temps… Et bien, pour moi c’est trop peu…
    Au contraire, les tentations de Pep de moduler, de tester m’ont bien plus attiré… Mais avec des joueurs stéréotypés pour une organisation définie… Bof bof bof

  20. Charlot dit :

    Du coup en 2013, l’Allemagne en exemple partout, tout le temps. Ça va être long.

  21. Patapouf dit :

    Je n’aurai pu dire mieux Haribolap !

  22. haribolap dit :

    Cela dit, les Bayern/Barça sur TF1 vont être savoureux… Je ne donne pas 5 minutes pour des orgasmes simultanés de Christian Jeanpierre et Bixente Lizarazu…

  23. haribolap dit :

    Mon dieu! Sauvés! Ils ne commenteront plus la C1 ! Ouf 😀

  24. Patapouf dit :

    Haribolap, c’est déjà fait, CJP s’est vidé pour une paire d’année avec CHelsea-Barça, Drogba et Messi sur le même terrain !

  25. RAGEMAG dit :

    […] 3/ Football fiction des Cahiers du Foot à propos de l’arrivée de Pep Guardiola au Bayern de Munich : Pep Guardiola au Bayern : la vie après le Messicentrisme. […]

  26. Ishkar dit :

    Ca risque d’être intéressant ce Bayern là. Enfin intéressant si Guardiola essaie de ne pas recopier le Barça, ce dont je doute.
    Comment va-t-il gérer un effectif avec 3 numéros 9 véritablement finisseurs, dont deux de très haut niveau ?
    Va-t-il prendre en compte les frappes de mules de joueurs comme Schweisteiger ou Kroos ?

    C’est probablement ce qui est le plus intéressant dans cette arrivée. Car à l’opposée, on trouve aussi des profils qui font étonnamment penser au Barça : Javi Martinez et Luiz Gustavo qui peuvent jouer derrière, voire Tymochtchouk même si la technique est plus douteuse. On trouve également un arrière latéral qui semble « sérieux » face à un autre plus insouciant.

    Je pense véritablement qu’il va tenter de nouvelles choses, sans pour autant remettre en cause toute sa « théorie ». Hâte de voir ce que va devenir Kroos sous ses ordres.

    En plus, sur des critères plus esthétiques, la volonté de conserver la balle guardiolesque, de dominer le milieu accompagné de l’engagement allemand et de la tradition de « Je suis à 35 mètres, si j’envoyais un missile en lucarne ? », ça pourrait donner un football vraiment intéressant à voir. Je n’irai pas jusqu’à dire qu’il pourra rendre le football plus beau et complet que Ferguson, mais sait-on jamais…

  27. Les Dé-Managers : pour parler tactique, pas pour meubler. » Blog Archive » HYBRIDATION DES POSTES : VERS UN FOOTBALL EN 0-10-0 dit :

    […] ailiers qui jouent meneurs-buteurs (Messi), des renards déportés sur l’aile (Ronaldo), des meneurs relocalisés devant la défense […]

  28. youli dit :

    @haribolap : tes critiques contre le championnat espagnol sont beaucoup trop sévères. Si ces équipes étaient si mauvaises, comment ça se fait qu’elles réussissent si bien en coupes d’Europe ? C’est parce que le Barça et le Real sont énormes qu’on a l’impression que les autres sont nazes, pas l’inverse…

  29. djika dit :

    pep c’est un grand

  30. djika dzama dit :

    j’ai tjr aimé sa façon d’utiliser les joueur il faut pas oublier que il a mis un système en place sa payer le Barcelone pendant un laps de temps

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