Seuls 36% des internautes parviennent à saisir leur e-mail / password du premier coup. En feras-tu partie ? Attention à ne pas confondre vos minuscules et vos majuscules.
Vous avez oublié votre mot de passe ?
Inscription
Vous avez oublié votre mot de passe ? Il reste un espoir ! Saisissez votre adresse e-mail ; nous vous enverrons un nouveau mot de passe. Cette procédure est quasiment gratuite : elle ne vous coûtera qu'un clic humiliant.
Nous vous avons envoyé un email sur votre adresse, merci d'y jeter un oeil !

CONDITIONS D'INSCRIPTION :

1. Vous devez nous adresser, via le formulaire ci-dessous, un texte (format .txt inférieur à 100 ko) en rapport avec le football, dont la forme est libre : explication de votre passion, anecdote, aventure, souvenir, essai, commentaire composé, portrait, autobiographie, apologie, réquisitoire, etc. Vous serez ensuite informés de la validation de votre inscription par mail. Les meilleurs textes seront mis en ligne sur le Forum.

2. Nous ne disposons pas d'assez de temps pour justifier les retards d'inscription ou les non-inscriptions, et ne pouvons pas nous engager à suivre une éventuelle correspondance à ce sujet. Merci de votre compréhension.

Nous avons bien reçu votre candidature, on y jette un oeil dès que possible. Merci !

Partager :

Captain Tsubasa, aux origines

Bibliothèque – Dans Comment j’ai créé Captain Tsubasa!, Yoichi Takahashi raconte le parcours qui l’a fait devenir mangaka et concevoir son œuvre mythique. 

Auteur : Christophe Zemmour le 2 Mars 2020

 

 

On ne présente plus Olive et Tom, de son nom original Captain Tsubasa, manga sur le ballon rond qui va bientôt fêter ses quarante printemps, œuvre à l’impact considérable sur la culture foot qui a marqué toute une génération et au-delà.

 

La maison d’édition Omaké Books propose, depuis le 6 février dernier, la version française de l'autobiographie de son créateur, Yoichi Takahashi: un ouvrage présenté sous la forme très agréable d’un manga garni d’illustrations en couleurs intercalées entre les chapitres.

 

 

 


Croire en ses rêves

La thématique du rêve, annoncée dès la préface, est absolument centrale dans le récit. C’est le fil rouge d’une vie qui verra Takahashi prendre petit à petit conscience de ses capacités, galvanisé par les félicitations de ses proches – dont il admire l’abnégation, en particulier celle de son père artisan qui doit subvenir aux besoins de toute la famille.

 

Le jeune Yoichi s’intéresse surtout au baseball, et s’il n’est certes pas assez doué pour espérer une carrière professionnelle dans ce sport, il aime le partager avec ses amis à travers des moments simples, au bord du fleuve local ou sur un terrain d’entraînement qui n’existe même pas. Autant d’éléments qui se retrouveront plus tard dans Captain Tsubasa.

 

Inspiré notamment par des œuvres cultes comme Kyôjin no Hoshi, Dokaben et Ashita no Joe [1], Takahashi va avoir le courage de prendre les décisions nécessaires pour tenter l’aventure en tant qu’auteur de manga, de tenter sa chance par lui-même en contactant directement les éditeurs de la Shueisha. 

 

Il va donc afficher, tout au long de son parcours, l’esprit d’un véritable sportif, combatif face à l’échec, amoureux de l’effort, toujours à la poursuite d’un objectif.

 

Tout au long de ces pages, Takahashi apparaît donc comme un homme attachant, humble mais pas faux modeste, conscient de ne pas être le meilleur dessinateur, mais à l’écoute des conseils, satisfait et fier de son travail et du message qu’il veut faire passer à travers Captain Tsubasa

 


L’essence du foot

Et le football dans tout ça? Takahashi, né en 1960, a une relation tardive au ballon rond, le découvrant vraiment à l’occasion du Mundial argentin de 1978.

 

La liberté et la simplicité de ce jeu, les possibilités quasiment infinies qu’il offre aussi bien en termes de récit que de dessin (comparativement au baseball qui a un rythme plus séquentiel), lui plaisent rapidement et lui laissent entrevoir tout le potentiel de retranscrire les actions d’un match dans un manga.

 

Cette idée, dans un Japon en plein miracle post-seconde guerre mondiale qui connaît encore mal le football – la J-League ne verra le jour qu’en 1993 –, est également l’occasion de créer un récit original. Le terrain idéal pour écrire les aventures de ces jeunes sportifs qui poursuivent leur rêve et grandissent auprès de leurs rivaux.

 

C’est l’idée première de l’opposition entre Tsubasa Ohzora/Olivier Atton et Genzo Wakabayashi/Thomas Price, le gars le plus sûr à avoir jamais gardé une cage. Puis celle qui les mettra aux prises avec l'immense Kojiro Hyuga/Mark Landers.

 

Même si l’ouvrage n’est pas exempt de petits impairs sur l’histoire du foot, Takahashi en a très rapidement compris la beauté première: la liberté, l’universalité des personnalités qui le pratiquent, la viabilité de tous les types de stratégies, l’importance du collectif, ce rêve d’aller au Brésil, ce rêve de battre le Brésil en finale de la Coupe du monde. 

 


Une source d’inspiration

(Re)visionner la série animée avec son enfant, en parallèle de la lecture du livre, permet d’ailleurs d’en apprécier les vertus didactiques, et la candeur bienvenue et bienveillante [2].

 

Cette innocence, touchante, parsème tout l’ouvrage et dépeint un homme heureux de son travail, qui a su faire face aux difficultés imposées par les enjeux de la publication des magazines de mangas – les relations avec les éditeurs, la nécessité de tenir un rythme hebdomadaire et le fait d’être dépendant des votes des lecteurs pour “survivre” [3].

 

C’est très probablement ceci qui a aussi ému et inspiré ses fans, qui comptent parmi leurs rangs Lionel Messi, Andrés Iniesta ou encore Francesco Totti – dont on retrouve les citations et les hommages. Tout comme cette très intéressante interview menée par Florent Gorges, disponible en annexe et portant sur son rapport au football français.

 

Cette autobiographie ne se révèle frustrante que dans sa propension à faire des récapitulatifs, ou dans son relatif manque d’informations sur la conception de certains gestes techniques ou récits de match. On aurait également aimé que l’auteur parlât plus de ses inspirations purement footballistiques.

 

Mais il est difficile de dévoiler tous les secrets de fabrication et l’essentiel est ailleurs: dans la naissance proprement dite de son manga phare, dans le message que Takahashi a voulu transmettre, celui de toujours croire en ses rêves. Un message que Comment j’ai créé Captain Tsubasa!, lecture facile et agréable, délivre parfaitement.

 


Comment j’ai créé Captain Tsubasa!, de Yoichi Takahashi, éd. Omaké Books, 18,90 euros.

 


[1] Ashita no Joe est une œuvre fondamentale du style nekketsu, dans laquelle Joe Yabuki, un jeune voyou orphelin, voit ses talents de boxeur révélés et motivés par un ancien professionnel en perdition. Ce manga hautement recommandable, disponible en treize tomes aux éditions Glénat, dépeint la vie des prolétaires des quartiers pauvres des doya (hôtels bon marché apparus après la seconde guerre mondiale) de Tokyo et eut également une influence politique notable dans le Japon du début des années 70.
[2] Tous les épisodes sont disponibles en version française sur la chaîne YouTube Olive et Tom
[3] Le contraste avec Akira Toriyama, dont le parcours et le rapport à sa création phare sont beaucoup plus complexes et mouvementés, est d’ailleurs très intéressant. À ce sujet, conseillons la lecture de Akira Toriyama & Dragon Ball: L'homme derrière le manga (William Audureau, éditions Pix’n Love) et de Dragon Ball. Le livre hommage (Valérie Précigout, Third Éditions).

 

 

Réactions

  • Kireg le 02/03/2020 à 15h35
    Un dessin-animé que les platistes n'ont visiblement jamais regardé.

  • Redalert le 03/03/2020 à 07h26
    Mais que les décathloniens et marathoniens adorent.

    Merci pour la chronique, ça donne envie de lire sur le créateur de celui qui doit être en partie à l'origine de millions de vocation de footballeurs dans les cours de récréations des années 80 et 90 principalement, même s'il est très connu au delà.

  • Richard N le 03/03/2020 à 12h44
    Je n'ai jamais regardé en entier le moindre épisode d'Olive et Tom. Je crois que pour moi la série est arrivée un poil trop tard pour que ma génération se l'approprie. Sans doute étions nous alors déjà happés par d'autres centres d'intérêt et avions-nous passé le relais des programmes jeunesse à nos petits frères. On connaissait bien sûr Olive et Tom, mais nous les commentions avec des rires gras, nous focalisant sur l'ovalité des ballons et l'invraisemblable longueur des terrains. On était déjà trop vieux pour se familiariser avec ces personnages aux grands yeux provenant d'une culture japonaise qui ne nous parlait pas. Ce n'est que de longues années plus tard que l'on a pris conscience de l'importance de Captain Tsubasa dans l'histoire de la fiction sportive. Grâce aux témoignages et aux publications de la "génération d'après". Comme cet article, par exemple. Merci Christophe !

  • Pier Feuil Scifo le 03/03/2020 à 13h00
    Oulala merci pour cet article. Je me demandais comment intéresser mon fils au foot et voilà que j'avais oublié comment je m'y étais moi-même intéressé tout petit !
    Et pour la description du livre qui va de ce pas rejoindre ma table de chevet. Merci !

  • Ba Zenga le 03/03/2020 à 13h16
    Merci pour vos retours. Comme dit dans l'article, c'est un livre qui parle finalement plus de la carrière et du chemin de l'auteur, que de football et de l'oeuvre en elle-même. Mais il y a une sincérité attachante dans le récit de cet auteur heureux de ce qu'il a réalisé.

    Et j'ai donc commencé à remater les épisodes avec ma fille de 9 ans (à sa demande, alors que j'avais laissé tomber après moult tentatives il y a des années), et on apprécie. C'est agréable de voir les motivations des uns et des autres, les récits désespérés des matches et le commentateur qui tient un peu le rôle du professeur qui explique les règles et les actions (c'est également évoqué dans le livre). Y a en effet des chances que ça intéresse ton fils, Pier Feuil Scifo! (Et cette VF de l'époque, un délice!)

  • Danishos Dynamitos le 03/03/2020 à 13h47
    Un site amateur qui parle de quelqu'unes des inspirations évidentes de l'auteur en terme de football:
    lien

  • Ba Zenga le 03/03/2020 à 14h19
    Merci Danishos! Ah cette demi-finale France-Japon, mon moment préféré du manga (en plus d'être le premier que j'aie pu lire, je me suis mis à la version papier tard)! Épique! Quand tu as Hyuga/Landers qui gueule et remotive tout le monde alors que tout semble désespéré, j'en frémis encore. Quel jouor.

  • Danishos Dynamitos le 03/03/2020 à 15h42
    C'est probablement le match le plus marquant de la dernière partie du manga car il accumule les surprises et les innovations dans la narration:
    - Premier match où un adversaire est meilleur que Tsubasa techniquement (Alcide Pierre). On avait eu Jun Misugi mais il était physiquement diminué
    - Premier adversaire ouvertement antipathique avec Louis Napoléon
    - Premier match où l'arbitre et son arbitrage jouent un véritable rôle
    - Premier match également où apparaît la notion de "public hôte"
    - Et bien sûr la première (et la seule) séance de tirs au but du manga

  • Ba Zenga le 03/03/2020 à 18h32
    Absolument, quel match! Fan également de la demie Mambo-New Team. Destin tragique et contrarié que celui de Julian Ross, tel un Dragan Stojkovic dans la vie réelle quelques années plus tard.

  • Espinas le 04/03/2020 à 06h04
    Merci pour l'article.
    Gone de 1985, j'en ai vu mais pas tant que ça. Il fallait enregistrer sur K7 vidéo, connaitre la bonne chaine, le bon horaire.
    Et attendre une semaine pour voir la suite.
    La rareté créait une attente.

    Après j'étais beaucoup plus Dragon Ball Z qui passait pendant l'entraînement de judo du mercredi matin et se rattrapait avec mon frère l'après midi quand mon papy nous ramenait chez nous, après repas chez mamy et jeux sur son Macintosh, une rareté au début des années 90.

La revue des Cahiers du football