Une bonne douche
Fin de série
La voilà donc, cette première défaite contre l’Espagne du vivant de Sidney Govou. Nettement plus motivés, à la limite de la hargne revancharde (si Raul se battait comme ça à tous les matches…), les Espagnols ont logiquement pris le dessus. Un peu timorés en première période (par moments, on croyait voir l’équipe d’Andorre), ils ont joué pendant les dix bonnes minutes, marquant un deuxième but somptueux, à rendre jaloux des champions du monde.
Sans chercher des poux dans la tête de cette équipe de France (la différence s’est certainement faite sur le plan de la motivation), on peut avancer quelques raisons à une partie décevante dans laquelle elle ne put jouer sur ses points forts.
Le remaniement de la défense centrale était périlleux. Desailly n’est plus tout à fait le même sur le côté droit et son association avec Silvestre manque de rodage. Si l’on veut bien admettre que le gardien est le troisième membre de la charnière, Letizi n’a pas les automatismes et l’autorité verbale du titulaire. Le défenseur de Manchester s’enhardit un peu en seconde période et son niveau monta en même temps que celui de son équipe. Une première titularisation difficile.
Les deux milieux défensifs ont eu bien du mal à orienter le jeu vers l’avant, perdant la rude bataille de l’entrejeu et ratant bon nombre de gestes techniques. Petit n’est pas revenu à son niveau et Vieira a encore besoin d’être bien épaulé dans sa zone pour briller.
Plus surprenante est la performance de Zidane, étincelant samedi mais visiblement émoussé hier soir. L’inspiration a aussi délaissé Henry, à qui on ne reprochera pourtant pas de s’être créé les meilleures occasions. Wiltord et Trezeguet confirment leur faculté à réussir leurs entrées, et le Turinois dialogue à sa façon avec le sélectionneur. Mais cette fois, les deux jokers n’ont pas marqué deux ou trois buts à eux seuls… Pirès et Micoud ont eux aussi apporté plus de densité et contribué à maintenir une bonne pression sur le but de Canizares.
Les satisfactions nettes viennent plutôt des latéraux. Liza s’est battu comme un diable, n’hésitant pas à multiplier les montées. Quelques beaux mouvements en première mi-temps sont d’ailleurs venus du côté gauche, celui des anciens Girondins. Karembeu a montré à ses siffleurs qu’il n’était pas si nul, il fut lui aussi rageur et intraitable (mais certes moins efficace dans la relance).
Cette défaite est une victoire méritée de l’Espagne, qui a remporté le combat et profité des bons coups (les mauvais coups ont été partagés dans cette rencontre rugueuse). Menant au score et prenant confiance, on l’a vu réaliser de belles phases de jeu, avant de s’organiser en défense et de bénéficier de l’impunité des tirages de maillot dans les rencontres amicales. Pas de quoi s’inquiéter pour les Bleus, surtout au vu de la seconde période, sinon d’avoir regonflé à bloc un sérieux concurrent pour 2002. Cette déconvenue pourrait même avoir des vertus, avec la remise en cause d’une euphorie qui allait finir par devenir dangereuse. France-Portugal c’est dans un mois, et l’avertissement devrait déjà servir.
BLOC-NOTES
enseignements
Karembeu n’est pas sifflé qu’au stade de France.
Pires a musclé sa poitrine.
confirmation
L’équipe de France ne gagne pas quand Zidane n’est pas là.
dialogue du mois
- Vincent Hardy : Quels ont été les mots de Roger Lemerre dans le vestiaire?
- Vincent Candela : Je ne sais pas, je n’y étais pas.
ce qui fait le plus mal
Perdre contre une défense centrale Hierro-Nadal.
message de David
“Je veux être titulaire“.
encaisseur
Le nom complet de Duga est Christophe “qu’est-ce-qu’il-prend-comme-coups“ Dugarry.
mauvaise foi
Si l’arbitre sanctionne vraiment les tirages de maillot et fait jouer des arrêts de jeu, on gagne.
surprise
Le goal espagnol n’a pas fait de Narazaki.
6 bonnes raisons d’avoir perdu contre l’Espagne
On allait commencer à s’emmerder.
On allait commencer à se la jouer.
On allait perdre contre le Portugal.
Il valait mieux les battre à l’Euro.
Il vaudra mieux les battre au Mondial.
Ça va relancer les polémiques sur la composition de l’équipe.
Ça va relancer les polémiques sur la composition de L’Équipe.